«La République a de la chance, elle peut tirer sur le peuple ! »
(Louis-Philippe, en exil, apprenant que Cavaignac avait fait tirer sur les émeutiers, le 25 juin 1848)
La République n’aime pas le peuple
Le gouvernement envoie l’armée pour mater les casseurs. Cette mesure, aussi stupide que démagogique, rassure le « bobo » parisien, lequel, n’ayant jamais risqué sa précieuse peau dans un quelconque combat, pas même une bagarre de rue, est toujours prêt à faire couler le sang… des autres pour protéger son confort bourgeois et préserver son égoïsme narcissique.
Dans notre longue histoire, on ne compte plus le nombre de fois où on a demandé à l’armée française de tirer sur des Français.
Citons, juste pour mémoire, les années 1906 et 1907 où le gouvernement radical-socialiste de Clémenceau fait donner la troupe pour mater dans le sang la révolte des viticulteurs du Midi (1). Ou encore l’année 1948 : le socialiste Jules Moch faisait ouvrir le feu sur des mineurs de charbon…
Rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962
Souvenons-nous, en ce 26 mars, du massacre d’une foule de « Pieds noirs », le 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger. Ce jour là, une section de tirailleurs a tiré à l’arme de guerre sur une foule désarmée qui venait, avec femmes, enfants, vieillards, dire son attachement à l’Algérie française et son rejet des Accords d’Evian (signés le 18 mars) qui livraient leur pays aux égorgeurs du FLN.
Je tiens, du général putschiste Edmond Jouhaud en personne, un fait qui en dit long sur la volonté gouvernementale de mater les partisans de l’Algérie française : lors de la manifestation du 26 mars 1962 (source émanant du colonel Goubard, chef de corps du régiment de Tirailleurs dont une section a tiré sur les manifestants), il a été tiré 1135 cartouches de P-M, 427 de fusil, 420 de fusil-mitrailleur : 1982 cartouches d’armes de guerre sur une foule pacifique dont le seul tort était de vouloir rester française. Bilan : 80 morts et plus de 200 blessés.
Pour ces victimes innocentes, pas de commémorations, pas de plaques, pas de discours pleurnichards, pas de « marches blanches » : Ils étaient français d’Algérie et ils aimaient viscéralement la France, donc tout le monde s’en fout !!!
Un peu d’histoire
L’évocation du 26 mars 1962 me donne l’occasion de rendre hommage aux « Pieds noirs » de toutes origines, même de ceux, mal connus, dont l’histoire a commencé dans le sang.
Remontons au mois de juin 1848 : à Paris, de violentes fusillades faisaient rage place de la Bastille. Le faubourg Saint Antoine était hérissé de drapeaux rouges.
Une barricade était encore tenue par quelques dizaines d’ouvriers. La place était jonchée de gardes mobiles, tués ou blessés lors des précédents assauts, tous repoussés par les insurgés. Des ouvriers tiraient ou lançaient des pavés des fenêtres des immeubles bordant la place. Le quartier sentait la poudre et le sang.
Le général Duvivier, chef de la garde mobile, avait été mortellement blessé près de la Seine. Son successeur, le général de Négrier, cinq fois blessé à Waterloo, avait été tué au cours d’un assaut.
L’archevêque de Paris, monseigneur Affre, qui voulait s’interposer entre les belligérants, avait été mortellement blessé par une balle perdue. Le général Bedeau, ancien chef de la Légion Etrangère en Algérie avait été grièvement blessé.
Cette sanglante journée (25 juin 1848) se terminait et l’étau se refermait sur le quartier Saint Antoine. Au nord-ouest, le ministre de la guerre Cavaignac et son adjoint Lamoricière, tous deux anciens officiers de Zouaves en Algérie, avaient repris le faubourg Saint Denis au prix de plusieurs centaines de tués. Au sud, la bataille se terminait. Le général Bréa avait été massacré à la barrière d’Italie par des ouvriers qu’il adjurait de cesser le feu. Le général Damesne avait fait tirer au canon pour reprendre le Panthéon. Il avait été mortellement blessé.
45 000 soldats, gardes mobiles et nationaux convergeaient vers le faubourg Saint Antoine. Ils avaient perdu des centaines de morts, dont huit généraux, et plus de 2 000 blessés. En ces temps lointains les généraux payaient de leur personne : les médailles se glanaient au feu, non en courbant l’échine dans les états-majors ou les ministères.
Dans le camp insurgé on comptait les morts par milliers et les hôpitaux étaient pleins. Des dizaines de charrettes acheminaient les cadavres vers les cimetières de Paris.
