En octobre 2014, Marianne faisait état de l’inquiétude des services français qui estimaient que la lutte contre le terrorisme nécessitait une collaboration avec la Syrie. Bernard Squarcini, ancien directeur de la DCRI, cité par l’hebdomadaire, déclarait : « Depuis l’arrivée de Laurent Fabius au Quai d’Orsay, tous les ponts ont été coupés avec Damas parce que Paris mise sur la chute du régime (…). Tous les djihadistes français partent là-bas. Comment les arrêter s’il n’y a plus de contacts, plus de négociations ?« .
Ce jeudi matin, Bernard Squarcini, révèle dans Valeurs Actuelles qu’en 2013, le gouvernement de Bachar El-Assad avait proposé de communiquer la liste de tous les Français qui entreraient en Syrie pour y faire le djihad avec l’État Islamiste. Valls avait refusé d’un sec « Pas question, nous n’échangeons pas d’informations avec un régime tel que le régime syrien« . Les djihadistes, s’ils ne sont pas tués, environ 30 %, ne restent en général que quelques mois en Syrie et reviennent ensuite dans leur pays d’origine où ils se font discrets, se prétendant repentis, réclamant le RSA et la CMU, etc. mais accumulant armes et munitions en attendant de recevoir un signal leur disant de passer à l’action.
Et ils défilent dans Paris en toute impunité !
Combien de ces terroristes musulmans son-ils rentrés en France depuis 2014 ? Impossible d’avoir un nombre précis, beaucoup transitant par un autre pays d’Europe ou le Maghreb avant de rentrer, ce qui brouille leur trajet et l’indication d’où ils viennent. Combien dans l’équipe de 9 qui a participé aux attentats du 13 novembre ? Au moins 4. Ils sont rentrés en France sans être remarqués lors de leur transit par la Belgique, parce que les services de renseignement n’avaient, a priori, aucune raison de les suspecter et de les mettre sous étroite surveillance et cela à cause de l’obstination butée de Valls et de Fabius à refuser les renseignement offerts par Bachar El-Assad.
La DCRI ne peut même pas rattraper le coup maintenant que Hollande et Fabius ont reconnu implicitement qu’il allait bien falloir coopérer avec le gouvernement et le président légal de la Syrie, puisque les Américains ont rejoint les Russes dans cette nouvelle coalition. Poutine a eu un argument de bon sens : personne dans la coalition ne veut envoyer de troupes au sol et les Kurdes s’arrêteront dès qu’ils auront reconquis leur territoire. Seul El-Assad avec ses 150 000 hommes, ses chars et ses avions, est prêt à faire le sale boulot : attaquer E.I. Mais Bachar El-Assad, furieux d’être insulté à longueur de semaines par Hollande, a ordonné à ses services de ne communiquer aucun renseignement aux services français.
À Strasbourg encore, dans son discours au Parlement européen, Hollande, parlant de la grave crise humanitaire que connaît l’Europe, a dit qu’il était hors de question d’associer Bachar El-Assad à sa résolution. D’un côté, Hollande a déclaré que les terroristes de l’Etat islamique (qu’il appelle « Dash », comme la lessive du même nom) « en veulent à nos valeurs démocratiques, à ce que nous représentons« , appelant les pays européens à être « solidaires, responsables et fermes » face à l’islamisme radical. De l’autre il affirme qu’il est « impossible de réunir l’opposition modérée pacifique, démocratique et le bourreau du peuple syrien« . Quelle « opposition modérée » ? Sur le terrain cette armée « modérée » est quasiment introuvable et personne ne sait vraiment pour qui elle se bat. De plus, elle a fâcheusement tendance à revendre les armes que lui donnent la France et les Etats-Unis à Al Qaïda-Al Nostra, selon les spécialistes et les journalistes qui ont réussi à la trouver.
Elle semble uniquement présente dans la jet society syrienne que l’on trouve dans les cinq étoiles parisiens. Il y a cinq ans, ce sont les troupes d’Al Nosra-Al Qaïda en Syrie, qui ont, les premières, commencé à attaquer l’armée syrienne et les villes d’où les sunnites majoritaires voulaient chasser chrétiens et musulmans chiites et alaouites pour prendre le pouvoir qu’ils déclaraient haram (impur) parce qu’aux mains des alaouites. Avec Hollande et Fabius, on est au degré zéro de l’intelligence diplomatique !
