MISTRAL VENDUS À L’ÉGYPTE : DECRYPTAGE D’UNE ARNAQUE (par l’Imprécateur)

Merveilleux vendeur à la sauvette que ce président ! Il a réussi à refiler à l’Egypte les deux Mistral achetés et payés par la Russie, mais pas livrés parce que les Russes sont méchants et que nous, en France, on ne vend nos armes de guerre qu’aux gentils qui les achètent pour faire joli dans leur salon. Il a du mérite le « prèz », parce que souvenez-vous qu’il n’avait pas de mots assez durs et assez méprisants pour le maréchal qui avait dégommé son « ami » le Frère musulman Mohamed Morsi.
En plus, il s’appelle Sissi, quel drôle de nom, pourquoi pas Zabeth ou Chloé ?

Les voilà copains paraît-il, et c’est en buvant un coup en regardant les cérémonies d’inauguration du nouveau canal de Suez que l’affaire aurait été conclue. On imagine la scène :
« Dis donc, Abdel, si tu me rachetais les deux Mistral de Poutine ? »
« Ouais, pourquoi pas François ? Si ça te fait plaisir ».

Là où ça devient moins drôle, c’est quand les contribuables que nous sommes font le calcul de ce que cette affaire mirobolante va leur coûter. Parce qu’il ne faut pas compter sur le porte-parole de l’Elysée, Le Foldingue, pour nous dire la vérité. D’abord il faudrait lui prêter une ardoise et une craie en espérant qu’il sache écrire, et lui apprendre les rudiments de l’addition et de la soustraction.

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Il n’y a « aucune perte financière dans la vente des deux navires Mistral à l’Égypte« , a affirmé Foldingue sur ordre de son patron qui ne sait guère mieux compter que lui, l’addition et la soustraction ne faisant semble-t-il pas partie des fondamentaux enseignés à l’ENA.

En effet : l’Egypte va payer 950 millions à la France qui vient de débourser en empruntant sur les marchés financiers 950 millions qu’elle devait rembourser à la Russie. Affaire nulle au premier abord, si l’on oublie les intérêts (même faibles) qu’il faudra payer, ce « premier abord » étant le seul que nos vaillants ministres peuvent prendre en compte, Macron excepté qui fut employé de banque et qui sait compter.

Passer au deuxième abord est au-dessus de la compétence intellectuelle des autres. Parce que 950 millions, c’est loin d’être la valeur marchande des deux Mistral évaluée au moment du contrat signé avec Poutine en 2011 à 1,2 milliards. Voilà déjà 250 millions qui manquent à l’appel. Aucune importance, vous dira Nœud-nœud 1er, c’est l’Etat qui paye.

Les Mistral ont, à la demande des Russes, une coque dont l’avant est conçu comme celui d’un brise-glace. Vachement utile quand on contourne le Spitzberg, nettement moins en Méditerranée et en mer Rouge, les deux mers qui baignent les côtes égyptiennes, surtout en cette période de ce réchauffement climatique dont on nous rebat les oreilles quotidiennement dans les pubs écolos pour COP 21.

Al-Sissi, qui n’est pas devenu maréchal en passant par les meilleures écoles du monde, les françaises, sait compter, lui. Il a donc conditionné son accord à la modification des deux brise-glace.

OK ! On va vous le faire a dit l’autre, et pas de lézard, ça ne vous coûtera rien, c’est la France qui paye. Durée des travaux de modification des bateaux sur lesquels il faut aussi remplacer tout le matériel soviétique déjà installé et repeindre toutes les inscriptions en russe pour les remplacer par les mêmes en arabe : 6 mois. Pendant lesquels il faut payer le loyer du temps d’occupation du quai de Saint Nazaire où les deux Mistral sont amarrés.

Bref, au total le « aucune perte financière » se traduit par environ 300 millions de moins pour la France.

Aucune importance, celle-ci est riche : Planet.fr a de son côté totalisé les promesses de cadeaux faites par Hollande et Valls depuis le début de l’année à coups de quelques millions par-ci, quelques millions par-là : 11 milliards ! Hé, c’est que ça coûte cher d’inciter à bien voter en période préélectorale !

