PÉCRESSE, BARONNE DE NEUILLY, PÊCHE A LA MOUCHE… (Cédric de Valfrancisque)

« Je défends l’idée d’une  société française métissée fière et énergique ».
(Valérie Pécresse : « le Monde » août 2006).

 

              

Il semble que la candidature au trône de Valérie Traîtresse, Baronne de Neuilly, s’essouffle. Assurément la donzelle n’est point une bête politique. Elle n’en a ni les tripes, ni le souffle, ni les convictions et même quand, dans une colère d’enfant gâtée, elle menace de ressortir le Kärcher que Messire Sarkozizi avait oublié à la cave, personne n’y croit  tant sa grogne feinte sonne faux.

En début de campagne, la mode étant aux femelles, aux quotas, à la parité homme/femme, (pardon : femme/homme) d’aucuns la voyaient déjà présidente en lieu et place de l’insupportable petit Marquis de Morveux d’Enarque. Et  le vieux sage – ou le vieux singe ? – que je suis mettait ses lecteurs en garde de ne point remplacer un âne borgne par une jument aveugle. Dame Traîtresse, comme je l’ai dit moult fois, c’est le Marquis en jupon (1). La même versatilité, le même grand écart idéologique, les mêmes menteries et le même mépris condescendant pour le vulgum pecus.

Comme sa campagne stagne et s’embourbe, ses affidés et ses bouffons (2) ont décidé de la rendre plus humaine, plus accessible, plus proche de ce populo qu’elle méprise. A sa décharge, elle est née à Neuilly-sur-Seine ; or le triangle Neuilly-Auteuil-Passy n’est pas l’endroit idéal pour se frotter aux classes populaires. Comme il fallait « humaniser » la dame, des journaleux et pisse-copies nous ont dit qu’elle passait ses vacances chez quelque cul-terreux de Corrèze. Après tout, la ficelle a bien fonctionné avec Chiraclure – Seigneur d’Ussel et d’Upoivre -, puis avec François dit Le Mou (ou encore Guimauve le Conquérant – ndlr), Vidame de Tulle. Aucun des deux n’était corrézien d’origine mais les plumitifs qui leur servaient la soupe ont su nous convaincre du contraire. Comme disait Emmanuel Berl « La terre, elle, ne ment pas » (3) donc dans les salons parisiens BCBG (4) il est bien vu d’en avoir un peu – mais pas trop ! – à ses souliers.

Se voulant crédible, la Baronne a aussitôt démontré qu’elle connaissait la Corrèze comme sa poche en déclarant : « Je me suis rendue à Oradour-sur-Glane, en Corrèze ». Voilà une dame qui a fait de brillantes études et qui ne sait pas qu’Oradour  est… en Haute-Vienne.

Passé par la même école, le Marquis de Morveux d’Enarque prenait la Guyane pour une île : on se demande ce qu’on apprend dans ces établissements pour crânes d’œufs ? Les cours de mépris et d’arrogance y sont de très bonnes qualités, mais pour le reste, mystère et boule de gomme ?

Et puis, patatras, un site de location nous dévoilait que la Baronne de Neuilly et son mari possèdent deux villas luxueuses à La Baule, avec vue sur la mer. Comme les temps sont durs pour tout le monde, le couple occupe l’une des villas et loue les chambres, suites et studios de l’autre, de 80 à 100 euros la nuit. Ne soyons pas médisant, quand on connait les fins de mois difficiles d’un directeur de société multinationale et d’une présidente de région on peut comprendre la nécessité de louer leurs biens. Je suis même certain qu’ils le font à contrecœur, contraints et forcés.           

N’oublions pas qu’à 15 ans, la Baronne a appris le russe à Yalta, dans un camp des jeunesses communistes. Mine de rien, elle aura connu très jeune le « paradis des Soviets » (sauf erreur, en Russe, ça se dit Goulag, enfin je crois ?).
La misère, il faut l’avoir côtoyée pour en parler !  

Malgré les efforts des journaux, bulletins  et libelles, dame Traîtresse a du mal à passer pour une femme proche du peuple. Alors, pour parvenir à nous berner, quoi de mieux que la télé ?

