« ….Franco est conscient que son peuple n’en peut plus. Il rencontre Adolf Hitler à Hendaye le 23 octobre 1940. La légende raconte qu’il fit exprès d’arriver en retard …Il pose des conditions inacceptables : outre tout le Maroc et Gibraltar, il revendique l’Oranie et les territoires d’Afrique Occidentale… Et il ajoute à sa demande un engagement écrit et de livraisons de blé, d’armement, de pétrole … Il amènera Salazar à ses vues et le Portugal, comme l’Espagne, restera un pays neutre… »
(Extrait de mon livre « un homme libre » (1)).
Macron nous a habitués à jouer les Napoléon (Nabot-Léon), De Gaulle, Mitterrand, Giscard, Jupiter (l’Odieux de l’Olympe), voilà qu’il se prend maintenant pour Léon Blum en 1936.
Pendant que la France battait le pavé par un froid polaire, il est allé – tel Léon Blum en 1936 – soutenir le « Fronte Crapular » du socialiste Pedro Sanchez et, selon sa déplorable habitude, c’est d’un pays étranger qu’il a commenté la grogne des Français, ces « Gaulois réfractaires » qu’il déteste et qui ne comprennent décidément rien. La presse aux ordres nous explique qu’il est allé là-bas pour signer « un traité d’amitié » avec nos voisins espagnols. Y avait-il urgence compte tenu de la situation en France ? J’ignorais que nous fussions, jusque là, en guerre ou en inimitié avec l’Espagne.
Je connais bien ce pays que j’aime ; je m’y rends souvent et il m’arrive, assez régulièrement d’écrire des articles sur la période franquiste. Je le fais avec une objectivité totale et, à chaque fois, je reçois des critiques de gens qui me reprochent de faire l’apologie du « Caudillo » (2) et qui se croient obligés de me rappeler que des Républicains espagnols se sont battus pour la France.
Or, dans mon livre « Mythes et Légendes du Maquis » (3), j’écrivais, sur la libération de Paris :
« Les hommes du capitaine Dronne entrent dans Paris, le 24 août 1944 : c’est la 9ème compagnie, surnommée « la Nueve » …Pourquoi ? Parce que la compagnie Dronne est constituée de républicains espagnols. Les premiers « Français libres » à entrer dans Paris étaient…des « rouges » espagnols. Le soldat républicain espagnol Amado Granell est le premier libérateur à être reçu dans l’Hôtel de Ville par Georges Bidault, président du CNR… ». Ce fait historique est incontestable !
Ceci ne m’empêche pas de trouver honteux, dégueulasse, le dernier coup bas des Socialistes espagnols à l’égard du général Franco. Le 16 janvier 2023, il y a quelques jours, j’apprenais par un ami espagnol que le gouvernement de Pedro Sanchez débaptisait la « Bandera Franco », cette unité d’Elite, créée par Franco en 1920, en s’inspirant de notre glorieuse Légion Etrangère.
Je suis lassé du « révisionnisme » historique des gens de gauche. Rappelons quelques vérités.
Francisco Franco aura été le chef de l’État espagnol de 1939 à 1975, tout le monde le sait !
« Generalísimo Francisco Franco, caudillo de España por la gracia de Dios » disait-on dans son pays.
Il naît à El Ferrol, en Galice où sa famille vit depuis sept générations. Son père, Nicolás Franco, est intendant général de la Marine. Surnommé « Paquito » à cause de sa petite taille, il entre à l’École de Préparation Navale mais la fermeture de l’École Navale, en 1907, le contraint à chercher une autre voie. Le 29 août 1907, il entre à l’Académie d’Infanterie de Tolède. En 1910, il en sort 251ème sur 312. Classement assez médiocre, disent ses détracteurs qui oublient de préciser qu’il est desservi par sa taille et… son âge : il n’a que 18 ans alors que ses camarades sont âgés de 21 ans.
Le 13 juillet, il est promu segundo teniente, c’est-à-dire sous-lieutenant.
En février 1912, il est volontaire pour le Maroc, dans le 8ème Régiment d’Afrique. Dès le 19 mars 1912, il connaît son baptême du feu. En 1913, il demande à être affecté dans un régiment de réguliers indigènes, réputé pour sa bravoure mais aussi pour sa loyauté incertaine.
Il est de tous les combats, et le 12 octobre, il reçoit la Croix du Mérite Militaire.
En 1915, il est promu capitaine, le plus jeune de l’armée espagnole. Sa légende prend forme : les Maures le respectent, le craignent et le croient invulnérable. Mais, en mars 1915, il est grièvement blessé, au cours de l’attaque du fort d’El-Biutz. Et il est promu commandant, le plus jeune de l’armée espagnole. Il prend le commandement d’un bataillon d’infanterie cantonné à Oviedo, aux Asturies. Franco y découvre le prolétariat, les mineurs, dont les conditions de vie sont misérables.
Cette expérience marquera durablement ses convictions sociales. Au cours de l’été 1917, le général Burguete, gouverneur militaire de la province, décrète l’état de guerre en réponse à de violentes grèves dans les mines. Franco, officier loyaliste, participe à la répression.
