« Et par Saint Michel, vivent les paras ! »
(Acclamation qui termine traditionnellement les discours des chefs parachutistes).
Plus les jours passent et plus j’ai l’impression d’assister à la fin d’un mode. Tout fout le camp dans notre pauvre France, nos valeurs, nos traditions, nos croyances….
Denis Tilliniac, qui vient de nous quitter, a bien dépeint ce déclin dans « L’âme française » (1).
Et bien tant pis ! Au risque de choquer certains « laïcards » de mes sites habituels – ils me le pardonneront – aujourd’hui je vais vous parler de Saint Michel, d’abord parce qu’il est le saint patron des parachutistes, ensuite parce que cette année, pour la première fois depuis… bien longtemps, je n’ai pas fêté la Saint Michel avec tous mes camarades paras, béret rouge sur la tête : les survivants de la section dont j’ai été adhérent durant presque 40 ans ont commencé par nous annoncer que, « pour la Saint Michel 2020, il n’y aura pas de messe : l’aumônier étant pris ailleurs… », puis que – COVID oblige – il n’y aurait peut-être pas de cérémonie ni de banquet (2).
Il y a quelques mois, un collectif de « libres penseurs » – vraisemblablement francs-macs – s’est indigné que l’armée ne respecte pas la sacro-sainte laïcité. Ces tordus sont dans la lignée des révolutionnaires de 1789 qui ont fait débaptiser les villes portant des noms de saints : Saint-Malo est devenu Port-Malo, Saint Denis est devenu Franciade. Heureusement ces inepties n’ont pas survécu à la révolution mais la déchristianisation de notre pays était en marche, et elle a continué au profit, d’abord des sectes (des Evangélistes en Afrique) puis de l’Islam : les Musulmans sont certes moins nombreux que les Catholiques mais, chez nous, leur religion est de loin la plus pratiquée.
Tout récemment, un ex aumônier militaire parachutiste s’est fait débarquer par l’évêque aux armées, Monseigneur Antoine de Romanet de Beaune, pour avoir osé… critiquer l’Islam.
Quand on sait que Monseigneur de Romanet a été nommé évêque aux armées (le 28 juin 2017) par le pape François, on comprend mieux ! Mais voir un prélat catholique, descendant d’une grande lignée d’aristocrates, faire le jeu de l’Islam pour complaire à sa hiérarchie, a de quoi donner la nausée. Tous ces « collabos » aspirent à la dhimmitude ; c’est à pleurer !
Cette année, c’est donc en avance et en tout petit comité que j’ai quand même fêté Saint Michel : Nous étions quatre, comme les mousquetaires, plus mon épouse. Un quarteron – comme disait de Gaulle – d’amis intimes : le doyen – 86 ans – Jean H….., ex grand patron des Douanes, a fait la guerre d’Algérie comme sous-lieutenant appelé. Comme il ne voulait pas faire un service militaire d’embusqué, il a demandé à servir dans la Légion Etrangère. A peine plus jeune – 84 ans – Guy C…. ancien directeur de coopérative agricole, il a servi comme sous-officier appelé en Algérie. Catholique, Guy occupe ses (rares) loisirs à accompagner les défunts au cimetière : il fait, à son âge et bénévolement, le travail que les curaillons progressistes ne veulent plus faire. Le troisième larron, Bernard J…, – 73 ans -, colonel du génie parachutiste, moniteur de « chuteurs ops », 14 Opex (et 2 blessures de guerre) à son actif. L’un des officiers supérieurs les plus décorés de sa génération. Le quatrième, votre serviteur, n’a pas fait la guerre, sinon épistolairement, à la connerie et à la veulerie ambiantes. Pas assez sportif pour entendre siffler des balles de tennis (et pas assez snob pour entendre siffler celles de golf), j’ai gardé intacte la fierté d’avoir servi chez les paras : mon premier saut en parachute remonte à…1970. Je pratique encore le parapente, totalisant quelques centaines (quelques milliers ?) d’heures de vol sous « voilure souple » (3). Saint Michel veille sur moi depuis un demi-siècle. L’honorer une fois par an me semble donc la moindre des choses !
Mais, me direz-vous, pourquoi et comment Saint Michel est-il devenu le saint patron des parachutistes ? Selon l’Apocalypse de Saint-Jean, l’Archange Michel fut chargé par Dieu d’écraser la révolte des mauvais anges et de les expulser du Paradis pour être jetés dans la géhenne. J’ai dit « géhenne » pas « gégène » car je vois déjà le raccourci qu’en feraient les ex-« porteurs de valises » pour le compte du FLN ; ceux qui nous expliquent depuis des années que les paras pratiquaient le torture en Algérie contre les gentils Fellaghas.
Saint Michel devint très populaire chez les Chrétiens qui l’invoquèrent contre le démon, le malin, le diable, Satan, Belzébuth ou Lucifer (4). On lui dédia des sanctuaires un peu partout.
