GEINDRE OU MAUDIRE (Éric de Verdelhan)

 

Le simple fait d’avoir écrit récemment deux articles pour inciter mes lecteurs à aller voir le film – remarquable ! – « Vaincre ou mourir » m’a valu des reproches et des insultes. Notre époque devient totalement liberticide ; quiconque ose sortir de la doxa officielle, du « politiquement (ou socialement) correct » est voué aux gémonies. La liberté d’expression et la pluralité d’opinions sont mortes et ce pays d’enfants trop gâtés, trop gavés d’informations « bidonnées », ne s’indigne pas, ne s’insurge pas, ne se révolte pas. Il subit, il accepte, il cautionne tout, pourvu qu’on ne touche pas à ses loisirs, aux 35h, et qu’on ne lui demande pas de bosser plus longtemps. Chez certains assistés, le mot « travail » est carrément un gros-mot. Une partie du pays est capable de descendre dans la rue pour manifester contre un projet de retraite mal fichu et totalement incompréhensible. On peut penser que ce projet inepte est aussi l’occasion de marquer un rejet de la politique (ou l’absence de politique) de Macron et son gouvernement d’incapables, mais je crains hélas que, comme pour le mouvement des « Gilets jaunes », la colère de la rue ne soit récupérée par l’extrême-gauche.      

Le pays va à vau-l’eau, plus rien ne fonctionne normalement ; on ne fabrique plus rien en dehors de l’aéronautique, du Luxe et de l’armement lourd ; notre système de santé est moribond, on manque de médecins, d’infirmières, de lits ;  les prix des produits flambent, l’inflation galope ;  les tarifs de l’énergie (imposés par Bruxelles) deviennent  prohibitifs ; faire le plein de sa voiture est devenu un luxe, idem pour chauffer son logement ; le terrorisme imposé par les écolos, le « bordel » des gauchistes de la Nupes à l’Assemblée Nationale ou le risque de voir Biden et Von der Leyen  nous entrainer vers une 3ème Guerre Mondiale ne semblent émouvoir personne.

On a l’impression que ce pays se meurt, qu’il n’a plus d’âme, plus de valeurs morales, plus de tripes, plus d’idéal. Il est atteint d’agnosie, d’aphasie, de léthargie tel un malade en phase terminale.

L’accident provoqué par Pierre Palmade n’est jamais qu’une des conséquences désastreuses du niveau de pourrissement – moral et mental – d’une partie de la population.

Ne généralisons cependant pas, il y a encore dans ce foutu pays (ou pays foutu ?) des gens normaux mais, comme disait Michel Audiard, « ce n’est pas la majorité de l’espèce ». Une grande partie du peuple français n’est plus capable de « vaincre ou mourir » en revanche elle sait « geindre ou maudire ». Geindre, dès qu’elle est contrariée et maudire ceux qui ne lui disent pas ce qu’elle a envie d’entendre. En fait, elle apprécie la démagogie racoleuse qui est, en quelque sorte, la vaseline de l’esprit. La politique de l’autruche – la tête dans le sable et le cul à l’air – lui convient bien.

Récemment une de mes relations – pur produit de la « droite-cachemire » ou de la « gauche-caviar » (qui sont bonnet blanc ou blanc bonnet) – me disait avec un air entendu qu’elle se méfiait de tous les mots en « isme » comme   fascisme, poujadisme, populisme, nationalisme, racisme…etc…

Je lui ai répondu, sans rire, que j’étais de son avis sur la terminologie puisque je déteste les mots maoïsme, communisme, marxisme, atlantisme, mondialisme et…capitalisme (sauvage). Puis, comme ce type me regardait avec des yeux de merlan frit, j’ai ajouté que c’est le préfixe « in » qui me donne de l’urticaire tant il symbolise notre époque décadente. En effet, comment mieux définir le monde dans lequel nous vivons sinon par les mots : intolérance, inconséquence, incompétence, indélicatesse, indifférence, incorrection, inconscience, incohérence, intempérance ? Il s’agit là de constats ou, si vous préférez, des causes de l’état du pays ; les effets commencent eux aussi par « in » : injonction, interdiction, injure, invective ou insulte.

