L’IRRÉSISTIBLE MONTÉE DES BRICS ET LA FIN PROGRAMMÉE DE LA DOMINATION OCCIDENTALE (Jean Goychman)

On vous l’annonçait dans un précédent édito. La réunion des BRICS vient de se terminer, marquant le début d’un bouleversement radical de l’équilibre mondial. La domination séculaire de l’Occident sur les affaires du monde va se terminer, au profit d’une confédération d’une puissance jamais égalée dans l’Histoire du monde….

Jean Goychman nous en dit plus sur l’irrésistible montée des BRICS.

 

 

La réunion des BRICS qui s’est achevée le 24 août fera date. Prévue de longue date, cette conférence annuelle, devenue traditionnelle, se distingue des précédentes en raison d’un contexte international qui montre à l’évidence que d’importants changements sont en cours dans le domaine géopolitique.

UNE ÈRE S’ACHÈVE…

Il y a cinq siècles débutait le temps des grandes découvertes géographiques, rendues possibles par l’évolution des moyens de navigation, qui allaient permettre l’expansion maritime de certains pays européens. Walter Raleigh, navigateur anglais, avait parfaitement résumé ce qui allait devenir la règle qui allait guider les pays désireux de se lancer dans « la conquête du monde ».

Après l’Espagne et le Portugal, qui se partagèrent leur influence sur le monde, vint le tour de l’Angleterre. Sa position insulaire était à la fois un inconvénient et un atout majeur. L’époque des guerres napoléoniennes et les stratégies de « blocus » lui imposèrent de développer sa marine, tant commerciale que militaire ; et dans la première moitié du 19ème siècle, le monde vécut sous la « Pax Britannica ».


Certains historiens la prolongent même, non sans raison, jusqu’à la bataille du Jutland. Celle-ci opposa  la flotte britannique à celle de l’Allemagne, dont la montée en puissance en faisait un concurrent redoutable. Cette victoire « incertaine » conduisit la marine allemande à délaisser les bâtiments de surface et à développer sa flotte sous-marine.

Deux autres pays d’importance devinrent également des grandes puissances maritimes durant cette période : les Etats-Unis et le Japon.

La France était également une puissance maritime, mais avait livré peu de batailles depuis Trafalgar, et avait conquis un grand empire colonial qui aurait pu la mettre en équivalence avec les autres puissances.

La période de l’entre-deux guerres allait affirmer cette tendance et la montée en puissance des Etats-Unis durant la guerre du Pacifique qui l’opposa à l’empire japonais consacra son « leadership » mondial en 1945.
L’autre conséquence de la seconde guerre mondiale fut la disparition des empires coloniaux (France, Angleterre et Japon).

On retiendra de cette ère de près de cinq siècles qu’elle fut marquée par la domination maritime qui opposa les empires de la mer à ceux du « grand continent », que le géographe anglais Mackinder appelait « l’île du monde »

LE GRAND CONTINENT NE VEUT PLUS ÊTRE DOMINÉ

Dans la vision anglo-américaine de la géographie « commerciale », celui qui contrôlait le commerce de cette « île du monde » contrôlait la planète, Pour en conserver ce contrôle, il était nécessaire que ce bloc continental ne s’organise pas de l’intérieur avec des infrastructures qui lui auraient permis une circulation purement terrestre des biens ou des matières qu’il produisait ou exploitait.

Entretenir alors un climat de guerre permanent entre les différents pays de cet ensemble était le meilleur moyen d’interdire toute initiative dans ce sens.

Une grande partie des événements, et notamment les deux guerres mondiales du siècle dernier, ainsi que la « guerre froide » y trouvent leur origine.

Il est possible que, après la chute de l’Union Soviétique en 1991, la théorie du « containment » décrite par Zbignew Brzezinski dans son livre « le grand échiquier » ait servi de révélateur aux stratèges, notamment russes et chinois. Analysant les choses à la lumière des faits historiques, ils ont pu mettre en évidence le jeu – jusqu’alors caché du bloc occidental – qui entendait bien continuer à régner sur le monde comme il le faisait depuis si longtemps.

L’ERREUR MONDIALISTE : FAIRE PRODUIRE AILLEURS, POUR GAGNER PLUS.

L’Occident pensait pouvoir régner sans partage sur le monde jusqu’à la fin des temps. « La fin de l’Histoire » de Francis Fukuyama avait théorisé cette vision. En imputant ce triomphe à la seule idéologie de la démocratie libérale, il en tronquait le fondement. Animée par une cupidité soutenue par cette certitude, l’élite financière anglo-américaine a voulu optimiser encore ses profits qui étaient déjà colossaux.
Le « privilège exorbitant » du dollar leur permettait en effet depuis 1971 de faire payer l’énorme dette américaine par la communauté mondiale à laquelle cette monnaie ambivalente avait été imposée.
Mais ils voulurent gagner encore plus
.

