FUREUR DE « JEAN-BRICHEL » (Cédric de Valfrancisque.)

Fureur de « Jean-Brichel »(1).

 

 

(Poème très librement et très vaguement inspiré par « les Imprécations de Camille » de Pierre Corneille dans « Horace » (1640). J’en demande pardon aux mannes du grand tragédien…)

(Le décor : La vieille Marquise de Morveux d’Enarque – née Trogneux – fulmine en son fief du Touquet. Elle vient d’apprendre que son galopin de mari s’était envolé pour la lointaine Chine en emmenant dans ses bagages celle qu’elle déteste et considère comme sa pire rivale, une autre vieille blonde, Ursula Von Der La Hyène. De fort méchante humeur, elle occupe sa solitude en feuilletant rageusement les 80 numéros de « Paris-Match », dont elle et le jeune Marquis ont fait la couverture à l’époque de leur splendeur. Depuis que, contrainte et forcée, elle a du congédier son brave et fidèle mameluk, le bel Alex Ben Allah, elle n’a plus que le chien Némo pour lui tenir compagnie. En fait, il n’y a plus que lui qui frétille de la queue en la voyant…)

 

Mon Dieu, quand donc verrai-je la fin de mes tourments ? 

Je suis loin de Paris, et je sais qu’on me ment,

Choupinet est parti pour la Chine lointaine,

Me laissant fulminer mes rancœurs et ma haine.

Je savais ce gamin porté sur les radasses.

Or il ne manquait point, au sein de sa maison,

De vieilles boucanées et autres laiderons.

Moi, je l’ai déniaisé, je lui ai tout appris,

À faire des galipettes, à jouer la comédie (2).

 

Mais je le connais bien et le sais fort menteur,

Et sachant, si besoin, se faire beau parleur.

Pourtant, Dieu m’est témoin, j’ai tout fait pour lui plaire :

Je me suis court vêtue, coiffée comme un cocker.

Voilà que maintenant, et sans le moindre gène,

Il vole vers la Chine avec Von Der La Hyène.

Qu’a-t-elle de plus que moi cette froide blondasse ?

Son sourire mielleux, par-dessus tout, m’agace.

Ils se voient, elle et lui, en monarques d’Europe.

Lui n’est qu’un ambitieux et elle… une salope.

 

J’ai si souvent cédé aux caprices de Manu,

Son mépris, ses colères, ses mœurs de parvenu.

J’aurais pu tolérer qu’il jette son dévolu,

Sur la grosse Marlène dont il lorgne le cul.

Qu’il aille à la rigueur faire « la bête à deux dos »

Avec je ne sais trop quelle autre vieille peau.

J’aurais même accepté qu’il honore en levrette

L’adipeuse négresse qu’on prénommait Sibeth (3).

Mais voir cette Ursula finir dans son lit,

Ceci est impensable, c’est moi qui vous le dis !

 

Dussé-je pour cela remuer la terre entière,

Car rien ne calmera ma hargne et ma colère.

Je serais plus méchante que l’ogre de Russie,

Et beaucoup plus teigneuse que le sieur Zob-Ensky (4),

Ou que Joe Biden, ce vieillard sénile,

Qui appelle à la guerre pour fourguer ses missiles.

Dire que mon Choupinet flagorne ce cinglé,

Qui affaiblit l’Europe avant que de la tuer !

Ce gamin immature veut jouer au chef de guerre ;

Il n’a même pas fait son Service Militaire.   

 

Et la blonde Ursula, oui je la crèverai,

Pour lui passer l’envie de me cornecufier.

Assez de ses sanctions pour aider Zob-Ensky,

L’Europe en fait les frais (surtout notre pays).

Et le courroux du Ciel, allumé par mes vœux

Fera pleuvoir sur elle un déluge de feux !

Et avec bonheur, la vouant aux gémonies,

Ne reculant devant aucune ignominie,

Et voir cette garce, à son dernier soupir,

Moi seule en être cause et mourir de plaisir.

 

 La Marquise, très énervée, se lève brusquement et se dirige vers sa chambre. Elle ne voit pas le chien Némo, couché en travers du couloir. Elle le heurte et s’étale de tout son long.  

Cette histoire aura donc une fin très morale :

 

Lorsque l’on est vieille catin,

Amourachée d’un galopin,

Et que l’avoir connu puceau,

Avant que d’être un vieux tableau,

N’est en rien une garantie

Qu’on lui fasse toujours envie,

Il ne faut point vouloir du mal

À une éventuelle rivale.

Cédric de Valfrancisque

6 avril 2023

 

1)- Nous ignorons l’origine et les raisons de ce sobriquet.

2)- On se souvient que la Marquise fut la professeur(e) de Français ET de théâtre du jeune Emmanuel de Morveux d’Enarque lorsqu’il était lycéen à Amiens, et qu’elle l’a déniaisé lorsqu’il avait à peine 16 ans. De nos jours on qualifierait cela de « détournement de mineur ».

3)- (Note de l’éditeur) : L’auteur n’est pas raciste, xénophobe et encore moins « grossophobe », mais il va à la facilité pour faire rimer ses vers. Dommage et tant pis pour lui ! C’est sans doute pour cela qu’il n’entrera jamais à l’Académie Française.   

