Lien vers l’article paru dans le journal Entreprendre
Dans cette entrevue exclusive, Eric Zemmour, le président du parti Reconquête, aborde des sujets sur lesquels il est rarement interrogé : celui de la préservation de notre tissu économique, de la réindustrialisation ou de la souveraineté économique.
Tout le monde parle de réindustrialisation, mais avez-vous un plan ?
Éric Zemmour : La réindustrialisation constitue en effet la mère de toutes les batailles en matière économique, stratégique et sociale. Le phénomène de déclassement industriel, avec la vente de fleurons nationaux à l’étranger, est la cause directe de l’effondrement de notre balance commerciale, déficitaire depuis plus de vingt ans !
La France s’est jetée dans les bras de la consommation, de l’importation et de la dette. On a abandonné la voie de la production. Nous nous en sommes trouvés appauvris et stratégiquement affaiblis puisqu’obligés d’acheter à l’étranger nos biens industriels. Une authentique politique de réindustrialisation passe par la mise en œuvre de trois principes directeurs. D’abord, la baisse des impôts de production doit permettre d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises et donc faire grossir leurs carnets de commandes. Ensuite, il convient d’assouplir les dogmes concurrentiels bruxellois, qui s’opposent à la constitution de champions nationaux en Europe tout en laissant notre marché ouvert aux géants extra-européens.
Enfin, il faut inciter fortement les consommateurs et la commande publique à favoriser les fournisseurs nationaux. C’est par l’industrie que l’on pourra rééquilibrer nos comptes commerciaux. Et c’est par l’industrie que l’on pourra augmenter les salaires. Les personnes qui travaillent dans ce secteur ont une meilleure promotion sociale que les gens qui travaillent dans les services d’entrée de gamme. C’est ainsi que le smic suisse est à 4 000 euros, alors que le smic français est à 1 200 euros. Prétendre augmenter le smic sans mener une politique de réindustrialisation massive est une démagogie suicidaire pour notre économie, qui ne fait qu’accélérer en vérité l’appauvrissement de nos compatriotes.
Que faire pour rétablir notre souveraineté industrielle ?
J’ai proposé durant la présidentielle de créer un grand ministère de l’Industrie regroupant Industrie, Commerce extérieur, Énergie et Transports, pour remplir le rôle de chef d’orchestre de notre réindustrialisation. Les lycées professionnels seraient également sous sa tutelle – comme les lycées agricoles sont sous la tutelle du ministère de l’Agriculture – afin de favoriser l’imbrication entre la formation et les besoins des entreprises.
Privilégier la production en France, c’est tout d’abord agir au niveau européen, en imposant un mécanisme permettant à chaque État de l’UE de réserver une part de sa commande publique aux entreprises nationales. Face à la concurrence déloyale, je mettrai également un terme à la surtransposition dans le droit français des règles européennes. Dans notre pays, j’entends créer un Patriescore – sur le modèle du Nutriscore – pour indiquer la part de valeur ajoutée réalisée en France des produits consommés.
Nos entreprises stratégiques seront valorisées et protégées, face aux investissements étrangers et à l’extraterritorialité du droit américain notamment. En échange, toute entreprise qui délocalise devra rembourser intégralement les aides publiques reçues. La puissance publique doit être efficace et juste pour regagner la confiance des Français.
Faut-il créer un fonds souverain dédié à l’industrie ?
Tout à fait. Nous devons combler notre retard sur les Anglais, les Américains, les Norvégiens, en fléchant de l’argent français au capital de nos entreprises. Voilà pourquoi je propose que l’Agence des participations de l’État devienne un véritable fonds souverain, en réorientant l’argent du Livret A qui finance le logement social. Au moins 20% des fonds collectés par le livret A – soit plus de 65 milliards d’euros – seront ainsi réaffectés vers des investissements stratégiques : protéger le capital de nos grands groupes qui peuvent être visés par des OPA hostiles mais également investir dans nos start-ups, PME et ETI, y compris dans des filières de développement durable innovantes et dans la transition numérique. Il n’est pas normal, par exemple, que nous devions nous résigner à utiliser Google, Microsoft ou Amazon pour traiter les données de nos ministères. Notre souveraineté numérique passe par l’émergence de solutions françaises dans le cloud et la cybersécurité notamment. Afin de remplir les carnets de commande, il faut imposer par la loi que les données sensibles des Français et de l’État soient stockées sur des solutions françaises souveraines.
Quid de la fiscalité sur la succession des PME ?
C’est là aussi au cœur de mes mesures. Il n’est pas normal qu’un chef d’entreprise français préfère vendre sa société à un industriel chinois ou à un fonds de pension américain plutôt que de transmettre le fruit de son travail à ses enfants, par peur d’être spolié par le fisc.
Nous devons retrouver une France du patrimoine, de la propriété et de la transmission. Nous devons retrouver notre tradition de capitalisme familial, qui protège le savoir-faire et les réussites acquis de génération en génération. Voilà pourquoi je propose d’exonérer purement et simplement de droits de donation et de succession les transmissions d’entreprises familiales entre générations.