C’est ainsi qu’ils ont armé le bras qui allait les abattre en faisant des pays en voie de développement « l’atelier du monde », leur conférant ainsi à terme un pouvoir économique considérable.

Leur seconde erreur fut de croire que rien ne pourrait plus concurrencer le dollar dans les échanges internationaux et que, si d’aventure, survenait une monnaie d’un pays ou d’un groupe de pays pouvant rivaliser avec lui, ils auraient toujours les moyens appropriés de « tuer dans l’oeuf » toute initiative.

Les pays concernés (principalement au départ la Chine et la Russie) avaient compris que ce dollar qui faisait la puissance de l’ordre occidental était en même temps son « talon d’Achille » et sa fragilité venait également de la cupidité de cette élite financière qui pouvait émettre tous les dollars qu’elle voulait sans aucune contrepartie.

Plus facile à énoncer qu’à résoudre : cela prit plusieurs décennies avant que la riposte ne s’organise.

LA BATAILLE CONTRE LE DOLLAR EST DÉSORMAIS ENGAGÉE

Dans un premier temps, il s’agit de diminuer la part du dollar dans les transactions internationales.

Pour cela il est nécessaire que le plus grand nombre de pays possible s’organisent afin d’effectuer leurs transactions dans leurs propres monnaies, pour que la part du dollar décroisse dans le temps.

Mais ce n’est pas le seul objectif. Pour contrer le « risque de change », c’est-à-dire des fluctuations importantes de la valeur de la devise (le dollar, en l’occurrence), beaucoup de banques centrales et de grandes banques privées achètent des dollars sous forme de « bons du Trésor américain ».

Ces « bonds » sont cédés par la FED sous forme d’emprunt, qui sert à leur revendre la dette américaine, sachant qu’au terme de l’opération la FED les rachètera à leur valeur nominale.

LE RISQUE EST QUE CES « BONDS » NE TROUVENT PLUS PRENEURS !

Et les BRICS l’ont parfaitement compris !
Si les US bonds ne se vendent plus, les Etats-Unis devront supporter seuls la charge d’une dette abyssale à laquelle ils sont incapables de faire face.

D’où cette véritable guerre des monnaies multiforme qui se déroule sous nos yeux. Un des enjeux essentiels de cette guerre est d’évaluer le rapport des forces entre les pays sous influence occidentale dominés par le système américain, qu’on appelle parfois le « deep state » et les pays qui vont venir grossir les rangs des BRICS en s’engageant à ne plus utiliser le dollar pour leurs échanges entre eux.

C’est la raison pour laquelle la réunion de Johannesburg revêt un caractère crucial. Du nombre de pays rejoignant les BRICS et de leur poids économique respectif dépendra la position du dollar dans le commerce international.

PREMIERS INDICES…

Dès le 24 août, on apprenait que 6 pays allaient rejoindre les BRICS le 1er janvier 2024.
Il s’agit, par ordre alphabétique, de : l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Egypte, les Emirats, l’Ethiopie et l’Iran.

C’est assez impressionnant car, dans les dix premiers producteurs de pétrole, six font partie du nouveau périmètre.
Leur production cumulée (en 2021) était de 32,5 millions de barils/jour alors que les quatre autres (USA inclus) n’ont produit que 22,3 de millions de barils/jour.

Le site BRICS TV (FRANCE) affirme que :

« La nouvelle composition des BRICS contrôlera 80% de la production mondiale de pétrole »

Vu par les pays consommateurs, ceux qui sont déjà dans les BRICS et ceux qui ont vocation à les rejoindre à moyen terme représenteront environ 62% de la consommation mondiale et ils n’utiliseront plus le dollar.

Quant aux autres matières premières et aux produits agricoles, cette nouvelle configuration montre qu’ils détiennent « la part du lion » dans ces domaines essentiels.

Enfin, le PIB global de l’ensemble reprèsentera 30.000 milliards de dollars soit environ le tiers du PIB mondial.
Plus intéressant encore, le PIB rapporté au pouvoir d’achat des habitants renforce encore cette position déjà dominante.

UN NOUVEAU MONDE EST EN TRAIN DE NAITRE

Ce bouleversement de l’ordre mondial séculaire établi, qui se caractérise par le passage d’un monde monopolaire sous tutelle de la finance mondialiste vers un monde « multipolaire » qui s’organise en respectant les souverainetés nationales, notamment des pays « non-alignés », a de nombreux points communs avec la vision que de Gaulle a toujours défendu.

