« Le pays occupé par les Français sera, à l’avenir, désigné sous le nom d’Algérie.
Les dénominations d’ancienne régence d’Alger et de possessions françaises dans le nord de l’Afrique cesseront d’être employées dans le cadre des correspondances officielles … »(Circulaire du Ministère de la Guerre, 14 octobre 1839)
Combien de fois ai-je dit (ou écrit) que je ne voulais plus parler de l’Algérie ? Une page est tournée et les regrets ne servent à rien, le mal est fait. Et pourtant, dès qu’arrive le mois de mars, j’ai une pensée pour les funestes Accords d’Evian, signés – unilatéralement – le 18 mars 1962 pour application le lendemain. Ces accords signifiaient l’abandon pur et simple de notre belle Algérie française aux tueurs du FLN (1). Comme si cela ne suffisait pas, il faut maintenant légiférer pour reconnaître la responsabilité de la France dans le pseudo massacre d’Algériens, à Paris, le 17 octobre 1961. Ça ne s’arrêtera donc jamais ? Serons-nous toujours désignés comme coupables ?
Albert Camus a dit « L’Algérie, on n’en guérit jamais ». Elle reste une plaie à vif, une plaie qui ne cicatrise pas, et ce, d’autant plus que, tant du côté français que du côté algérien, on s’ingénie à mettre du sel dessus, pour nous faire souffrir, pour que nous ayons mal.
L’Algérie compte aujourd’hui 45 millions d’habitants et plus de la moitié de cette population a moins de 25 ans.
Or, comme disait Coluche : « Dans le divorce entre la France et l’Algérie, c’est la France qui a obtenu la garde des enfants ». Car où vont tous ces jeunes désœuvrés, miséreux, mal nourris, sans travail, victimes de l’incompétence et de la corruption des anciens fellaghas qui dirigent l’Algérie depuis plus de soixante ans ? En France, bien sûr, ce pays colonisateur honni qu’on leur a appris à détester dès l’enfance. Ils arrivent chez nous la main tendue vers nos aides sociales diverses et variées, et la haine chevillée au corps. Et Macron, ses affidés, les partis de gauche, les associations antiracistes, racialistes, décoloniales, etc… véhiculent eux aussi la repentance et la haine du Blanc.
Tous les jours ou presque, des « banlieues de non-droit » subissent des débordements, des bagarres, des corridas urbaines, des saccages, des pillages, de la part de ressortissants maghrébins qui n’auraient assurément pas osé faire ça chez eux. Chez nous ils auraient tort de se gêner !
Quand ils sont identifiés comme algériens, quelques pisses-copies – toujours de gauche – nous expliquent que c’est tout à fait compréhensible : les Algériens ont « une revanche à prendre » puisque nous les avons occupés « illégalement » en 1830, puis, durant 132 ans, nous avons pillé leur pays et détruit leur culture. C’est aussi l’avis de l’avorton présidentiel qui a même osé parler de « crime contre l’humanité » et qui a comparé la conquête de l’Algérie à… la Shoah. Il fallait oser !
Quand les choses vont mal chez nous, rien ne vaut un coup de repentance pour culpabiliser le « Souchien » qui doit impérativement battre sa coulpe et s’auto-flageller.
Je vais donc, une fois de plus, rappeler quelques vérités historiques à ces ignares.
Jusqu’à l’arrivée des Français en 1830, l’Algérie en tant que telle n’existait pas et le nom d’« Algérie » n’existait pas non plus ; il a été « inventé » par une circulaire du Ministère de la Guerre, en date du 14 octobre 1839, cité en préambule de cet article.
« La France n’a pas conquis l’Algérie. Elle l’a créée »
(Ferhat Abbas, président du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne)
La région, avant l’arrivée des Français, c’est une province en totale déshérence politique, en faillite aussi bien humaine que sociale. C’est un vulgaire repaire de pirates qui paie un tribut au sultan de Constantinople. Les relations entre l’Europe et ce coin d’Afrique du Nord ont été, depuis la nuit des temps, des plus tumultueuses. Au début du XVI° siècle, un corsaire établi à Alger, Khayr-al-Din, dit « Barberousse », a fait allégeance au Sultan de Constantinople. Puis les Turcs ont administré la régence d’Alger à laquelle ils ont imposé la présence de leurs garnisons et le paiement d’un tribut annuel par les chefs arabes. En 1541, excédé par le développement de la piraterie et par les razzias de chrétiens vendus comme esclaves, Charles Quint débarquait avec 20 000 hommes à proximité d’Alger. Cette expédition fut un échec mais l’histoire a retenu qu’un seigneur espagnol, Ponce de Balaguer, dit « Savignac », planta sa dague sur la lourde porte « Bab Azoun » qui fermait la citadelle d’Alger et s’écria : « Nous reviendrons ! ». Cette promesse par bravade sera tenue par les Français en 1830. Mais nous n’en sommes pas là, pas encore…
Peu après, les Espagnols s’installent à Oran, qu’ils conserveront jusqu’à la fin du XVIII° siècle.
