D’un côté le président travaille dur à apprendre les bases de l’écologie qui n’a jamais été son truc et qu’il a pourtant choisi comme thème essentiel de sa campagne électorale 2017, déjà bien entamée par de multiples déplacements-éclair en province.
De l’autre une vase campagne de sensibilisation à COP21 a été lancée par les médias aux ordres du pouvoir. Pas un jour sans une émission qui dramatise tout événement considéré comme négatif d’un « …le responsable est le réchauffement climatique« .
TV5 a ainsi une émission intitulée « Sale temps pour la planète » visiblement réorientée pour faire la promotion de COP21. Il y a quelques jours, on y parlait des « babouins à crinière » d’Ethiopie, en voie de disparition, bien évidemment « en raison du réchauffement climatique qui réduit leur habitat« . Ces paisibles herbivores, qui ne sont pas à proprement parler des babouins bien qu’ils leur ressemblent, mais la seule espèce connue de Théropithèques (Theropitecus gelada), vivent dans les hautes montagnes du Sud-Est d’Addis-Abeba qui ont des sommets de 4 000 mètres. Ils sont donc très velus et ont une épaisse crinière que les jeunes gens de la tribu qui vit sur les flancs de ces montagnes convoitent pour s’en faire des perruques qu’ils portent pour la première fois lors de leur initiation au statut d’adultes, donc de guerriers.
Mais dans le cours de l’émission, on apprend que l’effectif de la tribu a été multiplié par quatre en moins d’un siècle grâce à la pénétration de la médecine occidentale dans la région qui a permis la survie de plus de bébés et l’allongement de la durée de vie.
Ce qui signifie que le nombre de jeunes gens à la recherche de crinières a lui aussi été multiplié par quatre et que le besoin de nourriture ayant suivi la même progression, le brûlage des forêts et l’extension des champs vers les sommets ont largement mordu sur l’habitat des singes. Obligés de venir glaner dans les champs pour se nourrir, ils se font tirer au fusil.
Voilà l’explication correcte de la disparition de cette espèce, il était inutile d’invoquer le réchauffement climatique.
Même problème dans un reportage sur le gigantesque incendie qui a ravagé dans les premiers jours de mars 2015 la montagne du Cap en Afrique du Sud. Toute la végétation a brûlé, plus une quinzaine de maisons et un hôtel 5 étoiles. La ville du Cap s’étend et les lotissements grimpent sur les flancs de la montagne . Dans le parc lui-même, quelques plantes commencent à ressortir des feuilles neuves et le commentateur français répète à satiété que ce drame est « une cause directe du réchauffement climatique« .
Arrive une jeune biologiste sud-africaine qui explique calmement que des incendies comme celui-là, il y en a un tous les quinze ans en moyenne, que c’est un phénomène naturel dû à la foudre dans les périodes de sécheresse et de chaleur qui, à cause de la proximité immédiate de l’océan froid (en raison du courant de Humboldt), provoquent des orages violents. De plus, ajoute-t-elle, ces incendies sont indispensables à de nombreuses plantes comme les banksias dont les fruits très durs ne peuvent s’ouvrir pour disperser leurs graines que sous l’effet d’une forte chaleur.
C’est aussi le cas des sequoias en Californie, ils ont besoin des feux de forêt pour se multiplier.
Rien que des faits naturels et rien à voir avec le réchauffement climatique.
Le vice de l’écologie politisée comme elle l’est aujourd’hui, est qu’il ne s’agit plus d’agir raisonnablement en fonction de la vérité scientifique ou zoologique, mais d’asséner des mensonges devenus le bréviaire de la nouvelle religion.
Et tout se passe comme si les élus se croyaient obligés de se plier aux injonctions des terroristes de l’écologie, sans même prendre la précaution d’écouter, non seulement les scientifiques qui n’ont pas de liens avec le lobby écologiste, mais aussi des naturalistes amateurs compétents, et ils sont nombreux, certains travaillant bénévolement, par passion, pour le Museum d’Histoire naturelle.
