Dans un article précédent, je signalais l’oubli, par un conseiller en communication de Hollande, d’otages tués ou passés sous silence (1). Le conseiller en question s’appelle Olivier Faure, je me suis renseigné, mais inutile de faire un effort de mémoire pour vous souvenir de lui. C’est le petit apparatchik socialiste de base tout droit sorti de Sciences Po, qui a été conseiller de Jean-marc Ayrault et Martine Aubry et a inventé la taxe de séjour majorée de 2 € par jour et par personne, pour financer les transports franciliens. Ils sont toujours dans un état déplorable après que le playboy ait été président du (attention, accrochez-vous et ne riez pas) « Haut Comité de la Qualité des Services dans les Transports« , un de ses machins inutiles qui permet de rémunérer les militants socialistes avec de l’argent public, ce qu’il reçoit comme « Expert opinion (sic) auprès du candidat » (Hollande), « Porte-parole du Conseil national du Parti Socialiste » et autres pompes à fric public, sans oublier son salaire et ses indemnités défiscalisées de député de Sénart-le-Mée qui ne lui suffisent sans doute pas pour assurer son train de vie (2).
Pour en revenir à la question des otages, pourquoi sont-ils traités à leur retour, quand ils le sont, sur un pied d’inégalité flagrant, indigne d’une République qui affiche le mot « égalité » sur les frontons de tous ses bâtiments publics ?
C’est très socialiste : mesquin et calculateur. Chaque otage reçoit des points dont le nombre est attribué en fonction de critères très politiques : fonction, notoriété publique, ethnie, religion, relations personnelles, etc. Au top niveau (diplomates, politiciens, certains journalistes), c’est le Président lui-même et un ou plusieurs ministres qui vont vous chercher avec l’avion présidentiel, et accueil en fanfare à l’arrivée. Un degré en-dessous, un ministre va vous chercher avec un Falcon de la présidence. Encore un degré de moins, l’avion va vous récupérer et le président vous accueille à Villacoublay avec un ministre. Etc. Au dernier degré, pour un retraité-otage par exemple, il peut y avoir accueil par Fabius ou même le président à la descente de l’avion de ligne régulière, sans plus, quelques photos et on vous oublie ensuite, y compris les aides promises.
C’est le cas de Serge Lazarevic, qui survit depuis son retour dans une minuscule chambre de quelques mètres carrés sans que personne ne l’aide à retrouver du travail et se voit opposer un silence méprisant à ses demandes d’aide, alors que s’il avait été journaliste, de préférence connu, le président serait lui-même intervenu auprès de ses employeurs pour qu’il soit traité avec munificence.
S. Lazarevic, oublié par le gouvernement, puis retrouvé, libéré et accueilli par le président, puis à nouveau oublié par l’administration malgré les promesses présidentielles.
Les otages exécutés, au moins quatre Français, ont droit à la phrase traditionnelle « Les auteurs de ce crime barbare et inacceptable seront poursuivis et châtiés… », ce qui n’engage à rien et ne coûte pas cher.
Jacques Martinez, dans Boulevard Voltaire, a noté une différence de traitement des familles à l’arrivée : « François Mitterrand se contentant d’un laïus télévisé dès l’otage libéré, Jacques Chirac a, lui, inauguré la « descente d’avion »… Nicolas Sarkozy s’effaçait devant la famille, la laissant ainsi embrasser l’ex-otage. Pas Hollande… « . Hollande, c’est « Moi, ma pub et ma com d’abord » et Fabius en profite pour se glisser sur toutes les photos. La famille ? Aucun respect ni aucun intérêt, le président leur serre quand même la main, mais juste pour le cas où ça pourrait lui rapporter quelques voix à la prochaine élection, il n’y a pas de petit profit pour un socialiste.
Pourquoi Isabelle Prime a-t-elle eu droit au niveau 3 de l’accueil (Falcon + Président et ministre à Villacoublay), et pourquoi a-t-elle été présentée comme « travaillant au Yémen pour une ONG et un programme d’aide sociale » par de nombreux organes de presse ? Parce que c’est meilleur pour la com présidentielle : jeune femme + pays à haut risque + ONG +aide sociale !
En réalité, elle est cadre supérieur, consultant pour la multinationale américaine Ayala Consulting Corp. qui emploie des gens hautement qualifiés envoyés souvent à l’étranger pour conseiller des organismes internationaux et des gouvernements. En l’occurrence, Isabelle Prime travaillait pour le gouvernement du Yémen sur un projet d’organisation de services sociaux, un projet demandé et financé par la Banque Mondiale. Rien à voir avec la gentille infirmière bénévole payée au lance-pierres, travaillant dans la crasse et la sueur à sauver des malades de la peste bubonique !
Ces consultants sont extrêmement bien payés, parfois au niveau d’un ministre du pays concerné, voir plus comme je l’ai constaté au Vanuatu et à Timor, avec des primes de risque conséquentes et du personnel à leur service, chauffeurs, gardes du corps, interprètes, secrétaires. Entre parenthèses, il est dommage que des jeunes gens très qualifiés comme Isabelle Prime ne travaillent pas en France et pour la France, mais préfèrent des pays où on ne les matraque pas d’impôts, on les comprend !
Bien entourée, Isabelle Prime, la famille ne risque pas de l’approcher ! Notez que Lazarevic c’était l’émotion heureuse, Prime se maîtrise parfaitement en vraie pro, habituée à la fréquentation du gratin mondial.
Cela explique peut-être que le gouvernement français nie farouchement avoir payé le sultanat d’Oman pour négocier sa libération, il est probable que c’est la Banque Mondiale ou Ayala qui ont versé les 3 millions d’euros. À ce prix-là, on comprend qu’Isabelle Prime ait été bien soignée par ses geôliers, on soupçonne que le gouvernement américain est intervenu par d’amicales pressions pour convaincre la France, qui est en bons termes avec Oman, d’intervenir pour faire libérer la française, et on imagine que François Hollande a accepté d’intervenir en échange de la promesse qu’il pourrait en prendre et en garder le bénéfice médiatique, d’où le Falcon et Villacoublay.
L’Imprécateur
1 : Au sujet de Gilberto Rodrigues Leala, enlevé fin 2012 au Mali et mort fin 2014 : « La famille, écrivait Sud-Ouest le 23 avril 2014, a exprimé sa colère contre les autorités françaises et les médias qui ont oublié les deux otages du Mali (ndlr : avec S. Lazarevic dont le co-détenu Ph. Verdon avait été tué par balles dans la tête). « Pendant 8 mois, on n’a parlé que des journalistes en Syrie, on a oublié qu’il y avait 2 otages au Mali, avait dénoncé alors son frère David, j’ai l’impression que si mon frère (…) n’avait pas été un simple retraité, peut-être ça se serait passé autrement… » (Jacques Martinez)
2 : Sénart-le-Mée est une OIN (Opération d’Intérêt National) regroupant 10 minuscules communes, réparties sur deux départements et entre deux EPCI (Établissements Publics de Coopération Intercommunale), des machins administratifs créés par Chevènement en 1999.