Quelques heures avant que Donald Trump, avec le franc-parler habituel qu’on lui connait, eut traité Macron de « lèche-cul » en évoquant ses relations avec Xi Jin Ping, notre ami Jean Goychman rédigeait cet article qui en dit long sur le modèle et sa pâle copie. On peut penser ce qu’on veut de de Gaulle, aucun chef d’état, même « ex », n’aurait jamais osé le qualifier ainsi, de peur de s’attirer les foudres de celui qui présidait alors aux destinées de la quatrième puissance mondiale !
Mais Jupiter n’est qu’un tigre de papier, comme nous le savons tous…
Et la remarque de Donald, était finalement plutôt fondée…
Il y a quelques semaines, je faisais référence au discours qu’Emmanuel Macron avait tenu lors de la « Conférence des ambassadeurs » le 28 août 2019. Il avait évoqué, entre autres, la fin de l’hégémonie occidentale, la nécessité pour la France de jouer un rôle de « puissance d’équilibre » et le danger qu’il y aurait pour l’Europe et la France de laisser la Russie partir vers l’Eurasie.
Si la première proposition est contemporaine et circonstancielle, les deux autres sont indubitablement d’inspiration « gaullienne ». Je dis bien d’inspiration mais celle-ci se limite à la forme car, d’une façon très habile, Emmanuel Macron remplace la France par l’Europe. Et pas du tout par l’ Europe « Gaullienne », celle des nations et des patries, mais par l’Europe de Jean Monnet, dans la construction de laquelle on connaît aujourd’hui le rôle prépondérant joué par les États-Unis.
S’INSPIRER DE DE GAULLE ? JUSQU’OÙ ?
Plus récemment, notre Président a renoué avec les grands discours gaulliens, notamment lors de son retour de Chine.
Il recommande d’arrêter de suivre aveuglément la politique américaine et fait part de son doute quant à l’engagement américain à poursuivre avec nous d’une manière indéfectible une coopération économique.
Là encore, on pourrait penser que ce « nous », venant du président français, désignait la France mais en réalité, il parle encore une fois de l’Europe, ou plus précisément de l’Union Européenne. Celle-ci à toujours été, depuis sa prise de fonction en 2017, l’alpha et l’oméga de toute sa politique.
Il dit textuellement :
« Le piège pour l’Europe serait qu’au moment où elle parvient à une clarification de sa position stratégique, où elle est plus autonome stratégiquement qu’avant le Covid, elle soit prise dans un dérèglement du monde et des crises qui ne seraient pas les nôtres ».
Intellectuellement nourri par le « Club de Rome » et (peut-être) par la « LSE » (London School of Economics), il voudrait, de toute évidence, agir politiquement au niveau européen afin de donner à l’Union Européenne une réelle puissance politico-diplomatique. Ces deux organismes ont en commun la même approche. Ce sont des sociétés « fabiennes » dont les objectifs à long terme ne sont jamais clairement énoncés. C’est aussi la raison pour laquelle il a porté et continue de le faire, l’idée d’une « défense européenne », totalement antinomique avec l’OTAN, sans toutefois l’annoncer clairement, contrairement à de Gaulle dans le « Traité de l’Elysée » de janvier 1963.
L’APPARENCE D’UNE POSITION GAULLIENNE
La position d’Emmanuel Macron qui pourrait, par certains égards, rappeler celle du Général, en diffère totalement. Certes, Emmanuel Macron veut une défense européenne, mais dans le cadre d’une Europe fédérale. De Gaulle voulait une coopération entre les pays européens qui garderaient leur souveraineté. Emmanuel Macron dénonce le suivisme américain mais n’envisage à aucun moment de retirer la France du commandement « intégré » (terme qui en dit long) de l’OTAN.
De l’indépendance à la soumission
En 1966, de Gaulle avait pris cette position souveraine.
