AZF Toulouse, 21/9/2001
(Eric de Verdelhan)

« Le bilan est terrible : 31 morts, dont 21 employés sur le site, 12 000 blessés ou traumatisés, 80 000 sinistrés, 27 000 logements endommagés, 3 500 entreprises touchées ainsi que de nombreux bâtiments publics, dont 120 établissements scolaires… »
« Sud-Ouest », 24 janvier 2017

 


L’incendie de Notre-Dame de Paris a donné lieu à de nombreux articles et commentaires dans les médias et sur les réseaux sociaux. Dans la semaine qui a suivi ce drame, je vadrouillais dans la Bretagne profonde, sans journaux, sans radio, sans télé. Je n’ai pas d’avis tranché sur les causes de cette catastrophe, même si ma carrière d’inspecteur d’assurances m’a donné l’occasion de voir de près un certain nombre d’incendies, parfois criminels.

Je me demande toujours « à qui profite le crime ?» et je suis étonné, choqué, estomaqué qu’en démocratie, ceux qui osent évoquer un possible attentat soient traités de « complotistes », de « négationnistes » ou de « révisionnistes », surtout lorsqu’on sait qu’en France, chaque semaine, une église est vandalisée.
Ainsi donc, on n’a plus le droit de mettre en doute la doxa officielle ?

Pourtant, dans notre histoire récente, les exemples ne manquent pas d’affaires louches qui autorisent le citoyen lambda à douter (ou à se dire qu’on le prend pour une bille !).
Je pense, entre autres à l’explosion d’AZF à Toulouse en 2001.

Rappelons brièvement les faits :

Une histoire bien étrange  

Le 21 septembre 2001 — soit 10 jours après les attentats du 11 septembre — à 10 h 17, un stock de 300 à 400 tonnes de nitrate d’ammonium (déclassé) destiné à la production d’engrais explosait, creusant un cratère de 70 m de long, 40 m de large et 5 m de profondeur. La détonation a été entendue à plus de 80 km de Toulouse et un séisme de magnitude 3,4 a été enregistré.

Le bilan officiel fait état de 31 morts, dont 21 employés sur le site et environ 12 500 blessés (ou traumatisés).

L’explosion a causé des dégâts énormes dans la partie sud-ouest de Toulouse. Le site AZF lui-même a été totalement soufflé. À proximité, 2 zones commerciales ont été détruites.

150 bus de la SEMVAT, la société de transport public toulousain de l’époque, ont été également détruits dans leur entrepôt situé en face de l’usine.

Des logements, des entreprises et des équipements (piscines, gymnases, salles de concert, lycée Déodat-de-Séverac) ont été touchés. Les dégâts (murs lézardés, portes et fenêtres enfoncées, toitures et panneaux soufflés ou envolés, vitres brisées, etc.) ont été visibles jusqu’au centre-ville.

On a estimé les dégâts matériels à 2 milliards d’euros (dont 33 millions pour les seuls bâtiments publics).

Une enquête rondement menée

Juste après la catastrophe, le procureur de la République, M. Bréard, déclarait que la piste de l’accident était privilégiée « à plus de 90 % ».
Le 28 septembre 2001, il ouvrait une « information judiciaire contre X pour homicides, blessures et destructions de biens involontaires ».

Pour lui, la catastrophe aurait été provoquée par un employé d’une entreprise sous-traitante d’AZF. Il aurait déversé 500 kg de produit chloré pour piscines (DCCNa ou dichloroisocyanurate de sodium), sur un tas d’ammonitrate stocké en vrac.

Or, la reconstitution réalisée sur place en octobre 2002 a mis en évidence l’impossibilité de confondre les deux produits, du fait de la très puissante odeur de chlore dégagée par le DCCNa.

Pour sortir de l’impasse, les experts ont imaginé un autre scénario : les quantités de DCCNa seraient seulement « d’un ou plusieurs kilos » négligemment balayés par l’employé incriminé.

Mais des analyses d’échantillons prélevés par le SRPJ de Toulouse en novembre 2001 montrent qu’il n’y avait pas la moindre trace de DCCNa dans ce local.