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Là, le merlan frit s’est transformé en carpe, il est devenu muet. Il a juste pris de temps de gargouiller « vous exagérez, tout n’est pas aussi noir que vous le dites ». Non je n’exagère pas.

Notre sacro-sainte « démo-crassie », cette patrie des « droits-de-l’homme (sans Dieu) », cette « Ripoux-blique » maçonnique qui prétend donner des leçons au monde entier, est devenue, au fil du temps, une sorte de Corée du Nord ou d’ex-URSS « soft », soumise aux oukases de Bruxelles et à la dictature des minorités, raciales, religieuses ou sexuelles.

Je sais pertinemment que la nostalgie ne sert pas à grand-chose, aussi j’évite d’utiliser le sempiternel « c’était mieux avant », mais ne nous voilons pas la face : chez nous – comme dans la plupart des pays occidentaux hélas ! – la liberté d’expression est morte et le débat d’idées est interdit. Nous subissons le terrorisme des écolos, des racisés, des LGBT et de cette Union Européenne qui nous impose 80% des contraintes qui pourrissent notre vie quotidienne.

N’est-il pas scandaleux qu’une ministricule de la culture, madame Rima AbdulMalak, dont le patronyme fleure bon la France profonde, se permette de menacer de fermeture des chaînes de télé jugées « politiquement incorrectes » ? Les chaînes de télévision sont de gauche à 90%. Ce qui les différencient de la Corée du Nord, c’est que les présentateurs (trices) ne sont pas en uniforme. 

Je me souviens d’une époque où, sur le plateau des « dossiers de l’écran », Pierre Sergent pouvait défendre le film « L’honneur d’un capitaine » de Pierre Schoendoerffer, face à des gaullistes. La discussion était rugueuse mais on ne s’insultait pas pour autant.

Je me souviens aussi, en 1974, de l’émission « Apostrophes » de Bernard Pivot dans laquelle Jean Raspail était invité pour parler de son roman prémonitoire « Le camp des Saints ». Il avait été pris à parti par le « royaliste de gauche » Bertrand Renouvin. Ceci est inimaginable de nos jours.

Sandrine Rousseau a pu récemment, sur une chaîne d’information en continu, dire avec son aplomb habituel que le Rassemblement National véhiculait une idéologie fasciste et avait collaboré durant la dernière guerre. Cette illuminée n’a certainement pas lu « la doctrine du Fascisme » de Bénito Mussolini (1), sinon elle saurait que le Fascisme italien était juste un peu moins dictatorial que les oukases et le terrorisme intellectuel que veulent nous imposer ses amis « khmers verts ».

Et si elle n’était pas inculte et bornée, elle saurait aussi que le Front National est né en…1973.  Il n’a RIEN, strictement rien, à voir avec l’Occupation. Et les grandes figures de la collaboration étaient, que ça lui plaise ou non, très majoritairement des gens de gauche.     

Les cris d’orfraie de toute la presse de gauche au sujet du film « Vaincre ou mourir » sont une illustration – une de plus ! – de la façon dont nous sommes informés (ou plutôt déformés). J’en veux pour preuve une histoire ancienne mais dont je me souviens comme si c’était hier.   

L anti-89 Bulletin de liaison et de défense des contre-révolutionnaires n°27, décembre 1989 : restauration de la cité par la catholicité- L Angleterre et la révolution- Cette révolution russe qui condamne la

En 1989, année du bicentenaire de la funeste Révolution française, François Brigneau et André Figueras créaient un mouvement (et un petit journal) « L’Anti 89 » auquel j’adhérais aussitôt.

https://medias.unifrance.org/medias/122/56/145530/format_page/media.jpgNous avons eu le mérite, à cette époque, de faire connaître à des tas de gens les massacres de la Terreur et des guerres de l’Ouest (2). Cette même année, sortait un petit film sans prétention intitulé « Le vent de Galerne » (ce titre évoquant la funeste « virée de Galerne » des Vendéens). Sauf erreur, le seul acteur connu – inconnu à l’époque – était Bruno Wolkowitch.

A sa sortie, les convictions royalistes de Marcel Jullian, conseiller du film, ont trouvé un écho plus que modeste dans la presse. Nous étions pourtant l’année du bicentenaire de la Révolution.

