Nos armées étant désormais engagées en permanence, à la fois sur huit théâtres extérieurs (Tchad, Niger, Mali, Mauritanie, Burkina-Faso, République centrafricaine, Irak et Liban) et sur le territoire national (opérations Sentinelle depuis 7 mois en Métropole et Harpie depuis 7 ans en Guyane), ne sont plus des armées du temps de paix, mais des armées de temps de guerre.
Sentinelle n’est pas, comme on pourrait le croire, une sinécure où les militaires n’auraient qu’à se promener et se montrer pour obtenir le calme, le respect des institutions républicaines et protéger les Français. À la date du 10 juillet et depuis le début de l’opération, 1074 incidents ont eu lieu, soit, sur une période de six mois, une moyenne de six par jour. Pour 70% d’entre eux, il s’est agi de menaces et d’insultes à l’encontre des soldats qui ont justifié plus de cent dépôts de plaintes. Pour les autres 30 %, il y eut engagement physique, heureusement pour le moment sans qu’un seul coup de feu soit tiré. La majorité de nos concitoyens réservent le meilleur accueil à « leurs » militaires et font preuve de prévenance à leur égard, mais ce n’est pas le cas partout et pour tout le monde.
Faire surveiller les synagogues par l’armée, une nouveauté dont le gouvernement porte une part de responsabilité en laissant certaines communautés ne pas respecter la Constitution
Depuis le 9 janvier 2015, plus de 10 000 militaires ont été déployés sur le territoire, 6 000 en Ile-de-France et 4 000 en province, en renforcement des forces de sécurité (Police et Gendarmerie) qui sont, elles aussi, mises à rude épreuve et manquent de repos et de moyens. Ils sont encore 7 000 aujourd’hui, leur nombre ayant été réduit provisoirement parce que nous sommes en été et que les établissements scolaires, eux aussi objets de surveillance, sont fermés. L’opération Sentinelle durera « aussi longtemps que la situation l’exigera » a précisé le ministre de la Défense, ce qui peut se traduire, comme ce fut déjà le cas pour le plan Vigipirate, par le maintien définitif du dispositif.
Au cœur de cet été, un certain nombre de nos compatriotes s’adonnent aux joies du camping. Pour autant, ils n’accepteraient sous aucun prétexte les conditions d’hébergement des soldats de Sentinelle. Le journal Le Parisien a publié, pour illustrer un article consacré à ce sujet, une photo saisissante. On y voit des militaires assis sur des lits de camp placés à touche-touche dans un local où sont stockés par ailleurs divers matériels dont des pneumatiques de tracteurs ! Dans le même article, il est dit qu’à Paris il manque mille lits pour héberger les militaires qui, dans le XIe arrondissement par exemple, sont logés les uns dans la mairie, les autres dans un collège en construction. Un témoignage parvenu directement à l’ASAF et concernant un site Sentinelle de province a fait état du logement de 90 militaires, tous grades confondus, dans un gymnase.
Vous vous voyez vivre ainsi pendant des semaines, votre sac au pied du galetas qui vous sert de lit, serrés les uns contre les autres, sans aucune intimité ?
Quand on sait, par ailleurs, que dans certains cas la prise de service quotidienne peut durer plus de 18 heures et sept jours sur sept, compte-tenu de ces conditions de vie peu propices à la récupération physique et psychologique, on peut se demander dans quel état seront les unités qui, terminant un cycle Sentinelle, se prépareront à partir (et souvent, repartir) en opération extérieure (Opex). L’Etat-major fait tout ce qu’il peut pour trouver des solutions pérennes qui permettraient d’améliorer les conditions de vie et d’hébergement des soldats de Sentinelle, des conditions pas même dignes du plus minable camping, des conditions que n’acceptent même pas les immigrés clandestins.
En province, ce n’est guère mieux, ce sont souvent les gymnases qui servent de lieu d’hébergement. Les conditions d’hygiène sont loin d’être au top et la fatigue aidant, le moral commence à s’en ressentir. Les politiques ne semblent pas s’en préoccuper outre mesure, la seule disposition prise par eux pour améliorer les choses, pour le moment, est typiquement socialiste : calmer le mécontentement grandissant en attribuant des primes de 150 à 200 euros à nos militaires qui l’acceptent faute de mieux, mais préfèreraient être logés et nourris dignement pour pouvoir récupérer quand ils rentrent épuisés après de 12 à 18 heures de marche ou de garde fixe dans des lieux qui ne sont pas toujours exempts de haine et d’agressivité, les obligeant à une tension et une attention permanente.
