Le Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord avait eu en 1992 son “annus horribilis”. Tout avait dérapé : la duchesse d’York Sarah Ferguson (Duchess of Pork comme la surnommaient les tabloïds irrespectueux − mais c’était avant l’invasion musulmane, ils n’oseraient plus aujourd’hui) avait commencé à tromper allègrement le pauvre prince Andrew ; la princesse Anne divorçait de son beau capitaine Phillip ; et surtout, tout au long de l’année, le feuilleton à deux pence qui tenait le monde entier en haleine était en passe de se conclure − on le sentait bien − par une rupture entre Charles et Diana, laquelle, alors plutôt diabolisée, devait encore patienter cinq ans avant d’être canonisée après son passage à grande vitesse sous le tunnel de l’Alma, fuyant ainsi à jamais les paparazzi. Ajoutez à tous ces drames existentiels l’incendie qui détruisit une partie du château de Windsor en novembre et vous comprendrez que tout n’allait plus très bien dans la Perfide Albion, Madame la Marquise…
C’était hier, il y a presqu’un quart de siècle. C’était au siècle dernier, le XXème, le plus sanglant de l’histoire des hommes − en attendant mieux, les records étant faits pour être pulvérisés.
C’était neuf ans avant le 11 septembre 2001. Pierre Beregovoy − qui vivait sa dernière année sur cette planète avant de décider, le premier mai suivant, de la quitter pour cause d’honneur bafoué − était alors Premier Ministre de François Mitterrand. La France sombrait inexorablement et pour longtemps dans la socialie, mais on espérait encore en sortir, inconscients que nous étions que Jacques Chirac serait de fait la parfaite réincarnation moderne des Rois Fainéants mérovingiens du VIIème siècle.
Le mal fatal, irrémédiable, l’énergumène en question l’avait d’ailleurs déja commis avec son complice objectif Giscard d’Estaing en décrétant 18 ans plus tôt le regroupement familial − au moment précis où le pays − 1er choc pétrolier oblige − sortait des Trente Glorieuses et entrait dans une longue crise, et où il eût fallu bien au contraire, renvoyer au bled les travailleurs immigrés dont il n’aurait définitivement plus besoin.
Là, sont en partie les racines des malheurs que nous vivons…
Aujourd’hui se termine pour la France une année terrible, une vraie, pour laquelle les petits soucis de la couronne d’Angleterre d’il y a 13 ans nous paraissent bien anodins. Du 11 janvier au 13 novembre, en un peu plus de 300 jours, Paris était doublement frappé en plein cœur par des actes de guerre qu’un gouvernement aussi suffisant qu’insuffisant n’avait su ni anticiper, ni a fortiori éviter.
« Les hommes font l’histoire, mais ne savent pas l’histoire qu’ils font », disait fort justement Raymond Aron. Il n’en est pour preuve que le décalage abyssal entre les drames qui se nouent pour la France et les préoccupations médiocres et triviales de ceux qui la dirigent, aidés de ceux qui font l’opinion.
Quelques généraux − bien informés du fait que la France se vautre à nouveau, comme au cours des Années Trente, dans une politique d’abandon de sa volonté de vivre et de se défendre − alertent l’opinion de temps à autres, parfois même sur Minurne. Mais leurs alertes sont vite étouffées et se perdent dans le vacarme de la nuit médiatique…
Alors que les eurocrates ont lâchement négocié avec la Turquie le retour des négociations, prélude à une intégration dans l’Union qui sonnera à coup sûr le glas de l’identité européenne ; alors que des milliers, peut-être une dizaine de milliers de musulmans fanatiques se promènent sans encombre en France et en Europe, armés, préparant tranquillement des attentats de toutes sortes, dont on n’a peut-être vu qu’un simple échantillon ; alors que des djihadistes potentiels font des aller-retour entre la France et la Syrie, perfectionnant leur apprentissage in vivo et continuant de percevoir RSA et autres allocations sociales, il suffit d’écouter ce qui se dit, de voir ce qui se passe au jour le jour, pour comprendre qu’on est à mille lieues de cette prise de conscience des enjeux réels que nous vivons.
Ce matin 17 décembre, notre ami Éric Zemmour a été condamné à 3.000 € d’amende pour “provocation à la haine raciale”. Il avait osé dire à un quotidien italien en 2014 que « le code civil des musulmans, c’est le Coran », précisant qu’« ils vivent entre eux, dans les banlieues, où les Français sont obligés de s’en aller » et annonçant enfin que « cette situation de peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre ».
Ainsi donc, notre démocratie républicaine, bien malade, la “justice” punit un journaliste parce qu’il exprime une opinion qui semble pourtant être la constatation d’une évidence d’un grand bon sens.
On parle bien peu ce soir de cette condamnation, et, quand on le fait, c’est pour mettre l’accent sur le côté “racialement haineux” de Zemmour.