Deux exemples récents mais déjà oubliés : il y a vingt cinq ans les écolos avertissaient que les forêts allaient être détruites par les pluies acides et demandaient des mesures d’urgence aux politiques pour interdire les fumées d’usines. Les forestiers voyaient plutôt la propagation d’une mycose (champignons) nouvelle et mortelle pour les arbres. Comme toutes les épidémies, celle-là s’est éteinte toute seule en quelques années, entraînant dans sa disparition la paranoïa écolo des pluies acides. Aujourd’hui, la forêt européenne progresse de plusieurs milliers d’hectares chaque année et les arbres sont plus grands grâce au CO2 qu’ils absorbent.
La forêt aura bientôt retrouvé la superficie qu’elle occupait au Moyen-Âge (source : ONF).
Le second exemple est celui de la couche d’ozone : les écolos annonçaient que la Terre entière allait brûler sous l’effet des rayons cosmiques et ultra-violets du fait de l’élargissement constaté d’un trou dans sa couche d’ozone, trou qui se trouve au-dessus du pôle sud, justement là où il n’y a aucune émission de gaz susceptibles de le provoquer !
Ils ont obtenu des gouvernements l’interdiction du fréon, ou CFC (chlorofluocarbone), un gaz qui servait au refroidissement d’un certain nombre d’appareils comme les réfrigérateurs. Le trou a diminué de diamètre, les écolos se sont congratulés, et puis il a ré-augmenté, puis il a re-diminué, etc.
Les scientifiques ont alors compris que ce trou est naturel et en quelque sorte, « respire ».
Puis, ils ont découvert que les gaz susceptibles, comme le fréon, de détruire l’ozone, sont naturellement neutralisés à une altitude (partie supérieure de la troposphère) bien inférieure à celle de la couche d’ozone qui se situe dans la partie haute de la stratosphère.
On ne parle plus de la responsabilité humaine dans le trou dans la couche d’ozone.
Aujourd’hui, « le climat se détraque et la température globale augmente irrémédiablement à cause du CO2 anthropique » affirme-t-on. C’est possible, mais pas certain, la période d’observation est bien trop courte pour avoir des certitudes, le climat et la température ont déjà varié au cours des millénaires.
Très récemment dans l’histoire de la Terre, la température au XIème siècle était plus élevée qu’aujourd’hui. La visite de la grotte de Tautavel près de Perpignan est instructive, on y apprend que les hominidés qui l’habitaient chassaient à certaines périodes les gazelles, et craignaient les lions et les tigres, à d’autres les ours blancs et les rennes, et puis que le climat méditerranéen actuel existe depuis seulement 8 000 ans.
Pendant la dernière glaciation (il y a 15 000 ans) on passait à pied de France en Angleterre, d’Indonésie en Australie et en Papouasie, du Kamchatka en Alaska. Puis le climat s’est réchauffé rapidement en l’absence de toute activité humaine perceptible. Les océans montèrent de 120 mètres en quelques dizaines d’années, une montée plus rapide que celle d’aujourd’hui puisqu’elle atteignit à certaines périodes 3 cm par an.
Emmanuel Le Roy Ladurie a montré dans Histoire du climat depuis l’an mil qu’il peut y avoir une histoire du climat. Le climat est une fonction du Temps ; il varie ; il est sujet à des fluctuations. Météorologistes, géographes, glaciologues, géologues, etc. le savent bien qui, dans leurs travaux, retrouvent cette évidence.
On connaît à peu près l’évolution du climat depuis 20 000 ans, par l’étude des dépôts sédimentaires, des carottes glaciaires, des cercles de croissance des arbres, des traces archéologiques laissées par les chasseurs dans les grottes : ossements d’animaux, restes de plantes, etc.
