Nos anciens avaient choisi, et cela avait dû s’imposer à eux comme une évidence, de ne reconnaître qu’une « égalité de droits » aux êtres humains qui constituaient la Société.
Depuis quelques décennies, de nombreux mouvements – dont l’apparition n’est peut-être pas aussi spontanée qu’on voudrait le faire croire, – ont entrepris de défendre ce qu’il est convenu d’appeler des minorités.
S’il était simplement agi de défendre les droits de ces minorités par rapport au respect de la réglementation, éventuellement d’obtenir, en raison de certaines particularités, des amendements justifiés destinés à les protéger ou bien leur faciliter l’existence, personne n’aurait trouvé à y redire…
UN MAL PLUS PROFOND
Tant qu’il était question d’étendre certains droits à des groupes sociaux qui s’en voyaient écartés, comme – à titre d’exemple – le droit de vote des femmes, ou de baisser l’âge de la majorité, cela ne remettait pas en cause les bases de notre organisation sociale.
Par contre, passer de la notion de l’égalité de droits à celle de l’égalité tout court risque de remettre en question l’essentiel de notre organisation.
AVANT LE DROIT REGNAIT LA FORCE
C’est ce qu’on appelle le « droit du plus fort », que d’aucuns comparent au « droit de la jungle ». Avant que le Droit ne soit codifié, par oral ou par écrit, le plus fort gagnait. Les plus faibles, qui n’étaient pas protégés, perdaient à tous les coups. Dans ce système, on voit que la survie de l’espèce risque d’être limitée car la notion de force ou de faible est relative. On peut donc considérer que le Droit est indispensable s’il est là pour protéger le faible des excès du fort.
Imaginons un instant qu’il en soit décidé autrement et qu’il n’y ait plus de distinction entre les êtres humains. C’est la définition de l’égalité, que de ne faire aucune différence entre deux individus.
Cela va naturellement à l’encontre de toute forme d’ordonnancement, car tout ordre suppose au moins un critère.
SANS NOTION D’ORDRE, PAS DE SOCIETE
La notion d’ordre est fondamentale. Le mathématicien fait une distinction entre l’ordre relatif et l’ordre total ou absolu. Pour expliciter, l’ordre relatif est le jeu de cartes qui s’appelle la « bataille » Deux cartes de couleur différentes ont la même valeur. Il faut jouer un tour supplémentaire pour savoir qui gagne. C’est un ordre relatif qui ne s’exerce que dans la couleur des cartes. Si, de plus, on met, comme c’est le cas du jeu de bridge, un ordre des couleurs entre elles, nous obtenons un ordre total.
Dans notre société, nous avons un ordre relatif, mais il est très important. Imaginez que, en raison du principe d’égalité de tous et de toutes, on supprime tous les concours car ceux qui sont refusés serons lésés par rapport à ceux qui sont reçus. Il en sera de même pour tous les systèmes de sélection. Pourquoi lui ou elle et pas moi ?
Cela vaut également pour les élections, et en particulier les élections de liste où le simple fait de figurer en position « éligible » implique l’élection, qui ne manquera pas d’être contestée par les non-élus.
C’est la négation même de toute forme de mérite, et plus personne ne sera capable d’exercer la moindre autorité sur d’autres personnes, ce qui est à peu près la définition de l’anarchie.
LA PARITÉ, EXEMPLE-TYPE DE CETTE DÉVIANCE
Dès l’instant où s’impose, comme critère de recrutement, un caractère qui vient troubler l’ordre naturel du mérite, ce dernier n’a plus de sens. Quel que soit le (ou la) candidat(e) victorieux, si la place suivante se doit d’être attribuée à quelqu’un de différent par son sexe, sa couleur, sa taille ou quoi que ce soit d’autre, on ne peut plus parler de mérite car le second reçu peut avoir un niveau très inférieur au troisième et l’ordre n’est donc plus respecté.
L’obligation de parité homme-femme présente ce risque. Autant, alors, procéder par tirage au sort. La parité sera respectée mais peut-être aussi que la qualité du recrutement s’en ressentira et cela induira également une notion d’inégalité entre ceux qui seront choisis et les autres…
PEUT-ON IMAGINER UNE SOCIETE SANS ORDRE ?
Même en théorie pure, cela paraît impossible. La première nécessité, qui est celle de l’apprentissage des principes sociaux, suppose que les parents possèdent une autorité sur leurs enfants. Ensuite, à l’école, les enseignants doivent pouvoir également imposer leur autorité sans qu’elle soit contestée et il en est ainsi à tous les niveaux de l’organisation sociale.
