« Je pense avec un respect infini à ceux de mes frères, arabes ou français, qui sont morts comme le Christ, aux mains de leurs semblables, flagellés, torturés, défigurés par le mépris des hommes »
(Général Jacques Pâris de Bollardière).
Sur l’Algérie française, j’ai déjà écrit quatre livres (1). Je croyais avoir épuisé le sujet mais, assez régulièrement, des lecteurs ou des amis m’obligent à y revenir. C’est un sujet rendu explosif par les propos d’Emmanuel Macron qui a osé dire que les Français auraient commis des « crimes contre l’humanité » en Algérie, ce qui n’est pas le meilleur moyen d’apaiser les passions.
Autour de moi, beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi je m’insurge contre la commémoration du 19 mars 1962 alors que, depuis François Hollande, le 19 mars serait « la date officielle de la fin de la guerre d’Algérie ». Ils me font remarquer que cette date a été « légalisée » par le Parlement ; elle serait donc aussi importante que le 8 mai, le 11 novembre ou le 14 juillet. C’est une ineptie, et une négation historique doublée d’une félonie !
Il est bon de rappeler des faits que beaucoup ne connaissent pas, entre autres :
a)- Que la date de la fin de la guerre d’Algérie (proclamation d’indépendance) est le 5 juillet 1962. Le 18 mars (et non le 19) est celle de la signature des funestes « Accords d’Évian ».
b)- Entre ces deux dates, 670 soldats français seront (encore) tués par l’ALN qui ne respectera jamais la trêve décrétée par les Accords d’Evian. Seule l’armée française déposera les armes.
c)- APRES les Accords d’Évian, 3 000 « Pieds-noirs » seront enlevés par le FLN. Des femmes finiront dans les bordels de l’ALN, des hommes termineront leur vie de forçats dans des mines.
La plupart d’entre eux seront « portés disparus » et le sont encore aujourd’hui.
d)- 120 à 150 000 harkis, fidèles à la France, seront livrés désarmés aux égorgeurs du FLN.
Ils seront torturés, émasculés, brûlés vifs, massacrés ainsi que leurs familles, avec la neutralité bienveillante, voire la complicité du gouvernement français. Ce chiffre de 150 000, que certains historiens engagés mettent en doute, émane d’Ahmed Ben Bella lui-même.
e)- Lors de l’indépendance de l’Algérie, un million de « Pieds noirs » devront quitter le pays « une main devant, une main derrière », en abandonnant tout, car on leur laissait le choix entre « la valise ou le cercueil ». Les Accords d’Evian garantissaient pourtant leur vie et leurs biens…
Donc, les gens qui, pour complaire à Macron, acceptent de collaborer avec l’ancien trotskiste Benjamin Stora, sont, soit d’une ignorance crasse, soit des traîtres, soit des salauds, soit des pleutres, soit des imbéciles. Et dans tous les cas, conscients ou non, ils insultent nos morts !
Parlons maintenant de la FNACA car cette association vaut son pesant de moutarde (ou de «Ketchup» pour rester dans le rouge vif !) : En 1958, trois associations d’appelés et de rappelés de la guerre d’Algérie, se réunissent pour former la « Fédération Nationale des Anciens d’Algérie » (FNAA) : le «Groupement des Rappelés et Maintenus » (GRM) créé en novembre 1956, d’obédience socialiste, l’ « Association des Anciens d’Algérie » (AAA) créée au début de l’année 1957 par Jean-Jacques Servan-Schreiber, proche du Parti Radical, et enfin l’ «Association Nationale des Anciens d’Algérie» (ANAA) créée en février 1958, qui est un sous-marin du Parti Communiste Français.
Jean-Jacques Servan-Schreiber en est le premier président-potiche mais en fait, le PCF tire les ficelles en coulisse. Citons cette phrase de « JJSS » qui résume bien les buts de l’association : « Nous défendons les droits légitimes de tous nos camarades, mais pour faire triompher ce que le général Pâris de Bollardière a appelé « les valeurs morales qui ont fait la grandeur de notre civilisation »…et pour la Paix. » En mars 1963, au 4ème congrès à Noisy-le-Sec, on ajoute le « C » de combattant dans le sigle de la FNACA. La FNACA modifie ses statuts pour mieux marquer sa volonté de faire reconnaître le titre de « combattant » aux deux millions d’appelés qui ont trainé leurs guêtres en Algérie durant trois mois au moins. En 1965, « JJSS » abandonne la présidence de la FNACA.
