(Jean Raspail, 1925-2020).
Dans un article récent, je déclarais que notre pays passait son temps en commémorations aussi diverses que variées et qu’on devrait – primo – regrouper les célébrations patriotiques au 11 novembre – secundo – supprimer toutes les manifestations qui ne servent à RIEN – tertio – arrêter toutes les pantalonnades mémorielles et/ou de repentance à l’égard de nos anciens colonisés qui entretiennent chez de nombreux immigrés la haine de la France et qui favorisent chez les jeunes le désamour pour leur patrie et son passé glorieux.
Et voilà qu’au lendemain du 8 mai, date anniversaire de notre libération en 1945, j’avais oublié la « Journée de l’Europe » célébrée le 9 mai dans l’ensemble des États membres « afin de rendre hommage à la date fondatrice que fût le 9 mai 1950. Robert Schuman a présenté ce jour-là sa proposition relative à une organisation de l’Europe ; sa déclaration est considérée comme l’acte de naissance de l’Union européenne », nous dit le site du ministère de l’Éducation Nationale.
Cette déclaration était effectivement un appel à la mise en communauté des productions française et allemande de charbon et d’acier sous une autorité internationale, lancée par Jean Monnet et Robert Schuman dans le salon de l’Horloge du Quai d’Orsay. Elle débouchait sur la signature par six États européens – l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas – du traité de Paris le 18 avril 1951. Ensemble, ils ont fondé la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), première des institutions européennes qui donnera naissance à ce monstre froid, ce bateau-ivre, cette usine-à-gaz, qu’est devenue l’Union Européenne.
L’Éducation Nationale, confiée au racialiste Pap Ndiaye, ferait mieux d’enseigner aux enfants LEUR histoire, les grandes dates qui ont marqué la construction de leur nation. On pourrait leur dire, par exemple, que le 9 mai 1429, Jeanne d’Arc entrait dans Orléans après en avoir chassé les Anglais ; que le 9 mai 1769, la France soumettait la Corse ; que le 9 mai 1793, l’Armée Catholique et Royale quittait Thouars pour s’emparer de Parthenay la 11 et de La Châtaigneraie le 13, villes prises après un combat héroïque contre les 3 000 hommes du général Chalbos ; que le 9 mai 1927, disparaissaient Nungesser et Coli. Treize jours avant la traversée victorieuse de Lindbergh, Nungesser, un as de la Grande Guerre, et Coli, son navigateur, décollaient du Bourget à bord d’un gros monomoteur « l’Oiseau blanc ». L’avion, qui tentait de rejoindre New York sans escale, a disparu au sud de Terre-Neuve, le long des côtes de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon.
On pourrait apprendre aux enfants à aimer nos héros plutôt que de leur faire célébrer les pères-fondateurs de l’Europe dont l’un – Jean Monnet – émargeait au budget de la CIA et l’autre – Robert Schuman – roulait pour l’Allemagne. Mais les européistes ne s’y trompent pas ; admirer les héros c’est admirer les décideurs, ceux qui agissent, les entraineurs d’hommes. Napoléon disait qu’il y a deux race d’hommes : ceux qui sont fait pour commander et ceux qui sont fait pour obéir.
Personnellement, je reste intimement convaincu que le Français, qui a pourtant guillotiné le Roi Louis XVI, est foncièrement « césariste » : il a besoin d’admirer son (ou ses) chef(s).
Il respecte l’ordre, un pouvoir fort, une gouvernance autoritaire. Et il appelle de ses vœux un homme providentiel, un « César », qui viendrait remettre enfin un peu d’ordre dans la pétaudière ingouvernable qu’est devenu son pays livré aux exactions d’une faune allogène incontrôlable.
Cependant, depuis la Révolution, la France n’est plus « la fille aînée de l’église » mais une dame de petite vertu. « La Gueuse » tapine comme une fille à soldats.
Elle a besoin de bruits de bottes et elle en redemande, la garce !
