Il y a 21 ans, le 11 septembre 2001, se produisait un événement de portée mondiale.
A l’époque, et c’est tout à fait normal, les projecteurs de l’actualité éclairèrent exclusivement les attentats.
Cependant, certains faits directement reliés à ces événements restèrent entourés d’une certaine discrétion…
LE PLAN DU JUGEMENT DERNIER
En 1949, l’URSS fit exploser sa première bombe atomique. Les États-Unis, unique puissance nucléaire depuis 1945, allaient devoir compter avec ce concurrent, voire adversaire potentiel.
Ils devaient notamment répondre à une question fondamentale :
« Qu’arriverait il si une bombe nucléaire explosait sur Washington, anéantissant simultanément la Maison Blanche, le Capitole et le Pentagone ? »
Avant d’aborder la réponse apportée à cette question, quelques considérations de portée générale s’imposent :
Quelle que soit cette réponse, elle devait, pour être efficace, ne pas être divulguée et faire l’objet d’un secret quasi-absolu. Or, tout le système américain repose sur la transparence, complément indispensable de la démocratie et trame essentielle de la Constitution de 1787.
Cette difficulté était déjà apparue lors de l’entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale.
Elle avait rendu nécessaire l’adoption de lois spéciales sur le secret militaire, et notamment sur le « Projet Manhattan », mais la mise en vigueur de ces lois restait limitée dans le temps. Or, les mesures envisagées pour se protéger des conséquences d’une attaque nucléaire devaient rester permanentes. A la fin de la guerre, les services secrets (OSS) auraient dû disparaître. Pour ces raisons, la CIA – avec son statut d’agence gouvernementale – a été créée.
C’est donc d’une manière secrète que fut élaboré le plan qui permettrait la poursuite de la guerre nucléaire, afin de lui garder son efficacité. De même, les personnes en charge de ces opérations ne pouvaient être élues, mais désignées en secret.
Voila ce qu’écrit Peter Dale Scott dans son livre « L’État profond américain » (Eds Résistances) page 37 :
« Depuis la seconde guerre mondiale, le secret a été utilisé pour accumuler de nouveaux pouvoirs bureaucratiques classifiés, sous couvert de la planification d’urgence censée répondre aux désastres nationaux. Au sein même comme en dehors de l’État, ce programme est connu sous le nom de code « Projet du jugement dernier ».
Au début de la présidence Reagan, cette planification a été rebaptisée par une appellation trompeuse, la « Continuité du Gouvernement » (ou COG). Notamment développée par Oliver North, Donald Runsfeld et Dick Cheney depuis le début des années 1980, la COG est en fait devenue le vecteur d’un important changement de gouvernement depuis son instauration le 11 septembre 2001.
À l’origine, les pouvoirs répressifs extrêmes qui avaient été accumulés dans le cadre du Projet Jugement Dernier furent développés afin de contrôler le reste du monde. À présent, les États-Unis sont traités comme s’ils étaient un territoire occupé – et ce à un degré sans précédent.
Ces plans – initialement centrés sur une éventuelle décapitation des États-Unis à la suite d’une attaque nucléaire – furent progressivement recalibrés afin de gérer le problème de la désobéissance civile, et plus particulièrement de la résistance de l’opinion publique états-unienne aux campagnes militaires à l’étranger »
Ces quelques lignes témoignent du cheminement lent mais inexorable de ce que beaucoup appellent « l’Etat profond américain »
Vu de l’extérieur, les États-Unis ont toujours l’apparence d’une grande démocratie, mais le fonctionnement interne s’est perverti au fil du temps. Deux journalistes américains, cités par PD Scott dans son livre, Dana Priest et William Arkin, résument :
« Deux gouvernements : celui que les citoyens connaissent, qui fonctionne de manière plus ou moins transparente ; et un gouvernement parallèle dont certains secteurs – en moins d’une décennie – ont formé un gigantesque univers en continuelle expansion. Celui-ci n’est visible que par des responsables triés sur le volet et (…) Dieu seul peut voir son intégralité ».
LES ÉVÉNEMENTS PROFONDS STRUCTURELS (EPS)
D’une façon générale, il n’y a pas d’interaction évidente entre ces deux gouvernements. Mais il arrive que ponctuellement se produisent des EPS. Ce sont alors de véritables chocs dans l’opinion publique, au sens de la « Stratégie du Choc » décrite par Naomi Klein dans un livre qui porte ce titre. Il y a une constante : tous ces événements sont présentés d’une façon telle que l’opinion publique est dirigée et focalisée vers la cause évidente dont ils paraissent être les effets.
D’après Peter Dale Scott:
« Un renversement crucial des relations entre l’État public et l’État profond a eu lieu entre les années 1960 et 1970, aboutissant à la Révolution Reagan de 1980. Durant cette période, cinq Présidents des Etats-Unis ont cherché à réduire les pouvoirs de l’Etat profond ».
Il dénombre ensuite quatre EPS : l’assassinat de Kennedy, le Watergate, l’affaire Iran-Contra et enfin le 11 septembre.
Il faut noter que, parmi ces cinq présidents, deux n’ont pas terminé leur mandat et deux n’ont pas été réélus.
Quels étaient les objectifs réels de ces événements profonds ?
