« …Certes, et même des mouches à merde et des morpions… »
(Anonyme).
Nous avons tous en mémoire l’envolée de Ségolène Royal, en 2007, déclarant devant un public médusé « qui vient sur le Grande Muraille (de Chine) conquiert la « bravitude »… ». Certes je concède volontiers à cette dinde que ce n’est pas à l’ENA qu’on apprend la bravoure. Dans cette école pour crânes d’œufs on enseigne l’arrogance et le mépris, mais surtout pas le courage !
Et voilà qu’un autre énarque arrogant, vaniteux comme un paon, va se rendre en Chine. Nous en reviendra-t-il plus brave ? J’en doute car ce voyage va encore contribuer à affaiblir la France et à en faire un « land » européen. Figurez-vous que Macron ne part pas seul, non, il emmène dans ses bagages Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne.
Ce duo de choc, c’est un pas de plus vers la « souveraineté européenne ».
Dans un article assez féroce, Pierre Lellouche écrit (1) :
« Comme Tintin dans Le Lotus Bleu, Emmanuel Macron s’est cru obligé d’emmener à Pékin, début avril, sa capitaine Haddock à lui, l’ineffable Ursula von der Leyen, présidente de la Commission Européenne. On ne sait si Milou, je veux dire Josep Borrell, le « ministre des Affaires étrangères de l’Union Européenne », sera lui aussi dans les bagages présidentiels pour cette expédition sans précédent… »
Jusqu’à Macron, je pensais – naïvement sans doute – que la France, membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, était capable de conduire souverainement sa politique étrangère.
L’antigaulliste que je suis se rappelle que, le 27 janvier 1964, De Gaulle avait reconnu la République Populaire de Chine, présidée par Mao Zédong, en déclarant : « Il est clair que la France doit pouvoir entendre directement la Chine, et aussi s’en faire écouter ».
Les deux puissances détenaient l’une et l’autre l’arme atomique au début des années 1960, et elles parlaient d’égale à égale. Mais Macron se moque éperdument du rang de la France ; c’est un européiste forcené, un mondialiste convaincu. Ursula Von der Leyen, qui croit incarner l’Europe comme De Gaulle croyait incarner la France, partage les mêmes convictions que Macron (2).
Macron a troqué depuis des lustres une quelconque ambition nationale pour une imaginaire « souveraineté européenne ». L’invitation d’Ursula Von der Leyen à une visite bilatérale en Chine est une provocation, un pied-de-nez aux « Gaulois réfractaires » qu’il méprise. Cette invitation marque une étape – une de plus – dans la destruction de toute ambition nationale française à l’international.
Que je sache, ni la Commission Européenne, ni sa présidente, nommée par les États, ne disposent de la moindre légitimité pour conduire la diplomatie (et encore moins la guerre !), à la place des États. De ce fait, nous ne devrions plus accepter le matraquage médiatique, les oukases, les trains de sanctions, déployés par l’omniprésente Ursula Von der Leyen depuis le début du conflit en Ukraine. D’autant plus que la Commission Européenne a infligé des refus fermes aux tentatives françaises de peser sur la fixation du prix de l’électricité ou sur le financement du nucléaire.
Mais Macron accepte tout d’Ursula. Le curieux couple qui va en Chine est le révélateur d’un grave déclassement de notre pays, car la France, est devenue « l’homme malade de l’Europe », avec ses manifestations permanentes, ses « zadistes » casseurs, ses 3 000 milliards d’euros de dette, son déficit extérieur record à 160 milliards (dont un quart avec la Chine : 39,6 milliards d’euros), ses 7 millions d’allocataires des minimas sociaux, son immigration incontrôlée, sa désindustrialisation (au profit de la Chine), ses centrales nucléaires en panne, son système de santé moribond…etc…
Cette France, qui va à vau-l’eau depuis un demi-siècle, n’est plus assez forte pour parler d’égale à égale avec la Chine. Elle cherche des soutiens, voire des béquilles. En novembre 2022, Macron, qui ne manque pas de culot, avait tenté de s’inviter au voyage officiel d’Olaf Scholz à Pékin, avec un argument qui devient son leitmotiv, sa tarte-à-la-crème : « l’Europe est plus forte quand elle parle unie » à la Chine. Mais l’Allemagne se fiche éperdument de la France et du mythe du « couple franco-allemand ». Elle est implantée en Chine avec 5 200 de ses entreprises. Excusez du peu !
Olaf Scholz, n’a pas besoin de Macron et préfère parler seul avec Xi Jinping.
Du coup Macron s’est donc rabattu sur la présidente de la Commission Européenne pour tenter de peser (un petit peu) plus sur les Chinois. Quelle triste démonstration du déclassement de notre pays ! C’est à pleurer ! Ce déclassement va de pair avec notre expulsion de l’indopacifique par nos « alliés » américains (3) en 2021 : l’AUKUS (4), accord de coopération militaire tripartite formé par l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui vise à contrer l’expansionnisme chinois dans l’Indopacifique, se fera sans nous, avec en plus, l’humiliation subie dans l’affaire des sous-marins australiens, suivie en 2022 de notre expulsion d’Afrique par les Russes de « Wagner ».
Oublions les tentatives maladroites de Macron voulant jouer les médiateurs dans le conflit ukrainien. Après moult appels téléphoniques à Vladimir Poutine, il s’est finalement résolu à sauter dans le wagon européen et atlantiste, abandonnant tout espoir de peser sur le cours de la guerre.