Mort de Louis XVI, c’est un général – Bonaparte – qui la sort du « merdier » révolutionnaire. Bonaparte devient Napoléon. Il s’ensuit quinze années de furie. 1815, la France récupère mais la garce réclame à nouveau bottes et cravache. Ce sera le neveu, Napoléon III qui va lui organiser une belle guerre inutile et une défaite cuisante à Sedan.
Puis il lui faudra encore un général; ce sera Mac-Mahon. La chienne demande encore de la culotte de peau. C’est le général Boulanger, celui qui mourut « comme un sous-lieutenant », qui rate son élection de quelques voix. Pendant la Grande Guerre, elle va aduler Joffre, Foch et Pétain, pour se doter ensuite d’une chambre « bleue-horizon », des civils plus cocardiers que les militaires.
Pendant l’entre-deux guerres, elle se serait bien donnée au colonel de La Rocque si ce dernier avait voulu d’elle. Après la déculottée de juin 1940, elle s’offre, le cul encore nu, à un vieux maréchal de France, Philippe Pétain. Elle flirte avec le général Giraud avant de s’amouracher tardivement – après le débarquement du 6 juin 1944 – d’un général à titre temporaire, De Gaulle.
L’Indochine s’embrase, elle se rassure en sachant que le conflit sera cogéré par un moine-soldat, l’amiral Thierry d’Argenlieu et le généralissime à la promotion plus rapide que l’avancée de ses chars, l’ex-capitaine Philippe de Hautecloque, devenu le général Leclerc.
Le 13 mai 1958, elle compte sur « l’homme du 18 juin ». Ce même général De Gaulle qui, selon sa légende, l’a sauvée de l’humiliation de l’armistice en juin 40, puis l’a libérée en 1945.
Si le putsch d’avril 1961 avait réussi, elle se serait jetée dans les bras du général Salan, auquel elle aurait trouvé des qualités républicaines (qualités qu’il avait indéniablement !).
En mai 1968, elle s’est sentie rassurée quand De Gaulle, paniqué devant l’ampleur de la chienlit, s’est réfugié à Baden-Baden auprès de Massu, encore un général !
En avril 2002, devant la présence de Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, j’ai vu le moment où, dans un sursaut républicain, elle allait en appeler à Bigeard. Après tout, il avait encore « bon pied, bon œil », un peu comme le maréchal Pétain en juin 1940 …
Il ne suffit pas d’un pouvoir fort pour faire (ou refaire) une nation forte mais il faut que le « César », monarque ou non, gouverne avec la caution de son peuple. A ce propos, il est amusant de voir les descendants de ceux qui ont guillotiné le bon Roi Louis XVI, suivre le couronnement de Charles III d’Angleterre, ce roi-potiche aux idées écolos de gauche. Fermons la parenthèse !
Pour moi, la « France éternelle » a entamé son déclin, sa longue descente aux enfers, en détruisant « le divin et le sacré », avec la Révolution de 1789. Elle a bien eu quelques soubresauts salutaires: le premier Empire (au début !) qui a, entre autres, rouvert les églises, le second Empire, la III° république, surtout, pour son épopée coloniale.
Mais un pays qui n’a plus d’idéal, plus de croyance, plus de religion (« l’opium du peuple » disait Lénine) n’a plus d’ossature, plus de colonne vertébrale, et perd son identité en même temps que sa fierté. Car le nationalisme est un sentiment qui mérite le respect. Notre civilisation occidentale a atteint un tel degré de dégénérescence, de lâcheté, d’abandon, de veulerie, en deux mots de « pourriture morale » qu’on est en droit d’espérer, un jour, un retour de balancier. Mais ne nous leurrons pas, le redressement devra d’abord être moral avant d’être économique et/ou social : Macron n’a toujours pas compris que la France est une nation, pas un « Land » européen ou une start-up. On peut d’ailleurs en dire autant de ses prédécesseurs.
Il y a quelques années, un ministricule osait affirmer que « La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche. Il n’y a qu’une France du métissage… » (Propos tenus par Éric Besson, à La Courneuve en janvier 2010). Ces inepties ont été énoncées lors d’un débat sur l’ « identité nationale ». Tout était dit et le débat était clos avant même d’être ouvert!
