LE TROUBLE JEU DE LA FNSEA (Gilles La-Carbona)

En complément de l’article de Pierre Duriot : POURQUOI LES CENTRALES SYNDICALES N’Y VONT PAS  ( https://www.minurne.org/billets/38744 )

 

Le Monde nous révèle que la FNSEA a demandé au gouvernement de bloquer les tracteurs pour les empêcher d’entrer dans Paris. Ce syndicat joue contre les paysans et la base le sait. Sur les barrages les manifestants refusent les consignes de levée du blocus, la tête corrompue perd pied. Se poursuit la révolte paysanne. L’Europe agricole se soulève : Allemagne, Pays Bas, Belgique, Portugal, France et bientôt Espagne. Le voile se lève sur l’insupportable stratégie de cette élite qui ne cesse de vouloir réduire les exploitations, pour concentrer les productions dans les mains de spéculateurs fonciers. Leurs discours ne sont que verbiages pompeux, entourloupes de technocrates, pour abuser de la faiblesse intellectuelle espérée de cette population en détresse. Leurs actes et paroles les discrédites un peu plus chaque jour, mais ils n’ont pas le choix, leur patron Schwab leur a donné la feuille de route lors du dernier concile et ils doivent assurer le service après vente. Tous les agriculteurs Européens sont concernés. Se dirige-t-on vers une coordination transfrontalière, dont le but serait la fin de cette bureaucratie absurde : l’UE ?

LA RÉPONSE RÉPRESSIVE

Dans cette tourmente où les paysans affrontent seuls, pour le moment, le système européen, tentaculaire, obscur et presque ésotérique, la question de l’implication des autres syndicats revient sur le devant de la scène. Nous avions déjà évoqué le pourquoi de la non-intervention des centrales, cependant les paramètres changent et la contestation loin de faiblir, se renforce. Dans ces conditions, les syndicats peuvent-ils demeurer encore longtemps en dehors du conflit ? La répression macroniste, qui a débuté par l’interpellation de 91 manifestants, ne peut faire office de réponse, de solution. Mais l’autocrate qui s’amuse à défier la Russie, du haut de son trône improvisé au royaume de Suède, ne peut faire qu’une chose, asseoir son pouvoir sur la violence et la répression. C’est ce modèle oppressif que la macronie nous vend comme l’incarnation de l’autorité, alors qu’il n’est que la représentation d’un césarisme infâme et contraire à l’esprit de notre constitution, dont il s’affranchit depuis le début. Autour de l’agriculture, la cristallisation des souffrances et des humiliations permanentes, se fait plus précise chaque jour. La lutte des agriculteurs comporte une urgence, vivre ou mourir. Lorsque tout converge pour en arriver à cette dualité, entre la perspective de tout perdre en silence et celle de sauver ce qui peut l’être encore dans la dignité et l’honneur, le choix est sans option. Devant ce conflit, la passivité des syndicats devient intenable et incompréhensible. Nous avions décrit dans nos colonnes les obligations idéologiques qui maintenaient ces organisations en dehors du jeu. La collusion feutrée avec le pouvoir peut passer avec le pourrissement du mouvement et faire oublier cette intelligence tacite. Mais s’il se durcit tout change.

L’heure n’est plus à ce misérable camouflage. Ne rien faire à présent validerait notre propos, et les disqualifieraient auprès des derniers adhérents qui leur font confiance. Sont-ils prêts à trahir le pacte sous-entendu avec Macron, à savoir celui de ne contester que tant qu’il l’autorise et de rentrer bien sagement à la maison, quand le prince siffle la fin de la partie ? Le décalage entre la réalité et l’illusion qu’ils répandent de ce qu’ils sont ne tient plus. Pour eux aussi la question existentielle de survivre devient cruciale. Louper ce rendez-vous, qui prend des accents historiques, peut s’avérer funeste pour la suite de leurs existences. La perspective de leur effondrement n’est plus une hallucination, un fantasme, mais bel et bien une issue probable. Le pari qu’elles font en ce moment, celui dont on peut penser qu’elles évaluent les effets, ne saurait se contenter d’une attente indéfinie. L’hypothétique essoufflement du mouvement ne semble plus être l’alternative prioritaire, c’est déjà une erreur en soi. Ils ont compris qu’ils ne pourraient pas l’infiltrer et le mener là où Macron veut qu’il aille. Reste l’option de l’épauler, tout en se gardant de vouloir récupérer le tout, mais en fédérant les colères pour donner la parole à ces peuples européens que plus personne n’écoute. Ils n’auront d’autres choix que de s’aligner sur la revendication principale de la base des agriculteurs, faire tomber ce gouvernement et sortir de l’UE. Il devient impossible de masquer le problème en se cachant derrière des exigences catégorielles, qui de toute façon ne pourraient être accordées qu’avec une aggravation de la dette, donc des impôts supplémentaires.

