DE SARKOZY A LA JEUNE GARDE : LA FIN DE L’ILLUSION CENTRISTE (Éric Zemmour)

Il nous a semblé important de publier sur Minurne l’édito d’Eric Zemmour du n° 26 de Reconquête !
Le dernier paragraphe, notamment, est un appel à la LUCIDITÉ, l’UNION et l’ACTION de tous les Français qui, face à une gauche devenue plus que jamais dangereusement totalitaire, doivent se rassembler et s’unir pour reprendre rapidement les rênes de la France.
Avant qu’il ne soit trop tard.
C’est la voix de l’espoir et de l’appel à la raison.
Une voix que la France a toujours su entendre dans les périodes dramatiques de son histoire.

MLS

 

 

La gauche et l’extrême gauche en rêvaient depuis 15 ans. La justice l’a fait sous Emmanuel Macron. Mercredi 17 mai, Nicolas Sarkozy a été condamné en appel à trois ans de prison, dont un an ferme, dans l’affaire dite des « écoutes ». Un jugement choc qui en précède peut-être d’autres, alors que plusieurs procès risquent d’aggraver sa peine dans les prochains mois et transformer son port du bracelet électronique en passage officiel derrière les barreaux. Il y a quelques semaines, la rumeur enflait pourtant d’un retour en grâce de l’ancien chef de l’État, pressenti pour devenir le prochain Premier ministre d’Emmanuel Macron. Nicolas Sarkozy « en rêvait » selon plusieurs de ses proches. Depuis 2017, il avait pris soin d’entretenir sa proximité avec l’actuel président, prônant à de multiples reprises l’union de la droite et du centre pour gouverner la France. Un rôle d’entremetteur trouvant volontiers écho chez Les Républicains, avides de retrouver les rênes du pays, mais qui se fracasse désormais sur son anachronisme, tant la réalité du pouvoir est aux mains de la gauche.

Pour un grand nombre de Français, Nicolas Sarkozy demeure malgré tout une figure tutélaire. Le dernier homme politique à avoir incarné avec succès l’union des droites, orléaniste, légitimiste et bonapartiste. C’était durant sa campagne présidentielle de 2007. Un acte originel, instant de tous les possibles, dont la nostalgie se mêle à la désillusion qui a suivi, lorsque la promesse du Kärcher a laissé place à Bernard Kouchner. Dix ans avant Emmanuel Macron, le gouvernement d’ « ouverture » de Nicolas Sarkozy visait déjà à réunir « toutes les bonnes volontés » de droite et de gauche, confondant le centrisme politique et le centre de gravité du pays, bien plus à droite. Une erreur fondamentale que nos compatriotes n’ont cessé de payer depuis et qui rattrape brutalement l’ancien président. Car la gauche, elle, n’a jamais oublié le traumatisme de 2007, lorsqu’elle a vu la mort en face, réalisant avoir perdu le peuple français.

De là, la stratégie « Terra Nova » du Parti socialiste, permettant à François Hollande d’être élu avec 86% du vote musulman en 2012.
De là, l’accélération folle de l’immigration, par centaines de milliers d’individus chaque année dans notre pays.
De là, une pression médiatique et judiciaire incessante, menaçant d’excommunication tout homme politique refusant la soumission au centre, c’est-à-dire à la gauche.

En 2017, François Fillon a été torpillé en pleine campagne présidentielle. Depuis 2017, Marine Le Pen évite de parler d’islam et d’immigration. Nicolas Sarkozy, lui, est le symbole originel de la grande peur de la gauche : l’union des droites. Peu importe son échec final et sa soumission depuis lors, il sera toujours considéré comme coupable.

La lourde condamnation de l’ancien président cette semaine devrait servir de réveil aux électeurs de droite encore tentés par le centre : qu’il s’agisse du gouvernement des juges ou de la complicité militante des médias, le règne d’Emmanuel Macron a transformé en pire tout ce qui était férocement reproché à François Hollande. Sous le vernis libéral du centre, la gauche a étendu chaque jour davantage son emprise idéologique, jusqu’à légitimer dans le débat public l’extrême gauche la plus radicale.

À la fin de l’année dernière, Jean-Luc Mélenchon invitait sans sourciller ses partisans, dont le groupuscule ultra-violent de la Jeune Garde, à utiliser des « méthodes impactantes ». Cela s’est traduit concrètement par de multiples agressions physiques, contre des policiers ou des étudiants, comme à Lyon fin mars, à dix contre un, sans pour autant susciter l’émoi médiatique. Des journalistes tels que Pierre Plottu de Libération soutiennent ouvertement le porte-parole de la Jeune Garde, Raphaël Arnault, qui revendique désormais l’organisation d’une milice patrouillant dans Paris, après avoir été reçu en grande pompe à l’Assemblée nationale par un ancien député macroniste…

Le tout, pour lutter contre le « terrorisme d’extrême droite », alors que la Jeune Garde a eu pour cadre Hamma Alhousseini, objet d’une enquête pour apologie du terrorisme après avoir relayé sur les réseaux sociaux un soutien à Boko Haram et une approbation implicite de la décapitation de Samuel Paty.

Le constat d’une gauche en roue libre, déconnectée du réel et justifiant sa dérive totalitaire en la projetant sur ses adversaires, est au cœur de notre engagement à Reconquête. Nous avons compris qu’il ne faut plus rien lui céder, en combattant pied à pied sur le terrain électoral comme sur celui des idées. Reste à chacun de nous à convaincre et à entraîner nos compatriotes de droite, pour que l’illusion du « en même temps » centriste achève de se dissoudre d’ici 2027.

Eric Zemmour

24 mai 2023