Dans « Le Courrier de l’Ouest » (ou « Presse-Océan » ?) l’historien Armel de Wismes notait des erreurs historiques (sur les dates). « Ouest-France », diffusé dans le Grand Ouest, s’interrogeait sur le financement du film et sur la société qui en était responsable. Dénommée « Vendée-Vérité », on la suspectait de vouloir imposer sa version de la révolte de 1793.

Avec le recul, il est assez amusant de relire les critiques des quotidiens et hebdomadaires, à une époque où l’on pouvait encore débattre de (presque) tout. « Le Figaro », « Le Monde », « Le Journal du dimanche », « Ouest-France » soulignaient que le film était une sorte de « campagne marketing » pour la Vendée, et ça ne choquait personne puisque la Vendée était un département en plein essor, en grande partie grâce au dynamisme de Philippe de Villiers.

 « Le Figaro » gratifiait le film de deux étoiles. Pour « Le Quotidien de Paris », c’était juste un « bon film » sans plus.

« Le Monde » trouvait que « l’intérêt historique est gâché par beaucoup d’incohérences » et « Libération » – non vous ne rêvez pas ! –  y voyait un souci de réalisme, un souci d’équilibre ».

 « L’Obs » l’aimait « un peu » et « Le Canard enchaîné » lui décernait un « à la rigueur ». Les gens qui n’ont pas aimé ce film l’ont dit, sans pousser des cris, sans menaces, sans invectives.

Et bien sûr, jamais des députés de gauche n’auraient osé publier une critique au vitriol dans « le Monde » comme l’ont fait Alexis Corbière et Mattias Tavel, au nom de la liberté d’expression et de la vérité historique, on croît rêver ou plutôt, on hallucine !

« Ouest-France » a écrit que « le vent de Galerne » était « un échec commercial, un bide », ce qui n’est pas tout à fait le cas. Ce petit film sans prétention a fait un total de 134 000 entrées, pour un investissement de 35 millions de francs. Dans l’ensemble, il a été jugé honnêtement mais ça, comme dit la pub, « C’était avant ! ».

Eric de Verdelhan

19 février 2023

1)- « La doctrine du Fascisme » (en italien : La dottrina del fascismo) est un essai que l’on attribue à Benito Mussolini. En réalité, la première partie de l’essai a été écrite par le philosophe Giovanni Gentile. Seule la seconde partie (dottrina politica e sociale) est l’œuvre de Mussolini. Cet essai a été publié dans l’ « Enciclopedia Italiana » de 1932.

2)- Car on parle beaucoup de cinq départements de la « Vendée militaire » mais n’oublions pas la Bretagne.

12 Commentaires

  1. Monsieur de Verdelhan, toujours aussi lucide, juste et judicieux dans ses propos. Hélas le constat est en effet décourageant.
    Les patriotes sont les pestiférés. Et comme le constatait déjà Etienne de la Boétie, les gens continuent de consentir à tout cela sans bouger, par masochisme peu-être.

    La chrétienté s’effondre et va disparaître, sauf en Russie, force est de constater, où président et clergé sont déterminés à la défendre.
    Le rabin sioniste Touitou a dit : « L’islam est le balai d’Israël, ne l’oubliez pas« . Il va balayer l’Europe de l’Ouest et y régner. Les moutons benêts sont près pour un gigantesque Aïd-el-Khebir et se soumettent déjà, forcés aussi par l’extrême gauche, les khmers rouges et verts, les idiots utiles à l’islam et au chaos. Nous allons à la tragédie et il restera peu de monde en France d’ici 2050. Les Français ne bougent pas par peur de tout perdre alors qu’ils sont déjà en train de tout perdre mais sont suffisamment ensuqués pour ne même pas s’en rendre compte. Le point de masse critique de la misère approche… mais là il sera trop tard. Ainsi disparaîtra un peuple trop farci de couillons qui de fait, ne méritent pas de survivre.