Une justice hésitante

En novembre 2004, le juge d’instruction Perriquet a signé un non-lieu en faveur des 9 salariés d’AZF qui avaient été mis en examen pour non-observation des règles de sécurité et autres manquements.
Pourquoi une telle clémence ?

En décembre 2005, le chef d’atelier qui avait été impliqué dans le scénario jusque-là pris en compte, était également définitivement mis hors de cause.
Etrange non ?

Le 31 mai 2006, la société « Grande Paroisse » gestionnaire du site, a été mise en examen en tant que personne morale. Le 13 juillet 2006, un non-lieu était prononcé en faveur du salarié soupçonné d’avoir réalisé le mélange malencontreux d’un produit chloré avec le nitrate d’ammonium.
Il ne restait donc que la société « Grande Paroisse » et le directeur de l’usine mis en examen pour « homicides et blessures involontaires » dans cette affaire.

Le 20 septembre 2006, après remise d’un rapport concluant qu’un mélange accidentel est à l’origine de l’explosion, le Juge Perriquet clôturait l’enquête.

Le 3 mai 2007, la Cour d’appel de Toulouse rejetait toutes les nouvelles demandes d’investigations. Elle mettait aussi un point final aux expertises du Civil, alors que des experts n’avaient pas terminé leurs travaux.
« Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre… »

Plusieurs fois reporté, le procès s’ouvre le 23 février 2009 et doit durer quatre mois. Les audiences se tiennent dans une salle spécialement aménagée pour accueillir la soixantaine d’avocats, plus de deux cents journalistes et des milliers de parties civiles.

En janvier 2017, le tribunal pénal de Paris étudie une troisième fois le cas AZF, car la question sur les causes de l’explosion n’a toujours pas été tranchée. Les deux hypothèses possibles sont toujours celles de l’attentat ou de l’incident technique.

Le 31 octobre 2017, soit plus de seize ans après les faits, la cour d’appel de Paris condamne l’ancien directeur d’AZF, Serge Biechlin, à quinze mois de prison avec sursis et la société « Grande Paroisse » à une amende de 225 000 euros.
La messe est dite : on ne commente pas une décision de justice donc l’explosion d’AZF est accidentelle, point barre !!!!

Et pourtant, le doute subsiste…

Dans divers livres et articles, Anne-Marie Casteret, Marc Mennessier, Franck Hériot et Jean-Christian Tirat, ont examiné les pistes d’un possible attentat ; possible ou probable ?

La catastrophe s’est produite dix jours seulement après les attentats du 11 septembre 2001.

En dépit d’indices troublants, les recherches menées par la police judiciaire de Toulouse et par les Renseignements Généraux ont été interrompues sur ordre de leur hiérarchie dix jours après les faits. D’après Alain Cohen, ex fonctionnaire de police, l’ancien chef de la PJ, Marcel Dumas, aurait déclaré le 21 septembre 2001, au retour d’une réunion avec la préfecture et le parquet :

« Si Paris veut que ce soit un accident, ce sera un accident. »

La perquisition effectuée au domicile du principal suspect, Hassan Jandoubi — un ouvrier intérimaire retrouvé mort dans une tenue qui évoque certains kamikazes islamistes — ne sera menée qu’après que son appartement soit vidé de tous ses effets personnels.

Ses communications téléphoniques n’ont pas été étudiées en détail. Les policiers n’ont pas obtenu l’autorisation d’auditionner le médecin légiste, Anne-Marie Duguet qui, lors de l’autopsie, avait attiré leur attention sur la tenue extravagante de cet homme (cinq slips et caleçons superposés) et sur l’étrange propreté de son corps.
« Cet homme s’était préparé à avoir une relation avec Dieu » avait-elle confié à un enquêteur de la PJ.

Par ailleurs, dans une « note blanche » du 3 octobre 2001, les RG précisaient qu’il avait été recruté quelques mois auparavant par un groupe islamiste toulousain.

