« Le terrorisme peut être une méthode de gouvernement, parce qu’en agissant sur l’imagination des masses gouvernées, il augmente le pouvoir de la loi. »
(Jules Romains, « Les Hommes de bonne volonté »)
Un ami vient de me soumettre un « rapport » sur la menace terroriste écrit par un brillant officier de Gendarmerie (RO) qui, en toute modestie, se bombarde « chercheur spécialisé dans les problématiques de terrorisme et de tueries de masse » : tout un (vaste) programme !
Chaque fois que je suis amené à lire ce genre de prose – sentencieuse, jargonneuse, longue comme un jour sans pain et lourde comme un « étouffe-chrétien » – je pense à la formule un peu vacharde du « Grand Charles » au sujet du CNRS :
« Des chercheurs, j’en trouve mais ce sont des trouveurs, que je cherche ».
Mais hélas, on n’y peut rien, nos démocraties molles ont besoin de gourous, de maîtres-à-penser (à leur place). Elles ne croient plus en rien, mais elles écoutent béatement des « spécialistes », des « experts » et des « chercheurs », trop souvent autoproclamés.
Et ceux-ci aiment SE faire peur et faire partager leur sainte pétoche (1).
Je vous épargnerai le nom de cet expert-pandore, non pas par charité chrétienne mais parce que je n’ai aucune envie de lui faire de la publicité. En effet, sur le terrorisme – ses risques et ses conséquences – j’ai tendance à faire confiance à de vrais experts : Gilles Kepel et Xavier Raufer ; dans une moindre mesure Alain Bauer ; et pour les questions africaines, Bernard Lugan, pour ne citer que ceux-là. Mais il y en a beaucoup d’autres.
Le rapport qui m’a été soumis est imprégné par le « politiquement correct », bien conforme à la doxa « multiculturaliste » : il énumère les risques de terrorisme liés au Covid 19 et place sur un pied d’égalité le risque djihadiste et le terrorisme de l’Ultra-droite. Vient ensuite, dans une moindre mesure, le risque de terrorisme de l’Ultra-gauche.
Le bon sens le plus élémentaire (et/ou l’honnêteté intellectuelle) devrait pourtant nous obliger à nuancer et à hiérarchiser ce genre de comparaison ou d’amalgame.
Tentons donc de le faire, si possible objectivement :
1)- Le risque djihadiste, pendant et après la pandémie : effectivement le Covid 19 semble être l’occasion pour Daesh de se refaire une santé. Au Maghreb comme en Afrique subsaharienne les groupes terroristes (Aqmi, Mujao, Ansar Dine, Katiba Macina, Boko Haram etc.) ont tous ou presque fait allégeance à Daesh.
Le 23 mars, Boko Haram tuait une centaine de soldats tchadiens dans la région des grands lacs. Les médias en ont peu parlé. L’attaque de Romans-sur-Isère – geste au couteau d’un isolé – est revendiquée par Daesh, mais les Djiadistes savent que seules les opérations « lourdes » (Charlie-Hebdo, Hyper-casher ou Bataclan) marquent les esprits et, surtout, favorisent leur recrutement.
Mais on peut craindre la reprise d’actes isolés qui ne coûtent rien et ne demandent aucune préparation. En période de pandémie, les djihadistes n’ont plus la manne du pétrole mais il leur reste celle de la drogue. Notre expert-pandore est bien conscient du risque djihadiste mais il n’évoque pas la « 5ème colonne islamiste » – troupe de réserve ou de manœuvre ? – qui fait la loi dans les banlieues, refuse le confinement, alimente les trafics de drogue, pourtant encouragée, le mot n’est pas trop fort, par le pouvoir.
En effet Laurent Nuñez, bras droit de Christophe Castaner, a « assoupli » le confinement dans les zones de non-droit, et, à Marseille, le Préfet Barbe – voulant sans doute complaire à sa hiérarchie – a autorisé les Musulmans à fêter le Ramadan « entre voisins » alors qu’on a interdit aux « Gaulois » de fêter Pâques !
Quand notre pandore a écrit son rapport, cinq villes de la grande couronne parisienne n’étaient pas encore en insurrection, mais la situation des banlieues de non-droit n’est pas nouvelle !
Dans son analyse, il fait passer le « danger fasciste » avant l’ultra-gauche anarchiste.
Je m’autorise à faire l’inverse. Vous comprendrez pourquoi dans mes conclusions.