Notons au passage que cette prime décidée par le pouvoir politique représente annuellement une somme globale de 60 à 80 millions d’euros qui sont à déduire du budget déjà exsangue des Armées. La Loi de programmation militaire en cours d’exécution, comme celles qui l’ont précédée, est une disposition législative du temps de paix. Il est donc temps d’opérer la mutation nécessaire et admettre que sur le sol national où la France doit faire face à une agression interne, comme dans les huit pays où la France est en guerre simultanément par la volonté politique du président, c’est un budget de guerre qu’il faut mettre en place si l’on veut que les Armées, qui pour le moment font face avec patience et « bricolent », notamment pour l’entretien de matériels dont une partie est déjà hors d’usage, puissent continuer leur mission.
Les pays qui veulent peser sur un continent ou sur le monde ont des budgets sérieux : L’Algérie avec 5,5 % de son PIB peut influencer sur tout le Maghreb et la zone Sub-saharienne, la Russie avec 4,5 % sur l’Eurasie, les Etats-Unis avec 3,5 % sur le monde, l’Arabie Saoudite avec 10,8 % sur tout le Moyen-Orient. Que peut faire la France avec 2,2 % d’un PIB stagnant sinon tenter de « péter plus haut que son c… » ?
En Guyane, la plupart des Français l’ignorent, l’opération Harpie existe depuis février 2008. Elle se déroule dans des conditions physiques très éprouvantes et a pour objectif de paralyser et/ou détruire les sites d’orpaillage clandestin qui polluent gravement les rivières de Guyane, donc les ressources en eau et en poissons des populations riveraines, en y déversant des résidus de mercure, en plus de piller l’une des richesses de la Guyane et de priver le Trésor de recettes fiscales. Elle mobilise en permanence, en plus du personnel de la Douane et de la Police Air-Frontières, 350 militaires et 200 gendarmes qui sont parfois amenés à ouvrir de feu pour se défendre des tirs des orpailleurs qui montent des embuscades, le plus souvent des étrangers en situation irrégulière dont plus de 1 500 ont été arrêtés la seule année 2010.
Les orpailleurs, en plus d’armes importées du Brésil, de Guyana ou d’ailleurs, bricolent des armes peu efficaces, mais quand même dangereuses à courte distance
Là aussi, la situation s’éternisera tant que la politique « bisounounours » ordonnée par le gouvernement prévaudra. Il est clair que tant que les ennemis qui ont ouvert le feu sur nos forces armées seront, au pire, mis en prison quelques semaines où ils en profitent pour se faire soigner, bien manger, se distraire, bref se refaire une santé avant d’être relâchés et reprendre aussitôt leur activité clandestine de pillage des ressources en or du pays, on ne peut envisager la fin de l’opération Harpie.
Il y a donc un problème que la Justice et le gouvernement doivent résoudre. Harpie n’a eu, en sept ans, « que » 4 morts et quelques dizaines de blessés. 4 militaires français morts en mission en sept ans, cela peut paraître peu, mais comment le gouvernement peut-il faire comme s’il était « normal » que des militaires soient tués et blessés sur le sol français, dans une guerre sans fin prévisible, faute de volonté politique ? S’il veut que ça dure encore longtemps, il n’y a qu’à continuer comme ça, à faire remettre en circulation par une justice laxiste les ennemis capturés, sans les éliminer ou, au minimum, les expulser en les remettant à la justice de leur pays d’origine qui les traitera autrement plus énergiquement que la nôtre. C’est évidemment s’exposer au risque que les machins subventionnés des droits de l’homme portent plainte contre la France en faisant valoir que c’est une crime contre l’Humanité que de remettre des criminels à des pays où la justice est faite pour les punir, et pas pour les consoler, les « chouchouter » et les réconforter avant de les rendre à leur activité criminelle comme le fait la nôtre.
Sources, ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française), Le Parisien, Wikipedia, defense.gouv.fr
L’IMPRECATEUR