Enfin, les photos prises lorsqu’il est extrait de sa housse mortuaire, juste avant l’examen du corps, le montrent vêtu d’un tee-shirt et d’un pantalon avec des traces de brûlures ponctuelles, alors qu’au-dessous, son thorax et son abdomen étaient profondément brûlés sur une large surface. Ceci laisse à penser que ses vêtements ont été changés après son décès.

Des revendications, au nom du « Djihad islamique » et d’« Alpha Bravo » (groupe inconnu), ont été envoyées à la gendarmerie, à la police ainsi qu’aux médias. Elles ont été jugées « peu sérieuses » par les autorités. On se demande bien pourquoi ?

A-t-on le droit de douter que la catastrophe d’AZF soit un accident ?

« Je dis ça, je dis rien » comme on dit bêtement aujourd’hui.

Eric de Verdelhan
27 avril 2019
 

 

4 Commentaires

  1. Si un chimiste chevronné, lecteur de Minurne Résistance, pouvait nous préciser les effets du mélange dichloroisocyanurate de sodium / nitrate d’ammonium : explosion spontanée ? Nécessité d’une source de chaleur pour amorcer la réaction ? Proportions du mélange ? etc. D’autre part, comme pour l’incendie de Notre Dame, on remarque que les  » autorités  » choisissent la piste accidentelle avant même que le bruit de la déflagration ne se soit tu. Ou je suis complètement idiot ou ils me tiennent pour tel…

    • Une chimiste chevronnée nommée Stephania Cagnina a fait une thèse de doctorat extrêmement bien documentée en 2014.

      Google vous y conduira sans peine. Bonne lecture.

      A compter de la page 102 vous avez une étude très approfondie du mélange de dicholoisocyanurate de sodium avec le nitrate d’ammonium.

      Ces 2 corps qui sont des oxydants assez violents sont incompatibles et leur mélange conduit à une série de dégradations.

      De là à être explosif, c’est une toute autre histoire !

      Sans entrer dans le détail, il faut la qualité du mélange (1×1), la présence d’eau et d’impuretés combustibles (graisse, huile, gasole) et une température de réaction sous contrainte de pression.

      Le gag si on peut oser dire dans une affaire aussi triste, c’est que les conditions n’ont jamais pu être mises en évidence, que la reproduction en labo ne donne pas de preuve et que malgré cela la justice a tranché en incriminant l’entreprise.

      Je peux témoigner que les entreprises où on produit du nitrate d’ammonium ne sont pas des « rigolos » sans cervelle. Ils connaissent leur produit et ses dangers.

      300 tonnes d’ammonitrate, c’est du pipi de chien ! J’en connais un stock de 60000 tonnes qui se porte très bien et où les règles de stockage n’ont pas changé de manière significative.

      Des quantités de gros semi-remorques chargés de big-bag traversent la ville et le pays tous les jours. Des quantités sont stockées dans les entreprises agricoles. Avez-vous entendu des explosions ?

  2. Un grand merci à vous de remonter l’affaire du cadavre d’Hassan Jandoubi et sa demi-douzaine de slips protégeant ses parties génitales en vue de sa rencontre avec les fameuses 72 « vierges ». (de mauvaises langues disent qu’une erreur gravissime s’est produite lors de la première traduction : il serait question de verges et non pas de vierges…)
    L’histoire de ce drôle de cadavre a été enterrée à la vitesse de l’éclair par les médias nous abreuvant à l’époque de reportages, témoignages, enquêtes -bidon- diverses… Ou comment noyer l’info par de la sur-info.
    J’étais outré.
    Quant à NDDP : pourquoi ai-je reçu un avertissement sur ma page fesse bouc d’un truc gouvernemental pour avoir partagé la vidéo de ce type habillé intégralement de blanc et se baladant entre les deux tours pendant l’incendie ? Puis cette vidéo montrant soit-disant un pompier (habillé de blanc…?) a été supprimée de ma page…

  3. Sur le net on trouve trace d’une hypothèse que je trouve crédible (pardon pour le copier/coller massif) :

    Nous avons en exclusivité le témoignage d’une personne qui a vécu les évènements d’AZF de près.
    Q : Bonjour, sans trahir votre identité dites-en un peu sur vous, et les raisons de votre intervention, merci.

