L’ANTISÉMITISME COMMUNISTE (Éric de Verdelhan)

 

J’ai écrit récemment deux articles sur la « panthéonisation » de Missak Manouchian ; l’un pour m’indigner que le Panthéon soit une pépinière de Francs-maçons, l’autre pour démontrer que Manouchian, quels que soient ses mérites, ne devrait pas y avoir sa place puisque – primo – il se battait pour l’internationale communiste, et – secundo – il n’était pas citoyen français or, en théorie du moins, ce temple de la laïcité doit accueillir des « grands Français ».

Avant-hier, un lecteur ami me disait ceci :

« Dans votre article du 20 février vous avez relevé la présence importante des Francs-maçons au Panthéon. Mais on peut en dire autant des Juifs… ».

Cher lecteur, il y a, dans notre pays, des sujets qu’on aborde avec prudence, surtout si on veut éviter la 17ème Chambre correctionnelle, et si on ne veut pas faire les choux gras d’associations luttant contre le racisme et l’antisémitisme, qui se constituent parties civiles dans tous les procès.

Parler de la question juive en France, c’est aussi risqué que de parler de corde dans la maison d’un pendu (ou de cornes dans celle d’un cocu !). Depuis les lois Pléven (1er juillet 1972), Gayssot (13 juillet 1990), Taubira (10 mai 2001) et consorts, notre pays est devenu totalement  liberticide. La liberté d’expression est sanctionnée par une kyrielle de textes de lois condamnant les discriminations (ou des lois « mémorielles ») qui interdisent tout commentaire sortant de la doxa du « politiquement correct ». En fait, la liberté d’expression est morte ou, si elle ne l’est pas encore, elle est agonisante, en phase terminale. Les procès en sorcellerie faits à « Cnews » en sont une illustration.   

Il est indéniable que – sans sombrer dans l’obsession des ligues d’avant-guerre, qui voyaient des complots « judéo-maçonniques » partout – la présence des Francs-maçons et des Juifs parmi les  « panthéonisés »  est sans commune mesure avec leur nombre ou leur poids au sein de la nation.

On serait même en droit de se demander si Macron n’a pas de compte à rendre à la diaspora juive. En effet, voilà un président qui refuse d’entrer dans une église « par respect de la laïcité » mais qui, pour rien au monde, ne manquerait un dîner du CRIF (1), qui fête « Hanouccah » à l’Elysée et qui, après Simone Veil et son époux Antoine, voudrait « panthéoniser » Gisèle Halimi et Robert Badinter.

Les mauvaises langues pourraient même interpréter son passé de banquier d’affaires chez les Rothschild et ses amitiés avec Attali comme une allégeance (ou un renvoi d’ascenseur) aux Juifs.

Pour ma part, je me contente de constater que les « fils de la veuve » et les « fils de Canaan »  sont nombreux au Panthéon mais, à vrai dire, je m’en moque ! Comme je ne suis pas raciste, et encore moins antisémite, peut m’importe qui entre au Panthéon, ce temple de la laïcité maçonnique, mais j’ai le droit de penser, et de dire, que dans l’affaire de la « panthéonisation » de Manouchian, Emmanuel Macron est – une fois de plus – un escroc de la mémoire et/ou un fieffé menteur.

Ce paltoquet est allé vider son fiel auprès de « l’humanité » – ce torchon communiste qui nie les 100 millions de victimes du « choléra rouge » et qui pleurait la mort de Staline – en 5 mars 1953 - Mort de Staline - Herodote.net fustigeant le Rassemblement National qu’il qualifie d’« héritier de Vichy ». En revanche, il ne dit rien sur un fait avéré, à savoir l’antisémitisme viscéral des communistes.  Or, de deux choses l’une : soit il est au courant, et, dans ce cas, il ment, il triche, il affabule, il travestit la vérité historique ; soit il ne sait rien, auquel cas c’est un imbécile inculte, un ignare, un nul, qui est indigne de la fonction qu’il occupe.

On en vient à se demander ce qu’il a appris à Sciences-Po et à l’ENA ?

Le cas Manouchian me donne l’occasion de citer quelques exemples de la xénophobie et de l’antisémitisme des admirateurs de Staline, les nouveaux amis de l’avorton présidentiel, ceux qui, contrairement au RN, font partie à ses yeux de « l’arc républicain ».

