PARIS 2024… LES JEUX DE LA HONTE (Docteur Alain Blatt)

Le docteur Alain Blatt a déjà publié sur Minurne.

Il se présente lui-même de la manière suivante :

– Praticien Hospitalier
– Médecin Anesthésiste Réanimateur
– « Criminel contre l’humanité » (titre décerné par l’occupant de l’Elysée)
– En retraite, expatrié en Thaïlande

Vous pouvez retrouver ses précédents articles en cliquant sur les liens suivants :

Carnets de Russie
Suis-je Cassandre ?
De la bêtise en général, et de l’Ukraine en particulier
Lettre ouverte Covid 19

 

 

LES JEUX OLYMPIQUES DANS L’HISTOIRE

Les Jeux d’Olympie antiques naissent au VIII^ème siècle avant J.-C. ; ils forment avec les Jeux Pythiques à Delphes, les Jeux Néméens à Némée et les Jeux Isthmiques à Corinthe un cycle répétitif de quatre années. Les participants étaient tous de sexe masculin, citoyens grecs aristocrates et nantis. La « trêve  olympique » n’interrompt aucun conflit, mais permet aux athlètes et aux spectateurs de traverser les zones de guerre éventuelle. Chaque athlète défend sa cité, les vainqueurs, véritables héros, sont des professionnels, couverts d’honneurs et d’argent. Par la suite, au cours de l’expansion romaine, les jeux s’ouvrent aux non-grecs. Le dernier empereur romain, Théodose 1^er interdit les jeux, réputés païens, à la fin du IVème siècle de notre ère.

De la fin du XVIII^ème siècle à la fin du XIX^ème siècle, l’engouement pour les cultures grecque et romaine fait naître quelques tentatives de jeux universels : Olympiades de la République, jeux scandinaves, britanniques, canadiens… Les idées revanchardes nées des défaites des guerres gréco-turques (1897) et franco-prussiennes (1870) stimulent les gouvernements à orienter la jeunesse vers l’éducation physique et la compétition. Le Baron Pierre de Coubertin plaide pour la renaissance des Jeux Olympiques auprès de l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (1892) puis au cours du Congrès de 1894 pour le rétablissement des Jeux Olympiques, regroupant diverses nationalités, consacrant la naissance de l’actuel Comité International Olympique. Les membres du C.I.O. sont élus, cooptés ou désignés, parfois à vie et les nombreux scandales en témoignent. Copinages, magouilles et corruption entachèrent de multiples fois cet « honorable » comité.

Les premiers jeux modernes se déroulent en 1896 à Athènes, puis en 1900 à Paris. De 14 nations participantes en 1896, les équipes passent à plus de 200 nations actuellement. Les Jeux Paralympiques sont institués depuis les Jeux Olympiques de Rome en 1960 ; ils suivent ceux-ci et sont organisés dans la même ville.

La France est nation organisatrice en 1900 puis en 1924 pour les jeux d’été, en 1924 à Chamonix, en 1968 à Grenoble, en 1992 à Albertville pour les jeux d’hiver. Les candidatures et l’attribution des Jeux à un pays hôte précèdent de 8 à 10 ans le déroulement des compétitions.

Les Jeux sont entièrement financés par la ville et le pays d’accueil ; le CIO ne prenant aucune dépense en charge et se contentant de la collecte de bénéfices issus de la vente des droits audio-visuels et des produits dérivés.

POLITIQUE ET JEUX OLYMPIQUES

Trois Jeux Olympiques furent annulés au cours des deux guerres mondiales, 1916, 1940 et 1944. Les lois raciales de Nuremberg, votées en 1935, n’empêchèrent pas la tenue des Olympiades de Berlin en 1936, avec la participation des athlètes de toutes nationalités « bien pensantes » !

1956 : les Jeux de Melbourne (Australie) sont boycottés en signe de protestation contre l’intervention militaire soviétique en Hongrie par la Hollande, l’Espagne et la Suisse (???) ; la crise du canal de Suez éloigna de ces mêmes jeux l’Egypte, l’Italie (?), l’Irak (?) et le Liban (?).

Boycott de pays africains en protestation contre l’Afrique du Sud de l’Apartheid et demande d’exclusion de la Nouvelle Zélande, coupable de jouer au rugby dans ce pays, aux Jeux de Mexico (1968), Munich (1972), Montréal (1976) et Moscou (1980). Le 5 septembre 1972, au cours des Jeux de Munich, attentat palestinien contre l’équipe olympique israélienne ; l’incompétence notoire des autorités allemandes conduit au meurtre de onze athlètes israéliens et d’un  policier allemand.
Le 6 septembre après une « cérémonie commémorative », le président du CIO salue la puissance du mouvement olympique. Sans jamais citer les victimes israéliennes, il déclare la poursuite des Jeux !