    R : Je suis un membre des « services » comme l’on dit, un officier, je suis d’une famille qui a donné de grands serviteurs militaires à la nation, mes initiales D H. Pourquoi parler aujourd’hui ? Il y a d’abord le procès en cours et qui s’achève, et je pensais que le changement de président permettrait aux langues de se délier. Tel n’a pas été le cas, et je crois qu’il est mon devoir d’officier de dire désormais la vérité, j’ai trop caché de choses au nom de la « raison d’Etat, de l’intérêt national », en fait trop souvent couvert les turpitudes des politiciens véreux.
    Là il y a eu une trentaine de morts, et encore on ne compte pas ceux qui sont décédés plus tard de maladies ou traumatismes divers et des milliers de blessés.
    Q : Bon, inutile de tergiverser, est-ce un attentat ?
    R : L’affaire AZF est liée au 11/09 mais pas comme certains le pensent. En effet le 11/09 a été un cataclysme dans les services, surtout que les français avaient informé leurs homologues américains de l’éventualité d’une telle action. Je ne vais pas jouer au fanfaron, mais les services français ont toujours eu de très bonnes analyses et informations concernant les mouvements islamistes.
    Comme vous le savez, la DST (qui a fusionné depuis avec les RG) a pour fonction le contre espionnage mais aussi la surveillance des industries, technologies et sites sensibles. Ceci va de la lutte contre l’espionnage industriel à l’anti terrorisme.
    Nous sommes donc 10 jours après les attentats aux USA, or ceci a réactivé les informations concernant des alertes envoyées aux divers services occidentaux. Ainsi il s’avérait que les américains nous avaient informés d’une possible action sur notre territoire sans plus d’indications.
    Je vous rappelle que Toulouse, ce n’est pas qu’une usine d’engrais (AZF) mais Airbus et la SNPE qui produit les carburants pour la fusée Ariane et surtout les missiles nucléaires de nos sous marin, donc deux sites sensibles qui touchent la défense nationale. Des sites à barbouzes pour résumer et être plus clair.
    Face à cette menace, il a été organisé une simulation pour tester la sécurité de ces sites parmi d’autres en France.
    Malheureusement cette opération a mal tourné, avec les conséquences que l’on connaît. Comme à chaque fois dans ce genre de cas, même si les circonstances ne sont pas identiques. Il y a eu des précédents comme par exemple, pour les plus connus le vol Ajaccio Nice en 1968 si j’ai bonne mémoire, ou l’immeuble de Toulon il y a une quinzaine d’années, il a fallu à chaque fois en urgence éliminer les indices compromettants, mais aussi ouvrir un contre feu.
    Ces décisions ont été rapidement prises par la cellule élyséenne, qui a pris le dossier en charge, je rappelle qu’à l’époque nous entrions pratiquement dans la campagne électorale. Chirac, ira si vous vous en souvenez après Jospin sur les lieux, ce retard s’explique car il fallait verrouiller le dossier.
    Et là, le 11/09 est devenu notre allié, en effet sur le moment la majorité des toulousains et des français a pensé à un attentat. N’oubliez pas que l’effet de souffle a ravagé une partie de la ville.
    Il fallait éluder la bavure et présenter une version qui mettrait en cause le fonctionnement de l’usine AZF. Mais pour rendre crédible celle-ci, un leurre a été sorti conforté par le 11/09, l’attentat islamiste.
    Ainsi ont été distillées des infos concernant tels ou tels incidents mettant en cause des musulmans, et certains journalistes ont eu droit à certaines confidences. Les cahiers de l’ex patron des RG Bertrand récemment publiés sont là pour confirmer cette manipulation, l’affaire Clairstream a un peu bouleversé tout ça mais Bertrand comme tous les patrons de services notait tout, même si ça parait bizarre. Mais parfois ça sert si vous voyez ce que je veux dire… Bien entendu jamais il n’aurait imaginé voir saisis ses carnets dans une procédure à la con. Donc ce qu’il y a dessus ne sont pas des élucubrations d’un mythomane.