Rappelons, tout d’abord, que la « panthéonisation » de Missak Manouchian repose sur une héroïsation construite par le PCF après la guerre. Si sa mort précoce ne peut qu’émouvoir, en réalité, Manouchian fut un modeste résistant. Résumons très brièvement le parcours de celui que Macron nous présente comme un « Français de préférence ». Notons que cette définition, qu’on attribue, sauf erreur, à son épouse Mélinée, est fausse ou plutôt… inexacte. On peut être Français, « par le sang reçu », « par le sang versé », ou par le « jus solis ».  

On peut être « Français de cœur » mais pas « de préférence » quand on œuvre pour… l’URSS.

Survivant du génocide arménien de 1915 et formé au métier de menuisier, Manouchian se réfugie en France en septembre 1924. Ouvrier, autodidacte, il s’engage au Parti Communiste Français en 1934. En juillet 1935, il devient cadre de l’Internationale Communiste et accède à la direction du journal « Zangou », relais de l’organisation « Main-d’œuvre immigrée » (MOI) de la CGTU auprès des ouvriers arméniens. Le 2 septembre 1939, il est arrêté comme militant communiste. Le PCF et des organisations proches du parti sont interdits le 26 septembre 1939, un mois après le pacte germano-soviétique. Il est libéré en octobre, aucune charge n’étant retenue contre lui.  

Il est à nouveau arrêté, le 22 juin 1941, au lendemain de l’attaque allemande contre l’URSS. Rapidement libéré, il sera versé, en février 1943, dans les Francs-Tireurs et Partisans de la main-d’œuvre immigrée parisiens (FTP-MOI). Avant son entrée dans les FTP-MOI, son activité était d’ordre propagandiste. Du 17 mars à son arrestation le 16 novembre 1943, il n’a participé qu’à une seule action qui lui a attiré les foudres du chef militaire, Boris Holban, pour ne pas avoir respecté les règles élémentaires de clandestinité. Sa biographie sur Internet nous apprend qu’il combat « aux côtés de Joseph Boczov chef d’un détachement FTP-Immigrés. Sa première action, à Levallois, est exécutée sous la direction d’un autre juif, le Polonais Marcel Rajman et ils formeront le « Groupe Manouchian-Boczov-Rayman ». Nous apprenons aussi que  « Le 17 mars, il participe à sa première action armée, à Levallois-Perret. Son indiscipline  lui vaut un blâme et une mise à l’écart »

Nommé fin juillet 1943 à la place de Boris Holban, écarté parce qu’il contestait la stratégie jusqu’au-boutiste dictée par Moscou, Manouchian a sous ses ordres une cinquantaine de militants, répartis en trois détachements. Sa stratégie, qui est celle du PCF, consiste à indiquer à ses hommes les gradés allemands à abattre. Ce genre d’action provoque des réactions violentes des Allemands et des exécutions d’otages, communistes ou non communistes. Le PCF, qui ambitionne de prendre le pouvoir à la Libération, a besoin de martyrs. C’est ainsi qu’est né le mythe du « parti des 75000 fusillés »(2). On met à l’actif du « Groupe Manouchian-Boczov-Rayman » l’exécution le 28 septembre 1943 du général Julius Ritter, adjoint pour la France de Fritz Sauckel, responsable de la mobilisation de la main-d’œuvre (STO). Les équipes du « Groupe Manouchian-Boczov-Rayman » accompliront près de trente opérations, dans Paris, du mois d’août à la mi-novembre 1943.

Manouchian se cache à peine. Il est filé pendant deux mois sans trop s’en préoccuper, ce qui va permettre à la police de repérer sa planque. Suivi le 16 novembre, il guide les policiers jusqu’à son chef, Joseph Epstein. Arrêté et conduit à la Préfecture de police, il livre d’emblée de nombreuses informations, en particulier ses rendez-vous avec Marcel Rayman et Golda Bancic, tous deux arrêtés à leur tour. On est assez loin des figures de Jean Moulin et de Pierre Brossolette qui, eux , ont fait en sorte de ne pas parler. Un tribunal allemand le condamne à mort avec 22 de ses camarades, après une journée d’audience. Le 21 février 1944, les 22 hommes sont fusillés au Mont-Valérien ; Olga Bancic est transférée en Allemagne et décapitée à la prison de Stuttgart le 10 mai 1944.

La presse de l’époque affirme que Manouchian aurait déclaré à ses accusateurs « vous avez hérité la nationalité française, nous l’avons méritée ». N’ayant pas lu les minutes du procès, je ne saurais dire si cette phrase est apocryphe ou véridique. Le « Groupe Manouchian-Boczov-Rayman » n’est certes pas mort pour la France, mais ces morts méritent notre respect.

