Interrogé sur ses intentions une fois élu à l’Elysée, Eric Zemmour a fait part de son projet de soumettre à référendum le le problème de l’immigration. Outre le fait que cela aurait dû être fait depuis longtemps, mais que les présidents successifs ont systématiquement, depuis 2005, soigneusement évité ce type de consultation, cela témoigne d’une volonté sincère de soumettre sa décision à celle du peuple français. De Gaulle disait : « En France, la Cour Suprême, c’est le peuple ! »
Devant cette évidence, soigneusement passée sous silence par les euro-mondialistes qui, depuis des générations, brandissent le spectre de voir la France boutée hors de l’Europe si elle ne respectait pas à la lettre les oukases de la Commission européenne, Eric Zemmour veut revenir à la réalité des choses. Et cette réalité, c’est que nous avons un problème avec l’immigration, et l’intérêt national commande de le résoudre le plus rapidement possible.
UNE SOUMISSION QUASI-SYSTÉMATIQUE
Depuis des années, notre pays se soumet à la volonté des commissaires européens et transpose dans le droit français leurs décisions, pensant devenir ainsi « le meilleur élève de l’Europe ».
Depuis des années nous élisons des gens qui, implicitement, entendent respecter cette règle. Cela doit cesser.
En proposant d’agir dans l’intérêt des Français, Eric Zemmour rétablit l’ordre naturel des choses, qui aurait dû rester la ligne de conduite de nos élus. Au lieu de cela, et sous le faux prétexte que la France risquait d’être boutée hors de l’Europe et de l’euro, nous avons joué la politique du « pas de vague », incontournable complément du consentement tacite à l’euro-fédéralisme, précédant de peu l’euro-mondialisme.
En affirmant haut et fort ce « droit du peuple français à disposer de lui-même », Eric Zemmour donne un coup de pied dans la fourmilière et bouscule ce droit coutumier qui faisait que la France ne se faisait plus entendre en tant que telle, et ne revendiquait plus que son identité européenne.
LA PRIMAUTÉ DU NATIONAL SUR LE COMMUNAUTAIRE
Il est paradoxal de constater que l’Union Européenne – qui n’est pas un Etat fédéral, malgré tous les efforts déployés en ce sens – n’admettrait pas que le droit des Etats-nations l’emporte sur le droit communautaire alors qu’aux Etats-Unis d’Amérique, pourtant archétype de l’Etat fédéral, la Cour Suprême réaffirme avec constance la priorité de la loi de l’Etat sur la loi fédérale.
Quoi de plus naturel qu’un pays membre fondateur de l’Union Européenne veuille se prémunir de ce qui représente un réel danger pour sa cohésion nationale ?
Qui d’autre n’agirait de même ?
Pourquoi noircir le tableau en affirmant qu’une telle attitude risquerait de conduire la France à sortir de l’Union Européenne avant même d’en avoir saisi la Commission Européenne ?
D’autant plus que cette Commission n’est qu’un rouage administratif et que les directives qu’elle émet n’ont jamais eu force de loi. Si elles sont parfois interprétées comme telles, cela n’est dû qu’au « laisser-faire » des dirigeants des pays de l’Union Européenne.
Lorsque que quelqu’un s’avance, bien décidé à faire valoir les droits du peuple qui l’a élu, il en va bien autrement !
DE GAULLE ET LA POLITIQUE DE LA « CHAISE VIDE »
En 1965, la France du général de Gaulle s’est opposée à la Commission Européenne, présidée par Walter Hallstein. Il s’en suivit une crise appelée « crise de chaise vide » De Gaulle n’admettait pas la réforme du Traité de Rome qui devait entrer en application en 1966.
Les raisons de ce refus étaient multiples et reposaient à la fois sur la forme et sur le fond.
Sur la forme, ce projet de modification n’avait pas été proposé aux États membres du Marché Commun, mais au Parlement et à la Commission. Sur le fond, voici ce qu’en a dit le Général, répondant à une question sur l’Europe :
« D’autre part, les traités instituaient chacun une figuration d’exécutif sous la forme d’une Commission indépendante des États, bien que ses membres fussent nommés et rétribués par eux, et une figuration de législatif sous les espèces d’une Assemblée réunissant des membres venus des divers Parlements, sans toutefois que leurs électeurs leur eussent donné aucun mandat qui ne fût pas national. Cette hypothèque d’une technocratie, en majeure partie étrangère, destinée à empiéter sur la démocratie française dans le règlement de problèmes qui commandent l’existence même de notre pays, ne pouvait évidemment faire notre affaire dès lors que nous avions résolu de prendre notre destin entre nos mains.