    Q : Pour nos lecteurs on précise que sur ces fameux carnets il y a mentionné « affaire Hassan montée en puissance »
    R : Oui une phrase dans ce genre, j’avoue ne plus avoir en mémoire son exactitude, mais qui montre bien qu’il n’y avait guère d’équivoque.
    Q : Comment ceci a-t-il été organisé ?
    R : Je vous signale qu’un service a aussi pour vocation à désinformer pour tromper l’ennemi, les opérations de diversion ou déception font parti du boulot. Je ne vais pas ici vous faire un rappel sur certaines opérations durant la dernière guerre ou la guerre froide. A chaque fois des éléments crédibles mais démontables facilement ont été sortis. Comme par exemple la non revendication. En effet comment imaginer qu’un mouvement islamiste fasse un attentat majeur d’une telle ampleur, sans le revendiquer ou au moins laisser une signature très visible. Ceci ne c’est jamais produit ! Le but de ces organisations est outre semer la terreur, surtout aussi faire une publicité de leurs actions. Et en plus avec les moyens modernes comme Internet rien de plus facile. Et, il n’en a rien été. Vous pensez bien que s’il s’agissait d’un attentat les intéressés auraient trouvé un moyen pour le faire savoir, à plus forte raison si il y avait une telle volonté de le cacher de la part du pouvoir politique ou de la presse française. En plus compte tenu des positions de la France en matière de politique étrangère à l’époque, certains pays « amis » n’auraient pas hésité à diffuser des infos en douce. Pendant que l’on égarait les esprits sur cette thèse, la version officielle a pu être mise en place. Version qui au final arrange tout le monde, en plus pas trop compliquée. Vous savez, prenez la plus belle femme du monde, en cherchant bien vous lui trouverez des défauts, alors imaginez pour une usine ! On accumule des défaillances, ou des problèmes par ci par là qui existent partout dans le monde industriel pour mettre le doute dans l’esprit des gens, et les convaincre que cette boite était mal gérée. TOTAL ou sa filiale étant une entreprise nationale pouvait jouer le rôle du bouc émissaire consentant, au passage on sacrifie un ou deux cadres et l’affaire est dans le sac. Il suffit pour cela de voir l’attitude finalement passive de ses avocats. Il est probable que les victimes, leurs familles et les associations ont été ou seront arrosées et ça se terminera comme ça.
    Q : Chirac en arrivant à Toulouse a dit : « je ne veux pas entendre parler d’attentat »
    R : Chirac est un politicien qui est tout sauf un idiot, il savait parfaitement que ses propos seraient rapportés. Un conseil des ministres n’est pas terminé que l’on sait déjà ce qui s’y est dit, donc en balançant cette phrase il savait parfaitement qu’elle serait reprise. Pour diffuser l’idée de l’attentat c’était la meilleure publicité.
    Q : Quel intérêt à cacher une réalité ?
    R : C’est ainsi et pas seulement en France il faut l’admettre. Au début j’ai évoqué deux catastrophes marquantes toujours officiellement aujourd’hui dues à des accidents alors qu’en réalité ce sont des bavures militaires, dites-vous bien qu’à chaque fois que l’armée ou les services sont en cause la raison d’état passe avant tout. Et AZF ne fait pas exception dans l’histoire. Imaginez l’aveu par le gouvernement que leurs services étaient responsables et bien il sautait, peut être Chirac aussi ainsi que les patrons des services et de l’armée, vous voyez les dégâts, il suffit de se souvenir du Rainbow Warrior pour voir ce que cela aurait pu donner. Et tout ça à quelques mois d’une élection !
    Q : Donc si je suis votre développement les groupes terroristes n’ont rien à voir là dedans, pourtant il y a ce fameux Hassan J dont on a retrouvé le cadavre revêtu de plusieurs sous vêtements comme le font ceux qui commettent des attentats suicides.