Simultanément, un autre événement − anodin en apparence − émeut un peu les téléspectateurs seniors qui ne comprennent pas l’éviction de Julien Lepers de leur émission fétiche. Mais Delphine Ernotte, prenant ses fonctions de P-DG de France Télévision, avait pourtant bien annoncé son désir de virer les “vieux blancs” des écrans. Ah, cette haine des Blancs, elles en ont été nourries depuis le biberon, les nouvelles générations ! Puis à l’école, au collège, au lycée, à l’université. Et enfin dans les médias officiels…
Que voulez vous, on leur a tellement parlé de l’esclavage (blanc, de préférence), de la colonisation (en mettant bien en relief l’exploitation et oubliant les transferts de technologies et la création d’infrastructures), des guerres coloniales (en instruisant toujours à charge contre le forcément méchant colonisateur − nos amis Pieds-Noirs comprennent à mi-mot ce que je veux dire…)
Jadis, l’Éducation Nationale avait à cœur de donner aux jeunes le respect et l’amour de la France. Aujourd’hui, c’est le contraire. Et, de Gayssot à Taubira, les lois mémorielles sont venues parachever ce forfait sur les jeunes consciences.
Il faudra des décennies pour revenir à une vision honnête et objective de l’Histoire…
Si elle revient jamais…
Marine et Marion les ont bien fait trembler, les vieux caciques de la politique ! Et c’est bien triste et révoltant qu’elles n’aient pas gagné ces deux régions qu’elles méritaient d’obtenir, n’eût été cette manœuvre politique du PS digne des pires combinaisons de la IVème République
Elles auraient pu − et c’était bien ce que craignait le plus l’ordre établi − montrer l’honnêteté et l’efficacité de leurs projets, qu’elles auraient mis en œuvre et développé en montrant qu’il était viable, qu’il n’était pas une atteinte à la république ni à la démocratie, et qu’au final, tous comptes faits, leurs électeurs y auraient trouvé leur miel.
Il fallait les voir, les vieux barons de la république, la main sur le cœur, jurer sur leur honneur qu’ils avaient compris la leçon, que tout allait changer, qu’ils allaient faire de la politique “au-tre-ment”… pour immédiatement sombrer à nouveau dans leurs petits tripatouillages. Il fallait voir Hollande et Xavier Bertrand commémorer ensemble les yeux embués de larmes ce Joyeux Noël sur le front de 1916.
Croyez vous, Messieurs les Présidents, que c’est celà que les Français attendent ? Vous devriez maintenant vous taire et travailler, au lieu de vous pavaner encore et toujours dans des manifestations médiatiques, l’œil fixé sur votre popularité sondagière ! Pitoyables.
Et quand Marine Le Pen, en réaction à des propos inacceptables de Bourdin sur RMC, comparant le FN à Daesch, poste sur Twitter la photo d’une victime de l’État Islamique, c’est elle qu’on stigmatise, et non les assassins !
Nous avons connu aussi ce genre d’exaction, sur la page Facebook de Minurne, obligés de supprimer la vidéo d’un égorgement qui, prétendait-on, pouvait être assimilé à de la pornographie !
Il faudrait donc s’auto-censurer, ne plus montrer l’horreur, l’inacceptable, afin de ne pas “stigmatiser” une communauté.
Se taire pour mourir, en quelque sorte, voilà ce à quoi nos dirigeants nous conduisent inexorablement.
Mais au fond, ce qui intéresse le plus le peuple ces jours-ci, c’est le malheur de M. Bartolone. Son cœur chavire depuis son échec. Après avoir vitupéré contre Valérie Pécresse, prétendant qu’elle défendait (ça devient une manie chez les gens de gauche) « Versailles, Neuilly et la race blanche », voici que le pauvre ex-parrain du 9-3 se retrouve à… l’hôpital américain de Neuilly, confiant à des médecins sans doute assez clairs de peau son pauvre corps fatigué par une campagne difficile !
Pauvre type, qui ne comprend même pas que l’honneur aurait dû l’inciter à abandonner la présidence de l’Assemblée Nationale. On ne peut rester le 4ème personnage de l’État en ayant été battu après avoir proféré ce qui relève pour le coup de l’injure raciale. Mais, comme dit L’Imprécateur, par les temps qui courent, l’indignation s’exerce à géométrie variable…
Pendant ce temps, à Moscou, à l’occasion de sa 11ème conférence de presse, Poutine analyse tranquillement la situation de la Russie et de la géopolitique. Et désigne clairement, pointant l’index vers Ankara, les ennemis de la liberté, sans chercher pour autant à envenimer la situation diplomatique.
Ferme mais cherchant toujours à privilégier la négociation plutôt que la confrontation. Lucide et totalement dévoué aux intérêts de la Russie.
Que demander de plus à un dirigeant ?
Saurons nous l’écouter, et nous rapprocher un jour prochain de cet allié naturel ?
Pour faire un jour une nouvelle Europe ?
Celle des Patries ?
2015 sera-t-elle considérée par les historiens de demain comme l’Annus Horribilis de la France ?
Ou faut-il s’attendre à pire encore ?
Hélas…
Marc Le Stahler