ÉNERGIES « RENOUVELABLES » ? (L’Imprécateur)

Les écologistes et leurs suiveurs naïfs et crédules que sont les politiciens de gauche, croient qu’il existe des énergies éternellement « renouvelables », les EnR, le solaire et l’éolien. Mélenchon, par exemple soutient qu’il est possible de se passer de nucléaire, c’est dans son programme.

Dans un récent article de Valeurs Actuelles (1), Michel Negynas, ingénieur physicien spécialiste des questions environnementales, explique que cela est dû en grande partie à leur méconnaissance du sens des mots. Je partage cet avis, mais ce n’est pas la seule cause de leur ignorance en écologie ; il y a aussi leur absence quasi totale de connaissances scientifiques dans tous les domaines, associée à une faiblesse culturelle et intellectuelle dramatique. Ce n’est pas un jugement, c’est un constat que j’ai pu chiffrer en travaillant pendant cinq années dans un cabinet d’évaluation, de recrutement et de formation de personnels. Aucun de ceux qui, pour se mettre en valeur, disaient être écologistes ne connaissait les conditions de  base de la vie  d’une planète. Tous étaient partisans de zéro CO2 sans savoir que zéro CO2 signifierait la fin de la vie sur Terre en commençant par la disparition des plantes et que la suppression du CO2 n’empêchera pas la montée de la température globale pendant quelques années encore, jusqu’à l’arrivée de la prochaine glaciation. C’est la loi des paramètres de Milankovitch.

 

 

AUCUNE SOURCE D’ÉNERGIE N’EST GARANTIE RENOUVELABLE

La croyance quasi religieuse des écolos dans la nature renouvelable du solaire et de l’éolien vient de ce qu’ils croient dur comme fer qu’il y a toujours du soleil et du vent quelque part. C’est vrai à l’échelle mondiale, mais totalement faux à l’échelle régionale, la seule qui compte pour la distribution d’électricité.

L’Europe ne s’étend que sur trois fuseaux horaires, du Portugal à la frontière russe. Seule la Russie s’étend sur douze fuseaux horaires et pourrait alimenter Moscou dans la nuit avec le soleil de Vladivostok. Mais jamais Lisbonne ne pourra être alimentée toute la  nuit avec le soleil de l’Ukraine.

Des milliers d’hectares d’arbres rasés, soleil couché, ou nuages : production égale zéro

La France couvre encore plus de fuseaux horaires que la Russie en comptant ses territoires ultra marins du Pacifique, mais personne n’imagine Paris alimentée de nuit par des câbles venant du soleil de Calédonie ou de Polynésie, car l’électricité en gros volumes se transporte mal d’un point éloigné à un autre.

Inversement, dire que le pétrole, le charbon et le gaz ne sont pas renouvelables est faux, les trois se renouvellent avec le pourrissement des végétaux et leur transformation en pétrole, charbon et gaz qui est permanente et durable… mais lente.

LE VENT ENCORE MOINS FIABLE QUE LE SOLEIL

Il y a toujours un peu de vent quelque part dans le monde, mais il y a aussi toujours des périodes où un calme plat règne sur des parties de continents voire leur totalité. Et cela se produit fréquemment en hiver avec des anticyclones et un temps glacial au moment où l’on aurait – de jour et de nuit – besoin d’un débit électrique important et régulier. Ainsi, en France en janvier dernier dans les trois dernières semaines, on a eu de fréquentes chutes à quelques mégawatts alors que le besoin était de 2×75 gigawatts constants sur les deux plus grands réseaux d’Europe, l’allemand et le français.
Autre exemple, le 2 mars, les 154 GW de solaire et éolien installés dans les deux pays sont tombés brutalement à 5,3 GW.

On enclenche alors aussitôt des centrales à charbon et à gaz, mais cela entraine des à-coups dans la distribution, nuisibles aux installations et appareils électriques les plus délicats, comme ceux des hôpitaux.

LE STOCKAGE DE L’ÉLECTRICITÉ EST IMPOSSIBLE À GRANDE ÉCHELLE

Les autorités politiques et techniques promettent qu’elles sauront stocker l’électricité aléatoire et intermittente des EnR dans une trentaine d’années, c’est le « scénario 2050 ». Théoriquement, c’est possible, mais les conditions ne sont pas remplies.
D’abord leur production actuelle est, non seulement aléatoire et intermittente, mais elle est faible en volume.