Entre temps, les Marseillais (et les Génois) se sont fait attribuer le monopole du commerce avec la régence d’Alger. Dès 1553, le privilège concédé aux Marseillais a été étendu à « toute la côte de Barbarie » (sic). Cette convention, renouvelée par le sultan en 1582, assurait aux Français la possession de quatre établissements : Bône, La Calle, le Bastion de France et le Cap Rose. Moyennant le paiement d’un tribut de 1500 écus d’or, on leur garantissait une tranquillité… très relative.
Les Deys d’Alger, en dépit des traités signés, qu’ils n’ont jamais respectés, encourageaient la piraterie – la guerre de course – fort lucrative et qui entrainait peu de représailles.
En 1664, Colbert chargea le Duc de Beaufort d’occuper une partie des côtes algériennes, sans grand résultat. En 1683, Duquesne vint bombarder Alger. En guise de réponse, les Algériens, au nom de leur belle religion « de tolérance, d’amour et de paix », attachèrent le père Le Vacher, qui faisait fonction de Consul de France, à la bouche d’un canon et ouvrirent le feu.
En 1690, des envoyés du Dey viennent à Versailles pour rassurer le Roi Louis XIV : les choses semblent s’arranger mais à Alger, les Barbaresques continuent de rançonner les navires européens.
Pendant tout le XVIII° siècle, Français, Anglais et Hollandais vinrent bombarder, toujours sans la moindre efficacité, les côtes algériennes. En 1767, ce fut le tour des Vénitiens, suivis des Danois en 1770 et 1772. En 1774, l’Espagne envoya 20 000 hommes.
Cette expédition n’eut pas plus de résultat que celle de Charles Quint.
Finalement, la Hollande, le Portugal, le Royaume de Naples, la Suède, le Danemark et même les Etats Unis, payèrent tous les deux ans un tribut au Dey d’Alger pour assurer à leurs navires une relative immunité. L’Angleterre et la Hollande fournissant au Dey des armes et des munitions (2).
En 1790, il fut question de renouveler le traité de paix (non respecté par Alger) conclu cent ans auparavant avec Louis XIV. A cette occasion le Comte de Kercy, Consul de France, écrira :
« Les temps ne sont pas éloignés où la France élèvera enfin la voix et, au lieu de se soumettre aux demandes du Dey, osera elle-même en faire ».
En 1801, enfin, un nouveau traité de paix était conclu entre Alger et Paris. Il stipulait la liberté du commerce et la suppression de l’esclavage. Il n’eut pas plus d’effet que les précédents. Quelques mois plus tard, la piraterie recommençait avec la capture de deux bricks français.
Bonaparte se fâcha et envoya une division navale devant Alger avec une lettre pour le Dey :
« J’ai détruit l’empire des Mameluks parce qu’après avoir outragé le pavillon français, ils osaient demander de l’argent… Craignez le même sort… Si vous refusez de me donner satisfaction, je débarquerai 80 000 hommes sur vos côtes et je détruirai votre régence. Ma résolution est immuable ».
Le Dey adopte un profil bas mais, dès 1807, les relations se gâtent à nouveau entre Alger et la France. Dans un courrier, Napoléon informe les Russes, devenus ses alliés, qu’il est « décidé à en finir avec les Barbaresques ». Et il charge même un officier du génie, le commandant Boutin, d’étudier les possibilités d’un débarquement sur les côtes algériennes. C’est le commandant Boutin qui proposera la baie de Sidi-Ferruch, à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Alger.
La piraterie en Méditerranée est évoquée par les états européens, à Londres en 1816, puis à Aix-la-Chapelle en 1818 et les bombardements reprennent. En 1816, Lord Exmouth, à la tête d’une escadre anglaise, coule la plupart des navires algériens et envoie 34 000 boulets de canon sur la ville.