En 1919, Franco rencontre le lieutenant-colonel José Millán-Astray, dont l’ambition est de créer une unité militaire d’élite selon le modèle français de la Légion Etrangère. En 1920, son projet est accepté. Millán-Astray offre à Franco le commandement de la 1ère Bandera (bataillon), laquelle part cantonner à Ceuta en octobre. Franco impose à ses Légionnaires un entraînement très dur.
Après le désastre d’Anoual en 1921, il est appelé à Melilla pour reconquérir le terrain face aux troupes d’Abd-el-Krim. En janvier 1922 il est de nouveau affecté à Oviedo.
En 1924, il est nommé colonel (encore le plus jeune de l’armée espagnole !).
Au Maroc, Abd el-Krim s’attaque à des ressortissants français. La France s’allie à l’Espagne. Le gouvernement approuve un plan de débarquement à Alhucemas. C’est un succès : Franco est élevé au rang de général de brigade en février 1926, ce qui fait de lui le plus jeune général d’Europe : il n’a alors que… 34 ans. Adulé comme un héros – ce qu’il est indéniablement – les honneurs se succèdent : en 1927, il est chargé d’accompagner le Roi dans son voyage officiel en Afrique.
Le 4 janvier 1928, Primo de Rivera recrée l’Académie de Saragosse et en fait un passage obligé pour tous les futurs officiers. Il nomme Franco à sa tête. On a raconté qu’à Saragosse, il était un chef « cassant et méprisé ». Mais 95 % des 720 officiers formés par l’Académie rejoindront le camp franquiste pendant la guerre civile, ce qui vient contredire les allégations sur son manque de charisme comme directeur de l’Académie de Saragosse.
En juillet 1931, la République espagnole supprime l’Académie. Comme l’ensemble du corps enseignant, Franco est placé en disponibilité forcée et surveillée. Mais, loyaliste, il ne participera pas à la « Sanjurjada », tentative de coup d’État du général Sanjurjo en août 1932.
Il est affecté ensuite à La Corogne, à la tête d’une brigade d’infanterie, en février 1932.
En octobre 1934, le ministre Diego Hidalgo lui demande de mater l’insurrection socialiste des Asturies (« la République Socialiste Asturienne »). En quelques jours, le futur « Caudillo » disperse les révolutionnaires. Il apparaît alors comme le défenseur de la légalité et le sauveur de la République.
Mais, dans le climat révolutionnaire et insurrectionnel qui règne alors en Espagne, Franco paraît être l’un des plus capables de prendre la tête d’un soulèvement armé. Pour cette raison, on le nomme gouverneur militaire de Ténériffe, aux Canaries, loin de la péninsule. Pourtant, lui-même n’est pas tenté par un coup d’État. Il est de sensibilité monarchiste, mais il est aussi légaliste et se satisfait d’une république conservatrice.
Au lendemain du premier tour des élections de février 1936, les désordres et la violence s’instaurent en Espagne. C’est l’assassinat du monarchiste Calvo Sotelo par les Jeunesses Socialistes qui fera basculer Franco. Le soulèvement se produit dans la nuit du 17 juillet.
Il se voit confier l’armée du Maroc, forte de 30 000 hommes aguerris, véritable fer de lance du complot. La mort du général Sanjurjo, chef historique des Monarchistes, et les échecs des généraux Goded à Barcelone et Fanjul à Madrid propulsent Franco sur le devant de la scène.
Le pronunciamiento échoue par manque d’adhésion des généraux : sur 21 généraux de division, seuls 4 se rallient au putsch. L’histoire de la guerre d’Espagne aurait pu s’arrêter là !
Mais les milices d’extrême-gauche, qui voient l’opportunité de prendre le pouvoir, entrent en scène de façon sanglante. Le conflit se transforme alors en une guerre civile.
Franco (re)devient un redoutable chef de guerre : cette guerre, il va la gagner !
Je n’entends pas raconter, ici, la guerre d’Espagne, ce serait beaucoup trop long !
La guerre se termine le 1er avril 1939, après la bataille de l’Èbre (de juillet à octobre 1938), qui sonne le glas des Républicains, et la conquête de la Catalogne (février 1939). Franco se retrouve seul maître de l’Espagne et il en devient officiellement le chef de l’État.
Ensuite, l’Europe s’enflamme et Franco évite une nouvelle saignée à son peuple.
Que se serait-il passé si les troupes franquistes étaient entrées en guerre aux côtés de l’Allemagne nazie ? La deuxième guerre mondiale a fait 49 millions de morts.
Rendons justice à Franco et Salazar de ne pas avoir contribué à alourdir la facture ! Et ce, d’autant que les troupes de Franco avaient une autre valeur guerrière que celles de Mussolini…
Enfin, il est un autre épisode de la vie du Général Franco qui mérite d’être connu. Il concerne des Français (d’Algérie). Rien que pour cette intervention courageuse, nous, Français, devrions nous interdire de critiquer trop sévèrement le « Caudillo » : Oran, deuxième ville d’Algérie, était alors habitée par une importante colonie de « Pieds noirs » d’origine espagnole.
