Le concept absurde d’une « Europe – Puissance » née d’une volonté supranationale…
Telle est la nouvelle théorie des euro-mondialistes français. La France, et par voie de conséquences, les autres nations européennes, seraient « trop petites » pour s’opposer aux grandes puissances. Le fédéralisme européen ne faisant décidément plus recette, on nous le ressort repeint sans vergogne en brandissant le spectre de la peur.
Qui a voulu le libre-échange mondial ?
Ce ne sont pas, en tous cas, les peuples européens. C’est la Commission Trilatérale, créée en 1973, qui a imposée cette idée. Faire passer les pays occidentaux à l’ère « post-industrielle » en transformant les pays émergents en « atelier du monde » ne pouvait qu’entraîner mécaniquement la situation actuelle. Les promoteurs de cette idée le savaient parfaitement mais ils s’imaginaient probablement qu’en tenant dans leur main la finance et le commerce mondial, ils maîtriseraient les peuples en les soumettant à leur loi. Çà, c’était la théorie élaborée dans l’optimisme des réunions convenues.
La réalité fut différente et les peuples européens ne l’acceptent plus. Cela fait presque cinquante ans qu’on nous vend la même soupe, celle de « l’Europe intégrée ». Les raisons pour lesquelles il faut la faire ont changé dans le temps, mais jamais l’objectif. Point de salut hors de ce concept et toute tentative d’oser proposer une autre voie, plus conforme aux aspirations des peuples, a toujours été écartée avec dédain.
C’était pourtant la voie de la raison. Personne ne peut contester que ce qu’il est convenu d’appeler l’Europe n’est pas une nation, contrairement aux autres puissances qu’on veut lui opposer, comme les États-Unis, la Chine ou l’Inde. Partant d’une constatation simple, il existe un peuple américain, chinois ou indien ainsi qu’un État qui confère à ces ensembles un statut de nation. Or, il n’y a ni peuple européen, ni État européen, donc pas de nation appelée Europe.
Créer une nation prendra des siècles
Cependant, on peut penser qu’au terme d’un long parcours où les peuples auront été amenés à se rapprocher parce qu’ils auront fait des choses ensemble, et peut-être parce qu’ils en ressentiront le besoin, ils viendront d’eux-mêmes à envisager la création de ce qui deviendra une véritable nation dont le périmètre de l’État et de ses frontières se définiront alors par la volonté populaire. Mais cela prendra plusieurs siècles, et personne ne peut assurer que cela se produira. En réalité, c’est l’impatience de cette élite mondialiste qui a conduit à vouloir brûler les étapes, pourtant indispensables.
La grivèlerie intellectuelle consiste à distiller la peur de l’éclatement d’un ensemble qui n’existe pas. Le « il faut s’unir pour résister aux autres » est une absurdité au niveau des peuples.
Si on suivait ce raisonnement, tout le monde s’unirait avec tout le monde sans aucune distinction ! Cela a été tenté insidieusement par le moyen des traités dits « de libre échange » qui étaient censés réunir à l’échelle des continents avant d’unifier le total…
Ce fut un échec.
Garder sa souveraineté n’est pas une question de PIB
Pourquoi les empires ont-ils tous disparu ? C’est une constante de l’Histoire. Les nations survivent, les empires disparaissent. Et ils disparaissent justement parce que les peuples veulent retrouver la souveraineté que leur confère la nation.
Dans son livre « l’Empire éclaté », Hélène Carrère d’Encausse anticipait avec brio ce qui allait se passer en Union Soviétique, et qui s’est réalisé en 1991. Quasi instantanément, les nations jusqu’alors englobées dans l’URSS ont réapparu. Idem pour la Yougoslavie de Tito. De Gaulle disait « On n’agglomère pas les nations comme les marrons dans la purée » et il avait raison. Seul un aveuglement irrationnel doublé d’une profonde ignorance de l’Histoire peut conduire à une telle démarche. Qu’on le veuille ou non, la puissance de l’Europe ne reposera que sur la puissance des nations qui la constitue. Ce n’est pas en additionnant des faiblesses dues en grande partie à cette volonté d’intégration qui a fait, entre autres, disparaître les frontières, que l’Europe retrouvera le rayonnement qu’elle a eu dans les siècles passés. On parle beaucoup du « premier marché du monde » avec 500 millions de consommateurs. Que vaut-il s’il est à sens unique et que la majorité des états qui le composent ont un déficit commercial énorme qui génère une dette insoutenable ? On exhibe souvent, tel un emblème de la réussite européenne, le cas de l’Allemagne. Pourtant, les derniers chiffres montrent qu’elle risque de subir le même sort dans le futur.
Comment une Europe, agrégat d’États déclinants, pourrait elle imposer sa règle ?
Peut-on raisonnablement espérer retourner la situation parce qu’on aura, ça et là, réalisé quelques petits pas symboliques vers une intégration dont les peuples, in fine, ne veulent pas ? Les grands succès qui sont cités à l’appui de cette volonté d’instaurer un Etat supranational sont tous, sans exception, liés à des coopérations entre deux ou plusieurs Etats souverains qui ont décidé d’une mise en commun de leurs compétences pour réaliser des projets industriels.
