L’information a été divulguée cette semaine par l’Express puis, bizarrement, non relayée – pour ne pas dire étouffée – par les médias. Il s’agit pourtant sans doute d’une affaire d’espionnage au plus haut niveau, impliquant l’un des patrons de l’Express – l’hebdomadaire le plus influent des années 1960 / 1980 -. Son fondateur, Jean Jacques Servan Schreiber et Françoise Giroud en furent les principaux inspirateurs, aux côtés d’un certain Philippe Grumbach qui en fut le Directeur des Rédactions pendant de longues années…
Et, sans vergogne, espion du KGB pendant 35 ans !
Il convient de rappeler que pendant cette période des « Trente Glorieuses », la France traçait sa route et connaissait une forte croissance économique, après le baby boom de l’après guerre. Développement à peine obéré par les conflits liés à la décolonisation en Asie du Sud-Est puis en Afrique du Nord. A cette époque, exception faite des radios dites « périphériques » (Radio Luxembourg et Europe n°1) l’information radio-télévisée était quasiment entre les mains de l’Etat et la presse papier au faîte de sa puissance. L’influence de l’Express était telle que Jean Jacques Servan Schreiber et Françoise Giroud connurent même des destins politiques.
Mais, dans l’ombre, Philippe Grumbach, patron des rédactions, trahissait sans vergogne son pays comme « honorable correspondant » du KGB.
Plutôt positionné au « centre » (JJSS, après avoir fait main basse sur le Parti Radical, avait inventé le terme « Réformateur ») l’Express était donc co-dirigé par un homme qui était sans complexe rémunéré par le KGB pour fournir des renseignements sur la France et influencer la politique de nos gouvernements, de Mendès France à Jacques Chirac !…
Avant qu’elles ne soient caviardées ou boycottées, nous reproduisons ci-dessous les informations qui viennent d’être dévoilées par Wikipedia.
Un bel et méprisable exemple de trahison et de corruption au coeur du pouvoir…
MLS
(Ci-dessous Françoise Giroud et Philippe Grumbach)
(Les informations qui suivent sont extraites de Wikipedia)
Philippe Grumbach intègre le ministère de l’Information en tant que rédacteur en 1945.
Il travaille ensuite à l’Agence France-Presse (1946-48) et Libération (1948-49).
Il entre à L’Express en 1954 et en devient rédacteur en chef en 1956. Il quitte le magazine en 1963, mais y retourne en 1971 pour exercer le poste de directeur politique après le départ de Claude Imbert. Il y sera successivement rédacteur en chef, directeur délégué de la publication, directeur de la rédaction, directeur, puis vice-président chargé du développement. Il est directeur-adjoint de la rédaction du Figaro durant les années 1980.
Il occupe par la suite des fonctions au sein de la commission chargée de veiller à la qualité des programmes de radiodiffusion et de télévision (1975-1981), du Haut Conseil de l’audiovisuel (1977-1981) et de la Commission nationale du droit de réponse (1977-1981).
Il effectue aussi des passages en tant qu’administrateur de l’Institut français de l’éducation (1978).
Il est intime de Pierre Mendès France et de François Mitterrand.
Il est surtout proche plusieurs années du président de la République, Valéry Giscard d’Estaing.
En octobre 1977, Le Canard enchaîné le décrit comme « l’un des conseillers les plus écoutés » du chef de l’État.
Il est un des principaux agents du KGB en France, travaillant pour les services de renseignement soviétiques de 1946 à 1981, et pourrait être considéré comme l’un des plus grands espions soviétiques de la Cinquième République.
Recruté dès 1946, alors qu’il n’est encore âgé que de 22 ans, Philippe Grumbach est le personnage qui se cache derrière l’alias « Brok » dans les nombreux documents laissés par Vassili Mitrokhine, ancien officier du KGB.
Il est chargé par Moscou de « missions de renseignements, d’informations et d’actions, lesquelles passent notamment par des tentatives de déstabilisation politique plutôt que d’instrumentalisation de la presse ».
C’est dans ce cadre que le 23 octobre 1959, Philippe Grumbach se trouve au centre du dossier du faux attentat de l’Observatoire subi par François Mitterrand. René-William Thorp, le bâtonnier de Paris, le convoque dans ses bureaux. Grumbach y découvre le futur président de la République en pleurs. L’attaque dont il a été victime, la semaine précédente, est en passe de casser sa crédibilité politique.
Le 29 octobre 1959, L’Express publie la défense de François Mitterrand sur trois pages, avec le titre : « Ce que j’ai à dire ». L’agent du KGB a permis à Mitterrand d’organiser sa contre-offensive médiatique.
Lors de l’élection présidentielle de 1974, Philippe Grumbach reçoit la mission du KGB de faire perdre Valéry Giscard d’Estaing, au profit de François Mitterrand, alors allié des communistes.
Il aurait perçu plusieurs centaines de milliers d’euros en récompense d’informations concernant François Mitterrand ou encore Jacques Chirac. Vassili Mitrokhine lui-même a émis l’hypothèse que même si c’était probablement l’idéologie qui avait initialement attiré Grumbach au KGB, après seulement quelques années, les raisons pour lesquelles il est resté comme espion avaient moins à voir avec la volonté de faire avancer la cause du communisme en Europe, qu’avec son désir de gagner assez d’argent pour acheter un appartement à Paris.
Marc Le Stahler
18 février 2024
L’article devrait être clarifié : les missions décrites relèvent davantage d’un officier de renseignement que d’un honorable correspondant. Il faudrait par la suite chercher à savoir qui l’a recruté et comment il a été formé. Il faut également se rappeler que c’était fréquent : au Royaume-Uni, les cinq de Cambridge étaient parvenus jusqu’au sommet des services de renseignement notamment à la tête de la direction Europe de l’Est du MI6 et jusque dans l’entourage de la Reine.
Il faut que 50 ans se soient écoulés pour qu’on découvre un tant soit peu à quel point la pourriture baigne tous les couloirs du pouvoir.
Aujourd’hui si vous soulevez un coin du tapis on vous traite de complotiste d’extrême droite. Dans 50 ans on découvrira subrepticement ce qu’il y avait sous ce tapis que vous avez à peine soulevé.
Et nos services de renseignements ne se sont aperçus de rien ? Il est vrai que d’autres et non des moindres, des ministres, émargeaient aussi auprès de Moscou !