COMMENT L’ÉLITE MONDIALISTE A INSTRUMENTALISÉ LE PEUPLE AMÉRICAIN
John O’Sullivan
En 1845, un journaliste américain, John O’Sullivan, publiait dans une revue américaine de large diffusion un article intitulé « manifest destiny », en français « la destinée manifeste ».
Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire des Etats-Unis, cet article pouvait être relié à la fameuse « Doctrine de Monroe » de 1823, qui peut se résumer ainsi :
1) Les États-Unis ont reconnu l’année précédente l’indépendance des nouvelles républiques latino-américaines ; en conséquence de quoi, l’Amérique du nord et l’Amérique du sud ne sont plus ouvertes à la colonisation européenne.
2) Les États-Unis regardent désormais toute intervention de leur part dans les affaires du continent américain comme une menace pour leur sécurité et pour la paix.
3) En contrepartie, les États-Unis n’interviendront jamais dans les affaires européennes (ils se raviseront en 1917).
On peut résumer cette doctrine par ; « l’Amérique appartient aux Américains »
LE CONTEXTE DE LA DESTINÉE MANIFESTE
John O’Sullivan a écrit cet article dans le but de justifier l’annexion du Texas par les Etats-Unis. Il écrit notamment : « C’est notre destinée manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le libre développement de notre grandissante multitude. »
Même si cela n’a été exprimé qu’en 1845, c’était depuis le début dans les gènes de la culture américaine. Cette notion religieuse de peuple choisi par la Providence (certains y verront Dieu lui-même) est absolument fondamentale pour quiconque veut comprendre les mécanismes profonds de la vision américaine du Monde. Il ne faut jamais perdre de vue que les puritains qui ont débarqué au XVIIème siècle aux Etats-Unis se voyaient déjà comme « les élus de Dieu » et que leur mission était de construire un pays « exemplaire », sorte de modèle qui devait montrer à tous les autres pays ce qu’ils devraient réaliser à leur tour.
UNE IDÉOLOGIE EXPANSIONNISTE PAR NATURE
D’abord appliquée aux possessions européennes sur le continent Nord-Américain, cette doctrine ne s’y est pas cantonnée, comme l’écrit Sophie Guillermin-Collet :
« Lorsque John O’Sullivan a mentionné ce principe pour la première fois, le Président de la République James K. Polk allait faire valider l’annexion du Texas par le Congrès. L’année suivante, ce fut le tour de l’Oregon avec le Traité de l’Oregon, signé entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Ensuite, le 2 février 1848, la signature du Traité de Guadeloupe Hidalgo permet au pays de gagner la Californie, le Nouveau-Mexique, mais aussi une partie de l’Arizona, du Colorado, de l’Utah, et enfin du Wyoming. En somme, à la fin du mandat du Président Polk, la carte des États-Unis était très proche de la carte actuelle. Cette expansion aussi rapide a été justifiée grâce à l’idée de « destinée manifeste ».
UNE INFLEXION VERS LE TEMPOREL
Cependant, les soubassements de cette idéologie ont un peu évolué. Progressivement, le côté purement religieux s’est vu adjoindre des ambitions politiques et économiques. C’est ainsi qu’en 2003, dans la revue « Hérodote », le géopoliticien Yves Lacoste écrivait :
« [le] destin, [le] rôle que Dieu aurait manifestement confié à l’Amérique de développer les valeurs de liberté, de justice et de progrès, [le soin] de les étendre le plus possible et de les défendre contre toute tyrannie ».
C’est au nom de ces idéaux « revisités » qu’au début du XXème, grâce à « l’amendement Platt », les États-Unis prirent le contrôle de la politique étrangère de Cuba, à la fin de la guerre qui les opposait à l’Espagne depuis 1895.
Jusqu’à nos jours, on peut dire que cette doctrine a continué à influencer la politique étrangère américaine, et particulièrement depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La doctrine de Truman (1947) ne faisait que la reprendre en considérant que c’était un devoir de protéger les peuples européens des intentions belliqueuses de l’Union Soviétique.