Elle possède l’immense avantage d’ouvrir la voie vers un monde « Westphalien » dans lequel aucune puissance – aussi forte soit-elle – ne pourrait imposer sa volonté au reste du monde.

Un simple regard sur le planisphère montre que le développement du « grand continent » va trouver sa prolongation avec l’Amérique du Sud, entraînant une régionalisation du monde autour des continents.

Le rapport des forces va, à terme, s’exprimer ainsi :

D’un côté, une population d’environ 700 millions d’individus ; et de l’autre plus de 7 milliards, dont le poids économique sera plus du double des premiers.

Les mois et les années à venir confirmeront cette tendance qui semble d’ores et déjà irréversible.

Jean Goychman 

27/8/2023

2 Commentaires

  1.  » L’état profond mondialiste se rend compte de sa défaite et ne pouvant plus reprendre le contrôle, est en train d’essayer de PROVOQUER la 3ème guerre mondiale partant du principe sataniste que si il meurt, il EMPORTE le RESTE du MONDE avec lui. Les BRICS devront la jouer fine.  »

    Je suis arrivé exactement à la même conclusion que Claude ROLAND sur ce point ; cependant, certains indices me font suggérer qu’il y a « autre chose » au dessus des mondialistes, et qu’il ne s’agit pas d’entités spirituelles, mais d’entités venus « d’ailleurs » …

    En effet, aucun terrien, aussi dégénéré soit-il, ne scierait la branche sur laquelle il est assis, entendez tous par là « seule une entité extraterrestre » n’en aurait rien à foutre de la planète, vu que ce ne serait pas la sienne !!

    Cette hypothèse nécessite d’avoir une attitude d’esprit ouverte sur l’univers …

    Intéressez-vous aux livres et aux vidéos de Jean-Pierre PETIT, donc au phénomène OVNI, plus généralement …

    Que les imbéciles bas du front s’abstiennent de me répondre, surtout si le phénomène OVNI est juste un truc d’huluberlus pour eux !!

    Je ne m’étendrai pas sur le sujet, bien qu’ayant enquêté, visionné & lu, pas mal de livres, de vidéos (ces dernières années), tout en sachant que tout a été fait pour nier le phénomène, notamment par les gouvernements américains successifs …et ceux depuis la fin de la dernière guerre mondiale …

    Entre ceux qui ont été payés pour désinformer, et faire passer ceux qui enquêtaient sérieusement pour des fous, des gens bénêts, des crétins, et ceux qui sont fermés d’esprit, et qui font passer les gens vraiment sérieux pour des fous, on n’est pas sorti de l’auberge mondialiste !!

    Une chose est certaine, en France c’est l’OMERTA sur ce sujet aussi …

  2. La faiblesse du dollars est qu’il ne repose que sur du vent. Les BRICS ont compris qu’il fallait revenir à des valeurs matérielles et physique pour soutenir les monnaies.
    Quand un pays voulait son indépendance du dollars, les USA, par l’intermédiaire de la CIA) provoquait des troubles voire provoquait un coup d’état pour mettre ne place des gouvernants qui reviendraient dans le giron du dollars.
    Les BRICS ont compris que l’UNION fait la force face à un tyran (et ça les Français ne l’ont toujours pas pigé).
    Certains se moquent de ces pays disant qu’ils ont une monnaie de singe. Mais les BRICS ont des ressources dans leur sol et ont appris à fabriquer pour les occidentaux. Actuellement ils ont même tendance à accentuer la qualité de ce qu’ils produisent et des coopérations technologiques s’établissent. Le fait aussi que certains pays comme la Chine produisent de bons ingénieurs parce que leurs enfants sont aussi très bon à l’école, meilleurs que les occidentaux.
    Le seul danger de cette réforme du monde et le risque du retour des disputes/guerres entre pays comme autrefois.
    Même militairement, on constate une évolution majeure dans l’armement : la naissance des drones (à comparer avec la naissance de l’aviation en 1903 et des chars d’assaut en 1917), et le développement des sous-marins et drones sous-marins, des missiles hypersoniques conventionnels ou nucléaires face aux grandes flottes de surface arrivant à l’obsolescence.

    L’état profond mondialiste se rend compte de sa défaite et ne pouvant plus reprendre contrôle est en train d’essayer de provoquer la 3ème guerre mondiale partant du principe sataniste que si il meurt, il emporte le reste du monde avec lui. Les BRICS devront la jouer fine.

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  1. EDITO 689 – COMBATTRE… JUSQU’À LA VICTOIRE ! (Marc Le Stahler) – MINURNE-RÉSISTANCE

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