Une constante des discours de notre Président est de ne jamais poursuivre la logique de ses propos, comme si le maintien de l’ambiguïté pouvait lui fournir une sorte de protection, voire de dissimulation, pour ses intentions futures. Il place le dit et le non-dit sur le même plan. Il donne toujours une analyse, souvent pertinente, mais se réserve le droit de l’interpréter à sa guise.
De Gaulle posait le problème et dessinait la solution. Une phrase décrit au mieux son comportement intellectuel :
« Les lumières de la pensée au service de l’action »
On analyse, on réfléchit et on tranche. Une fois l’action décidée, on s’y tient.
Emmanuel Macron est « circonstanciel ». Sa position évolue dans le temps et en fonction des circonstances. Dénonçant la « fin de l’empire américain » en 2019, il ne dit rien aujourd’hui sur la « dédollarisation », qui est pourtant la manifestation directe de la fin de cette hégémonie américaine.
Le discours de Pnom-Phen (1966)
De Gaulle avait dénoncé ce même impérialisme américain dans le discours de Phnom-Phen de 1966 (photo ci-dessus) et n’est jamais revenu sur le bien-fondé de ses propos. En outre, il avait mis « dos à dos » les États-Unis et l’Union Soviétique, afin de bien situer la position d ‘équilibre de la France.
Seulement, à l’époque, de Gaulle avait su donner à la France cette position neutre indispensable à son rayonnement.
En 1962, il soutient les États-Unis dans l’affaire de Cuba.
En 1964, premier des pays occidentaux, il fait reconnaître par la France la République Populaire de Chine.
En 1966, après le retrait de l’OTAN, il justifie ce discours en Asie qui prépare sa future tournée en Amérique centrale et du Sud de 1967.
Il a suivi une logique sur plusieurs années et s’était donné les moyens de le faire. Peut-on en dire autant d’Emmanuel Macron ?
L’ENFERMEMENT VOLONTAIRE D’EMMANUEL MACRON
En faisant de son action pro-fédéraliste européenne l’élément dominant de son action politique, Emmanuel Macron s’est volontairement écarté de la pensée gaullienne, essentiellement axée sur l’indépendance et la souveraineté des États-nations. Emmanuel Macron est un « globaliste » qui croit en un monde monopolaire dont l’Europe fédéralisée serait une sorte d’antichambre.
Quelles que soient les tournures de langage utilisées, les deux visions, la sienne et celle de de Gaulle d’il y a plus de cinquante ans sont totalement irréductibles et tenter de faire croire qu’elles seraient convergentes ne peut que s’apparenter à une sorte de « grivellerie intellectuelle ».
Il se trouve qu’aujourd’hui, la mise en place probable d’un monde « multipolaire » qui va redonner aux États-nations leur souveraineté justifie a posteriori la vision gaullienne.
Puisse ce qui devient de plus en plus une réalité influencer nos dirigeants pour repenser l’Europe en la remettant sur les rails d’une Europe des Nations qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
Jean Goychman
12 avril 2023
Macron n’a pas les capacités intellectuelles suffisantes pour juger une situation ni les épaules pour décider. Il palie cette carence par un pis-aller, le » en même temps » qui lui permet de dire tout et son contraire dans la même phrase laissant ainsi dériver la FRANCE au gré des événements. Ainsi à La Haye, Macron déclare : » Si vous acceptez de dépendre d’autres pouvoirs ou puissances, vous vous mettez dans la position de ne plus pouvoir décider pour vous-même. » Comment peut-il dire cela alors qu’il maintient la FRANCE sous le joug des pouvoir et de la puissance de Bruxelles et que son Europe fédérale chérie qu’il défend bec et ongles au détriment de la FRANCE fait la guerre pour le compte et sous les ordres des USA ?
Le ppp petit pantin pitoyable n’a d’autre inspiration qu’être un plagiaire d’un chef d’une stature tél un De Gaulle sans même pouvoir se hisser à la hauteur d’une cheville …. En cela D Trump est optimiste en le qualifiant de lèche cul sauf à se complaire dans les éléments macrotte est appelé à tirer lui même la chasse d’eau qui va bientôt l’évacuer