A contrario, aucun des projets industriels issus d’une volonté fédéraliste n’a réussi à aboutir. Enfin, l’histoire nous rappelle que l’essor de l’Occident, donc de l’Europe est né au XVIème siècle, avec notamment l’Espagne et le Portugal allant conquérir un nouveau monde. C’est l’émulation née de la division de l’Europe occidentale qui a justement poussée les pays à se constituer des empires coloniaux et les conserver jusqu’au XXème siècle. Tenter de reconstituer aujourd’hui un empire européen apparaît donc dénué de sens.
Rien n’est possible sans les peuples
Quel que soit le futur de l’Union Européenne, celle-ci ne pourra prospérer que si les peuples qui la constituent y voient un intérêt réel. Cela n’est pas le cas aujourd’hui et les intentions d’aller voter le 26 mai prochain sont à un niveau historiquement bas, et qui n’a cessé de baisser depuis 1979. Ce fait constitue une preuve manifeste de ce désintéressement progressif envers un projet auquel les gens ne croient plus et dont l’immense majorité se sent écartée. Le rejet du traité constitutionnel de 2005 était sans appel et a probablement acté le divorce entre les peuples soucieux de préserver leur souveraineté et des élites mondialistes qui comptaient bien les exclure du jeu.
Pour toutes ces raisons, le scrutin du 26 mai, quel que soit son résultat, doit sonner comme une alarme et indiquer l’absolue nécessité de repartir sur les seules bases possibles : celle d’une Europe des Nations dont les peuples, n’acceptant pas leur dissolution, redeviendront les éléments moteur qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être.
Jean Goychman
19 mai 2019
Toujours la même question en suspend …Serons nous assez nombreux pour aller voter ? Un petit espoir avec les gilets jaunes méprisés et maltraités, les retraités pressurés …et la « haine » qui monte dans tous les coeurs contre ce président de pacotille , imbu de sa personne et rempli de mépris pour les « gens qui ne sont rien » et les taxes qui ne cessent de grimper , et la déferlante migratoire ..dont personne n’ose parler ..preuve s’il en fallait , que nous sommes bien formatés ..
L’ UE nous dirige dans tous les domaines et nous impose ses propres lois , même si elles sont contraires à notre développement .Idem pour l’immigration ! Le rêve serait de sortir de cette UE , fabriquée de toute pièces par les puissants au mépris des peuples . » Chacun chez soi , et Dieu pour tous » Les vieux dictons populaires sont toujours pleins de bon-sens !!
Oui, mais en créant une confédération sur les cendres de cette union européenne car une confédération est différente d’une fédération en ce sens qu’elle respect la souveraineté des nations qui la compose avec leurs caractéristiques et réglementation particulières. Seules quelques règlementations essentielles les réunit (défense, commerce)
Encore une fois nous sommes tous d’accord. Il s’agit juste de motiver les troupes pour aller voter justement. Sinon l’Europe se fera sans nous. Malheureusement ce qui a trait à l’Europe a une influence directe sur qu’il se passe dans le pays. Ceux qui décident de l’ignorer en paieront les pots cassés. Il faut voter aux Européennes pour montrer son désaccord avec l’UE. C’est vrai qu’on peut croire au paradoxe. Il n’en est rien.
Les médias et le pouvoir en place n’ont de cesse de faire croire que le débat se résume à ‘Pour ou contre l’Europe’ alors que nous combattons l’Europe de Bruxelles pour établir celle des nations.
Le seul parti en France avec une chance de renverser la vapeur, qui s’engage dans la bonne direction, est le RN.
On peut ne pas être d’accord sur tout leur programme, la manière ou la personne mais c’est la seule alternative viable aux mondialistes. Soyons réalistes. Une chance historique s’offre à nous de rejeter Macron et tout ce qu’il représente puisqu’il a décidé de prendre part personnellement aux élections, en oubliant au passage son rôle de président de tous les français.
Donnons lui la leçon qu’il mérite. Après on pourra reprendre nos querelles de clocher et affirmer nos tendances avec les micro partis…
C’est exactement cela, faire bouger les lignes en allant voter RN (mais hélas il y a d’autres listes intéressantes). Si ce scrutin n’est que la copie de celui de 2017, alors le coup de semonce de fin 2018 qui n’a été que l’ajustement du décalage entre la l’aspiration du peuple et la réalité de l’élection (merci les abstentionnistes), se répétera. Et gageons qu’il sera plus violent et lié directement à la question migratoire, qui, bien que sur toutes les lèvres, n’a pas encore réellement été abordée. Ce non-dit (autrement dit: la nature a horreur du vide) fait le jeu des immigrationnistes, qui auraient tort de ne pas avancer leurs pions. Nous en avons eu un simple aperçu la semaine dernière avec les envahissements successifs: piscine, aéroport, notamment. Les conseils municipaux sont les prochains sur la liste et gageons qu’avec le binaire musulman et l’effondrement citoyen, leur prise sera facile en région parisienne et la partition chère à un ex, quasiment actée. On dit toujours « c’est le vote de la dernière chance », rengaine devenue celle de la fable du berger qui crie au loup mais désormais, le pari devient très risqué.
Tout ceci est bien français : chacun pour sa gueule alors qu’il y a des partis ayant une majorité de points communs infoutus de s’allier. C’est bien gaulois, ça. Pas mieux depuis Vercingétorix qui a réussi l’exploit d’unir les tribus gauloises pour en faire un ennemi redoutable de Rome ; mais ça n’a pas duré…L’atavisme gaulois persiste et dure ! Ce peuple est infoutu de savoir s’unir pour des choses essentielles.