UKRAINE : LES ENGAGEMENTS NON TENUS DE L’OTAN (Jean Goychman)

« Les responsables des guerres ne sont pas nécessairement ceux qui les déclenchent, mais ceux qui les ont rendues inévitables ».

Des promesses non tenues auraient miné les rapports Est-Ouest après l’effondrement de l’empire soviétique. Depuis la chute de l’URSS, le nombre de pays membres de l’OTAN est passé de 16 à 30, essentiellement des pays originaires de l’ancien bloc soviétique.

Depuis plusieurs décennies, les responsables de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ont toujours nié l’existence d’un document écrit qui aurait limité son expansion vers l’Est après la disparition de l’URSS.

Pourtant d’après le très sérieux journal allemand Der Spiegel, un tel document existe bien. Il a été établi en 1991, et signés par les représentants Américains, Anglais, Allemands et Français, au moment du pacte portant sur la réunification des deux Allemagnes.

 

(En bleu clair, les pays ayant rejoint l’OTAN après l’effondrement de l’URSS)

 

 

Voici ce qu’écrit le site Planètes 360 le 21 février dernier :

« Le magazine allemand confirme, en effet, les accusations de la Russie concernant l’élargissement de l’OTAN vers l’est en violation d’un accord datant d’après la chute du mur de Berlin. Un document écrit, prouvant un accord sur le non-élargissement de l’OTAN vers l’Est, a été trouvé dans les archives britanniques.

Der Spiegel évoque une découverte sensationnelle. Un document découvert dans les archives confirme la version du Kremlin selon laquelle l’OTAN ne devait pas s’élargir vers l’Est après avoir obtenu l’accord de Moscou sur l’unification de l’Allemagne. La découverte de ce document écrit tombe alors que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a soutenu et continue d’affirmer que personne n’a fait de telles promesses à l’Union Soviétique. Le document écrit, selon Der Spiegel, a été découvert dans les archives nationales britanniques par le politologue américain Joshua Shifrinson, professeur à l’université de Boston. Auparavant, le document était classé «secret», mais il a ensuite été déclassifié ».

Le 24 février, c’est au tour du journal « L’Humanité » de reprendre cette information :

« C’est écrit noir sur blanc. Comme le révèle Der Spiegel, un document émanant des Archives nationales britanniques confirme la thèse avancée par Moscou de l’existence d’un engagement de Washington et des puissances occidentales à ne pas étendre l’Alliance atlantique vers l’Est.

Ce texte, longtemps classé secret-­défense, a été remonté des profondeurs des Archives par le chercheur états-unien Joshua Shifrinson, professeur à l’université de Boston. Il fait état du procès-verbal d’une réunion des directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne, tenue à Bonn le 6 mars 1991. Le thème était « la sécurité en Europe centrale et orientale ».

Sans la moindre ambiguïté, les participants britanniques, états-uniens, français et allemands couchent sur le papier leur engagement à circonscrire l’Alliance atlantique au territoire de l’Allemagne unifiée, mais pas au-delà. Une telle expansion serait « inacceptable », est-il dit explicitement. »

Et ils ne sont pas les seuls à évoquer ce qui pourrait constituer une preuve accablante de la duplicité des Occidentaux envers la Russie. Le site News Front publie également ce texte qui ne laisse guère de doute :

« La Russie soutient depuis des décennies que l’expansion de l’OTAN vers l’Est est une violation des promesses occidentales faites immédiatement après la chute du mur de Berlin. Et maintenant un document remarquable émerge. 

Jusqu’à il y a quelques semaines, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, se comportait avec beaucoup d’assurance. Le Norvégien a répondu avec confiance à la question de « Der Spiegel » si l’OTAN avait promis dans les années 90 de ne pas s’étendre à l’est. Stoltenberg a répondu avec confiance: « Ce n’est tout simplement pas vrai. Une telle promesse n’a jamais été faite, il n’y a jamais eu un tel accord en coulisses. C’est tout simplement faux ».

VÉRITE OU NON ?

De nombreux politiciens, militaires et journalistes occidentaux se rangent derrière Stoltenberg. C’est une position commune : « l’admission en 1999 de la Pologne, de la Hongrie, de la République Tchèque, puis d’autres pays d’Europe de l’Est dans l’OTAN n’aurait pas contredit les accords avec Moscou après la chute du mur de Berlin en 1989 ». Cette position générale est compréhensible. Le président russe Poutine, en toute occasion, répète que l’Occident a trompé son pays avec l’élargissement de l’OTAN. Et puisque Poutine prétend cela, alors qui, en Occident veut être accusé d’être un assistant de la propagande de Poutine ? 

