« L’idée royaliste ne sera jamais ringarde car elle est permanente. Aujourd’hui, en France, personne n’incarne la continuité de la nation. Je pense qu’on peut aimer un Roi, être fidèle à un Roi… mais pas à un président de la République ! »
(Jean Raspail)
Cet article fait suite à ma chronique d’hier qui traitait de la déchristianisation de la France. En effet plusieurs de mes lecteurs – voire parfois des amis – s’étonnent que le « réac » que je suis écrive pour des sites dont les idées peuvent sembler en désaccord avec ses valeurs : « Riposte Laïque » ou « Résistance Républicaine » par exemple, et quelques autres plus confidentiels.
La première raison est toute simple: Depuis des années, j’ai fait mienne la citation de Philippe Malaud, quand il présidait le CNI (1) : « Je n’ai pas d’ennemis à droite ». Je rêve à une union des droites depuis…un bon demi-siècle. Guy Mollet disait que la droite française était « la plus bête du monde » et il avait raison. Notre pays est majoritairement de droite, or, depuis Georges Pompidou, c’est la gauche – avouée ou larvée – qui est aux affaires en France.
La vraie droite – patriote, conservatrice, nationaliste, souverainiste – rase les murs depuis « les heures les plus sombres de notre histoire »(2). Il lui arrive quand même, assez régulièrement, de pointer le bout de son nez avec des gens comme Poujade, Tixier-Vignancour, Philippe de Villiers ou Jean-Marie Le Pen, mais elle intervient alors assez timidement, comme figurant, comme repoussoir, comme second couteau, dans la pantalonnade « ripoux-blicaine ». Comme elle sent le souffre et que, depuis 50 ans, c’est la gauche qui délivre les brevets de citoyenneté et détermine qui est digne de faire partie de « l’arc républicain », elle fait tout pour lui plaire, quitte à y perdre son âme. C’est ainsi qu’on a vu Marine Le Pen virer son propre père du parti qu’il a fondé ; déclarer qu’elle n’a « pas de problème avec l’islam »; ou demander l’inscription de l’IVG dans la Constitution.
Divisée par des querelles d’égos, des luttes intestines ou des « chicayas » stériles, la droite court après les avancées « sociétales » de la gauche par peur d’être diabolisée.
Je ne me souviens plus qui a dit:
« La France est un drôle de pays dirigé par deux gauches dont l’une se fait appeler la droite »
Mais ça résume assez bien cette droite qui ne s’aime pas.
La seconde raison, c’est que les sites « patriotes » mènent – parfois maladroitement – un bon combat, courageux donc risqué, contre l’islamisation rampante de la France. Ceci mérite d’être salué, encouragé et aidé. J’essaie donc de les aider dans la mesure de mes modestes moyens.
Mais là n’est pas le seul danger. En fait, c’est le délitement, la disparition pure et simple de la nation-France, qui se joue. L’islam n’est qu’un moyen parmi tant d’autres. Il fait office de troupe de manœuvre (avant de devenir une armée d’occupation).
L’ordre maçonnique, qui aspire à terme à une gouvernance mondiale, a décidé de détruire l’identité des nations. Ne soyons pas dupes, dans cette vaste et ambitieuse entreprise de démolition – de « déconstruction » pour parler comme les cuistres – tout est bon, et tout est intimement lié.
La désindustrialisation du pays, nos usines vendues « à la découpe » à des fonds de pensions (ou des émirs arabes), l’immigration massive, l’écologie punitive, le mariage des invertis, la théorie du genre, la montée en puissance des « minorités »: lobby LGBT+, féministes hystériques, Végans et antispécistes, « indigénistes », « décoloniaux », « racialistes »… tous grassement financés par NOS impôts pour chasser ou faire disparaître le « Gaulois » honni, l’hétérosexuel blanc.
Tout ceci s’effectue étape par étape : il y a une volonté évidente de tuer le travail, la famille et la patrie. Mais, préalablement, il fallait mettre à mort le catholicisme et la monarchie. Précisons, d’ailleurs, que les philosophes des Lumières n’en voulaient pas précisément à la monarchie mais au fait qu’elle soit catholique et « de droit divin » : la lente agonie de la France a commencé en 1789.
Je suis très modérément républicain et tièdement démocrate. D’ailleurs la vraie démocratie n’a JAMAIS existé. La démocratie grecque, celle de Solon, était un scrutin censitaire, seuls les gens riches votaient. L’adage (parfaitement stupide !) « Un homme, une voix » est une invention récente.
Hélie Denoix de Saint-Marc a dit :
« Que serait un peuple sans mémoire ? Il marcherait dans la nuit ».