    R : Justement, dans cette explosion ou plutôt explosions au pluriel, nous ne sommes pas dans le modus operandi de ces groupes. Leur méthode d’action est somme toute assez classique et basée sur l’utilisation de moyens simples et non très sophistiqués, c’est ce qui les rend efficaces d’ailleurs. Regardez, que ce soit en Irak, en Israël, à Madrid, récemment en Inde et au Pakistan ce sont des véhicules piégés, ou des porteurs de bombes qui se font sauter parmi la population, ou bien des actions commandos suicides à l’arme de guerre. Rien de tel ici, et si le fameux Hassan avait réellement été un, ou l’un des acteurs l’on aurait probablement pas retrouvé son cadavre complet….
    En plus entre nous, quel intérêt à s’en prendre à une usine d’engrais alors qu’il y a près d’elle une cible autrement plus importante. Et je ne reviens pas sur l’histoire de l’absence de revendication.
    Q : c’était justement plus facile pour eux d’attaquer cette cible plutôt que la SNPE forcément mieux sécurisés ?
    R : Comme ce sont des types qui vont à la mort, pour eux la sécurisation est un problème secondaire et c’est même une glorification supplémentaire, taper comme aux USA au cœur du système politique et militaire du pays, montrer que l’on est plus forts. En plus ces groupes frappent dans les capitales ou lieux connus qui marqueront les esprits mondialement ; New York, Washington, Londres, Bombay, je ne veux pas être désobligeant mais Toulouse médiatiquement ce n’est pas Paris. Donc vous ne voyez pas de revendications crédibles, une cible peu intéressante politiquement, une méthode opérationnelle qui n’entre pas dans le registre habituel, un suspect sur lequel on n’a pas grand-chose mis à part son attrait pour les mosquées, c’est plutôt léger.
    Q : Malgré tout ils pouvaient, et les dégâts le prouvent, avoir ciblé cette usine pour un attentat majeur, et tout simplement mis une bombe dans ce fameux hangar.
    R : Si l’attentat majeur était recherché d’abord comme expliqué plus haut c’était Paris, rappelez-vous l’Airbus pris d’assaut à Marignane par le GIGN, l’objectif était de le faire exploser sur la capitale. Maintenant admettons Toulouse, là c’était la SNPE la cible logique, ou Airbus, et dans le premier cas c’était Toulouse qui était rasée, et le choc dans les opinions aurait été tout autre.
    Quant à la bombe l’argument pourrait se tenir, mais c’est un peu compliqué par rapport au mode opérationnel habituel, si un gars va faire un attentat suicide il dépose pas une bombe et s’éloigne avec le risque d’être repéré, il se fait sauter dans le hangar et là on aurait retrouvé avec un peu de chance des morceaux du type, pas un corps complet !
    Q : L’hypothèse est un tir de missile raté depuis une colline proche qui visait la SNPE mais aurait frappé AZF
    R : Déjà il faut que l’équipe en question soit équipée du matériel et sache s’en servir, et soit entraînée, ça ne se fait pas en 5 minutes avec 3 pèlerins ramassés dans une cité. Mais admettons, dans ce cas que vient faire Hassan sur le site d’AZF, il n’a strictement aucun intérêt opérationnellement puisque selon cette hypothèse la cible aurait été la SNPE.
    Q : Certains ont évoqué l’usage d’une bombe spéciale de type magnétique ou électronique, ce qui expliquerait les phénomènes lumineux et électriques.
    R : De la science fiction, comme déjà dit les terroristes utilisent des techniques rustiques ou simples, regardez Al Quaida ou ses dérivés depuis tant d’années c’est toujours le même procédé, à plus forte raison il y a 8 ans. En plus pour obtenir ce genre d’arme, outre l’argent mais là c’est secondaire à la limite, il faut des complicités placées assez haut, déjouer nos sécurités et là je l’affirme nous ne sommes pas trop mauvais, et ensuite il faut les compétences pour utiliser l’armement en question. Bref beaucoup de complications, ne l’oubliez pas ce sont dans leur style des gens rationnels qui cherchent l’efficacité à moindre coût.
    Q : Revenons à Hassan J, il y a ses sous vêtements signe d’un islamiste.
    R : tu parles, son corps était brûlé, pas ses vêtements justement, étonnant non ?
    Q : Personne n’a souligné ce détail