Peut-on imaginer une armée sans obéissance aux ordres donnés ? Même dans les groupes non hiérarchisés, comme les associations, l’acceptation aux décisions est nécessaire, même s’il faut convaincre plutôt que contraindre.
En définitive, il semble que la phrase de Charles Péguy prenne tout son sens :
« Le désordre mène à la servitude, l’ordre – et l’ordre seul – génère la liberté. »
Jean Goychman
21 octobre 2021
Durant quelques années j’ai fait du recrutement pour une très grande entreprise, sélection basée sur les capacités personnelles à s’adapter et à progresser. Ensuite sur l’intellect et les connaissances et, pour certains cas particuliers sur des capacités physiques.
L’objectif était de faire entrer des gens dans l’entreprise qui soient capables de s’y intégrer et d’évoluer si la structure venait à changer pour au final y faire carrière.
Rude travail et rudes exigences qui ont donné de bons résultats.
Les rares contestations que j’ai eues dans les cas de refus vinrent de candidats issus de la diversité qu’il ne faut pas nommer …
Choisir des candidats parmi une population c’est obligatoirement discriminer et c’est indispensable. L’égalitarisme est une grave pollution de la pensée et de la sociologie
Souvenez-vous de Pierre Lance qui a dit :L’égalité ruine la liberté, estropie la fraternité. C’est une des grandes fautes historiques de la France que d’avoir, entre ces deux nymphes, glissé cette sorcière..
Excellente conclusion Cher ami ! Pour le reste, je me suis vu affronter les mêmes problèmes de recrutement et j’ai aussi fini par « discriminer ».
L’évolution de la vie sur Terre est basée sur l’inégalité et la sélection des meilleurs pour l’amélioration des espèces. Seul le mérite doit être pris en compte quel que soit le domaine. L’égalitarisme est l’exact contraire de l’égalité puisqu’il aide les mauvais à parvenir au niveau où les bons sont parvenus sans assistance.
Juste une petite remarque. On a longtemps opposé les minorités agissantes à la majorité silencieuse. Ces minorités, aujourd’hui, méritent plutôt le qualificatif de minorités exigeantes. Elles exigent en effet, non plus seulement d’être prises en compte, mais d’imposer leur idéologie à la nation toute entière qui devrait se conformer à leurs diktats.
Je précise les choses en fonction de mon domaine, la biologie et la neurologie.
Il n’existe pas d’égalité dans la nature. Il n’y a pas d’égalité en biologie. C’est une revendication des faibles, des parasites et des profiteurs.
Dans la nature, il existe des règles immuables et incontournables qui perpétuent le vivant.
La première règle est la survie de l’espèce, quel qu’elle soit. Seul les plus forts, les plus sains et les plus intelligents ont le droit de se reproduire pour éviter la dégénérescence de l’espèce. On le voit dans la société hiérarchisée des loups, par exemple. Seul le mâle alpha et la femelle alpha ont le droit de procréer. Les autres doivent s’efforcer de devenir à leur tour des mâles et femelles alpha, puis créer leur meute et ainsi de suite.
La seconde règle est la survie de l’individu au sein de l’espèce, et ça cela regarde l’individu seulement qui doit s’éfforcer de se respecter, d’assurer sa dignité en assurant sa santé, mais c’est son affaire personnelle.
Et quand je dis « le plus fort », cela peut être physiquement, intellectuellement et mentalement ou les trois en même temps.
Pour éviter tout conflit, l’humain a décidé que chacun devait être égal aux autres et il veut l’imposer. Les conflits naturels ne sont déclenchés que par les pénuries de ressources vitales.
Mais la vie est un ensemble de conflits progressifs plus ou moins forts, de défis destinés à faire évoluer l’individu par prises de conscience successives et donc apprentissage.
Certaines sociétés ont cru que l’égalité était de couper les têtes qui dépassent, mais les têtes qui dépassent sont les « locomotives » qui entrainent l’évolution des autres. D’où le fiasco à cause du nivellement par le bas. Et ce nivellement par le bas est aussi générateur de conflits. Donc l’égalitarisme est une illusion néfaste. La vraie règle est, pour chaque individu, le dépassement personnel. Cela ne plait pas aux médiocres et aux feignasses, mais c’est comme ça. Seul le dépassement personnel mène à la fierté et préserve la dignité de l’individu, sa respectabilité.