L’appareil de la FNACA reste aux mains des Communistes qui vont faire, durant des années, des pieds et des mains pour que la France reconnaisse officiellement le 19 mars. Je rappelle ce que disait François Mitterrand, lors d’une conférence de presse télévisée le 24 septembre 1981 :
« Les morts de la guerre d’Algérie seront honorés chaque année à une date qui ne pourra être le 19 mars, pour des raisons évidentes… ». Mitterrand n’est pas, que je sache, un sympathisant de l’Algérie française. Quelques jours après cette conférence, le 29 septembre, se tenait une réunion au ministère des Anciens Combattants : 27 associations patriotiques et/ou d’anciens combattants (sur 29 consultées) se sont déclarées opposées aux célébrations du 19 mars.
La FNACA a toujours soutenu les « porteurs de valises » du FLN et condamné la torture en Algérie. Comprenez par là, non pas les atrocités commises par le FLN, mais la torture pratiquée par l’Armée française en général et les parachutistes en particulier. Et pourtant un général para trouve grâce à ses yeux, le général Jacques Pâris de Bollardière, le chef puis l’ami de Servan-Schreiber.
Cet homme fut un magnifique soldat avant de virer au pacifisme et à l’écolo-gauchisme. Peu de gens connaissent son histoire, même dans le petit monde parachutiste qui idéalise les héros mais déteste les traîtres, les parjures et ceux qui dénigrent leurs frères d’armes.
Jacques Pâris de Bollardière, est né le 16 décembre 1907 à Châteaubriant (Loire-Inférieure).
Fils de René Pâris de Bollardière, un officier d’infanterie coloniale, Jacques Pâris de Bollardière fait des études au collège Saint-Sauveur de Redon, avant d’intégrer le Prytanée militaire de La Flèche.
Il entre en 1927 à Saint-Cyr. Il s’y montre indiscipliné et doit redoubler. Il en sort trois ans après avec le grade de sergent-chef (2). Il est nommé lieutenant en 1932. Affecté en 1935 dans la Légion Étrangère, il est nommé au 1er Régiment Étranger d’Infanterie à Saïda, puis rejoint Marrakech l’année suivante au sein du 4ème Régiment Étranger d’Infanterie.
Sa légende commence, et elle commence bien ! Affecté à la 13ème DBLE (3) en février 1940, il participe à la campagne de Norvège. Débarqué à Brest le 13 juin, il assiste à la débâcle et décide de rejoindre Londres. Embarqué sur un chalutier à Paimpol, il rallie les Forces Françaises Libres.
Avec la 13ème DBLE, il participe aux campagnes du Gabon et d’Érythrée. Son rôle dans la prise de Massaoua lui vaut d’être décoré de la Croix de la Libération. Puis avec la 1ère Division Légère Française Libre, il part en Syrie. Promu chef de bataillon en septembre 1941, il commande un bataillon de Légion à la bataille d’El Alamein où il est blessé au bras. Mais la décision de se replier durant l’opération d’El Himeimat est fortement critiquée par sa hiérarchie qui décide de ne pas lui rendre son commandement à sa sortie d’hôpital. Hospitalisé durant huit mois, il retrouve son unité le 15 juin 1943 à Sousse, en Tunisie. En octobre 1943, il rejoint le BCRA et devient parachutiste.
Parachuté à Mourmelon le 12 avril 1944, il commande une mission appelée « Citronelle », qui doit organiser le maquis des Manises dans les Ardennes. « Citronelle » aura un goût amer : Mal armés, mal organisés, mal préparés, 106 maquisards isolés dans les bois sont massacrés. Seuls 50 hommes – dont Bollardière – parviennent à échapper à l’ennemi. Du 20 juillet au 6 septembre, ses hommes infligent des pertes sévères aux Allemands.
A son retour, le 20 septembre, il prend le commandement du 3ème RCP (4). Il saute sur la Hollande le 7 avril 1945, lors de l’opération « Amherst ».
A la fin de la guerre, Jacques de Bollardière est l’un des officiers les plus décorés de l’Armée française : Grand Officier de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 1939-1945 (cinq citations), Médaille de la Résistance Française, « Distinguished Service Order » (Royaume-Uni), Officier de l’Ordre de la Couronne (Belgique), Croix de guerre belge, Croix du Souvenir de guerre (Pays-Bas) et j’en oublie sans doute. Nommé lieutenant-colonel, il prend le commandement des 2ème et 3ème RCP fondus en un seul régiment en février 1946.
Débarqué à Saïgon avec le Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient un mois après, il rentre en France en 1948 puis commande les troupes aéroportées en Indochine de 1950 à 1953.
C’est à cette époque que ce chrétien convaincu commence à afficher sa répugnance envers cette guerre d’Indochine qui n’en finit pas. On peut le comprendre car ce conflit fut un lamentable gâchis humain dont la « phase terminale » – Diên-Biên-Phu – est gravée dans nos mémoires.
Affecté (en 1954) à l’École de guerre, il y enseigne la tactique des troupes aéroportées.