2)- L’Ultra-gauchisme (qu’on peut généralement assimiler à l’Islamo-gauchisme) est connu.
Il s’appuie sur un petit millier – un régiment d’infanterie – de « Black-blocs » violents et rompus aux bagarres de rue. Sans foi ni loi, on les retrouve dans les manifs de « Gilets jaunes » où ils ne viennent que pour piller et « casser du flic ».
Sachant qu’on n’en attrape jamais un seul, qu’on ne connait (soi disant) rien sur eux, mais qu’ils sont présents dans toutes les ZAD (2), on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’ils sont, comme les mercenaires d’antan, payés par le(s) gouvernement(s) pour discréditer les manifestations pacifiques et, accessoirement, pour effrayer le bourgeois. Il aura suffi, par exemple, de laisser les « Black-blocs » saccager l’Arc de Triomphe, pour que bascule l’opinion des Français à l’égard des « Gilets jaunes ».
A la mort de Bob Denard certains médias ont fait semblant de découvrir que ses « experts volontaires » émargeaient au budget du SDECE puis de la DGSE. Pour ma part, j’ai connu quelques ex-mercenaires ; certains ont même été des amis, et je sais cela depuis les années 1970.
Sinon, qui finance les « Black-blocs » ? Soros ? Pourquoi pas ! Mais nous n’en savons rien.
Il est notable que, lors de la manifestation musulmane, sur notre sol, le 10 novembre 2019, manifestation que d’autres démocraties n’auraient jamais tolérée, on n’a pas vu un seul « Black-bloc ».
Etrange, non ?
Il m’arrive souvent de citer Charles Pasqua qui disait : « quand les manifestations durent, il faut laisser faire les casseurs. Ils font peur aux bourgeois qui appellent à un retour à l’ordre… » .
A qui va-t-on faire croire que nos pays, aussi avachis soient-ils, sont dans l’incapacité de lutter contre un millier de casseurs ?
La vérité c’est que l’Ultra-gauche est utile au système.
3)- L’Ultra-droite : le serpent de mer qu’on nous sert à chaque attentat: « le danger fasciste », la résurgence du Nazisme, pourtant mort, et bien mort, à Nuremberg à la Libération.
Figurez-vous que les « Fascistes » pourraient profiter du Coronavirus pour tenter un putsch, s’emparer du pouvoir et instaurer un régime nationaliste et autarcique, pour lutter contre un de leurs fantasmes, le « Nouvel Ordre Mondial » judéo-maçonnique.
Une fois de plus, on nage en plein délire.
Certes, il existe bien quelques groupuscules « nazillons » en Europe.
En France, en dehors de Dieudonné et Alain Soral (l’un venant de l’extrême-gauche et l’autre du Parti Communiste) la droite – extrême ou ultra – n’est pas antisémite. Le nouvel antisémitisme émane de l’Islam et d’une extrême-gauche pro-palestinienne. La droite nationaliste est pro-sioniste.
Et il n’y a que cet imbécile de Macron pour amalgamer antisémitisme et antisionisme, qui sont des choses totalement différentes. Même Marine Le Pen est pro-sioniste.
Le Français – de droite comme de gauche – a gardé (en gros depuis l’affaire Dreyfus) une certaine défiance à l’égard de la finance apatride et mondialiste, souvent détenue par des Juifs. Ceci ne fait pas du « Gaulois » un antisémite.
En revanche, beaucoup de gens de droite admirent Israël qui est, à leurs yeux, un modèle d’Etat-Nation.
Notre expert-pandore nous apprend que « certains militants expliquent la crise sanitaire par une conspiration fomentée par les élites du « Nouvel Ordre Mondial » contre le peuple…. ». Ce n’est pas faux mais le « Nouvel Ordre Mondial » n’est pas un concept d’extrême-droite. Il émane, entre autres, du Forum de Davos et est revendiqué (ou souhaité) par Georges Soros, Jacques Attali, DSK et quelques autres. Il se trouve que ces trois-là sont juifs (3), qu’y puis-je ?
On peut toujours accorder plus d’importance au terrorisme d’extrême-droite qu’aux deux autres mais il faut, de temps en temps, revenir à la réalité des chiffres :
En France, depuis 2015, le terrorisme islamiste a fait 264 morts et près de 900 blessés.
l’Ultra-gauche, elle, est à l’origine de plus de 150 blessés, dont certains gravement, dans les forces de l’ordre, en marge des manifestations de « Gilets jaunes » ou sur diverses ZAD.