Le Dey ruse encore : il relâche aussitôt 1200 captifs chrétiens et promet d’abolir la guerre de course. Cette promesse, comme les précédentes, ne sera pas tenue. Deux ans plus tard, ses troupes se saisissent de deux navires battant pavillon pontifical (3), puis elles arraisonnent deux vaisseaux français. Le Roi Charles X, furieux, décide d’intervenir. Le 29 octobre 1826 la frégate « La Galatée » apporte un ultimatum au Dey, qui fait semblant de s’amender… mais la piraterie continue.
On a écrit que la conquête (en juillet 1830) avait été décidée à la suite d’un malencontreux coup d’éventail donné à un consul affairiste en… 1827. C’est absolument faux ! Les auteurs sérieux disent tous qu’il fallait saisir un prétexte pour faire cesser les actes de piraterie. La décision de conquérir Alger résulte, en fait, d’une imbrication de motifs politiques : la relance de la piraterie, en 1821, qui demande des tributs aux états européens et impose le droit de visite des bateaux. Puis le pillage et la confiscation de notre comptoir de la Calle.
Les buts définis par le ministre Polignac sont d’ailleurs très clairs: « Destruction de l’esclavage, de la piraterie et des tributs… sécurité de navigation… rendre le rivage de cette mer à la production, à la civilisation, au commerce, à la libre fréquentation de toutes les nations ».
C’est on ne peut plus normal ! Et c’est parfaitement louable!
Si l’Algérie est devenue un pays prospère – du moins jusqu’à son indépendance – elle le doit à la France. Et si les Franco-algériens – ces « Français de papiers » qui ne manquent pas une occasion de se dire plus algériens que français – pensent le contraire, qu’ils retournent vivre en Algérie.
Et s’ils préfèrent la Chorba (c’est leur droit après tout !), qu’ils aillent la manger chez eux et qu’ils arrêtent de cracher dans NOTRE soupe ! Quand aux salopards, « porteurs de valises », collabos, et autres « idiots utiles » du FLN, je leur rappelle, une fois de plus, qu’ils sont des traîtres.
Qu’on me permette, pour conclure, d’avoir une pensée pour le 1,5 million de « Pieds noirs » qui, en 1962, n’a eu le choix qu’entre « la valise ou le cercueil » ; pour les 18 500 soldats français tombés sur la terre algérienne entre 1954 et 1962 (4) ; pour les 120 à 150 000 Harkis et leurs familles, abandonnés par la France, torturés et assassinés par les égorgeurs du FLN ; pour les 3000 disparus lors de l’indépendance algérienne ; pour ces femmes enlevées à Oran le 5 juillet 1962 et qui ont fini leur vie dans les bordels de l’ALN (5)… et pour toutes les victimes de cet abandon honteux.
Monsieur Macron déclare à l’envi qu’il ne porte pas « le poids de notre héritage colonial » car il est né bien après notre décolonisation. C’est parfaitement exact, alors, la moindre des choses serait que, sur des sujets dont il ne sait RIEN, il ferme sa gueule !!!
Il est nul en histoire comme en géographie, aussi je me permets de lui conseiller la lecture de mon « Hommage à NOTRE Algérie française » (6). Ce livre, sans prétention, aborde des sujets qu’on n’étudie pas à Sciences-Po et à l’ENA.
Eric de Verdelhan
29 janvier 2024
1)- FLN : Front de Libération Nationale (algérien).
2)- Pendant sa lutte contre les Français, Abd-el-Kader bénéficiera d’un approvisionnement important en fusils et munitions de l’Angleterre. Les historiens n’en parlent jamais ; pourquoi ?
3)- Le « Sant’Antonio » et le « San Francesco de Paolo ». Le Dey s’était pourtant engagé à respecter les navires du Pape.
4)- Dont 6 500 appelés du contingent. Ce chiffre de 18 500 n’englobe pas les supplétifs et les tués de la Légion Etrangère.
5)- ALN : Armée de Libération Nationale, bras armé du FLN.
6)- « Hommage à NOTRE Algérie française » publié aux Editions Dualpha.
Merci infiniment,monsieur de Verdeilhan,il est bon que les choses soient dites. Mais : que ceux qui ont des oreilles, entendent..
Merci d’avoir publié mon article. Il est bon que les Français sachent
Le projet d’union pour la méditerranée , si chère à Sarkozy, n’est ni plus ni moins que le phantasme de fusionner la France et l’Algérie ds un seul état, ce qui permettrait à la France de doubler sa population et de s’installer sur les 2 rives de la méditerranée. Un vieux rêve qui risque de se terminer en cauchemar pour les français.
Il faut vraiment être con comme Sarkozy pour avoir une idée aussi merdeuse !