    R : Etonnant pas vrai ! Et personne ne s’est posé la question de cette bizarrerie, car forcément elle induit une intervention extérieure post mortem… Suis-je assez clair !
    Q : De qui et pourquoi ?
    R : Si vous voulez créer de fausses pistes par exemple, c’est un grand classique pour un service d’utiliser un cadavre pour une opération d’enfumage et en plus vu le bordel qui régnait sur les lieux ce n’était pas trop compliqué opérationnellement.
    Q : Donc l’attentat est exclu !
    R : Totalement, c’était un leurre, et il a bien fonctionné car tout le monde y croit, ce qui d’ailleurs ne bouleverse pas plus que ça la population. C’est donc bien la démonstration que politiquement le coup était bien joué. Pendant que certains enquêtaient sur la piste de l’attentat, on pouvait mettre en avant l’accident industriel, à l’arrivée vous avez deux thèses : l’officielle et celle de l’attentat mais pour cette dernière vous pouvez envoyer tous les enquêteurs de la création, comme il n’y a rien à trouver, ils ne trouveront rien, donc vous en revenez à la thèse officielle, voila le travail.
    Q : Et pour couvrir un fiasco donc
    R : Oui un échec d’une simulation par nos services sur la SNPE, comme je l’ai dit, un boulot de routine, dès la veille une opération a été montée, hélas un accident a entraîné la mort d’un de nos gars, ceci a bouleversé les plans et perturbé le timing de la mission. En résumé ce qui devait n’être qu’une simulation s’est transformé en désastre, car l’explosion initiale qui aurait du être neutralisée a entraîné une catastrophe en chaîne totalement imprévue.
    Q : Pourquoi cette déflagration ?
    R : c’est une zone à risques avec des tas de souterrains, de lignes électriques, de canalisations contenant des produits volatils et hélas les dégâts sur la SNPE ont eu les répercussions en chaîne que l’on sait sur AZF
    Q : La SNPE a été peu touchée ?
    R : Comparativement oui, quand on parle SNPE c’est tout ce qui est englobé dans le site, dont des souterrains, pour info les allemands y avaient bâti un réseau anti- aérien lors de la dernière guerre. Ils sont toujours en usage aujourd’hui, je vous le répète nous sommes dans un secteur militairement sensible.
    Q : La SNPE est la grande absente de cette affaire.
    R : La SNPE est fortement soumise au secret défense compte tenu de ses activités, sans elle plus de missiles nucléaires, plus de fusés Ariane entre autres, donc silence radio, il est plus facile de taper sur TOTAL.
    Q : Donc en résumé, la piste de l’attentat était bidon ?
    R : Complètement, un travail de désinformation classique, comme je l’ai déjà dit il a fallu monter ça vite fait, mais la désinformation fait partie du boulot des services.
    Q : la thèse officielle bidon aussi.
    R ; Exact, sinon personne ne se serait fatigué à monter une opération diversion pour rien. Et les vrais experts scientifiques ont démontré que ça ne tenait pas la route.
    Q : Donc on en vient à votre théorie une opération qui a mal tourné.
    R : Il ne s’agit pas d’une théorie mais d’un fait.
    Q : Certes, il vous reste plus qu’à le démontrer, donc si l’on vous écoute, il s’agirait d’une bavure militaire.
    R : Oui, souvenez-vous de mes propos, vous avez tous les éléments, un site ultra sensible la SNPE avec des informations pouvant laisser penser à une action criminelle. Je vous rappelle que la DST (DCRI depuis) a pour mission outre le contre espionnage, la surveillance des sites sensibles liés à la sécurité nationale, et on ajoute la sécurité militaire qui surveille aussi tout ça. Bien entendu de par son activité la SNPE fait partie du dispositif. Et de façon régulière les sécurités de ces sites sont testées par des membres des services ou unités spéciales de l’armée, comme c’est aussi le cas des bases ou casernes militaires. Tout cela bien entendu est confidentiel et n’est pas annoncé dans les journaux. Mais c’est le travail de l’ombre qui permet d’assurer la sécurité des français. Donc surtout après les alertes et compte tenu du 11/09 une opération a été menée en particulier dans un de ces fameux souterrain, elle a commencé la veille, malheureusement un accident idiot a bouleversé le scénario, qui était la simulation d’une opération terroriste, deux des protagonistes ont du être évacués en urgence.