C’est très exactement le fond de ma pensée : sans histoire, sans passé, sans racines, l’homme n’est rien. Maurice Barrès et Charles Maurras ont, eux-aussi, écrit des choses assez semblables.
Le réactionnaire revendique une civilisation qu’il fait remonter à Vercingétorix (ou à Clovis s’il est catholique).
Le « ripoux-blicain » applaudit le siècle des Lumières, la destruction du Trône et de l’Autel, le GADLU (3) et les « droits-de-l’homme-sans-Dieu ».
Son marqueur idéologique, c’est 1789, puis la Terreur et le « rasoir national ».
L’homme de droite est l’héritier d’une civilisation ; héritage qu’il souhaite transmettre à ses descendants. Je suis moi-même un héritier : on m’a inculqué, depuis mon plus jeune âge, un profond respect pour la civilisation française. Je me situe donc, naturellement, génétiquement, à droite. Pas dans cette droite affairiste, européiste et ultralibérale (surtout en matière de mœurs !) mais dans un courant « patriote et social ». Pour moi, dans le mot droite, il y a droiture, c’est à dire franchise.
Il y a un aspect direct, loyal, sans intrigue, qui me semble découler de ce concept.
A l’inverse de la gauche, qui vient de senestre – sinistre – la gauche est synonyme de déloyal, de maladroit. C’est sans doute pour ça qu’elle attire prioritairement les exclus, les aigris et les ratés. Les gens qui attendent tout des autres, de la société, et rien d’eux-mêmes. Mais, à force de lâcheté de la droite, la gauche a exercé, chez nous, une domination totale dans les médias, dans l’éducation nationale, dans les milieux « intellectuels », dans le « show-biz » et dans le monde associatif.
La droite se rattache philosophiquement à l’ordre naturel, au message chrétien (4). L’homme de droite est un pessimiste (ou un optimiste lucide !) et un pragmatique. Il ne croit pas au paradis sur terre, fût il rouge ou rose. Il pense sincèrement que, contrairement à ce que dit Rousseau, l’homme ne naît pas bon. Il naît avec des qualités et des défauts que seuls la peur du gendarme, la discipline, l’éducation, les principes moraux, les mœurs, aideront à rester sur une ligne de conduite relative.
« Fays ce que vouldras ! » – la devise de l’« Abbaye de Thélème » de François Rabelais – ne dit pas autre chose : des gens éduqués selon les mêmes principes n’ont pas besoin de lois pour régenter leur vie de tous les jours, mais encore faut-il avoir des valeurs communes qui ne se limitent pas à un matérialisme athée et un égocentrisme narcissique !
Dans mon esprit, l’homme de droite a davantage de devoirs que de droits: celui de défendre « la veuve et l’orphelin », de travailler pour nourrir sa famille, d’éduquer ses enfants, etc…
L’État n’est là, au dessus du citoyen, que pour exercer ses fonctions régaliennes: la défense nationale, l’éducation, la justice, la santé publique. La gauche est foncièrement utopique, mais il y a toujours, chez elle, une distorsion entre l’idéologie et l’action.
Le parallèle est saisissant entre notre époque décadente et celle qui précéda la Révolution de 1789. A l’époque, qu’on fût aristocrate, bourgeois ou marchand, on se réclamait de gauche. On s’amusait d’une monarchie débonnaire dont le Roi jouait au serrurier et la Reine à la bergère. On coiffait le bonnet phrygien pour être dans l’air du temps. Le vent des idées soufflait…
On connaît la suite, ces utopies de salon nous ont amené la Terreur !
Voilà pourquoi, dans mon esprit, la « résistance » – si résistance il y a ? – ne peut pas être républicaine puisque la république maçonnique est responsable du délitement de notre nation.
De même que la « riposte » ne saurait être laïque, car, sachant qu’une religion chasse l’autre, la France aurait dû rester « la fille aînée de l’Eglise ». Or, depuis la Révolution, le catholicisme a été malmené en France et il le doit à la haine des Francs-maçons. Ce n’est pas un hasard si notre pays a adopté la devise de la Franc-maçonnerie – « Liberté. Égalité. Fraternité. » – avant de chasser les prêtres « non-jureurs », de confisquer les biens du clergé et d’adorer la « déesse Raison ».
Mais la France doit aussi sa déchristianisation à la trahison de ses clercs.
Le peuple de Dieu, la base, a souvent suivi de façon moutonnière, bêtement obéissante, un clergé « progressiste » prêt à faire allégeance aux loges maçonniques (quand il n’en faisait pas lui-même partie). Que des laïcards, « saucissonneurs du Vendredi Saint » et autres adorateurs du GADLU, s’attaquent à l’Eglise est, somme toute, de bonne guerre. Ce qui l’est moins c’est cette propension d’une partie de l’épiscopat français à scier la branche sur laquelle elle était assise.