Tout avait commencé au mois de février 1848 : des manifestants ouvriers avaient été tués par un bataillon de ligne. Paris, une fois de plus, s’était soulevé. Le gros Louis-Philippe avait abdiqué et un gouvernement provisoire, présidé par le poète Lamartine, s’était constitué à l’hôtel-de-ville. Il avait proclamé la République, aboli la peine de mort, limité à 11 heures la journée de travail, décrété la liberté de la presse, le suffrage universel (pour les hommes), l’abolition de l’esclavage dans les Antilles françaises, créé des « ateliers nationaux » pour 120 000 chômeurs et augmenté les impôts de …45% pour subventionner cette mesure !
L’utopie socialiste : bis repetita
Mais l’utopie et la gabegie socialistes devaient rapidement trouver leurs limites : aux élections législatives suivantes, les socialistes obtenaient 11% des sièges et un gouvernement conservateur prenait le pouvoir. Il fermait les ateliers nationaux début juin : 120 000 ouvriers – chargés de famille pour la plupart – se retrouvaient au chômage sans aucune aide.
L’insurrection avait éclaté le 22 juin. Des centaines de barricades avaient été édifiées dans les quartiers populaires. Les insurgés, pourtant mal formés et mal armés, avaient tenu quatre jours.
Le 26 juin au matin, l’armée attaquait le faubourg Saint Antoine de tous les côtés à la fois et les survivants déposaient les armes et se rendaient.
L’armée rafla tous ceux qui traînaient sur place, qu’ils soient armés ou non. Des commissions militaires condamnèrent 4000 « insurgés » ou réputés tels, femmes et enfants compris, à la déportation en Algérie. Beaucoup de déportés furent envoyés à pied à Marseille, sans pouvoir revoir leurs proches. Certains partirent sans rien. D’autres furent toutefois rejoints plus tard, en Algérie, par leur famille. Les hommes partirent à pieds vers Marseille. Les femmes, en péniche.
Ils traversèrent la Méditerranée sur des grandes barques à voile latine. Les capitaines leur firent interdiction de monter sur le pont. Ceux sujets au mal de mer vomissaient partout, dit-on. Puis, enfin, on les débarqua à « Alger la blanche ». Contre leur gré, ils allaient devenir des « Pieds noirs ».
L’Algérie d’alors, dans laquelle tout était encore à construire, n’était pas le pays de Cocagne qu’il allait devenir, grâce à eux, grâce à leur sueur et leur sang.
Puis, leurs enfants sont venus se battre, et parfois mourir, sur le sol métropolitain durant la Grande Guerre. Leurs petits-enfants – 17 classes d’armes – enrôlés dans l’Armée d’Afrique, ont contribué à libérer la mère patrie.
Ils espéraient un renvoi d’ascenseur ; ils ont été trahis !
En 1962, ils ont dû quitter un paradis. Ce paradis, c’est eux qui l’avaient bâti; ceci est une longue et belle histoire. J’ai voulu la raconter dans un livre(3) : « Semper fidélis ».
Eric de Verdelhan
25 mars 2019
1)- Le 17e Régiment d’Infanterie de Ligne, composé de conscrits du pays, avait été muté de Béziers à Agde le 18 juin 1907. Le soir du 20 juin, apprenant la fusillade, la 6e compagnie se mutine, pille l’armurerie du régiment et rejoint les émeutiers de Béziers.
2)- Il le relate également dans son livre « serons-nous enfin compris ».
3)- « Oran le 5 juillet 1962 (et quelques autres massacres oubliés) ». Edilivre ; 2017.
Il faut noter que le massacre du 26 mars à Alger est sans précédent : dans tous les autres cas, l’Armée avait en face d’elle des INSURGES, en arme et décidés à se battre . A Alger, des femmes des enfants, des jeunes ,des vieux, tous pacifiques, désarmés et porteurs de drapeaux français. Même dans les émeutes du Midi viticole ou du Nord minier, on n’avait pas vu ça….
Juste un détail : IL NE FAUT PAS ACCUSER LA FRANCE ! La FRANCE, c’est le Peuple sur lequel les politiques commandent aux militaires de tirer. La FRANCE c’est aussi, hélas, le Peuple qui réélit régulièrement ceux qui le tiennent dans l’ignorance et le manipulent pour justement être réélus. Il faudrait que la FRANCE, un jour, soit le Peuple qui se débarrasse de tous ces salopards (vous avez remarqué ? SALOPARDS ça se termine par RDS, une autre façon de nous voler. Ça ne peut pas être un hasard…)
Le vote ne devrait pas être un droit mais devrait faire l’objet d’un permis qui pourrait être obtenu en justifiant d’un certains nombre de connaissances à définir,histoire de France,fonctionnement des institutions etc….