Éoliennes, des millions de tonnes de béton dans le sol

Les financements nécessaires pour les études ne sont pas à la hauteur des besoins. Ils pourraient l’être en arrêtant ou diminuant sérieusement la gabegie actuelle dans des parcs éoliens marins dont le rendement n’est que de très peu supérieur à celui des parcs terrestres, ce qu’ont découvert les pays du nord comme le Danemark. Quand il n’y a pas de vent à terre sur la côte, il n’y en n’a pas non plus en mer. Ils sont très coûteux, très polluants au moment de leur fabrication nécessitant des métaux rares et des ancrages en béton produisant un tonnage de CO2 considérable. Plus une pollution sous-marine par la destruction des fonds marins au moment de la pose et le massacre des oiseaux de mer quand ils fonctionnent, sans compter le préjudice créé à la pêche locale privée de milliers d’hectares de zones de pêche, la gêne au transport maritime et les risques d’accidents dramatiques comme un pétrolier en panne ou pris dans une grosse tempête le faisant dériver qui raserait les structures éoliennes hors mer et s’éventrerait sur les blocs de béton d’ancrage des éoliennes.

LES SOLUTIONS NE SONT PAS ENCORE TROUVÉES

Il y a plusieurs solutions pour produire et stocker de l’électricité, mais curieusement le gouvernement n’a retenu que les deux qui sont mesurables, contrôlables et donc taxables et imposables, comme l’hydraulique et l’importation de courant de l’étranger.

Solutions interdites

Celle de ce petit industriel dans le département de l’Oise dont le terrain en pente était traversé par un ruisseau. C’était en fait un gros ruisseau, qui servait en même temps de déversoir des caniveaux d’une petite ville en amont, et en aval il se terminait dans l’Oise. Il aménagea un grand bac où l’eau arrivait mais devait traverser un filtre en ressortant. Ainsi les impuretés et ordures restaient piégés dans le bac, vidé une fois par semaine. Derrière le filtre, une turbine produisait du courant en continu en quantité suffisante pour sa petite usine, courant stabilisé par le stockage dans un parc de batteries de poids lourds déclassées parce que commençant à faiblir, donc gratuites et suffisantes pour un stockage en charge lente malgré une perte de puissance.

Tout fonctionnait bien, mais la troisième année deux inspecteurs d’EDF débarquèrent avec la gendarmerie. Il eut beau plaider qu’il ne volait personne puisque l’eau était jetée chez lui par la commune, qu’il ressortait de son installation exactement le même volume d’eau que celui rentré, qu’elle était nettoyée par le filtre, donc mise aux normes environnementales, que l’eau n’appartenait pas à EDF, etc. Il fut condamné à une énorme amende et à détruire son installation pour se reconnecter sur le réseau EDF.

Endetté à cause de l’amende, il fit faillite l’année suivante, et tout le monde fut perdant : la commune qui perdit des taxes communales et dut assumer une cinquantaine de chômeurs ; l’État, qui perdit des impôts et dût financer le chômage et les formations de recyclage des ouvriers, et EDF elle même quand elle réalisa qu’elle achetait dans cette usine les panneaux d’isolation thermique et électrique spéciaux indispensables à ses usines et qu’il fallait maintenant les commander à prix plus élevé en Allemagne.

LES SOLUTIONS ADMISES PAR L’ÉTAT

Pour le moment l’État français n’accepte comme solutions pour le stockage d’électricité que trois techniques qu’il prétend être les seules compatibles avec son plan (par ailleurs mal calculé et nuisible) de transition énergétique : l’hydraulique, l’hydrogène et les batteries.

Elon Musk pousse à la solution batteries. Tesla en fabrique de bonnes et un calcul assez simple montre que pour stocker la quantité de courant indispensable pour éviter un black-out en 2030, il faudrait 540 millions de tonnes de batteries bien polluantes et non recyclables. Or, L’abandon de l’accord institutionnel avec l’Union européenne et le rejet de la loi CO2 révèlent l’échec de la politique macronienne de l’énergie.

Sans mesures fortes et immédiates pour renforcer son réseau électrique et augmenter sa production de courant, notre pays connaîtra une panne majeure, puis une pénurie d’électricité avant 2030. Trouver une solution est essentiel et la solution batteries est stupide parce qu’elles utilisent des métaux rares, comme le lithium, déjà en manque partout dans le monde.