Puis il part en Algérie en juillet 1956. En décembre, il est nommé général de brigade : il est le plus jeune général de l’Armée française. Mais il ne cache pas son dégoût pour ce conflit.
Il a sous ses ordres le lieutenant de réserve Jean-Jacques Servan-Schreiber qu’il autorise à diffuser son venin partout en Algérie et à entretenir des contacts avec des journalistes, de gauche de préférence. Bollardière n’a plus envie de se battre et il le fait savoir. En raison de la dégradation de la situation dans le secteur dont il a la charge (186 assassinats et 56 fermes abandonnées en 1956), le général Massu diligente une enquête. Celle-ci démontre l’inefficacité de la répression et la mauvaise tenue des troupes. Jacques de Bollardière, qui ne supporte pas Massu, demande à être relevé de son commandement en invoquant le manque de moyens mis à sa disposition.
A peine rentré en France, il s’exprime publiquement sur la torture pratiquée, d’après lui, par les parachutistes, à l’occasion de la sortie du livre de Jean-Jacques Servan-Schreiber « Lieutenant en Algérie »(5). Ce genre de comportement vis-à-vis des ses frères d’armes est, disons-le, parfaitement « dégueulasse ». Sa prise de position publique dans « l’Express », le journal de centre-gauche de Servan-Schreiber, lui vaut soixante jours d’arrêt de forteresse, le 15 avril 1957.
Il écrira quelques années plus tard : « La guerre n’est qu’une dangereuse maladie d’une humanité infantile qui cherche douloureusement sa voie. La torture, ce dialogue dans l’horreur, n’est que l’envers affreux de la communication fraternelle. Elle dégrade celui qui l’inflige plus encore que celui qui la subit. Céder à la violence et à la torture, c’est, par impuissance à croire en l’homme, renoncer à construire un monde plus humain. » Ce qui n’est pas faux mais plutôt malvenu de la part d’un officier général. A la suite de son soutien inconditionnel envers tous ceux qui accablent l’Armée française, on lui confie un placard doré. Il démissionne à l’occasion du putsch des généraux d’avril 1961 et déclare : « Le putsch militaire d’Alger me détermine à quitter une Armée qui se dresse contre le pays. Il ne pouvait être question pour moi de devenir le complice d’une aventure totalitaire. »
Pendant deux ans, il travaille comme attaché de direction dans l’entreprise de construction navale La Perrière à Lorient. Puis sa carrière part en vrille. Sa rencontre avec Jean-Marie Muller, en 1970, accentue son inclination gauchiste et pacifiste. Il devient un membre actif du « Mouvement pour une alternative non-violente » avec sa femme Simone. Il participe, avec les écolos-gauchistes, au mouvement de défense du Larzac menacé par l’extension d’un camp militaire.
Le 17 juillet 1973, il est arrêté au large de Mururoa alors qu’il manifeste contre les essais nucléaires (et contre la dissuasion nucléaire). La marine arraisonne son voilier alors qu’il est à l’intérieur du périmètre de sécurité délimité en vue d’un essai nucléaire.
Rayé des cadres par sanction disciplinaire, Bollardière écrit au président Georges Pompidou :
« Vivement désireux de témoigner clairement devant l’opinion publique de mon pays de mon profond désaccord, j’ai décidé de vous demander de me faire rayer de l’Ordre de la Légion d’Honneur où j’ai été élevé à la dignité de Grand Officier».
Au cours d’une longue interview accordée à « La lettre des objecteurs » il affirme : « Je suis un objecteur de conscience. » Il sera de toutes les luttes écolos-gauchistes de cette époque.
Il sera aussi président de l’association de gauche « Logement et promotion sociale » de 1968 à 1978, membre d’associations régionalistes bretonnes et théoricien de la défense civile non-violente. Il déclare que ses convictions sont indissociables de sa foi chrétienne.
Lors de la réhabilitation des militaires putschistes, en 1982, quelques officiers connaissant les états de service passés de Bollardière, proposent sa réintégration dans la « 2ème section » (6).
Ce dernier refuse qu’on associe son cas avec celui d’officiers « terroristes ».
L’un d’eux dira à cette occasion : « Bollo – car c’est son surnom – a sérieusement pété les plombs ». Et effectivement, que dire d’autres, sinon rappeler que, de novembre 1956 à juillet 1962, sont tombés 18500 soldats français en Algérie (dont 6500 appelés du contingent). Le chiffre souvent admis de 30 000 appelés tués au combat est une affabulation de la FNACA et du PCF.
Le général Jacques Pâris de Bollardière est décédé le 22 février 1986 à Guidel, il est inhumé à Vannes dans le Morbihan. Il aura été un grand soldat… qui a mal fini. Paix à son âme !