UNE TENDANCE NATURELLE A REGNER SUR LA PLANÈTE
La disparition de l’Union Soviétique aurait pu laisser penser que l’OTAN devait disparaître, la raison de son existence ayant disparu. Le problème est que les États-Unis ont fait évoluer, non pas cette doctrine, mais l’interprétation qu’en faisaient certains de leurs dirigeants afin de créer en permanence des foyers de guerre, lesquels justifiaient des budgets militaires disproportionnés, pour le plus grand bénéfice du « complexe militaro-industriel » dénoncé par Eisenhower dans son discours d’adieu à la Maison Blanche.
Comment expliquer autrement cet état de guerre quasi-permanent (et je ne parle pas de la guerre de Sécession) qui fait qu’en tout et pour tout, les États-Unis n’aient connu depuis leur naissance qu’une période de vingt ans sans conflit, lors de leur retour à l’isolationnisme entre les deux guerres.
Chaude ou froide, la guerre est restée une constante, souvent contre l’avis du peuple américain, à qui on a fait croire d’une façon parfois exagérée à des menaces qui pèseraient sur leur avenir.
LA RÉACTION DES PEUPLES SE PRÉCISE
Toutes ces guerres, de plus en plus hors des règles du droit international, souvent fixées par eux-mêmes, ont fini par susciter la colère et la réprobation des peuples qui subissaient ces violences, censées leur apporter la liberté et le bien-être, mais qui, dans la réalité, étaient plus souvent sources de destruction et de chaos.
Il n’est guère étonnant qu’aujourd’hui nous nous retrouvions dans un monde divisé avec d’un côté des pays dont les dirigeants préfèrent croire (avec beaucoup de cynisme) encore aux valeurs de « liberté, justice et progrès » brandies telles un étendard et ceux qui, après l’avoir expérimenté à leurs dépens, n’y croient plus.
Ceux-là ne voient plus dans les Etats-Unis qu’une volonté de domination mondiale, loin, très loin même, des idéaux fondateurs prônant ces valeurs.
Il se trouve que ce clivage est résumé par Georges W. Bush dans la phrase :
« vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous »,
définit à elle seule la nouvelle doctrine en matière de politique étrangère des États-Unis. Elle indique clairement l’intention de subordonner cette politique aux seuls intérêts des Etats-Unis, au besoin en contournant ou en s’affranchissant des règles internationales. Une autre déclaration, très significative, témoigne de cette volonté hégémoniste :
« À un moment donné, nous pourrions nous retrouver seuls. Cela ne me dérange pas. Nous sommes l’Amérique. »
Aujourd’hui, l’Amérique, avec « l’Occident vassalisé » se retrouve effectivement seule en face du reste du monde.
Jean Goychman
24 février 2023
Quand on évoque un conflit comme le Vietnam ou l’Afghanistan, on généralise en parlant » des Américains » mais je reste convaincu que le Peuple américain n’est plus du tout favorable à ces guerres pas plus que les Français ne sont prêts à prendre les armes contre la Russie. Ce sont des décisions de quelques notables hauts placés qui se garderont bien d’aller risquer leur vie dans les conflits qu’ils organisent. Les belles cérémonies militaires dans les cimetières avec le Stars and Stripes joliment plié remis à la veuve en larmes n’enthousiasment plus l’Américain moyen.
Je suis entierement d’accord avec vous : nous sommes tous dirigés par des illuminés qui croient nous faire croire qu’ils possedent la solution des peuples : et quelle solution!! on a décidé toujours pour votre bien naturellement et fermez vos gueules : cause toujours ,tu m’interresses:Ils appellent ça la démocratie ( comme dit un humoriste de minurne « la democrassie »
Ces temps ci il ne se lève pas , d’humanistes tous les jours : on batit ,on rebatit ,on modernise, pour qui pourquoi ,on demolit ,on emmerdise.On fait de l’hyper communication
mais quand on a besoin de quelque chose,il n’y a plus personne: ni artisan ,ni medecin ,ni policier ni ni ni: :Formidable cette société à l’envers ou complêtement retournée.Mais pour celui qui veut travailler pour les autres ….C’est devenu l’enfer