Le service public, financé par NOS impôts, a donc diligenté une équipe de télévision pour (tenter de) nous convaincre des goûts simplissimes de la Baronne Traîtresse. Figurez-vous qu’elle adule le « camembert mou » et…  la pêche à la mouche ! Je connaissais le caramel mou, qui colle aux dents (contrairement au caramel dur) mais j’ignorais qu’on pût manger du camembert autrement que mou. Le camembert est bon quand « il s’abandonne » comme on dit dans le Sud.

Le bon camembert a une similitude avec la « société libérale avancée de type permissive » prônée par Messire Giscard de Chamalières (5) et défendue par Morveux d’Enarque et la Baronne Traîtresse : l’un et l’autre dégoulinent et puent. Pour le camembert c’est une bonne chose : les soudards connaissent la chanson de corps-de-garde qui affirme : « Un fromage qui sentirait bon/ ça s’rait pas un fromage honnête… », alors que la société permissive  voulue par les libéraux débridés n’a rien d’honnête ; c’est même carrément une association de malfaiteurs !

En revanche, si je suis sans doute un grand pêcheur devant l’Eternel, je ne connais rien à la pêche à la ligne, en mer ou en rivière, mais mon grand ami Messire Gilbert de Saint Gilles est un fin connaisseur et un passionné de pêche à la mouche. Ancien architecte, homme de savoir et de grande droiture, lui et sa gente dame Paule m’honorent de leur amitié et j’ai en eux une totale confiance.

Chez Messire de Saint Gilles, la table est bonne et le vin gouleyant. Nous aimons rire et nous gausser des puissants qui nous dirigent (à défaut de nous gouverner). Les occasions de rire ne nous manquent  pas car les pitres sont légion, tant à la Cour du Marquis que dans l’opposition.

Valérie Traîtresse, nous la savions bêcheuse mais pas « pêcheuse » comme on dit en inclusif.

Or donc, devant sa télévision, Messire de Saint Gilles, en expert, était mort de rire de voir la Baronne de Neuilly s’essayant au lancer de la mouche. Il prédisait qu’avec de telles gesticulations elle ne  risquait  point d’attraper une truite, fusse-t-elle suicidaire. Je le crois d’autant plus volontiers qu’il connait son sujet et n’est pas homme à « déparler » comme disent les provençaux.

Je ne nie pas que la Traîtresse ne soit pas championne de pêche en… eaux troubles. Depuis des années, elle fréquente les cloaques, les étangs margouilleux, les mares insalubres, les trous d’eau fétides, desquels elle ramène quelques espèces rares dont les poissonniers ne voudraient pour rien au monde, pas même pour en faire de la nourriture pour félins et canidés.   

Elle a cependant un palmarès impressionnant dans plusieurs disciplines sauf, bien sûr, à la pêche à la mouche qui demande de l’adresse et de la patience, qualités qui lui font défaut.

Dans quelque plan d’eau des Hauts-de-France, elle s’est essayée à la pêche au gros et a sorti un drôle de poisson à chair molle, replet, sans goût et sans saveur, une sorte de grosse carpe appelée le Bertrand.

Comme il a coutume de se frotter le ventre sur les pierres, on l’appelle aussi « frère la gratouille ». Quand on l’a pris, il vaut mieux le rejeter aussitôt à l’eau car, sous son air mollasson, il est capable de vous mordre : il est méchant comme une teigne.

En Savoie, elle a pêché une variété de grande anguille, totalement immangeable elle aussi, qu’on appelle dans le patois local un Barnier. Cette espèce invasive sévit dans toute l’Europe.

Les Britanniques n’en veulent pas dans leurs eaux et le détruisent avec un produit appelé Brexit.   

En Auvergne, elle a sorti de l’eau un grand Wauquiez. C’est un poisson tout  gris, difficile à attraper car il nage en zigzag, de droite à gauche de la rivière, un peu comme un lapin pris dans les phares d’une voiture. Mais, paresseux, il ne nage jamais à contrecourant.

En vraie sportive, la Baronne a tenté la pêche en mer du côté de Nice, et là, elle a pêché un petit, tout petit, tout rikiki, Ciotti, une sorte de rascasse à grande gueule mais qui ne fait peur qu’à plus petit que lui, autant dire à personne.