La suite de l’histoire est assez cocasse : Le 1er mars 1944, une semaine après la mort des 23, « L’Humanité » clandestine, consacre au groupe Manouchian un entrefilet de quelques lignes, sans citer aucun nom. En février 1951, l’histoire des 23 fusillés du groupe Manouchian est racontée dans « Pages de gloire des 23 », avec une postface de Charles Tillon et une préface de Justin Godart. En réaction à ce livre, les « Éditions de Moscou » publient « Lettres des communistes fusillés », préfacé par Louis Aragon. Sur ordre de Staline, la version soviétique est expurgée de toutes les lettres des combattants du Groupe Manouchian car ces lettres font la part trop belle aux Juifs. Ben voyons !

Après la guerre, de nombreux Juifs communistes se sont réfugiés en URSS, ignorant tout de l’antisémitisme stalinien.

Or de nombreuses purges antisémites sont organisées après la guerre, principalement à partir de 1948. Staline a commencé les purges par ses alliés durant  la guerre, membres du Comité antifasciste juif. En janvier 1948, son président, Solomon Mikhoels, est tué dans un « accident de voiture » à Minsk. En novembre 1948, les autorités soviétiques lancent une campagne pour liquider ce qui reste de la culture juive. Les membres du Comité antifasciste juif sont arrêtés. On les accuse  de « trahison », de « nationalisme bourgeois » et de « planifier l’instauration d’une république juive en Crimée pour servir les intérêts américains ». Lors d’une session du Politburo, en 1952, Staline annonce : « Chaque nationaliste juif est un agent potentiel des renseignements américains. Les nationalistes juifs pensent que leur nation a été sauvée par les États-Unis ». Dans la nuit du 12 au 13 août 1952, appelée plus tard la « nuit des poètes assassinés » (Ночь казнённых поэтов), treize des écrivains yiddish les plus importants d’Union Soviétique sont exécutés sur l’ordre de Staline.

La campagne de 1948-1953 contre les prétendus « cosmopolites sans racine », la destruction du Comité antifasciste juif et la fabrication du « complot des blouses blanches » sont officiellement menés sous la bannière de l’antisionisme. Le 13 janvier 1953, l’agence Tass annonce qu’« un groupe terroriste de docteurs-empoisonneurs a été démasqué ». Le Krokodil — Wikipédiamagazine satirique « Krokodil » publie un feuilleton et des caricatures antisémites, « la Pravda » publie des informations sur les « espions » arrêtés, qui sont presque tous des Juifs. Des purges similaires ont été organisées dans plusieurs pays du Bloc de l’Est. Mais revenons à la situation en France et au comportement du PCF :

A la même époque, Claude Lévy, collaborateur du physicien Frédéric Joliot-Curie, rédige avec son frère aîné Raymond Lévy (4)  dix nouvelles reprenant des épisodes de la Résistance. La première raconte l’histoire de Manouchian et de son groupe. Communistes, les deux frères s’adressent à Louis Aragon, directeur des « Éditeurs français réunis » et ce dernier leur déclare: « On ne peut pas laisser croire que la Résistance française a été faite comme ça, par autant d’étrangers. Il faut franciser un peu ». Finalement Aragon acceptera de publier le livre en 1953 mais à condition de changer « pour des noms français les noms des étrangers qui y étaient mêlés » ce qui fut fait. A l’époque, cette crapule stalinienne d’Aragon ne faisait que respecter les consignes de Moscou.

Autre point oublié : Après guerre le groupe des 23 était désigné sous le nom de  « Groupe Manouchian-Boczov-Rayman », c’était d’ailleurs l’intitulé retenu par les Allemands. Or, en 1954, le PCF exigea qu’on retienne le nom de « Groupe Manouchian » et qu’on ne cite plus les noms des deux autres car ils étaient juifs. L’antisémitisme communiste se logeait dans les moindres détails !

En 1985, Mélinée Manouchian témoignait dans un documentaire de Mosco Boucault, « Des terroristes à la retraite » et accusait la direction de l’époque du PCF d’avoir « vendu » le groupe Manouchian. Le 14 juin 1985, à la télévision, elle réitérait ce qu’elle affirmait dans le film, à savoir que son mari  et ses hommes auraient été sacrifiés par le commissaire politique des FTP- MOI, Boris Holban. C’est elle qui le disait, pas moi. On peut supposer que c’était vrai !