Et pourtant : la version de Stoltenberg soulève des questions. Ceci est confirmé par un document des Archives Nationales britanniques. Ce document a été mis au jour par le politologue américain Joshua Shifrinzon, et initialement ce document a été classifié. Le document fait référence à la réunion des secrétaires d’État du ministère américain des Affaires étrangères, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne à Bonn le 6 mars 1991. 

Le thème de la réunion était la sécurité de la Pologne et d’autres pays d’Europe de l’Est. La RDA et la RFA se sont unies cinq mois avant la rencontre. Depuis des mois, les politiciens de Varsovie et de Budapest signalent leur intérêt pour les alliances occidentales d’États. Et le document prouve qu’à ce moment-là, les Britanniques, les Américains, les Allemands et les Français étaient unis : l’adhésion à l’OTAN des pays d’Europe de l’Est était « inacceptable ». 

La remarque suivante du représentant de l’Allemagne Jurgen Hrobog dans ce document est particulièrement intéressante : « Lors des négociations sur la formule 2 + 4, nous avons été clairs : l’OTAN ne sera pas étendue de l’autre côté de l’Elbe. Par conséquent, nous ne pouvons pas proposer à la Pologne et à d’autres pays d’Europe de l’Est l’adhésion à l’OTAN. Rappelons que les négociations 2 + 4 étaient des négociations entre la RFA et la RDA avec des représentants des quatre puissances qui ont gagné la Seconde Guerre Mondiale (Grande-Bretagne, URSS, USA, France). 

Le moins que l’on puisse dire de cet événement est qu’il pourrait remettre en question un certain nombre de choses concernant l’OTAN. La première est tout bonnement de savoir pourquoi l’effondrement de l’Union Soviétique n’a pas induit sa dissolution ? L’OTAN avait été crée en 1949 pour s’opposer à l’éventuelle expansion vers l’Ouest de l’URSS. Celle-ci ayant disparue, la logique élémentaire devait faire également disparaître l’OTAN. Or, c’est exactement le contraire qui s’est produit. La zone OTAN s’est élargie pratiquement jusqu’aux confins de la Russie et son domaine d’intervention s’est étendu jusqu’au Moyen-Orient…

Enfin, toujours sur le site News Front, on trouve le fac-similé du document officiel de 1991, avec les commentaires suivants :

Il ressort clairement du document que le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne et la France étaient convenus que l’adhésion des pays d’Europe de l’Est à l’OTAN était « catégoriquement inacceptable ».

« Nous avons clairement indiqué à l’Union Soviétique, dans les pourparlers 2 plus 4, ainsi que dans d’autres négociations, que nous n’avions pas l’intention de bénéficier du retrait des troupes soviétiques d’Europe de l’Est… L’OTAN ne devrait pas non plus s’étendre formellement vers l’est ou de manière informelle» , cite le représentant américain der Spiegel.   

La Russie s’est opposée à l’expansion de l’OTAN à l’Est, se référant aux promesses correspondantes des pays occidentaux.
« Et ils nous disent : est-ce écrit sur un bout de papier ? Non ? Bon, c’est tout, allez-vous-en, on s’en foutait de vos soucis » , a déclaré le président russe.
En réponse, Jens Stoltenberg a ensuite déclaré que l’Alliance de l’Atlantique Nord « n’a jamais promis de ne pas s’étendre » . Dans une interview avec le même Der Spiegel, il a déclaré qu’ « il n’y a jamais eu une telle promesse, il n’y a jamais eu un tel accord en coulisses, c’est juste absurde ».

Mais maintenant, Spiegel publie un document qui dit noir sur blanc exactement le contraire.
L’OTAN a promis. Et la promesse n’a pas été tenue.

Et la façon dont l’Occident exige avec zèle et exigence quelque chose de la Russie vous fait penser : pourquoi tout est-il ainsi ? 

Ces choses sont beaucoup trop importantes pour qu’elles soient traitées avec un tel mépris. Même s’il ne fait plus guère de doute que l’OTAN a été créé pour devenir à terme le bras armé d’un futur gouvernement mondial dominé par l’Etat profond américain, ceci n’est qu’un projet. Entre-temps, ce sont les peuples qui sont en train de sortir de la léthargie dans lesquels on les a maintenu par une communication lénifiante et orientée, et ces peuples croient encore à l’avenir des nations qu’ils ont mis si longtemps à constituer.