Je m’en tiendrai donc à un développement historique: le 21 janvier 1793, rompant avec presque deux millénaires de tradition monarchique, la France guillotinait son Roi, rompant ainsi le lien sacré entre Dieu et le Roi, puis entre le Roi et son peuple. C’est davantage au monarque « de droit divin » et à la religion catholique que s’attaquaient les esprits instruits en loges maçonniques (1). Les auteurs des basses œuvres, les braillards avinés, ceux qui rêvaient d’égorger « le gros Capet et sa putain », ceux qui promenaient la tête ensanglantée de la Duchesse de Lamballe sous le nez de son amie Marie-Antoinette, étaient instrumentalisés par des bourgeois, des publicistes et des avocats francs-maçons qui avaient su attiser leur haine du Trône et de l’Autel.
Tout ceci avait commencé avec la Constitution civile du clergé et ses « curés-jureurs », le 12 juillet 1790. Puis le mouvement s’est accéléré jusqu’à la mort du « gros Capet » qui n’était déjà plus monarque de droit divin depuis des mois. En Vendée éclatait alors une guerre terrible.
Le point de départ de l’insurrection vendéenne n’est pas, comme on le lit trop souvent, la seule mort de Louis XVI. C’est la conjonction de quatre facteurs: la Constitution civile du clergé, la décapitation du Roi, la conscription et …la faim, qui ont poussé les Vendéens à prendre les armes.
Au départ, l’émeute était essentiellement populaire, ou plus exactement, paysanne, mais très rapidement les Vendéens allèrent demander à leurs seigneurs de prendre le commandement des troupes. Il faut, là encore, rectifier un cliché qui a la vie dure: l’insurrection est partie de la base et non d’une aristocratie royaliste en mal de revanche. Ses premiers chefs étaient des roturiers: un garde chasse: Stofflet dit « Mistouflet »; un maçon: Cathelineau ; Cottereau, dit « Jean Chouan », était faux-saunier (2). Les aristocrates sont arrivés après, simplement parce qu’ils connaissaient le métier des armes et savaient commander.
J’ai consacré des dizaines d’articles (et des chapitres dans deux de mes livres) aux guerres de Vendée. Je n’y reviendrai pas sinon pour prier Macron, si prompt à faire acte de repentance auprès de nos anciens colonisés, de demander pardon au nom de la République pour le génocide vendéen. Un simple pardon suffira ! Personne en Vendée ne demande de réparations.
Certains historiens engagés refusent le terme même de génocide, or Max Gallo, pourtant bon républicain, pense que les pertes vendéennes seraient de l’ordre de 120 000 morts(3).
Jean-François Chiappe(4), Reynald Secher(5) et quelques autres, sont assez unanimes sur le chiffre de 250 à 300 000 morts. Rapportés à la population de la Vendée d’alors, on peut légitimement qualifier ces massacres de « génocide vendéen ». Gracchus Babeuf parlera, lui, de « populicide ».
De nos jours, personne n’est capable de chiffrer le coût en vies humaines, de la Révolution, de la Terreur, de ses guerres, ni même des quelques contre-révolutions – les « Terreurs blanches » – qui sévirent un peu partout. On chiffre généralement le bilan entre 30 000 et …1 million de victimes. La fourchette est large !!! Mais de nombreux auteurs y voient « un mal nécessaire pour régénérer la nation »: c’est la même argutie infecte, abjecte, que celle de Staline, de Mao Zedong, de Pol Pot et ses « Kmers rouges » au Cambodge. Les criminels légitiment leurs crimes !
Pourquoi de telles horreurs ont-elles disparu des manuels d’histoire ? A-t-on peur que nos enfants, instruits de ces choses-là (alors qu’on s’ingénie, depuis Jules Ferry, à les intoxiquer) ne se prennent à regretter l’époque ou des monarques de droit divin ont fait la grandeur de leur pays ?