L’ambition française a définitivement disparu, au milieu des moqueries et sarcasmes des Polonais, Baltes et Ukrainiens. Ils ont inventé le mot « macronner », qui signifie « bavasser pour ne rien dire ». Certains journaux européens comparent Macron à un roquet, qui aboie mais ne mord pas. Ce jeune homme « propre sur lui » aura réussi à devenir plus risible que François Hollande.
Et on peut se demander jusqu’où il poussera l’abaissement international de la France.
Il a détruit notre appareil diplomatique et n’a pas tiré la moindre conséquence de la guerre en Ukraine. Nos armées, malgré les annonces fracassantes d’une nouvelle loi de programmation militaire, resteront cantonnées à 1,9 % du PIB. Nous sommes loin du réarmement des Baltes, des Polonais, de l’Allemagne et des États-Unis. Faute d’avoir su imposer la France comme médiateur crédible dans le conflit ukrainien, Macron va tenter de convaincre la Chine de devenir la faiseuse de paix sur le continent européen. Comme si Xi Jinping avait besoin de son avis ! Il a été le maître d’œuvre de la réconciliation entre l’Arabie Saoudite et l’Iran; il a proclamé à Moscou son amitié avec la Russie contre l’Occident et les États-Unis ; et il sera sans doute, dans un avenir qu’on espère proche, le seul capable de régler le conflit en Ukraine. Ce qui, soit dit en passant, infligerait une claque historique aux États-Unis et à l’Otan, qui refusent toute solution diplomatique.
Poutine est désormais inculpé, sur pression des USA, par la Cour Pénale Internationale, ce qui n’est pas le meilleur moyen de l’inciter à faire taire les armes.
Il est assez vraisemblable qu’entre-temps, Xi Jinping réussira à envenimer les relations entre les Américains – résolus à confronter la puissance chinoise – et les Européens qui sont bien obligés de s’en accommoder tant bien que mal. En 1964, De Gaulle cherchait à fissurer le duopole américano-soviétique en se rapprochant de la Chine. Ce n’était pas idiot ! Mais 60 ans plus tard, je ne suis pas certain que la France sorte grandie de la visite de Macron qui ne vise qu’à servir de marchepied à la Chine en quête d’hégémonie sur le monde de demain.
Nous étions une grande nation, un grand peuple, un peuple envié et respecté. Je fais partie des gens qui préféraient ça à la « start-up France » que veut nous imposer Macron.
Éric de Verdelhan
5 avril 2023
1)- Excellent papier de Pierre Lellouche dans « Marianne » du 4 avril 2023.
2)- Je suis convaincu qu’Ursula influence Macron et non l’inverse.
3)- lesquels « alliés » nous ont, jadis, chassés de notre Empire.
4)- AUKUS (acronyme de l’anglais Australia, United Kingdom et United States), c’est un accord de coopération militaire tripartite formé par l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Rendu public le 15 septembre 2021, il vise à contrer l’expansionnisme chinois dans l’Indopacifique.
Le bruit court (je ne l’ai pas encore vérifié) que la Hyène n’étant pas chef d’Etat, les Chinois lui ont imposé de suivre le parcours ordinaire de la douane à l’arrivée à l’aéroport. Si c’est vrai, c’est très drôle et c’est une leçon à méditer pour le locataire de l’Elysée. A condition qu’il soit capable de méditer…
Macron en Chine avec sa vielle radasse européenne joue le rôle de Gad Elmaleh dans » hors de prix « , il n’a ni les épaules ni les moyens de ses prétentions et tient plus du caniche à sa mémère que du malinois guerrier.
Que voulez vous dire de plus !: J’avoue que j’aime cette façon de parler de de gaulle que moi non plus
je n’ai longtemps pas aimé voire détesté aprés la guerre d’algérie et les condamnations de certains officiers que je lui ai jamais pardonné et je n’avais que 11 ans. Mais tout de même je reconnais que sur le plan international,il avait « la classe » et était respecté.Comme on dit il faut rendre à cesar ce qui lui appartient..Malheureusement vous décrivez MACROn tel qu’il est vraiment c’est à dire un pion
incompétent . Merci je me régale de lire vos articles à la fois précis et humoristiques.Avec allobroge ,et duriot c’est tres complémentaire.
Si vous ajoutez cet excellent à l’intervention de Guillaume Bigot, ce soir sur CNews, vous avez certainement le tableau le plus réaliste de la visite de notre TINTIN présidentiel accompagné de son mentor Von der Lahyenne, en Chine pour 3 jours. La France part en quenouilles de plus en plus et Macron pense toujours que ses rond de jambes devant Xi Jing Ping vont être appréciés et avoir des conséquences énormes sur l’avenir, non pas de la France, mais de l’Europe qui est en passe de devenir une vraie colonie des USA!!
Tout à fait bien vu ! Pourquoi s’embarque-t-il avec Ursula ? Pourquoi abdique-t-il toute indépendance ? Ca ressemble furieusement à de la trahison !. Sans doute que la France étant endettées comme jamais et restant à la traine en Europe, cela fait il les choux gras des allemands (et de nos « amis » européens qui se frottent les mains et encaissent) qui eux sont en positifs et ne travaillent comme les USA QUE pour leurs intérêts. Il n’y a que la France pour être romantique et nostalgique du couple franco allemand fantasmé !. Vivement le retour d’un général Bonaparte ou d’un Clémenceau pour remettre de l’ordre dans ce cher et vieux pays trahit par ses « z’élites » !