Le séjour à Saint-Nazaire aurait pu être prolongé sine die, car Gogol 1er avait juste oublié une petite formalité prévue dans le contrat signé avec les Russes pour conclure la négociation sur le remboursement des 950 millions : l’acheteur doit acheter aussi les 50 hélicoptères Ka-52 Alligator que les russes ont du modifier pour qu’ils puissent rentrer dans les cales des navires et dont ils n’ont plus l’usage.

Les Russes étant en bons termes avec l’Egypte tout s’est bien passé, l’affaire a été conclue en mois de deux. Formidable, cette vitesse, on n’a jamais vu ça ! En temps normal il faut des mois, voire des années pour conclure ce genre d’affaire. Là, no problem, al-Sissi  achète tout le lot : 2 Mistral tout équipés en russe, 50 hélicoptères eux-aussi tout prêts à servir à des pilotes russes sur les Mistral.

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« L’Egypte achète 50 hélicoptères russes pouvant être adaptés aux Mistral »,
source Sputnik.news

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/defense/20150923/1018348156/egypte-helicoptere-russie-mistral-livraison.html#ixzz3mp0y69M3

Reste le pont crucial : comment vont payer les Égyptiens ? Les 24 Rafale qu’ils nous ont achetés sont financés par un pool de banques françaises qui prêtent quelques 5,2 milliards à l’Egypte qui nous les remboursera un jour ou, si elle ne le peut pas ou ne le veut pas, c’est la COFACE qui se substituera à elle.
Dans ce cas, toujours rien de grave puisque la COFACE, c’est l’État. Et tout le monde sait que puisque c’est l’État qui paye, ça ne coûte rien.
Les Mistral sont-ils financés de la même manière ? Pas de réponse claire, mais le bruit court qu’en cas de défaut de l’Égypte, l’Arabie saoudite se substituerait à elle.

Mais le plus beau : Al-Sissi aurait gentiment dit à son copain qu’il ne se fasse pas de mauvais sang, que la modification du brise-glace n’est pas indispensable, et non plus le changement du matériel soviétique : il prendra les bateaux tels quels. OK a dit le François. « Moscou a fait savoir que les équipements russes installés sur les deux porte-hélicoptères de classe Mistral construits en France, mais non livrés à la Russie, pourraient rester à bord des navires si ces derniers sont vendus à l’Egypte, a annoncé un responsable français » cité par le magazine en ligne Defense News.

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Ils peuvent même garder leurs noms russes : sur la photo le Vladivostok. http://fr.sputniknews.com/international/20150914/1018151443.html#ixzz3mp3oChNJ

Ça sent l’arnaque à plein nez !

Al-Sissi prend livraison des Mistral et les revend aussitôt à Poutine pour, par exemple, 1,050 milliard, Sissi gagne 100 millions dans l’opération et Poutine 150 millions puisque le prix de départ était 1,2 milliard. Les bateaux n’ont que 200 miles nautiques à parcourir pour rejoindre le port de Tartous en Syrie, importante base navale russe en Syrie. Qui se sera fait avoir dans l’affaire ?
La France ?
Pas si sûr…

Peut-être Obama, finalement !
Tout cela ne pourrait-être qu’un coup monté.
Imaginez le scénario suivant : le président ne pouvait pas livrer les Mistral à cause de l’embargo sur les livraisons d’armes à la Russie décidé par l’OTAN, donc Washington.
Les livrer quand même, c’était se brouiller avec Obama ; ne pas les livrer, c’était se brouiller avec Poutine.
Ennuyeux, au moment où un rapprochement diplomatique avec la Russie motivé par la situation en Syrie est indispensable…
Si la France revend les Mistral tout équipés en matériel russe à l’Égypte, elle n’en est plus propriétaire, donc pas responsable de ce qui leur arrive ensuite. Sissi les revend à Poutine. Poutine est content. Sissi aussi, qui touche son bakchich au passage. Hollande dit à Obama « c’est pas moi, m’sieur » et tout le monde peut se rasseoir autour de la table des négociations pour l’affaire syrienne.
Elle est pas belle la vie ?
Et ça n’aura coûté aux contribuables français que 250 ou 300 millions, mais « c’est pas cher, c’est l’État qui paye« .

L’Imprécateur

SIGNATURE 2015