Il lui arrive aussi de pêcher des poissons-larves qui vont à la soupe et n’attendent que l’appât pour se laisser prendre : le Morin de Normandie, sec et plein d’arêtes, par exemple, ou le Lagarde, plus rond, plus gras mais tout aussi immangeable.

Des gens méchants – dont je ne suis pas, Dieu m’en garde ! – racontent que la Traîtresse a pris goût à la pêche au milieu de  maquereaux de la politique et de morues sur le retour.

Je n’en crois rien, bien sûr, mais c’est assurément mon ami Messire Gilbert de Saint-Gilles qui a raison : l’amour pour la pêche à la mouche de la Baronne de Neuilly, c’est du bidon, de la pub, de la communication…ce n’est pas demain la veille qu’elle prendra une truite en gesticulant comme une folledingue devant les caméras. Et puis, entre nous, qu’elle pêche à la mouche ou pas, on s’en fout !

Bien que je n’y connaisse rien, quand  je vois ce qu’elle ramène, je me demande si la Baronne de Neuilly ne pêche pas tout simplement à la mouche… à merde ?

Elle ne fait que nous donner l’envie de détourner un adage populaire bien connu :      

« Tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle… nous les casse ! »

La dite cruche se croit fine mouche en nous racontant qu’elle pêche la racaille au Kärcher. Si elle est aussi douée qu’au lancer de mouche, la racaille peut dormir (et dealer) tranquille ! 

En Avril, si un second tour oppose la Baronne au Marquis, j’irai moi aussi à la pêche… et je laisserai cette morue et ce jeune maquereau (faire semblent de) se battre entre eux.

Cédric de Valfrancisque
3 février 2022

 

 

 

 


1)- Des médisants racontent que la vieille Marquise (née Trogneux du Touquet) serait un homme et que le Marquis, tel de Chevalier d’Eon, serait tantôt homme tantôt femme. Je n’en crois rien !

2)- Les parasites fort bien payés qui gravitent autour d’elle et qu’on appelle « communicants » alors qu’ils ne communiquent qu’entre eux.

3)- Formule ô combien suspecte depuis qu’elle a été reprise par le Maréchal Pétain.

4)- On aura compris que je veux dire « Bon Chirac, Bon Giscard ».

5)- Souvenez-vous de ce vieux daim auvergnat qui jouait de l’accordéon pour faire peuple.

5 Commentaires

  1. Un joli mot un peu alambiqué charme mon oreille : ultracrépidarianisme. Le mot désigne la prétention de quiconque à parler avec assurance de choses dont on ignore tout ou presque. Et quand j’entends Pécresse parler de la FRANCE, aussitôt ce mot me revient à l’esprit. Apelle de Cos lui aurait conseillé sutor ne supra crepidam, le cordonnier ne devrait pas parler au delà de la sandale. Mais si la baronne de Neuilly ne parle que de ce qu’elle connaît, mis à part la vente d’Alstom à General Electric, elle ne s’exprimera plus. Je n’irais pas jusqu’à prétendre que son bavardage me manquerait….

  2. Excellent , par contre vous avez oublié de parler de son tendre époux qui a copiné avec macron sous hollande pour vendre ALSTOM à Générale électrique l’Amerloque d’ou en France cela a fait 600 licenciement il me semble et seul le mari de Pécresse est allé rejoindre Générale électrique , l(histoire ne dit pas combien ils s’en sont mis dans les poches

  3. La « Baronne de Neuilly » vient de faire une belle prise :Hollande, pas très frais, pas frétillant mais quand on a rien à se mettre sous la dent, c’est une bonne prise.

  4. Hélas, dans ce pays, ce sont les lâches et les pétochards qui font la pluie. Ceux qui font le beau temps sont en infériorité numérique.
    Je crains que Macron/Pécresse ne repasse tant il y a des gens incultes et débiles dans le négationnisme des faits. Et chez les vieux pourtant décimés, il y a tellement de gens qui ne sont pas allés longtemps à l’école et qui ne comprennent que la messe des médias-évangile, que Macron est pour eux le bon dieu, leur sauveur.

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