Alors, certes, le monde est en train de changer, mais rien ne permet de dire aujourd’hui qui va l’emporter, des mondialistes ou des souverainistes attachés à leurs « Etats-nation »

Jean Goychman
26 février 202

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 Commentaires

  1. « Le document fait référence à la réunion des secrétaires d’État du ministère américain des Affaires étrangères, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne à Bonn le 6 mars 1991. »
    La Russie n’était pas partie prenante ni à cette réunion ni à cet accord et il s’agit donc d’un engagement unilatéral interne à ces 4 pays sans aucune valeur internationale globale dont personne ne peut contester qu’il s’agissait d’une simple prise de position à cet instant T. D’ailleurs nombreux sont les Etats anciennement sous domination URSS ayant rejoint d’eux-même l’OTAN sans que la Russie s’en émeuve outre-mesure. Il convient de rappeler aussi que L’organisation du Traité de l’Atlantique Nord est une organisation défensive qui a pour but de garantir la liberté et la sécurité de ses membres par des moyens politiques afin de résoudre les problèmes, d’instaurer la confiance et, à long terme, de prévenir les conflits et militaires si les efforts diplomatiques échouent, en application de la clause de défense collective du traité fondateur soit sous mandat de l’Organisation des Nations Unies, soit par l’OTAN seule soit en coopération avec des pays non membres ou d’autres organisations internationales.
    Ceci ne sous-entend pas qu’il faille faire adhérer tous les pays de l’ancienne URSS ni que les USA soient tout blancs dans cette affaire, ni dans bien d’autres d’ailleurs, telles que le Kosovo, l’Irak, la Syrie, la Lybie, sans oublier l’Iran de Persepolis.

  2. C’est à croire qu’il vaut toujours mieux « être du côté du manche que de la cognée » mais la lâcheté actuelle dépasse la mesure. Comment peut on par des médias européens mentir et faire du Président Poutine un « monstre »? C’est honteux! J’ai écouté les 2 discours de V. Poutine et j’ai trouvé qu’il n’avait pas tort de s’emporter… depuis des années on promet, on signe des traités (Minsk) et dans les faits RIEN. Il y a de quoi se demander qui gouverne le monde en 2022? Avec un président Biden qui a volé les élections américaines à Trump il fallait s’attendre à un conflit ça n’a pas traîné. Les USA font la guerre hors de leurs frontières… Ils vendent leurs armes et maintenant ils veulent nous vendre leur gaz de schiste polluant et très cher! Les français n’ont aucun intérêt à entrer dans ce conflit qui doit se régler par des négociations diplomatiques et l’Ukraine doit signer le traité de Minsk au plus vite.

  3. Il y a eu des discussions avec la Russie mais rien n’a été écris sur papier :
    Oliver Stone, Conversations avec Poutine, Albin Michel, Paris, 2017.
    Entretiens également diffusés sur France 3, du 26 au 28 juin 2017.

    • Apparemment, il y a bien eu au moins un document écrit. Mais cela ne change pas grand’chose dès lors que personne ne conteste aujourd’hui ce qui est devenue une évidence, à savoir la volonté délibérée de l’OTAN (qui aurait dû se dissoudre en 1991) de s’étendre vers l’Est pour « contenir » la Russie.

  4. En tout cas, le timing est bon : les français ont encore le masque scotché sur le nez que la pandémie semble avoir disparue au profit de la guerre contre le méchant Poutine… Les scénaristes sont bons… Depuis 2 ans, fallait enfermer les antimasques puis les anticonfinements puis les antivccins à ARN messager puis les antipass sanitaire, maintenant il va falloir détester les pro-russes, les souverainistes, les patriotes, etc… Le but : plus de nations, plus de démocraties ou de droit, une police mondiale (l’OTAN) supranationale qui décide qui a le droit de sortir après 20h, qui voyage, qui a des loisirs, qui mange et quoi penser… La fusion du pire du capitalisme avec le pire du communisme… Nul doute que Macron le corrompu sera à nouveau le 1er de la classe pour détruire la France, ceux qui aiment leur pays et semer le chaos…

  5. Le monde à l’heure actuelle est dirigé par l’empire du mensonge dixit les mondialistes sataniques faisant passer le Mal pour le Bien et le Bien pour le Mal c’est ce qui se produit actuellement avec la Sainte Russie tous les journaputes et gouvernements occidentaux persiflant contre le Président Poutine quand il dit qu’il vient pour éradiquer les nazis ukrainiens , car il a raison c’est bien des néonazis qui sont au pouvoir en Ukraine soutenu par les gouvernements occidentaux ! Poutine n’a t’il pas dit : posez la question à vos concitoyens si ils veulent mourir pour l’Ukraine ?

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