Revenons brièvement sur le concile Vatican II, commencé sous Jean XXIII en 1962 et clôturé sous Paul VI en 1965, qui va prôner l’œcuménisme, abandonner le rite tridentin et le latin – langue universelle de l’Église – provoquant une crise des vocations et une désertification des séminaires, des couvents et des églises. Ce sont les abus, les excès, les abandons liturgiques d’après Vatican II, qui vont amener la rupture entre les « traditionalistes », sous l’égide de monseigneur Marcel Lefebvre, et le courant progressiste de l’Eglise. Le fondateur de la Fraternité Saint Pie X, sera d’abord « suspens a divinis » en 1976, avant d’être excommunié le 30 juin 1988. Cette excommunication, hautement scandaleuse, a été tardivement levée – le 21 janvier 2009 – par SS. Benoît XVI.
L’Eglise a excommunié monseigneur Lefebvre, alors que, dans le même temps, elle tolérait les provocations médiatiques de Gaillot, ex-évêque d’Évreux, surnommé « le pape des Gays » par la presse de droite pour avoir déclaré que: « Les homosexuels nous précèdent au Royaume des Cieux ».
A peine élu, Bergoglio annonçait qu’il fallait débattre de la place des « gays » dans l’église. Tout ceci n’est jamais que la suite logique d’un très long cheminement !
Quand l’ordre moral n’a plus été chrétien, quand la tolérance et la permissivité ont supplanté les contraintes imposées par les dix commandements, les idéaux maçonniques débattus en loges sont arrivés au Parlement : ainsi de la « loi Veil », en 1975, légalisant l’avortement, dont j’ai parlé dans mon article d’hier. Le PACS, puis le « mariage gay », n’ont pas suscité beaucoup d’émoi dans l’épiscopat français qui aura été, au mieux suiveur… mais de loin. Le massacre des Chrétiens d’Orient par l’Islam intégriste ne provoque pas ou peu de prises de position courageuses de nos évêques.
Même constat pour les actes blasphématoires imputables à une gauche laïcarde haineuse : la « Christianophobie » indigne rarement la hiérarchie catholique. Par veulerie, les clercs de l’Eglise ne dénoncent pas les attaques contre notre religion mais ils sont prêts à monter au créneau contre les discriminations, à l’égard de l’Islam, des Roms, des clandestins, des minorités… Chez nous, aucun prélat ne s’indigne que les « Libres penseurs » et autres laïcards forcenés saisissent la justice pour faire interdire les crèches ou les statues de saints dans des lieux publics. En revanche, quand l’Islam est attaqué, ses imams (et leurs ouailles) déclenchent une fatwa contre les profanateurs, les ligues antiracistes poursuivent le contrevenant de leur vindicte, et les politicards – tous bords confondus – s’offusquent qu’on ose « stigmatiser une communauté » et dénoncent la haine raciale et religieuse.
« Chassez la Chrétienté et vous aurez l’Islam » disait déjà Chateaubriand en son temps. Nous avons, derrière nous, 2000 ans de Chrétienté, alors arrêtons de mettre la laïcité à toutes les sauces !
Mon jugement ne va pas à l’encontre de l’avis des sites qui mènent un combat pour la survie de la France. Nous sommes d’accord sur les maux qui rongent notre pays ; ils sont clairement identifiés. C’est sur l’origine de notre dégénérescence (et sur les responsabilités passées) que nos avis divergent parfois, mais ceci ne doit pas être un motif de discorde : oublions, pour une fois, le passé pour penser au présent (et à l’avenir, si… nous en avons encore un ?).
On pourra me rétorquer qu’à notre époque, être pour « le Trône et l’Autel » est irréaliste. Disons, alors, que je me suis mal exprimé, donc mal fait comprendre.
Dans un pays à la dérive, en pleine déliquescence, livré aux hordes barbares à la solde de la finance apatride, à mes yeux, le futur « monarque » (du grec μονάρχης, mónos « seul ») c’est celui qui saura prendre le pouvoir et se montrer digne de le conserver.
Le 18 brumaire, Bonaparte mettait un terme de la furie révolutionnaire. L’histoire s’est mal terminée, à Waterloo. Le 10 décembre 1848, après deux coups d’état manqués, en 1836 et 1840 ; Louis-Napoléon Bonaparte se faisait élire président de la République, puis plus tard, Empereur. L’histoire s’est encore mal terminée, par la défaite de Sedan, mais les deux Napoléon, critiquables sur bien des points, ont redonné à la France une dignité et une fierté nationale.