(…) Or on sait, Dieu sait si on le sait ! qu’il y a une conception différente au sujet d’une fédération européenne dans laquelle, suivant les rêves de ceux qui l’ont conçue, les pays perdraient leur personnalité nationale, et où, faute d’un fédérateur, tel qu’à l’Ouest tentèrent de l’être – chacun d’ailleurs à sa façon – César et ses successeurs, Charlemagne, Othon, Charles Quint, Napoléon, Hitler, et tel qu’à l’Est s’y essaya Staline, ils seraient régis par quelque aréopage technocratique, apatride et irresponsable. On sait aussi que la France oppose à ce projet contraire à toute réalité le plan d’une coopération organisée des États évoluant, sans doute, vers une confédération. Seul, ce plan lui paraît conforme à ce que sont effectivement les Nations de notre continent. Seul, il pourrait permettre un jour l’adhésion de pays tels que l’Angleterre ou l’Espagne qui, comme le nôtre, ne saurait accepter de perdre leur souveraineté. Seul, il rendrait concevable dans l’avenir l’entente de l’Europe tout entière ».
Ces propos ouvrirent la crise qui opposait la France aux cinq autres pays signataires et à la Commission Européenne. La France décida alors de ne plus envoyer de représentants aux réunions du Conseil des ministres de la CEE, ce qui paralysait toute négociation. Malgré quelques velléités de passer outre l’absence française, personne ne prit ce risque de faire éclater l’ensemble et la crise se dénoua avec le « compromis du Luxembourg » en janvier 1966, réaffirmant la nécessité d’une décision unanime pour tous les votes importants.
UNE VICTOIRE DE LA FRANCE QUI POURRAIT SE REPRODUIRE
Voici la conclusion du général de Gaulle après cet épisode :
« « En ce qui concerne l’Europe, je vais vous dire où nous en sommes et ce que je pense après l’accord de Luxembourg.
Cet accord entre les Six Gouvernements est d’une grande et heureuse portée. En effet, pour la première fois depuis que l’affaire du Marché Commun est en cours, on est sorti ouvertement de cette espèce de fiction suivant laquelle l’organisation économique de l’Europe devrait procéder d’une autre instance que celle des États, avec leurs pouvoirs et leurs responsabilités. Par le fait même qu’on a traité avec succès entre ministres des Affaires étrangères et en dehors de Bruxelles, on a explicitement reconnu que, pour aboutir dans le domaine économique, il fallait des bases et des décisions politiques ; que ces bases et ces décisions étaient du ressort des États, et d’eux seuls. ; enfin, qu’il appartenait à chacun des gouvernements d’apprécier si les mesures à adopter en commun seraient, ou non, compatibles avec les intérêts essentiels de son pays.(…) Sans méconnaître ce que peuvent valoir les études et propositions de la Commission de Bruxelles, il y avait beau temps, qu’en fait, c’est grâce aux interventions des États et, pour ce qui est du Marché commun agricole, grâce à celles de la France, que la construction économique européenne surmontait peu à peu ses difficultés. Mais l’application « de la majorité » et l’extension corrélative des pouvoirs de la Commission menaçaient de remplacer cette pratique raisonnable par une usurpation permanente de souveraineté. »
Ne trouvez-vous pas que ces termes seraient parfaitement transposables aujourd’hui ?
D’autant plus que, sur le sujet présenté par Eric Zemmour, la France serait loin d’être seule et trouverait l’appui d’un certain nombre de pays, ne serait-ce que ceux du groupe de Wisegrad, dont la position sur l’immigration rejoint celle d’Eric Zemmour.
Jean Goychman
19/1/2022
Il faut être réaliste, l’union européenne c’est surtout la France et l’Allemagne. Si l’UE venait à exclure l’un des deux, elle se disloque elle-même.