Au lendemain des Accords d’Evian, le 19 mars 1962, Oran a connu une vague de violences (et d’enlèvements) qui n’était, hélas, qu’un avant-goût des massacres du 5 juillet suivant ; massacres dont je parle dans un de mes livres (4). Les 29 et 30 juin 1962, devant les menaces de tueries, Franco vint au secours des Oranais en affrétant deux bateaux, le « Victoria » et le « Virgen de Africa ».
Pour pouvoir accoster à Oran, il fallut parlementer avec les autorités françaises réticentes. Franco choisit de donner à la France un ultimatum, frisant l’incident diplomatique.
Le 30 juin, à 10h du matin, malgré l’opposition de De Gaulle, Franco donna l’ordre à ses capitaines d’embarquer les pauvres gens qui attendaient depuis des jours, sous un soleil de plomb et sans la moindre assistance, un embarquement salvateur. Il avertit De Gaulle qu’il était prêt, si besoin, à un affrontement militaire pour sauver ces pauvres « Pieds noirs » livrés, sans défense, à la barbarie du FLN. Puis il ordonna à son aviation et sa marine de guerre de faire route vers Oran. De Gaulle céda et le samedi 30 juin, à 13 h, les deux navires espagnols accostaient et embarquaient 2200 passagers dépourvus de tout. Lors de l’embarquement, les capitaines espagnols s’opposèrent à l’intrusion d’une compagnie de CRS sur leur bateau (pourtant propriété de l’Espagne) dans le but de lister tous les passagers et d’arrêter si possible des membres de l’OAS. Finalement à 15h30, les quais d’Oran se vidèrent et les bateaux espagnols, en surcharge, prirent la mer à destination d’Alicante.
A l’approche de la côte espagnole, une liesse générale s’empara des rapatriés qui crièrent « Viva Espagna ! » et « Viva Franco ! ». A la suite de ce sauvetage, beaucoup de « Pieds noirs » choisiront de rester en Espagne : on peut aisément les comprendre !
Pour finir, je voudrais dire mon mépris pour ces Français souvent aisés – ancêtres de nos « bobos » de la gauche-caviar – qui, du temps de Franco, rentraient bronzés de leurs vacances en Espagne et, à peine arrivés en France, décrivaient avec moult détails l’« enfer franquiste ».
Mais soyez rassurés, braves gens, Macron est allé nous réconcilier avec l’Espagne. Pour moi l’Espagne est depuis toujours un pays ami, exception faite des salopards qui déterrent les morts et nient le « devoir de mémoire » des peuples. Après la guerre, Franco fit construire un mémorial en hommage aux morts franquistes : « El Valle de los Caídos » (la vallée de ceux qui sont tombés) dans la vallée de Cuelgamuros. En 1958, le Caudillo décida d’en faire un mausolée dédié à l’ensemble des combattants morts y compris les Républicains.
En octobre 2019, les Socialistes haineux exhumaient la dépouille de Franco d’« El Valle de los Caídos » : 80 ans après, les vaincus de 1939 se vengeaient sur la dépouille du vainqueur !
« La vengeance est un plat qui se mange froid », c’est bien connu…
Et puis, comme ce n’était pas suffisant, le 16 janvier, ils débaptisaient « la Bandera Franco ».
La presse servile nous a gratifiés de la photo d’Emmanuel Macron « la mano en la mano » avec Pedro Sanchez ; effectivement, ils sont faits pour s’entendre !
Éric de Verdelhan
21 janvier 2023
1)- « Un homme libre » : Editions Le Réac ; 2012 (épuisé).
2)- Je présume que ce sont les mêmes imbéciles qui me reprochent d’être « poutinolâtre » ?
3)- « Mythes et Légendes du Maquis » Editions Muller ; 2019.
4)- « Hommage à NOTRE Algérie française » Editions Dualpha ; 2020.
Il n’y a pas beaucoup d’amateurs pour raconter ce personnage .Dommage ,c’était l’occasion de parler de ce qu’on ne voudrait pas vraiment.Les tortures étaient à la fois
physiques et mentales alors que maintenant c’est plutôt du style « lavage » de cerveau »
et violences citoyennes ou « anti citoyenne » peu sanctionnées par un systeme judiciaire exsangue et surtout étatique.
Si on a un peu de jujeote ,on peut réchapper à ce lavage plus blanc ,wokiste et polItiquement dit correct ,mais néammoins si j’avais encore 40 ans
je ne serai pas rester en france car les propositions étrangères ne manquent pas quand on est dévoué et avec le climat actuel totalitaire qui règne en france il n’y aurait pas eu de regrets.
Merci pour ce cours d’histoire concernant le général FRANCO /je ne lui connaissais cette attitude qu’il a eu à ORAN pour défendre les pieds noirs espagnols.C’est tout à son honneur.Dommage que nous n’ayons pas eu cette attitude de la part de de gaulle à alger qui a condamné séverement le putsch à alger.Les enjeux internationauix n’étaient probablement pas les mêmes et on en a fait les frais.
J’ai découvert cet épisode, que je connaissais pas. Extraordinaire… merci pour cette information.