4)- Rappelons que ce personnage, qui était pitre avant de diriger un état mafieux, doit son surnom à sa capacité de jouer de la musique avec son braquemart.

17 Commentaires

  1. C’est tout simplement exceptionnel, quelle prose et criante de vérité, vous êtes un Maître absolu de la plus belle langue du monde Monsieur surtout lorsqu’elle est parlée ou écrite de cette manière.

    Je m’incline profondément devant votre verve.félicitations.

    Bien à vous.

    Jean-Pierre Bermann

  2. Merci pour ce pamphlet bien mérité par cette vieille peau ! C’est à se demander si elle vit à côté de Choupinet , si elle le connaît bien, et si elle n’a pas constaté un changement depuis qu’il est » aux affaires ». Votre texte est un régal !

    Me permettez-vous de le compléter avec cette citation de William SHAKESPEARE ?
    Le mal que font les hommes vit après eux
    le bien est souvent enseveli avec leurs cendres

    Cordialement.

  3. Merci infiniment d’avoir réveillé en moi, un sentiment que je pensais perdu depuis 2019 : celui du bonheur de rire……

    Quel talent !

    Je connais un personnage politique qui apprécierait cet écrit, tant il est amoureux de la France et de sa langue que vous maniez avec tant d’adresse et de subtilité.

    Bien courtoisement et patriotiquement votre

    Catwomen59

  4. J’espère pour Brizitte que la photo est truquée.
    Sinon, vite, créons un fonds spécial pour la restauration de notre « première dame ». Il en va du prestige de la France.
    Si Trump devait être élu en 2024, comment Brizitte pourrait-elle accueillir Mélania sur le perron de l’Élysée sans rougir d’embarras ?

  5. La Fontaine l’aurait intitulé  » le foutriquet et les vieilles peaux  » . Je me doutais bien que vous êtes un poète…

  6. Évoquer la relation entre le « professeur » de théâtre et son jeune élève ma fait automatiquement penser au cas de Gabrielle Russier, elle aussi professeur, condamnée pour avoir eu une liaison avec un élève de terminale. Elle s’est suicidée en prison.
    À mes yeux l’adage « autre temps, autres mœurs » ne donnera jamais raison au « couple » Macron.

    • Je pense très souvent à Gabrielle Russier.
      À l’époque, j’avais lu « Les écrous de la haine », une enquête approfondie conduite par un journaliste.
      Triste affaire.

  7. Zelenskiki …qui soliloquait parfois le soir , debout devant son piano à queue , en se remémorant tout ému les mots susurrés jadis à son oreille par son professeur particulier de musique
    «  mieux vaut un braquemart de veinard , qu’un braque de Weimar  mon petit zelenskiki …! « 

  8. La photo de Brigitte est – elle truquée ? Non ? Alors ce sont celles que l’ont voit habituellement qui le sont ! Car là, franchement, elle fait…peur. Non , je ne veux pas dire un âge, ce serait discourtois…
    NB : comme le précédent commentateur, amoureux de la langue française, je trouve joliment troussé – quoique fort trempé dans l’acide – le petit couplet sur la radasse et son freluquet.

  9. Pardon mais n’y aurait il pas une contrepeterie

     » Choupinet est parti pour la Chine lointaine « 

  10. ouh la la ,j’ai vu la photo de brigitte: quand même elle n’est pas gâtée: J’ai du mal à distinguer la différence avec un chimpanzé: j’étais sous le choc :L’amour fait des miracles,c’est vrai.Mais comment il a fait le petit pour rester amoureux: Ah mais c’est vrai ,il est parti en chine avec Ursula ,je comprends :il donne dans la vieille mounaque.:Il est peut être sado maso ,le petit: Ma femme s’approche de moi et me dit en voyant ce que j’écrivais :Mais mon ami: il s’en fout des femmes.!!

    • Ami jeanmi de corse ;
      Personnellement, je crois avoir compris que le Président de la République Française est passé sous la tutelle de l’Allemagne, elle-même vassale des USA et de l’Otan son bras armé. Déconsidéré sur l’échiquier mondial avec toutes ses prestations ratées auprès de l’Étranger, il n’est plus libre de ces mouvements et dispositions !
      La France se délite complétement, les médias nous jouant une symphonie mensongère à la manière du fameux orchestre qui accueillait les futurs gazés à l’entrée d’Auschwitz pour leurs donner le change !

      • les articles défilant un peu vite mais tous trés interressants ,et donc je n’avais pas vu votre réponse pour vous dire que vos deux dernières lignes résument ou caricaturent à peine notre situation:il y a des articles pour lesquels on éprouve plus de fougue à répondre du fait du dépit éprouvé.

  11. J’adore!!!

    Moi qui suis un inconditionnel du « bon vieux » Théâtre Classique, et des tragédies raciniennes, comédies de Molière et autres « Dilemmes Cornéliens », qui raffole des alexandrins, et de tout ce qui sonne « Beau français bien écrit », je dois dire que j’ai été gâté, avec votre « pastiche satirique », et de belle manière!!!

    Encore, encore, et merci: l’Esprit français est toujours là – c’est rassurant..

    Cordialement,

    Jean-Claude de Toulouse.

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