Peter D Scott y répond sans ambiguïté :
« (…) les principales guerres américaines ont toutes été précédées, de façon symptomatique, d’événements profonds comme les incidents du golfe du Tonkin, le 11 septembre et les attaques à l’anthrax de 2001. Cela suggère l’hypothèse selon laquelle ce que j’ai appelé « la machine de guerre » à Washington (c’est-à-dire les forces aspirant à la suprématie totale des Etats-Unis, qui évoluent à la fois au sein et au-dehors de notre pays) auraient pu être derrière ces événements.
(…) Depuis 1959, la plupart des guerres de États-Unis à l’étranger ont été induites de façon préemptive par la machine de guerre US et/ou présentées comme des réponses à une agression ennemie non provoquée… »
Ces événements seraient ainsi destinés, entre autres, à préparer et façonner l’opinion publique américaine pour que l’entrée en guerre des États-Unis se justifie pleinement aux yeux de celle-ci.
LE GOUVERNEMENT DE L’OMBRE
Le dernier président qui s’est vraisemblablement opposé à l’État profond a été Jimmy Carter. L’affaire Iran-Contra lui a interdit un second mandat. Ses successeurs, à l’exception notable de Donald Trump, ont tous accompli deux mandats. Si Kennedy et Nixon ont vu leur mandat écourté, c’est en raison de leur forte opposition au Comité des Chefs d’États-majors Interarmées (JCS) qui voulaient absolument entrer en guerre contre l’URSS.
Ces derniers, selon PD Scott, « étaient furieux que JFK leur ait refusé cette opportunité. Le général en chef de l’US Air Force qualifia l’accord trouvé [entre JFK et Khrouchtchev sur l’affaire des fusées de Cuba] comme la plus grande défaite de notre histoire ».
Et ces tensions entre la Maison Blanche et le JCS perdurèrent sous Nixon, qui fut mis hors-jeu, du moins officiellement, par l’affaire du « Watergate »
Les présidences de Ford et Carter « furent également affectées par de profondes divisions au sein de leurs administrations respectives. Se conformant aux souhaits du Congrès, ils menèrent le plus grand nombre de révisions de directives présidentielles depuis Eisenhower, réécrivant chacun des documents d’urgence [de la COG] » (PD Scott État profond p 181)
De nombreux indices convergents montrent que Jimmy Carter ne jouissait plus de l’intégralité de ses pouvoirs. Cette phrase, citée par PD Scott, lors de l’affaire iranienne, est très révélatrice, alors qu’il venait de s’opposer à l’entrée aux Etats-Unis du Shah d’Iran, que Rockefeller et Brzezinski lui imposaient :
« Les gars, que comptez vous recommander lorsqu’ils s’empareront de notre ambassade et qu’ils retiendront le personnel en otage ? »
L’Etat profond était déjà présent à la Maison Blanche depuis longtemps, bien que dénoncé par Eisenhower en 1961 et par Kennedy en 1963 (Discours du 12 novembre) dans lequel se trouve cette phrase :
« Le bureau présidentiel a été utilisé pour mettre sur pied un complot d’anéantissement de la liberté du peuple américain ; avant de quitter ce bureau, je dois informer les citoyens de cet état critique. »
C’est l’élection de Ronald Reagan qui a changé la donne, et l’État profond est directement entré dans le bureau ovale. A partir de là, il n’y avait plus d’antagonisme possible entre le Président et le « gouvernement du ciel ».
Ce n’est qu’à l’arrivée de Donald Trump aux affaires en janvier 2017 que la lutte pour le pouvoir entre la Maison Blanche et l’État profond, plus exacerbée que jamais, compte tenu des enjeux mondialistes, a repris.
Donald Trump semble avoir momentanément perdu, mais est-ce définitif ?
L’État profond réussira t-il à imposer, comme beaucoup de signes avant-coureurs le laissent prévoir, une nouvelle mise en application du programme COG, comme ce fut le cas le 11 septembre 2001 ?
A noter que, dans un récent article publié par Eric Verhague sur le Courrier des Stratèges et relatif au site du « Club des Bilderberg » apparaît sur l’ordre du jour de la conférence annuelle, un point appelé « Continuity of Government and the economy »
Jean Goychman
14/9/2022
Trump a le soutien total de l’armée américaine. Un vétéran patriote l’explique fort bien avec des données techniques légales que beaucoup de personnes ignorent. La vidéo est un peu longue mais fort instructive :
https://rumble.com/v1hq9if-derek-johnson-on-military-law-and-why-djt-is-still-our-president.html
Cependant, on devrait se méfier des militaires américains corrompus (et il n’y a pas qu’eux) par le complexe militaro-industriel tout comme les médecins sont corrompus par Big Pharma. Les militaires sont toujours tentés d’utiliser leurs jouets pour voir « comment ça marche ». Il le font actuellement en Ukraine.
Par pure coïncidence, Canalsat a diffusé hier un film sur Ciné+ intitulé « Vice » qui relatait la carrière de Dick Cheney. On y retrouve notamment des allusions non voilées au programme « continuity of Government » et la montée en puissance de Dick Cheney, sortant complètement du rôle traditionnel de vice-président pour prendre en main de facto l’exécutif américain. Bien que non explicitement cité.l’Etat profond y est omniprésent.
https://www.canalplus.com/cinema/vice/h/11055740_40099
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