Montesquieu, dans l’Esprit des Lois, avait sagement exposé et mis en forme la « séparation des 3 pouvoirs ».
ð Le pouvoir législatif, expression des représentants du peuple, qui votent la Loi.
ð Le pouvoir exécutif, c’est à dire le président, le gouvernement et l’administration, qui dirigent le pays dans le cadre de la Loi.
ð Le pouvoir judiciaire, enfin, qui veille au respect de la Loi et sanctionne ceux qui la transgresse.
Cette proposition était évidemment posée en réponse aux débordements des régimes autoritaires où tout ou partie de ces 3 pouvoirs étaient parfois arbitrairement détenus par la ou les mêmes personnes.
Ce système équilibré a plus ou moins bien fonctionné pendant deux siècles, mais aujourd’hui, les temps ont changé. La « démocratie » – gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple – n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Pourquoi ?
Le pouvoir Législatif
Le choix des députés (le phénomène est un peu moins visible pour l’instant au Sénat, compte tenu du mode d’élection des sénateurs) a engendré une bonne partie des dysfonctionnements qu’on observe aujourd’hui, après la IV° République qui fut un peu, à cet égard, un galop d’essai…
Parmi beaucoup d’élus du peuple restant encore investis par la noblesse de leur fonction, combien d’incapables, d’incompétents, indignes de leur mandat, voire de clowns, notamment à l’extrême gauche (LFI / NUPES) ?
Certains n’ont même plus le respect de ce qu’ils sont supposés représenter. Notons que cette dérive n’est peut-être pas surprenante, après que Sarkozy eut osé faire voter en 2007, par la représentation nationale, le Traité de Lisbonne, rejeté par le peuple à peine 2 ans plus tôt.
Mais comment respecter des élus tels que Clémentine Autain, qui prétend que la SNCF est une société privée, l’antispéciste Aymeric Caron qui soutient la cause des moustiques, Carlos Martens Bilongo, poursuivi pour blanchiment de fraude fiscale et bénéficiaire d’un logement social sous-loué à sa sœur, Louis Boyard qui s’est fait un plaisir d’inciter les étudiants à se déchainer avec violence contre la réforme des retraites, Raquel Garrido, qui n’apporte à l’hémicycle que sa détestable vulgarité, Adrien Quatennens, toujours député malgré sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales, Sandrine Rousseau qu’on ne présente plus et qui chaque semaine défraye la chronique par ses propos délirants…
Le pouvoir Exécutif
Pour l’Exécutif, ce n’est pas mieux. Le gouvernement apparait comme un groupe d’incapables, nommés non pour leurs compétences, mais par copinage ou pour les idées qu’ils sont supposés représenter.
Exemple magistral de ces errements : la destruction soigneusement planifiée de notre industrie nucléaire, pour des raisons purement idéologiques et pour complaire à l’électorat écologiste. L’industrie nucléaire fut jadis, grâce à de Gaulle et Pompidou, l’un des fleurons de la France, qui souffre aujourd’hui cruellement de son abandon, en pleine crise énergétique.
L’exécutif ne saurait se limiter au gouvernement. Il convient d’y adjoindre une administration de plus en plus coûteuse et de moins en moins compétente, essentiellement issue de l’ENA, machine infernale destinée à fabriquer des technocrates aux ordres.
Les graves accusations portées devant la Commission des Lois du Sénat par le maire de Saint Brévin Yannick Morez contre le préfet de Loire Atlantique étant le dernier avatar de cette déliquescence administrative.
Le pouvoir Judiciaire
Quant au judiciaire, il y a longtemps que les magistrats sont sortis de leur rôle, n’hésitant pas à faire de la politique et ne s’en cachant pas.
Rappelons-nous cet incroyable « Mur des Cons », inventé et mis en place il y a quelques années sous l’influence du Syndicat de la Magistrature (*).
Mais hélas, ce n’est pas tout. Sont venus maintenant s’adjoindre à ces 3 pouvoirs traditionnels 2 nouvelles castes dirigeantes qui ont perverti cet équilibre fragile :
La Finance et la Communication
Ces deux-là fonctionnent ensemble, car il faut des fonds – de plus en plus – pour financer les campagnes électorales et orienter (dans le bon sens) les résultats des urnes. La Finance y trouve son miel, car elle a tout intérêt à installer au pouvoir ses propres amis.
Finance et Communication ont ainsi lentement investi et perverti un système jadis équilibré, devenant ainsi des points de passage essentiels pour accéder à la conduite de l’֤État.
Car on « fabrique » maintenant les élus, comme les dirigeants !
Le peuple n’est pas dupe, se détournant de plus en plus des urnes.
Avec ces nouveaux vecteurs, la démocratie s’étiole et disparait. Ceux qui sont finalement élus par la Finance et les Médias n’ont plus à rendre de comptes au peuple, mais à leurs financeurs. Et les Français, qui comprennent de mieux en mieux la manipulation, boudent une démocratie qui n’existe plus, se détournent des urnes, votent de moins en moins, et se réfugient dans la lecture des sondages (plus ou moins trafiqués)…
On comprend mieux pourquoi on assiste ainsi à des manifestations de rue de plus en plus nombreuses et de plus en plus violentes, comme on a pu le voir depuis les Gilets Jaunes et autres Blackblocs récemment. Qui ne peuvent qu’empirer, surtout quand un prétendu responsable de parti met de l’huile sur le feu en prétendant que « la police tue ».
Jadis, Giscard voulait réunir « 2 Français sur 3 » sur des projets majoritaires avec des objectifs clairs.
C’est sans doute un peu ce qu’il convient de réaliser aujourd’hui : sur un objectif simple, REDRESSER LA FRANCE, avec tous ceux qui se sentent encore patriotes et ont envie de la sauver.
Christian Vanneste se pose aujourd’hui à juste titre la question de savoir où est passée la démocratie. Cruelle interrogation…
Marc Le Stahler
18/5/2023
(*) Notons que les juges du Syndicat (gauchiste) de la Magistrature initiateurs du scandaleux « Mur des Cons » ont la mémoire longue. Aux dernières nouvelles, ils finiront peut-être à avoir la peau de Nicolas Sarkozy, qui ne les aimait guère…
Quant à Françoise Martre, ex présidente du Syndicat de la Magistrature et responsable es-qualités de cette horreur, elle a poursuivi tranquillement sa carrière à la Cour d’appel de Bordeaux avant de faire valoir ses droits à la retraite (bien mérités ?) en 2021…