  2. Bonjour Éric. Heureusement qu’il y a des gens comme vous pour remettre un peu d’ordre dans les idées des Gaulois. Mais combien sommes-nous à vous lire : quelques centaines, quelques milliers peut-être ! enfin je l’espère. Car, au train où va Macron et sa bande, il ne restera bientôt plus rien de la France … puisqu’ils sont là pour tout détruire ! Et chaque jour voit une nouvelle surprise : voilà que les « écoles maternelles » vont devenir « la première école » …..Voilà que sur France 2 les mots »saints » ont disparu …. combien s’en sont vraiment aperçu ? La France a toujours été la fille aînée de l’Église ! alors défendons-la ! et pas seulement par la religion ou grâce à elle ! Quand les Gaulois vont-ils enfin se réveiller ? La civilisation romaine a disparu dans les jeux du cirque et le sang. Faudra-t-il en arriver là dans notre Patrie pour que la France continue de vivre ?

    • Je pense que notre civilisation est condamnée. On peut encore mener un combat retardateur c’est tout

  3. En résumé ,c’est une époque ou tout ou rien n’aboutit à rien :le néant :il faut relire l’être et le néant de jp sartre et ce lien fragile entre l’individu et le social.

    • Il faut relire aussi Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire écrit au 16ème siècle par un jeune de 18 ans très lucide. Et ça n’a pas pris une ride ! Hélas, 3 x Hélas !

  4. Quelle bonne analyse !!! la france est un « amalgame  » de je ne sais quoi : c’est le mot à la mode . Macron est à l’image du COVID :Il correspond parfaitement au COVID imprévisible, menteur ,bluffeur nous mettant dans l’incapacité de prévoir quoi que ce soit , adepte de la déstructuration de la société,des changements permanents de repère , de la mouvance permanente: C’est bien lui qui a dit qu’il voulait
    détruire l’histoire,adepte probablement du transhumanisme et en gros de tout ce que l’on déteste.Il n’y a pas à en douter,il a les principes maçonniques d’universalisme abject qui
    est le démon secret de tout dictateur,mais il n’en a peut être pas la carure.

  5. MERCI pour votre thése et votre remémoration denotre FRANCE ou nous avons perdu notre histoire bien endommagée

  6. Notez que s’il y eut de beaux sal….dans les effectifs de la collaboration, il y eut aussi parmi eux de vrais patriotes qui, pour des raisons diverses se sont trompés de camp. Ils en assumèrent les conséquences car comme disait Brennus « Vae Victis » et pour autant nombre d’entre eux se sont refait une virginité (pour peu qu’ils n’aient pas commis de crimes) en Indochine, Algérie ou ailleurs. Nonobstant le fait que parmi les opposants à DE GAULLE par exemple on comptait des compagnons de la Libérations et que ce « brave » général embauchait des types tels que le préfet de Paris: PaAPON.

    • L’histoire a des virages déterminants .Exister ,c’est pouvoir s’exprimer.Il est évident qu’en 39 /45 certains chefs d’entreprise avaient plus à perdre en ne léchant pas les bottes allemandes.Celui qui n’avait rien et qui luttait aux côtes du général de Gaulle était forcément un homme de principe refusant d’être l’esclave des « boches ».Dans l’esprit de ces citoyens, systématiquement celui qui veut s’imposer d’emblée par quelques moyens que ce soit sans négociation est systématiquement rejeté en dehors même de tout avantage sordide dont il pourrait profiter et qu’il refuse de principe.
      Concernant l’algérie ,De gaulle n’a pas vraiment décidé :il a subi les basses negociations
      internationales car il a eu deux discours à quelques mois d’intervalle: La france ira de dunkerque à tamanraset puis plus tard le contraire avec une attitude qui ne lui ressemblait pas……mais il a viré les amerloc de france (c’en était fini de la base américaine de captieux..°

      • Sachant qu’en tant que résistant, si tu es pris tu seras fusillé, ton fils finira à Mauthausen et ta fille et ta femme rejoindront un bordel de la Division Handschar, il est plus facile d’être un héro de la résistance quand tu es célibataire que marié et père de famille…

      • ça c’est sur.On refléchit plutôt à deux avant de laisser ses enfants sur la paille.Mais parfois c’est reflexe presque impulsif: C’est le « non catégorique »
        et les enfants ont été mis à l’abri chez les grands parents à petaouchnok ;
        Il y a des gens qui avant de prendre une décision prevoit le comment du pourquoi du pourquoi et le beau piège pour celui qui se croit tout puissant
        mais qui finit par être comme un CON.Dans la résistance ça s’est vu plusieurs fois.grace à,DIEU

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