En 1980, les USA et 64 autres pays boycottent les Jeux de Moscou, suite à l’intervention soviétique en Afghanistan ; la France et l’Angleterre maintiennent leur participation. En 1984, l’URSS et les pays satellites boycottent, en représailles, les Jeux de Los Angeles. En 2008, les Jeux de Pékin regroupent toutes les délégations, y compris les USA. Seule la cérémonie d’ouverture de ces Jeux fut boycottée par quelques politiciens chagrins.

BILANS FINANCIERS DES JEUX OLYMPIQUES

Globalement, les Jeux Olympiques sont toujours déficitaires pour les pays organisateurs. Les budgets finaux surpassent de 2 à 3 fois les budgets prévisionnels. Ainsi les Jeux de Tokyo, initialement prévus en 2020, décalés à 2021 pour cause de pandémie, virent le quadruplement du budget prévisionnel initial, de 6 à 24 milliards d’euro (les « évaluations » des spécialistes financiers varient de 20 à 28 milliards). De même, pour les Jeux de Barcelone 1992, Sydney 2000, Athènes 2004, Londres 2012 et Rio de Janeiro 2016, les budgets prévisionnels furent multipliés par 3 à l’arrivée. Les Jeux de Rio entraînèrent même la faillite du budget national. La corruption fait rage à tous les niveaux !

Athènes 2004, avec une dépense de 13 milliards d’euros, vit la dette nationale de la Grèce augmenter de 3 % ; mais surtout, sur les 22 sites immobiliers résiduels, 20 sont totalement abandonnés.

PARIS 2024, LA HAINE DES RUSSES

Depuis le 24 février 2022, déferlement et surenchères de sanctions de la part du « monde libre ». Libre, mais inféodé aux USA et à la grande finance, toujours avide d’un « Great Reset ». Sanctions économiques pour « mettre l’économie russe à genou », obstacles à la libre circulation, livraisons massives d’armes à l’Ukraine que l’on trouvera revendues sur des terrains terroristes hors Ukraine ou dans nos banlieues. Restaient les sanctions morales et ridicules comme l’interdiction aux athlètes russes et biélorusses de participer à toutes manifestations sportives, en premier lieu les Jeux Olympiques avec plus de deux ans d’avance ! A moins que ces athlètes n’acceptent de concourir sous bannière neutre ; le ridicule ne tue malheureusement plus quand on connaît l’attachement viscéral du citoyen russe à sa Patrie. A Berlin, les drapeaux russes et même soviétiques ont été, par décision de justice, interdits aux cérémonies des 8 et 9 mai 2023. C’est faire fi des 25 millions de morts durant la « Grande guerre patriotique ».

Mais censeurs européens et nord-américains vous n’êtes pas allés assez loin !!! : le pianiste-président d’Ukraine prétend, par décret gouvernemental, « priver les fédérations sportives ukrainiennes de leur statut national si leurs athlètes concourent contre des adversaires au bénéfice d’un passeport russe ou bélarussien ». Sur le moteur de recherche You tube, entrez « Zelinski piano » ; vous serez surpris du résultat ; aussi fort que la Fête de la Musique à l’Élysée ! 

Immédiatement Vladimir Vladimirovitch Poutine  annonce, pour 2024, la création des Jeux de la BRICS, initialement Brésil-Russie-Inde-Chine et Union Sud Africaine, suivi par de nombreux autres pays non soumis aux diktats nord-américains.

PARIS 2024, LA FAILLITE ANNONCÉE

L’objectif initial était d’organiser des jeux « sobres, aux coûts maitrisés pour les finances publiques ». La désormais célèbre Cour des Comptes, après une remarquable étude sur la flatulence des bovins français, avoue son impuissance à « établir le coût global des Jeux et son impact total sur les finances publiques ».

Nos parlementaires ont été, eux aussi, performants et rapides en votant la « Loi du 26 mars 2018 relative à l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 » (loi n° 2018-202, legifrance.gouv.fr) : 4 Titres regroupant 30 Articles, un bel exemple de chef d’œuvre (olympique) dans la sodomisation des drosophiles !!!