Éric de Verdelhan
1 mars 2023
1)- « Requiem pour l’Algérie française » (2012), « Un homme libre » (2013), « Oran le 5 juillet 1962… » Edilivre ; 2017, « Hommage à NOTRE Algérie française » Dualpha ; 2019.
2)- C’est une sanction : les « Cyrards » sortaient normalement sous-lieutenants (et accomplissaient leur cursus en deux ans).
3)- DBLE. Demi Brigade de Légion Etrangère qui s’illustrera à Narvik.
4)- RCP : Régiment de Chasseurs Parachutistes.
5)- « Lieutenant en Algérie », de Jean-Jacques Servan-Schreiber, éditions Julliard, 1957.
6)- Les généraux ne prennent pas leur retraite, ils sont versés d’office dans la « 2ème section » qui est en quelque sorte, une réserve.
J’avais lu quelque part, mais je ne retrouve pas la source, qu’en Indochine déjà, il s’était heurté à Salan qui lui reprochait son manque de rigueur et aussi qu’une bonne partie de sa dérive viendrait de ce qu’il ne supportait pas de se trouver sous les ordres de Massu, qu’il connaissait depuis le Prytanée et qui avait été beaucoup moins bien classé que lui à Saint-Cyr, et éclipsé par un Bigeard sorti du rang, mais là, je reconnais que ce ne sont que des suppositions.
Excellent article de l’excellent Éric de Verdelhan qui rappelle au passage l’infamie de Macron d’avoir choisi un « historien « de l’acabit de Bruno Stora pour en faire le référent « officiel » de la guerre d’Algérie
Un grand soldat en 39/45 … comme beaucoup d’autres
Et puis un grand traître comme il en existe et existera toujours. Ces derniers me révulsent au plus haut point
J’étais appelé au SN en 74 au 1 RHP j’aurai mal vécu d’être commandé par un type comme ce « Bollo »
Omnia si perdas famam servare mémento
La trahison de Pâris de Bollardière n’a aucune excuse. Qu’il ait viré coco pacifiste en fin de carrière relève de la dégénérescence cérébrale liée à l’âge mais ne saurait justifier qu’il dénigre ses compagnons de combat. C’est indigne et inexcusable.
Je suis entièrement de votre avis. Ce type est un salopard
Avis conforme..!!!!
Ce que j’en pense c’est que les idées de gauche, même modérées, sont un poison qui rend fou aussi bien violemment qu’à petit feu. Les idées de gauche conduisent TOUJOURS, tôt ou tard, au totalitarisme, à la pauvreté, aux camps de concentration et à la haine généralisée de tous contre tous. À mon avis, il faut en revenir au Décalogue, à des lois simples comprises de tout le monde et à une vraie liberté, d’entreprendre, de pensée, d’expression et d’aller et venir.il faut mettre au rancart nos lois et règlements qui ne sont connues de personne dans le peuple, et nous débarrasser de tout ce fatras jjudiciaire qui finit par bafouer la justice authentique et les lois naturelles. Les principaux énéficiaires de ces complications sont ceux qui ne font que ça toute leur vie : à quoi ça sert ? Cette Cour de casassions qui vit sur un petit nuage byzantin d’avant sa chute est un anachronisme ridicule et inutile.
C’est un constat mais il est vrai.
Brillant combattant de la seconde guerre mondiale, je peux comprendre que « Bollo » ait eu des convictions pacifistes. Il eut été préférable qu’ils en eut de pacifiques !.Pourtant il savait que quand on fait la guerre on la fait à fond, pour gagner, ou pas du tout !.Bien sûr, parfois, on, emploie des méthodes critiquables pour le moins. La torture n’est généralement pas la solution mais dans certains cas elle porta ses fruits, dans d’autres cas, le simple fait de l’évoquer amena des résultats. On a aussi le cas de Yacef SAADI qui n’en souffrit point mais qui parla en son temps comme quoi !….On aurait aimé aussi qu’il dénonçât la torture et les crimes du FLN mais visiblement certaines victimes sont moins à plaindre que d’autres et c’est bien là le nœud du problème. Ne pas donner autant d’attention aux uns qu’aux autres. Si on commençait par dénoncer ouvertement les crimes du FLN en parallèle des tortures (minoritaires) qui furent commis on avancerait mais ça dérange encore visiblement beaucoup !
La FNACA qui soutient (soutenait) les porteurs de valise n’a visiblement pas d’état d’âme. Car enfin soutenir des porteurs de valises d’explosifs ou de fric destinés à tuer des soldats et parfois leur propres frères ou fils c’est quoi sinon de la trahison quand le pays est en guerre. En outre nombre de ceux qui furent désignés pour participer à la guerre d’Algérie dont ils ne voulaient pas durent « s’y faire » et agir en conséquence. Le mieux pour eux seraient de faire profil bas pour une guerre qu’ils ne cessent de dénoncer et exècrent !