L’Archange « propugnator » (qui combat, défend, soutien, protège), est descendu du ciel à la tête de ses milices célestes pour combattre. Etant considéré comme le premier « guerrier venu du ciel », son culte s’associa naturellement à la mission aéroportée des parachutistes.
Certains rappellent d’ailleurs ce passage de l’Apocalypse : « Il se fit un silence dans le ciel lorsque l’Archange Michel combattait le dragon ». Ceux qui ont « entendu le silence » qui marque les parachutistes dès l’ouverture de leur parachute, surtout en haute altitude, me comprendront.
Au cours de la seconde Guerre Mondiale, c’est en Angleterre, du cœur d’un para français anonyme, que l’idée du patronage de Saint-Michel a d’abord jailli. Puis un aumônier remit des médailles bénies de Saint Michel aux parachutistes du 2ème SAS (Spécial Air Service) qui s’apprêtaient à sauter en France pour encadrer la Résistance. Dans le pays occupé, elles devinrent le signe de reconnaissance entre parachutistes SAS. Et, le destin voulut que ce soit de part et d’autre du Mont Saint Michel que furent largués, en Normandie et en Bretagne, les paras qui déclenchèrent en 1944 la grande bataille de France.
Selon la « Congrégation des rites » de 1630, un saint patron se doit d’être choisi par les intéressés. C’est l’option choisie par les anciens qui authentifie la tradition. Dans cet esprit, l’aumônier du Corps-Franc de l’Air Valin de la Vaissières proposa en février 1945 que Saint Michel devienne officiellement le patron des parachutistes qui, selon le Père Jégo, aumônier du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes, est « celui qui dirige nos combats, nos combats intérieurs et extérieurs, les luttes de notre vie d’homme ».
Saint-Michel fut invoqué en décembre 1946 en Algérie, en la cathédrale de Bône, avant le départ des premiers parachutistes pour l’Indochine. En 1948, lors de la messe célébrée en la cathédrale d’Hanoï, le Père Jégo, après avoir béni les fanions au nom de Saint Michel, conclut son homélie par une vibrante acclamation : « Et par Saint-Michel, vivent les parachutistes ! ».
Sous l’impulsion du Père Casta, aumônier des troupes aéroportées d’Indochine, Saint Michel était désormais le saint patron adopté par les parachutistes, et il le fut par toutes les générations qui suivirent. Ainsi le 29 septembre de chaque année, à la suite de la messe de la Saint Michel, les parachutistes organisent, partout où ils se trouvent, en l’honneur de leur saint patron, cérémonies, prises d’armes, dépôts de gerbes, défilés, sauts en parachute, vins d’honneur, banquets, réceptions…Enfin, on aimerait bien que cela perdure et que Saint Michel ne soit pas envoyé en retraite forcée comme le serait un vulgaire patron indélicat.
Depuis des décennies, je porte autour de mon cou une médaille de Saint Michel. Elle est visible quand mon col de chemise est ouvert. Il parait que, dans un Etat laïque, les signes religieux ne doivent pas être ostentatoires. Certes mais la France est « fille ainée de l’Eglise » ; elle est de culture chrétienne ; je suis moi-même catholique donc, si quelqu’un s’avise de me faire une remarque, il aura droit, au choix, à ma main sur la gueule ou mon pied au cul, voire les deux.
Ensuite, il va sans dire que je demanderai à Saint Michel de me pardonner.
Cédric de Valfrancisque
29 septembre 2020
1)- « L’âme française », de Denis Tilliniac ; Albin Michel ; 2016.
2)- Je crois savoir qu’il y a bien eu une cérémonie mais je n’en suis pas certain.
3)- Parachute, paramoteur ou parapente.
4)- C’est le même, me direz-vous, mais comme les Cathos progressistes n’y croient plus, j’insiste.
Votre article m’a émue et me semble résonner à tous les horizons; pourtant je ne suis pas croyante. merci!
Pour moi, il est évident que Satan a pris les traits de l’archange Gabriel lors de la révélation à Mahomet sinon l’Islam ne serait pas aussi intolérant, haineux et mortifère. L’Islam ne sera jamais une religion universelle puisqu’il est sectaire. L’archange Saint Michel n’est plus là pour terrasser la bête immonde qui essaye d’envahir le monde hélas.
Suis rentré, il y a quelques heures, de Rochefort, oû s’est tenu,du 09 au 12, le Congrès National « BAGHEERA » des Anciens du11ème CHOC.NOS responsables se sont sérieusement interrogés mais, en fin de réflexion,ont pris la décision de maintenir, ce 41ème Congrès , s’appuyant, sans doute, sur la devise du Bataillon : » QUI OSE GAGNE ! »
Il suffit de lui supplier d’intervenir et il est là et il frappe. Mais si personne ne lui demande rien, et bien il n’intervient pas.