Pour la seule organisation des Jeux, le bilan économique  prévisionnel s’établissait en 2017 à 6.8 milliards d’euros, dont 3 milliards en coût opérationnel et 3 milliards en infrastructures et aménagements. De 2017 à 2023, ce budget est revu à la hausse à 8.8 milliards. Le budget sécurité n’est pas comptabilisé, il sera supporté par l’État, donc par les contribuables ! Les « retombées économiques » ont été estimées sur la période 2017-2034 entre 5.3 et 10.7 milliards… Quelle précision !

J’ai, à l’occasion, découvert l’existence d’un Comité Organisateur des Jeux Olympiques, dont le budget repose sur les recettes de billetterie, les sponsors et une contribution du Comité International Olympique ; il n’a subi qu’une augmentation de 600 millions d’euros depuis 2018, une misère, mais s’établit à 4.4 milliards d’euros à ce jour.

Se « greffe » en outre une Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO), constructeur du village olympique, très opaque selon la Cour des Comptes.

Le budget sécurité a été estimé en 2022 par la Cour des Comptes à 420 millions d’euros, montant très temporaire n’incluant pas l’achat de matériel (caméra et logiciels de reconnaissance faciale), de drones de surveillance, d’un laboratoire anti-dopage ultra performant ; ni bien sûr le coût des personnels de sécurité disponibles taillables et corvéables a merci, mais moyennant de conséquentes primes… A titre anecdotique, le préfet « coordinateur national pour la sécurité des Jeux olympiques et Paralympiques », grand voyageur de par le monde aux frais du contribuable (pardon du Comité Organisateur), a été suspendu par le Ministère de l’Intérieur pour « comportement supposé déplacé envers du personnel féminin (britannique) ».

Concernant les prix des ventes anticipées de billets, ceux-ci atteignent des sommets, nous ayant valu cette superbe constatation du Ministre des Sports : « Les prix des billets les plus élevés sont en effet très élevés ». Toujours pour l’anecdote, les eaux de la Seine et de la Marne doivent, par décision de l’histrion présidentiel, être rendues aptes à la baignade ; encore un « pognon de dingues » doublé d’une utopie ! Mais d’ores et déjà, on annonce une augmentation, par anticipation en octobre 2023, de la taxe foncière de 50 à 60 % dans la région parisienne !

La délocalisation d’épreuves olympiques hors de la région parisienne est sans doute bien pratique pour disperser les budgets à Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Lille, Nantes, Nice et Bordeaux. Ne craignant aucun obstacle, les organisateurs délocalisent les épreuves de surf à… Tahiti !

Passons à d’autres mesures plus concrètes : la réquisition des logements étudiants dans les régions concernées ; migrants et sans abri parisiens déportés en province, mais rassurons-nous sur la base du volontariat, volontaires qui seront nombreux, on s’en doute… Aucun doute sur le fait que les édiles des communes colonisées ne seront en aucun cas consultés ! Les législateurs précisent que la destination est « choisie aléatoirement par un algorithme » (non responsables, non coupables, c’est la faute à l’ordinateur !).

Rues parisiennes envahies de monceaux d’immondices, parcourues par des rats (pardon des surmulots), savamment maquillées par des pratiques dignes du Prince Grigori Aleksandrovitch Potemkine (alias Maire de Paris) pour les visites de la Grande Catherine (alias notre histrion présidentiel). A cela s’ajoutera un climat, plutôt une réalité d’insécurité auquel nous sommes habitués de longue date… mais qu’en penseront nos visiteurs étrangers ? Sans compter la presse étrangère, qui, elle, ne peut pas être « aux ordres » ?

Depuis l’Antiquité, notre peuple est gouverné et bridé par le vieil adage « Du pain et des Jeux » (Panem et Circences), toujours efficace. Du fait de l’inflation galopante, le pain se fait rare ; l’inflation des Jeux compensera, espérons ! Avez-vous remarqué que les jeux télévisuels et les tirages au sort subissent eux aussi cette inflation ; mais aux frais des usagers : que représente une surtaxe de 2 à 3 fois le prix d’un SMS, multipliée par une foultitude d’appelants compensant largement les sommes promises ?

Nous aurons un avant goût du 8 septembre au 28 octobre 2023, à l’occasion de la Coupe du Monde de Rugby. Puis du 26 juillet au 11 août 2024, Jeux Olympiques classiques et du 28 août au 8 septembre, Jeux Paralympiques.
Rendez-vous les mois suivants pour le bilan ! 

… MAIS LES J.O. PARIS 2024 AURONT-ILS LIEU ???

Docteur Alain Blatt

2/6/2023