Nous avons jusqu’à présent le « pacte Dutreil », qui permet en principe d’exonérer de droits les donations et successions, à hauteur de 75 % de la valeur des titres des entreprises transmises. Toutefois, ce dispositif est trop complexe et soumis à trop de conditions. Il interdit les mouvements de rapprochement, pourtant essentiels pour faire émerger des ETI, qui créent des emplois et exportent. L’objectif de ma mesure est de pérenniser et de conserver en France les entreprises familiales.
Aujourd’hui, un dirigeant de PME et d’ETI sur trois est âgé de plus de 60 ans. Transmettre son entreprise en ayant l’assurance qu’elle pourra devenir plus prospère qu’elle ne l’était, c’est aussi en faire profiter ses enfants de son vivant. Et, ce qui n’est pas négligeable, l’entrepreneur mettra d’autant plus d’énergie dans l’extension de son entreprise qu’il saura que ses enfants la perpétueront : le dynamisme entrepreneurial sera mécaniquement accru.
Comment baisser les impôts de production ?
Nos entreprises, comme nos compatriotes, vivent sous une asphyxie fiscale généralisée, ce qui leur fait perdre année après année en compétitivité face aux concurrents internationaux. Les impôts sur la production sont particulièrement injustes : on taxe les entreprises avant qu’elles ne gagnent des bénéfices, on leur met un boulet au pied. Ça ne peut plus durer. Je veux me battre pour que nos entreprises retrouvent des marges de manœuvre pour avoir la capacité d’investir. Voilà pourquoi j’entends baisser les impôts de production de 30 milliards d’euros supplémentaires par an. Cela passe par la suppression en priorité de la Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés (C3S), de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) et de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE).
J’ajoute que pour revitaliser les régions durement frappées par la désindustrialisation, je souhaite créer des zones franches industrielles, ouvrant droit à une exonération d’impôts de production et d’impôts sur les sociétés pendant 5 ans. Je baisserai également le taux d’impôts sur les sociétés à 15% pour les petites et moyennes entreprises, artisans, commerçants et agriculteurs jusqu’à 300 000 euros de bénéfices. Il est plus que temps de renverser la vapeur dans notre pays, en cessant de considérer chaque entrepreneur comme une vache à lait !
Fin de la 1ère Partie
Éric Zemmour
12/8/2023
D’un côté, les entreprises ne trouvent pas d’employé et d’un autre côté il y a de plus en plus de chômeurs ou de personnes vivants sur les aides sociales !
Il serait bon que les entreprises puissent employer ces personnes qui coûtent cher à l’Etat, sans charge sociale, pendant une période à fixer.
De fait, l’Etat serait dégagé de ses charges et l’entreprise sera forcément plus compétitive, donc plus de profit et pourra mieux payer ses employés. Gagnant/Gagnant…..
Le but est de trouver par tous es moyens un emploi à tous ceux qui vivent sur les aides sociales…
ils a un grand oubli dans ces propositions : pour que cela puisse fonctionner il faudrait qu’i y ait encore des créateurs entreprises , c’est à dire des gens avec des idées , et pas seulement des profiteurs ( stratégie-up disent-ils ) qui ne souhaitent que s’établir comme intermédiaires en détournant le travail des autres . Et pour cela il faut absolument remettre à niveau les cursus des grandes écoles en les soustrayant à la tutelle du ministère de l’éducation nationale qui ne veut que leur disparition ( ce qui est en bonne voie quand on lit les palmarès internationaux )
Le cancer de la France a de multiples causes. Sur le plan économique, c’est la baleine administrative friande de paperasse. Quant en UK il faut 30 minutes pour créer une société et en France plusieurs semaines, on voit déjà le problème. Quand des citoyens ou des entreprises payent plus de 70 % de taxes sur un litre de carburant, comment voulez-vous rentabiliser la mobilité donc « la circulation du sang » de la nation. Ce pays est couvert de fleurs qui s’appelle les taxes. Ah on fait semblant de baisser l’impôt sur le revenu mais c’est compensé par des taxes.
Sur le plan social on a une justice perverse et anémique qui entrave l’action de la police. Comment voulez-vous avoir de la sécurité, notamment quand un ministre cinglé vous dit que c’est juste une sensation d’insécurité ? Comment voulez-vous arrêter le flux migrant des profiteurs quand vous ne fermez pas les vannes des aides sociales ?
Comment voulez-vous qu’un pays fonctionne normalement quand son gouvernement viole lois et Constitution de longue ?
Et j’en oublie des milliers d’exemple ubuesques…Il faudrait des livres.
Ce pays mérite son destin tragique, sauf hyper grand ménage providentiel. Et je ne vois personne pour l’instant parmi les politiciens actuels. Il va falloir boire le mauvais vin jusqu’à la lie avant d’e voir le soleil.