Et l’Ultra-droite, la « peste brune », les nostalgiques d’Adolf ou de Benito ?
Le 28 octobre 2019, un vieil illuminé de …84 ans, en plein jour, à visage découvert et au volant de sa propre voiture – dont il n’avait pas camouflé l’immatriculation – tentait de mettre le feu à la mosquée de Bayonne et blessait par balle deux Musulmans qui voulaient l’en empêcher.
Aussitôt, le tam-tam médiatique se mettait en branle. Le fascisme était à nos portes : le terroriste était un ex militaire d’extrême-droite (4).
Nous apprenions rapidement que cet individu était, en fait, un ancien conducteur de train à la SNCF, affilié un temps à la CGT (5), qui se disait artiste et était un peu « dérangé mentalement ».
Il venait, a-t-il déclaré aux policiers, pour «venger l’incendie de Notre-Dame-de-Paris» qu’il attribuait à un attentat islamiste.
Bref, depuis 2015, le terrorisme d’extrême-droite aurait fait …deux blessés en France, mais finalement, l’auteur de l’attentat n’est pas vraiment d’extrême-droite ! Mince alors…
Notre expert-pandore aura commis une bouillie-de-chat d’une dizaine de pages pour rien, si ce n’est le plaisir de lécher le fondement – fort bréneux – de ses supérieurs.
Mais s’il est franc-maçon, comme beaucoup d’officiers de Gendarmerie, nul doute qu’il aille loin, d’autant plus qu’il a la bonne idée de ne RIEN proposer pour lutter contre le terrorisme.
Autrefois, on m’a appris à structurer une dissertation à partir du schéma : thèse, antithèse, synthèse. Mais plus tard, dans mon métier, on m’a demandé de rédiger mes rapports selon un autre triptyque : le constat, les causes, et les moyens d’y remédier.
On aurait aimé qu’un pavé indigeste sur « les problématiques de terrorisme et de tueries de masse » nous propose des solutions, des remèdes, contre les risques d’attentats.
Et dire que Je croyais naïvement que la protection des citoyens était l’une des missions de la Gendarmerie.
Comme disait Richard Virenque : « On m’aurait menti ? »
Eric de Verdelhan
24 avril 2020
1)- On le voit tous les jours avec le Coronavirus. Après avoir nié la pandémie, nos « experts » ont sombré dans le catastrophisme.
2)- ZAD : Zone A Défendre. Notre-Dame des Landes, Sivens…etc…etc…
3)- Pour avoir signalé, dans un de mes articles, que Bernard Kouchner, Agnès Buzyn, son mari Yves Levy, Jérôme Salomon, étaient hostiles au professeur Raoult, je me suis fait traiter d’antisémite. Où va se nicher le terrorisme intellectuel ?
4)- Dans la langue de bois actuelle, « militaire d’extrême-droite » c’est presque un pléonasme, un peu comme « enseignant de gauche ».
5)- La CGT ne me semble pas être un mouvement d’extrême-droite.
Une forme de raisonnement qu’on apprend aujourd’hui , dès la maternelle , à tous nos enfants …
Difficile d’en sortir indemne ..
Ce que beaucoup de gens ne savent pas ou n’arrivent pas à comprendre est que les sionistes ne sont pour la plupart juifs que de religion mais pas de sang. Ils sont issu du peuple khazars qui se convertit au judaïsme vers l’an 650 de notre ère pour échapper à la vindicte d’autres peuples slaves. Ces descendants de khazars ont d’ailleurs un physique plutôt slave qu’un physique du Proche Orient. Ils sont majoritaires parmi les tenants de la grande finance internationale et le gouvernement d’Israël (et d’autres gouvernements). Or comme le président M.1er, les gens mélangent antijudaïsme, antisémitisme et antisionisme.
En ce qui concerne l’ultra-droite, en cas de guerre civile, ce sont ces gens là ou leurs proches en idées qui seront surtout pourchassés par le gouvernement, et pour les raisons que vous évoquez :
« Figurez-vous que les « Fascistes » pourraient profiter du Coronavirus pour tenter un putsch, s’emparer du pouvoir et instaurer un régime nationaliste et autarcique, pour lutter contre un de leurs fantasmes, le « Nouvel Ordre Mondial » judéo-maçonnique. »
Ils négocieront avec tous les autres la partition de la France, par exemple.