Les Français, au lendemain des attentats, ont majoritairement déclaré qu’ils fallait résister à l’intimidation et à la peur que veut nous imposer l’E.I. Les français n’ont pas peur ? Ça ne convient pas du tout à Hollande et au gouvernement qui comptaient sur la peur pour faire croire par de belles et martiales promesses qu’ils peuvent aujourd’hui maîtriser une situation qu’ils ont contribué hier à créer et qu’en conséquence il serait judicieux de les garder au pouvoir et de « bien voter ».
Pour créer la peur qui ne vient pas, Valls annonce depuis hier, premièrement que les attentats vont continuer et sans doute se multiplier, tuant lui-même l’effet d’annonce des mesures homéopathiques que le gouvernement va prendre « pour assure la sécurité des Français qui est mon premier et mon seul souci » dit Hollande, et le lendemain il renchérit en annonçant de probables attaques chimiques et biologiques. Or celles-ci sont beaucoup plus difficiles à mettre en œuvre que de classiques attaques terroristes à base de kalachnikovs et d’explosifs, car des gaz toxiques et des souches microbiennes ne se trouvent pas facilement, et si de plus il faut les faire venir de Syrie ou l’opposition « modérée » incarnée par Al Qaïda a des stocks, ce sera très difficile.
De toute manière, en supposant que ce soit réalisable, qui serait visé afin que l’impact médiatique soit maximal ? Où va-t-on trouver prochainement une forte concentration de 40 000 personnalités mondiales invitées par Hollande pour le modeste coût de 250 millions et plus ? À COP21.
Si Hollande, Valls et Fabius croient à ce qu’ils disent, il serait intelligent et prudent d’annoncer l’annulation de la conférence. S’ils le font, Hollande, Royal et Fabius perdent la face. S’ils ne le font pas et qu’il y a le moindre attentat à quoi que ce soit malgré des mesures de sécurité renforcées, ils seront traités pour ce qu’ils sont, des gros… Choix cornélien du type perdant-perdant qu’ils ont eux-mêmes créé par leur incompétence et leurs maladresses.
Serait-ce grave d’annuler COP21 ? Le prochain sommet mondial de l’ONU sur le climat commence dans 10 jours, le 30 novembre. Il a pour objectif la conclusion, par les 195 pays membres de l’ONU, d’un accord de réduction des gaz à effet de serre (GES) afin de maintenir le réchauffement de la planète sous la barre des 2°C d’ici la fin du siècle. Jamais l’hypocrisie n’aura atteint de tels sommets. D’un côté, la plupart des responsables gouvernementaux, relayés par des médias dépourvus de toute indépendance et de tout esprit critique, dramatisent la situation, culpabilisent les citoyens et font de la surenchère verbale : « c’est l’avenir de la planète qui se joue dans trois mois », il faut arrêter « d’opposer l’économie et l’écologie », « c’est le sommet de la dernière chance »… D’un autre côté, les mêmes invitent les pires pollueurs de la planète que sont les grandes firmes multinationales de la chimie, des hydrocarbures, du ciment autres, à sponsoriser la COP 21 et à parader sur des stands qui leur sont loués très cher par Ségolène Royal, et les milliers de lobbyistes qu’elles amènent avec elles venant chercher des contrats, transformant COP21 en véritable foire commerciale.
De plus, le chiffre annoncé de + 2° ne sera pas atteint en 2100, même en continuant à émettre des gaz à effet de serre au rythme actuel. Le GIEC a dit que de 1880 à 2012, la température moyenne mondiale avait augmenté de 0,85° et que c’était déjà catastrophique. 0,85 : 132 = 0,0064 °/an. De 2012 à 2100 il y a 88 ans. 0,0064 x 88 = 0,56°. 0,85 + 0,56 = 1,41°C, on est loin des 2,5 à 3° annoncés d’augmentation de la température mondiale ! Encore faudrait-il que la montée de la température continue, or ce n’est pas certain puisque depuis 1999 la température moyenne mondiale est restée stable, la NASA affirmant même que ses satellites constatent une augmentation de la superficie des banquises aussi bien au Nord qu’au Sud depuis dix ans. Faut-il prendre le risque insensé de tuer un grand nombre de participants à COP21 pour la gloriole espérée de Hollande ?
L’Imprécateur