L’avenir de notre pauvre pays s’assombrit un peu plus chaque jour. Faut-il perdre espoir ? Assurément non ! « Le désespoir en politique est une sottise absolue » disait Charles Maurras.
Éric de Verdelhan
8 janvier 2024
1) Le Centre National des Indépendants, parti aujourd’hui moribond, faisait suite au CNIP (P pour Paysans) qui a connu son heure de gloire sous la 4ème République et le début de la 5ème : Jean-Marie Le Pen a été député du CNIP.
2) Formulation utilisée à gauche pour désigner l’Occupation de 1940 à 1945.
3) Grand Architecte De L’Univers. L’être suprême inventé par les Francs-Macs pour chasser le catholicisme de France. Reconnaissons qu’ils ont assez bien réussi leur coup !
4) Même si la droite nationale compte aussi des agnostiques et des athées.
viveleroy.net
uclf.org
Eric de Verdhelan a une conception, un ressenti de notre Histoire Française qui, à mon sens, ressemble pas mal à ceux qu’ Ernest Renan (1823-1892) éprouvait à l’égard de la vie » de Jésus « qu’il admirait sans réserve… Ceci, sans pour autant lui-même avaler tous les soit-disant miracles dont les Quatre Évangiles sont truffés…Truffés, un grand tant soit peu, comme le sont les publicités qui nous font saliver pour mieux nous faire rejoindre le troupeau des acheteurs d’un article ou bien encore agréer les promesses électorales de tout personnage politique se présentant à une élection ….
On ne m’ôtera pas de l’idée qu’un trône royal sur lequel siège un Homme ou une Femme censés être les traits-d’union d’un Peuple avec une Transcendance Éternelle, donne un sens spirituel à la vie du Peuple, à la façon objective, du « surmoi », si cher aux psychanalystes depuis Freud.
La France se meurt car la logique des Droits de l’Homme en « pays laïcard » se confond avec le narcissisme qui engendre inévitablement l’égoïsme, la quête de jouissance sous toutes ses formes et finalement étrangle le sens du bien commun et promeut la lâcheté.
Peuple laïcard, qui à la longue ne s’enquiert pas sérieusement des principes spirituels et visées politiques de certaines religions exogènes qui sont belliqueuses envers celles qui leurs sont différentes et, malheureusement, dans un grand premier temps perdu, indifférentes !
Comme un animal malade, la France agonise, complètement parasitée et pistée de près par les vautours francs-macs et les hyènes islamistes qui attendent son dernier souffle en salivant…
La Gauche, c’est le parti des ratés, des cassos, des escrocs, des profiteurs et usurpateurs, des incapables et idéologues pervers. Les derniers gouvernement formés des plus incapables montre le sens de la situation qui favorise toute cette chienlit qui dévore la nation.
Plusieurs pays vivent bien la royauté en Europe et leurs peuples y sont attachés, même si cette royauté est politiquement souple (Danemark, Suède, UK, Belgique, Espagne, etc.). Il y a un respect populaire de ces régnants et le peuple aime à se dire protégé par un roi ou une reine et les sert avec fierté quelque part.
Ne soyons pas pessimistes !.Au fond d’eux mêmes les français sont en effet de Droite et il en faudrait peu pour que, suivant un personnage au charisme certain, ils le redeviennent officiellement. Depuis la Révolution de 1789 leur équilibre est perturbé. Près de 2000 ans de catholicisme ça laisse des traces. Et par comparaison, voyez la Russie. Les communistes bolchéviques ont voulu éradiqué le tsarisme et les traditions orthodoxes de ce vaste pays. Les populations y furent contraintes par la force pendant 80 ans et puis est arrivé un nouveau tsar, certes très critiqué en occident et surtout aujourd’hui, pourtant la population russe l’adule contrairement à ce qu’on nous assène dans nos médias. Ce nouveau tsar les a réconcilié avec leur passé et leur a redonné une fierté nationale qu’ils croyaient perdue. La même chose nous arrivera.
« La vraie droite – patriote, conservatrice, nationaliste, souverainiste – rase les murs depuis »
Sans doute parce qu’elle s4est pliée aux diktats de Gauche, vous savez, le parti des soixante quinze mille fusillés, entre autres. Partis de Gôche qui se sont infiltrés dans la justice, les médias, l’éducation nationale et qui, au final, font de la France une république populaire et soviétique sans être passée par une révolution dite d’octobre ! Quand donc un maitre à penser de Droite renverser a-t-il la table et criera haut et fort que la droite patriote est de retour et remettra les pendules à l’heure ?!…Mais il est vrai qu’avec les egos démesurés de certains ……