Notez que la plupart du temps, ce sont les socialistes qui étaient à la tête de l’Etat lorsqu’il y a eu répression sur le peuple. N’est-ce pas aussi Mitterrand qui a envoyé la troupe en Algérie ?
Les socialistes ont pour vocation de répartir de façon égalitaire la misère humaine….
Comme le rappelle Zglb, vous oubliez 1793, la terreur, les abominables massacres de Vendée par l’armée légaliste républicaine, les centaines d’église brulées avec la population dedans commis à l’époque, les camps de concentration de Noirmoutier et autre, les fabrique de savon avec la graisse humaine récupérée sur les cadavres, les noyades de Nantes, La tannerie de peau humaine de Meudon, etc.
Les légalistes peuvent être pire que les nazis ou les communistes de l’URSS ou même Pol Pot ! Et ça recommencera car je ne vois pas pourquoi ça s’arrêterait par une subite prise de conscience, depuis le temps. La république hypocrite sanguinaire n’est que mensonge depuis le début.
Rappelons-nous aussi que le premier génocide reconnu comme tel fut celui perpétré par l’armée française en Vendée. Une première mondiale. Il s’agissait pour ces monstres de créer ex nihilo, c’est le cas de le dire, « l’homme nouveau », alors ceux qui n’étaient pas d’accord avec leur foutu « homme nouveau » furent légalement exterminés. Légalement, car ces vermines prirent bien soin de pondre une loi pour ce faire. Je fais remarquer que cette utopie contre nature de « l’homme nouveau » à créer envers et contre tous est toujours d’actualité, ici-même et ailleurs dans le monde. Nous ne luttons pas (pour notre survie) contre des hommes, mais contre des démons, je crois qu’il est plus que temps d’en prendre conscience.
Oran 1962. Tout d’abord, et ce pendant des semaines, la gendarmerie tira à la mitrailleuse lourde sur les quartiers d’habitation des européens et l’armée de l’air les mitraillait. Mais les pieds-noirs refusaient de quitter leur pays. Ils étaient chez eux et malgré la persécution de l’armée, ils restèrent sur place malgré tout. C’est alors qu’arrivèrent les égorgeurs de l’ALN qui commencèrent leur sinistre besogne, l’armée française casernée dans la ville les laissait faire. Dans la poste centrale, massacre des employés, un type réussit à monter sur le toit et à lancer un message d’alerte sur radio maritime Oran. La flotte anglaise de Gibraltar lui répond et appareille. Des chalutiers espagnols se déroutent vers Oran, Franco met en alerte une base aérienne et envoie 2 navires de guerre devant Oran. Radio Monte Carlo prend le relai et annonce le massacre, l’armée française d’Oran ne bouge toujours pas, non plus que les gardes mobiles qui restent enfermés dans les casernes. Dehors, le massacre des pieds-noirs bat son plein. Atroce. Finalement, l’opinion publique étant alertée, les troupes françaises sortent et le massacre s’arrête. Ce fut alors l’exode massif des européens, certains, d’origine espagnole, étant évacués directement en Espagne par les chalutiers espagnols. Leurs descendants ne veulent toujours pas entendre parler de la France, du général Katz qui commandait sur place et des autres salauds qui livrèrent leurs pères aux couteaux des criminels de l’ALN. Katz vécu le reste honteux de ses jours dans l’opprobre, il mourut comme un chien et fut enterré en catimini hors de France. Le nombre de morts européens demeure inconnu mais il est considérable. Les femmes enlevées par l’ALN finirent dans des bordels. Coupable de persécution et de non assistance à citoyen français en danger, la république française ferma sa gueule hypocrite pendant des années. Honte à elle et que Dieu la réprime.
Monstrueux. Merci de ces précisions qui ne grandissent pas la France. La repentance s’est jusqu’ici exercée à contre-sens. Il faudra y penser quand la Patrie aura récupéré le pouvoir.
Seul entre tous pour sauver l’honneur de l’armée française d’Oran, un officier d’origine arabe osa braver les ordres de Katz et sortit à la tête de ses hommes, il réussit à sauver pas mal de civils européens. Quant à la Royale, avant le massacre, elle avait fait savoir à la gendarmerie qu’elle n’avait plutôt pas intérêt à se tromper d’immeuble et à mitrailler niaisement les quartiers d’habitation des familles de marins, sinon elle lui foutrait sur la gueule. Les pandores, curieusement, s’abstinrent.
Oui, un jour ça va se payer CASH toutes ces saloperies, et pas que …
Vous avez oublié de citer la date du 6 février 1934 !