LA SOUVERAINETÉ COMME SEULE ISSUE

Cette fois la solution doit être politique, c’est-à-dire souveraine. Ils vont devoir se débarrasser de l’idéologie mondialiste, qu’ils entretiennent par faiblesse ou connivence et accepter que les termes Nation et Souveraineté s’invitent dans le débat sans être étiquetés d’extrême droite, mais d’extrême nécessité, parce que dans l’intérêt de notre pays et de ses habitants… ces oubliés des enjeux internationaux. Ils doivent à présent choisir leur camp. Rester à l’écart c’est manifester son soutien à Von-der-Leyen, ou rentrer dans le combat sans chercher plus de subventions ou d’aides, mais la liberté de décider de ce qui est bon pour nous, avant de se préoccuper de nos voisins. Quelle sera leur position ? Ils ne se mêlent pas au combat des paysans, pour la même raison que leurs amis de la gauche et de LFI n’ont pas voté les motions de censure… purement idéologiques : ne pas se mêler au RN.

Ne rien faire et voir mourir le mouvement faute d’un engagement massif organisé avec le reste des salariés ne leur sera jamais pardonnés. Ne rien faire et les voir gagner sans y avoir participé leur sera fatal. Le fait que les déclarations des patrons de la FNSEA ne soient plus suivies devraient les alerter : les compromissions sont terminées. Les français attendent du concret et de l’honnêteté. Ils ne sont plus écoutés, tout leur échappe. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. C’est le moment pour ces centrales syndicales historiques, de changer de paradigme, ou de disparaître, en sont-ils conscients ?

Gilles La-Carbona

03/02/2024

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5 Commentaires

  1. tout cela n’est que spéculation pour ne pas dire élucubration fantasmagorique, désolé. En vrai : VanderLayen a-t-elle été élue au suffrage universel ? Schwab-le-toxique a-t-il été élu au suffrage universel ? et même, Macron-le-sale-gosse a-t-il seulement été élu au suffrage universel, quand le site même du gouvernement lui donne 39% des suffrages exprimés en sa faveur !
    Il y a beau temps que nous ne sommes plus en démocratie, ni même en République. Ce système infâme et pervers nous a floué et étrillé. Churchill avait dit, le socialisme meurt quand il n’y a plus d’argent. Quant à la sortie de l’UE, il n’est qu’à voir comme celle-ci manipule la Hongrie et l’assèche financièrement pour comprendre ce qui arriverait à la France; En fait, il n’y a déjà plus de solution. De solution autre que la casse totale, qui renverra les habitants de ce pays 200 ans en arrière avec famine et mortalité maximum, de froid, de faim, et de tout ce qui traine, des petits caïds de banlieue, aux microbes industriels.

  2. J’ai l’impression que le combat arrêté trop tôt est maintenant perdu! Je pense qu’il aurait fallu (mais c’est facile à dire, je l’admets!) que les paysans refusent de rentrer dès que la FNSEA a sonné la fin de la partie avec des promesses que tout le monde savait mensongère! Mais c’est aussi peut-être parce que les pontes des syndicats tiennent les paysans par le porte-monnaie et ainsi par les c…. que ces derniers ont arrêter leur offensive! Finalement toute l’agriculture est entre le marteau et l’enclume et alors les grands syndicats ont beau jeu, la meilleure place, celle qui leur permet de se payer grassement sur le dos de leurs adhérents!!!

  3. Mais voyons! Ils appliquent tout simplement, ces ennemis des peuples qu’ils gouvernent, la lutte des classes… mal éduqués qu’ils sont…. Ils honorent les Saints Dicats avec dévotion et les subventionnent. C’est pourquoi on devrait comprendre enfin que depuis toujours, ceux qui disent défendre le monde ouvrier, en fait les ponctionnent sans retour. Nous le savons, mais les surdoués de l’information semblent ne pas le savoir, sauf que maintenant, ils vont commencer à croire à cause des évidences qui crèvent les yeux, mais qui les laissent aveugles pour longtemps. C’est cité! Si encore les manifestations arrivaient à crever l’oeil encore vivant de certains borgnes, ils crieraient: forcément « C’est personne! »
    Dans cette confusion à tous les niveaux, nous allons vivre les prophéties millénaires… la guerre, mais surtout la guerre civile, si vile, dont nous espérons que les derniers survivants, tel le dernier des Mohicans, arriveront à comprendre, la finalité de cette vie où dans le sas de l’enfer, il est encore temps de recourir à celui qui a dit : « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire! » Demandons leur avec la même véhémence qu’ils utilisent pour revendiquer la justice terrestre et agricole, de prier celui sans qui le grain de blé qui doit mourir avant de donner du fruit, ne peut nourrir la planète… Puisqu’ils veulent faire de notre terre « plat net », ils vont quels qu’ils soient expérimenter la faim et la fin…. Mais rien ne peut désoler les croyants… qui ont une espérance assurée. Autrefois, autre foi !