Voilà, monsieur Macron, un exemple de plus pour illustrer la « fraternité humaine » que vous admirez tant chez les staliniens, ces « enfants de la Révolution française, guetteurs de la Révolution universelle ». Vous devriez avoir honte de dire autant d’inepties, autant de mensonges, et de cracher au visage de la Résistance non-communiste. Pour ma part, j’ai un peu de mal à comprendre cette « fraternité humaine » étayée par 100 millions de morts. Ce que je sais, en revanche, c’est  que vous n’aimez pas la France ; vous êtes un « européiste (ou un mondialiste)  de préférence ».  

Éric de Verdelhan

27 février 2024

1) CRIF : Conseil Représentatif des Institutions juives de France.

2) Le nombre de fusillés par les Allemands est de…4500 et tous n’étaient pas communistes.

3) Opération perpétrée par Marcel Rayman, Leo Kneler et Celestino Alfonso, sous la préparation de Cristina Boico,  le 28 septembre 1943.

4) Père du romancier à succès Marc Levy.  

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6 Commentaires

  1. Chers amis,
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  2. Votre article est instructif mais je ne suis pas étonné de la nature humaine « plutot grise  » sauf à des exceptions (tout lemonde n’a pas le courage d’un jean moulin) Il y a dans l’homme du jekill et du hide.MAIS par contre je suis deçu des votre commentaire sur aragon car j’aime certains de ses poemes : notamment « rien n’est jamais acquis à l’homme,
    ni sa force ,ni sa faiblesse ,ni son coeur et quand il croit saisir son bonheur il le broie »la vie est un etrange et douloureux divorce. RIEN DE PLUS VRAI mais je ne vais pas vous en vouloir pour ça.,car vous ne vous faites pas d’illusion.
    Mais concernant MACRON ,je n’ai jamais vu de ma vie un président aussi inconséquent et quand on disait que trump était un peu cinglé :il l’était peut être mais pas dans les grandes decisions et il savait s’arrêter quand il sentait que ça virait vers le vinaigre notamment avec le coréen.alors pour
    ce pseudo president c’est quasiment l’inverse :il est même DANGEREUX et ce n’est pas philippe de villiers qui me dira le contraire.

      • Pourtant il en a eu des titres et des titres:mais ce qui correspondrait à ce que vous dites : c’est son prix LENINE de la ,paix en 1957, l’ordre de la revolution d’octobre en 1972. mais il a eu aussi aussi l’ordre de l’amitié des peuples,croix de guerre 14/18 et 39/45 ,prix renaudot et medaille militaire
        Quand même !! Aujourd’hui j’aurais bien voulu savoir ce qu’il penserait de macron provoquant en quelque sorte Poutine. C’est curieux d’ailleurs qu’i y ait eu un prix LENINE de la paix :lui qui est l’inventeur du totalitarisme que staline a amplifié.

    • Je vous invite à lire le livre de BEYNAC « Présumé Jean MOULIN ». On apprend qu’il était « environné » de communistes ou pseudos communistes plus ou moins déclarés et qu’en fin de parcours il en arrivait presque à donner des ordres à De Gaulle (voir le livre et les références non contestées à ce jour). Imaginez De Gaulle recevant des ordres ….Ce qui me fait dire que ce dernier, prenant conscience (ses services de renseignements ne devaient pas être inactifs) que le communisme prend de plus en plus d’importance dans la Résistance, a dû agir pour faire en sorte que Moulin soit « attraper » par la Gestapo et soit sinon éliminer du moins écarté par les nazis (voir les décisions de Bénouville). Hypothèse ? Sans doute mais pour ça il faudrait plonger dans les archives encore secrètes de cette époque si elle n’ont pas été expurgées de ce qui ferait tache dans la mythologie gaullienne. Hardy par la suite fut un bouc émissaire idéal, et Aubry mourut lui, dans son lit alors que l’un des chefs de la Résistance arrêté à Caluire !

      • le 13 nov 45 le deuxième gouvernement de degaulle etait constitué de 5 ministres communistes maurice thorez croizat, billoux ,marcel paul et charles tillon.La cohabitation est presque une tradition française.Maurice thorez est le plus connu car il etait secreatare general du PCF mais au tout depart il membre de la SFIO ce groupe politique pronazi dont laval était
        un adhérent (exécuté en 45): Ce maurice thorez est mort en bulgarie en 1964.:on dit qu’il etait apatride.En bref la politique n’est faite que de compromissions avec des gens qui n’asprent qu’à une seule chose :LA POUVOIR