Il n’est pas dans mon intention d’idéaliser, de glorifier ou de magnifier l’Ancien Régime, mais de remettre l’histoire à sa juste place : la France est née avec le baptême de Clovis.
Et, pour ma part, je suis resté un chouan de cœur.
Éric de Verdelhan
9 mai 2023
1)- La République a choisi comme devise « Liberté. Égalité. Fraternité. », la devise du GODF, ce n’est pas un hasard.
2)- Celui qui vit du trafic du sel. On écrit parfois « faux saulnier ».
3)- « Aux armes citoyens » de Max Gallo; XO éditions ; 2009.
4)- « La Vendée en armes » de Jean-François Chiappe; Perrin ; 1982, série de 3 livres : l’une des meilleures analyses de ce conflit.
5)- « Vendée Vengé» de Reynald Secher; PUF ; 1986.
Tapez « le top des meilleurs rois de france » :on remarque souvent ça commence bien et ça finit mal.
Dans l’ensemble ,ils n’ont pas souvent la côte sur le long terme.Alors je me dis que MACRON s’est dit:
:je vais mal commencer pour mieux finir que la plupart des rois en discrédit ou assassines.Alors qu’il se « grouille » pour éviter que ça finisse mal et ce sera peut être le premier à finir aimé et honoré QUI sait !!. Oh je crois connaitre vos réparties.
Merci pour votre article logique et chronologique et quand vous dites que le peuple veut un cesar qu’il apprécierait et réciproquement :Il y en a eu ,des rois aimés même en france.C’est vrai dans la mesure ou il faut toujours quelqu’un qui impulse ou encourage :Tout l’inverse de macron :qui n’encourage ni à travailler, ni à investir, ni à se soigner,ni à juger et condamner (sauf lui), ni à vivre ,ni à nous protéger,ni à coordonner ni à être homme ni être femme,ni respecter les ancêtres : Cet homme ,c’est le néant total: on dit qu’il se prend pour un roi mais c’est comme la bière « tourtelle » ça y ressemble mais ça n’en est pas.car il déteste les français et c’est réciproque :C’est le vassal de bruxelles.ou d’autres milieux opaques.
Bonjour Me Jeanmi .
Le petit potentat autocrate élu par nos chers concitoyens à deux reprises, n’aime pas notre France, sinon il ne la laisserai pas au sein de cette ornière nauséabonde , ou navigue un conglomérat d’avides de tous bords.
mac’ron digne fils des juifs Sépharades et si nous creusons un peu plus loin fils de sa deuxième famille, les khazaris de sinistre mémoire manœuvre bien Plus en leurs sens, divisant pour mieux régner.
L’avènement COVID nous a permit de toucher du doigt l’aveuglement intégral de nos chers veaux près à se voiler la face, tant que panem et circense leurs sont donnés.
Rebondir en mélangeant les sujets, appeler les français à se révolter pourra trouver caution auprès des Nonvax, voir de ceux qui ont acceptés cette merde étatique pour sauver leurs jobs. Et en reprenant les termes d’Éric de Verdelhan , il est possible de trouver une réciprocité avec les guerres dites de Vendée .
Vendéen je suis, tout comme Éric de V, chouan je demeure, prêt à restaurer et défendre les anciennes valeurs de mon pays.
Quid d’autrui et notamment de nos militaires tels les généraux Piquemal et Martinez qui ont sus il y a 10 ans déjà à Béziers, prévenir du désastre actuel. Quels sont les politiques qui ont su prêter l’oreille à leurs propos ?
Ménard le maire de Béziers, peut être qui a su sortir cette ville de son marasme…..
Yes off course ! Oui bien sûr !
Mais totalement décrié par et pour ses méthodes avant gardistes , comme le furent Zemmour et tant d’autres qui ont su signaler une fuite éperdue vers un abîme sans fin , d’un pays au bord du gouffre.
Panurge et ses moutons.
Un mal voulu, pour une main mise sur nos valeurs.
Merci pour l’illustration de cet article.