Il y a un espoir avec les batteries nucléaires. Elles sont capables de stocker d’énormes quantités de courant. Mais en Europe et aux USA nous sommes en retard et au tout début des recherches. Un seul modèle a pour le moment été fabriqué par une entreprise anglaise assistée par une start-up. Elle est conçue pour alimenter les puces implantées dans les cerveaux des malades ayant besoin d’assistance pour leur système nerveux et musculaire, elle mesure 4mm x 4mm et elle devrait fonctionne pendant une trentaine d’années. Le principe est créé, reste à concevoir des batteries de petite taille pour les voitures, des moyennes pour les industries et d’énormes batteries pour les centrales électriques. Seuls les Russes les ont créées pour leurs missiles ultramodernes équipés de propulsion nucléaire.

En France, l’obstacle majeur est purement politique et en rien scientifique. Ce sont les écolos qui, comme Mélenchon, avec quatre-vingt années de retard dans leur réflexion, ignorent toujours que le nucléaire est le seul carburant sûr (taux de fréquence et de morts par accidents le  plus bas de toutes les énergies) et sans carbone.

L’hydrogène
Très à la mode, il y a plusieurs procédés pour l’obtenir, pas trop coûteux, mais tous producteurs de CO2, excepté un, l’électrolyse. Elle sépare dans H20 les deux H de O, mais consomme beaucoup de courant électrique. Où est l’intérêt si pour produire du courant électrique à partir de l’hydrogène, il faut d’abord consommer du courant électrique ? De plus l’hydrogène produit n’est pas utilisable tel quel : il faut le refroidir à -250°C pour le rendre liquide et le comprimer à 700 bars pour réduire son énorme volume gazeux. Finalement dans un réservoir de voiture de 60L, on ne peut mettre que 5 kg d’H liquide, lesquels vous donnent l’autonomie de 17L d’essence ou 14 L de gasoil.

L’hydraulique
Consiste à stocker de l’eau selon le principe des barrages, pour faire tourner des turbines, procédé bien connu et parfaitement maitrisé. La simulation d’un black-out total a montré que pour remplacer immédiatement en cas de black-out les 170 Gigawatts du réseau français, il faudrait un réservoir de la surface du Lac Léman ayant 240 m de profondeur ! On pourrait bien sûr les remplacer par plusieurs petits lacs, mais cela multiplierait les coûts et les surfaces.

L’importation
La France, autrefois exportatrice d’électricité, est devenue importatrice avec la fermeture stupide de réacteurs nucléaires. Conséquences : dépendance de l’étranger, moins de courant fiable et forte augmentation du prix de l’électricité pour les consommateurs que simultanément on poussait au tout électrique polluant puisque non nucléaire. Le problème est que s’il manque du courant quelque part en Europe, c’est partout pareil, excepté en Suisse où les grandes sécheresses qui la priveraient d’eau sont rares. Ce n’est pas la meilleure solution non plus, mais elle fait partie des seules que savent imaginer nos énarques.

L’Imprécateur

26 mai 2022

  


(1) Watts et joules, il y a-t-il un physicien dans l’avion ?
Par Michel Negynas, Valeurs Actuelles, édition 3 juin 2022.

Depuis des années, la plupart des journalistes qui écrivent des articles sur la production électrique confondent énergie et puissance. Cela prêterait à sourire, si cette erreur n’était pas aussi commise par les décideurs politiques, ce qui va conduire à des catastrophes.

* Valeurs Actuelles n°4462, 2-8 juin 2022 : Watts et joules, y a-t-il un physicien dans l’avion

Autres sources :

Michel Negynas : Chroniques d’un monde écofantasmé

https://www.brusselsreport.eu/2022/05/31/the-eu-is-paying-a-heavy-price-for-its-unilateral-energy-disarmament/

4 Commentaires

  1. MERCI pour cet article complet, intéressant….que j’espère utile à nos « responsables »! Ils finiront peut-être par vouloir s’instruire??

  2. Quand on voit le niveau intellectuel et technologique de Jadot, Hidalgo (et ses pissotières solaires), Hulot, Hurmic, Doucet, Moncond’huy, etc. l’avenir de la planète est en de bonnes mains…

  3. L’histoire du petit industriel de l’Oise démontre encore le taux élevé de connerie française dans l’administration. C’est stratosphérique !

    Pour le stockage de l’électricité, la solution graphène est aussi intéressante et en développement.

    Quant à la culture scientifique et l’intelligence des écolos, je suis d’accord avec vous, elles sont d’une nullité abyssale !

    • Le graphène est effectivement une piste à creuser, mais pour le moment il est très cher. Le prix varie largement en fonciton de divers paramètres de 100 à 700 €/kg. Merci pour votre commentaire.

Les commentaires sont fermés.