    Et ce qui devait être une opération contrôlée a abouti au résultat que vous connaissez, une explosion dans les entrailles de la SNPE qui a provoqué en chaîne une série de dysfonctionnements électriques et collatéraux qui ont malheureusement entraîné l’explosion du hangar d’AZF. La SNPE aurait été en pleine cambrousse, il y aurait eu des dégâts matériels et rien d’autre.
    Q : Et la justice a été complice ?
    R : Comme souvent dans ces affaires ! Les magistrats tiennent à leur carrière avant tout, ainsi qu’au reste… Comme par hasard encore ! Le juge instructeur a été nommé à Monaco dès son boulot terminé, un poste pareil il y en a un paquet qui à la chancellerie devaient saliver dessus, et ils se sont fait griller par un obscur juge de province…Ce gars là peut remercier cette catastrophe, il a gagné au loto grâce à elle.
    Q : Vous confirmez les pressions sur certains témoins ?
    R : Oui, outre que sur le choc du moment il a été facile d’influencer certains témoins pour leur faire comprendre que ce qu’ils avaient vu ou entendu n’était qu’une illusion. D’autres témoignages ont été habilement mis hors circuit. L’enquête est techniquement du plus haut comique si on fouille dans les détails.
    Q : Donc il y a bien eu mensonge d’état !
    R : Oui, et surtout pour protéger les politicards de l’époque qui étaient en compétition pour la présidentielle, comme nous étions en cohabitation personne n’avait intérêt à l’ouvrir là-dessus.
    Q : Vos propos ne sont hélas étayés par aucune preuve matérielle !
    R : Je sais bien, d’ailleurs je n’ai pas d’illusions, ils seront étouffés ou passés sous silence ou soupçonnés d’être bidons, simplement je dis à mes détracteurs : la thèse officielle ne tient pas la route, celle de l’attentat a plus que des lacunes même si à la base elle est séduisante, reste donc une autre piste assez grave pour le pouvoir pour justifier les moyens mis en œuvre pour l’occulter. Maintenant en effet on peut aussi soupçonner les extras terrestres…
    Q : Ceci sera t-il admis un jour par le gouvernement ?
    R : Vous plaisantez ? On a déjà le « responsable mais pas coupable » de Fabius pour le coup du sang contaminé, vous voulez aussi l’ « erreur excusable » qui a fait quelques 30 morts ? Les gouvernements successifs se serrent les coudes au-delà des partis politiques, Ils sont tous d’accord pour leurs petite magouilles, fut-ce au prix de 30 morts. Et puis mentir a l’opinion publique… C’est leur métier ! J’ai toujours voulu servir mon pays et non ses gouvernements. Je me sens dorénavant libre de m’exprimer et suis près à témoigner sous certaines conditions. A moins qu’on ne me retrouve victime d’un camion fou, ou allez savoir… suicidé avec 3 balles dans la tête ? Et je les mets au défi de lever le secret défense sur ce dossier…
    Q : Ceci a été demandé par la défense au procès.
    R : Et d’après vous ce sera fait ?
    Q : Peu probable en effet
    R : Même mieux, Chirac et Jospin qui étaient cités comme témoins ont refusé de comparaître, prétextant n’avoir rien à dire ! Quelle foutaise ! Les deux plus hauts personnages de l’état à l’époque nous expliquent qu’ils ne sont au courant de rien et la justice acquiesce…. Je vous laisse juge…
    Q : Merci pour ces informations, nous les mettons donc à la disposition du public, elles vont forcément surprendre, à commencer par nous car elles prennent à contre pieds tout ce que nous pensions.
    R : Merci à vous de m’avoir écouté, je sais ce sera certainement décevant pour beaucoup car la thèse de l’attentat est beaucoup plus confortable intellectuellement, mais telle est la réalité. Maintenant à vos lecteurs de se faire leur opinion et de bien réfléchir sur la nature des gens qui les gouvernent et pour qui ils votent.

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