On sait que le 4ème millénaire avant J.C. fut bien plus chaud qu’aujourd’hui, la végétation semi-tropicale de l’époque n’ayant pas encore retrouvé son expansion d’alors. On sait aussi que cinq variations de moindre importance du climat ont eu lieu entre -1500 et + 1850 dans le sens réchauffement ou refroidissement, avec une amplitude de – 1°C à + 1° C.
La Sarthe, rivière qui traverse une région particulièrement humide, fut à sec en juin 1168 en raison de la chaleur et d’une grande sécheresse, cela ne s’est jamais reproduit depuis. Les glaciers avancèrent considérablement entre 1550 et 1850 (archives de la vallée de Chamonix), engloutissant des villages entiers. Ils reculent aujourd’hui, mais en Autriche certains villages du Moyen-Âge sont toujours sous la glace et le Groenland n’a toujours pas retrouvé les forêts et les pâturages que les Vikings exploitèrent au Xème et XVIème siècles.
Le Groenland reverdit et l’on redécouvre les ruines de nombreuses et grandes fermes vikings qui furent enfouies sous la neige et la glace pendant des siècles.
Entre 1850 et 2000, la température s’est élevée de 0,9° C, donc nous sommes, c’est incontestable, dans une période de réchauffement due peut-être, si l’on oublie des variations de l’activité solaire, à l’industrie et à la démographie galopante de la planète.
Mais rien n’est certain, puisque cette augmentation des températures stagne depuis une quinzaine d’années.
Va-t-on vers une reprise du réchauffement à cause des émissions de CO2, thèse des écolos actuels, ou vers un nouveau refroidissement qui pourrait se manifester à partir de 2050, thèse des climatosceptiques ?
En vérité, personne n’en sait rien, chacun se fiant (dans les deux camps) à des modèles informatiques douteux.
D’un côté parce que le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre, le méthane et la vapeur d’eau jouent aussi un rôle essentiel ; de l’autre parce que s’il semble que nous soyons au sommet d’une courbe en cloche (de Gauss), qui devrait logiquement être suivie d’une baisse, donc d’un refroidissement, ce qui n’est pas certain non plus.
La dramatisation actuelle du réchauffement est avant tout politique. Et le politique a pour le moment intérêt à ce que ce soit la thèse du réchauffement durable qui l’emporte afin de justifier des taxes nouvelles et des restrictions contraignantes pour le confort des citoyens. Il fait tout pour déconsidérer et faire taire les partisans scientifiques du refroidissement, en privant ces derniers de financements pour leurs études alors qu’il a multiplié par 7 en 15 ans ceux des partisans du réchauffement, tout en renforçant l’autorité médiatique des fonctionnaires qui peuplent majoritairement le GIEC.
François Hollande expliquant le réchauffement climatique à des membres du PS
Cette intrusion massive du politique n’est pas bonne pour l’écologie, la vraie, mais elle peut permettre à Hollande de récupérer une partie des voix d’EELV et de se qualifier au premier tour de la présidentielle. C’est en réalité l’objectif visé par COP 21.
Il n’est pas question de nier l’urgence de préserver les milieux naturels et de défendre la faune et la flore, mais il faut rétablir les faits si l’on veut obtenir des décisions rationnelles, hors des spéculations imaginatives et intéressées du GIEC, devenu un instrument de pouvoir des gouvernements et des politiques.
Le GIEC n’a en réalité aucun pouvoir ni aucune indépendance et ne sert qu’à donner un cachet « scientifique » aux élucubrations des fonctionnaires et des politiciens.
N’oublions pas que le bon sens s’est très souvent montré meilleur prévisionniste que les spécialistes. Et le bon sens nous dit qu’il est pour le moins prématuré de dépenser des milliards d’euros pour freiner un progrès que la Terre entière (terroristes écolos exceptés) réclame, surtout quand la croissance ralentit toute seule, ou pour provoquer une modification de l’évolution du climat qui se fera de toute manière sans intervention humaine.
L’Imprécateur