LA TACATACATAC TACTIQUE DE LA GENDARMETTE (par Marc Le Stahler)

On n’aime pas trop sur Minurne évoquer les faits divers. Mais les temps que nous vivons semblent parfois avoir rendu poreuse la frontière entre les fais divers et les informations politiques.

C’est le cas ici, jugez en vous même.

Qu’une femme adjudant de gendarmerie, en poste au Centre National de Formation au Renseignement Opérationnel de Rosny sous Bois soit tentée par le désir de consulter quelques fiches de personnes recherchées (une soixantaine, quand même), disons que c’est humain…

Que parmi ces fiches, il y ait celle de son compagnon, c’est déja un peu plus bizarre, et porte un peu ombrage aux fréquentations et à la vie privée de la gendarmette…

Que, pour détourner les soupçons, elle ait utilisé pour ce faire le mot de passe d’un camarade, ça devient franchement troublant.

Mais que son « compagnon » soit notoirement connu comme un proche du sinistre Amédy Coulibaly, et on se retrouve d’emblée de la rubrique « fait divers » à la rubrique « terrorisme islamique ».

Mise en garde à vue avec son compagnon en mars 2015 dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, on apprenait alors que la dame s’était convertie à l’islam il y a quelques années (mais pas d’amalgame les amis !), que son peu fréquentable compagnon fut un soutien logistique de Coulibaly (son téléphone portable ayant été localisé à proximité du terroriste au moment des faits), et qu’il pouvait par ailleurs entrer et se promener sans encombre dans la caserne de Rosny !

C’est vrai qu’on n’était pas encore en état d’urgence, mais quand on vous dit que pendant 10 mois, de janvier à novembre, notre gouvernement n’a rien fait pour prévenir un autre drame, on est loin du compte !

Son compagnon, écroué en janvier 2015 (pour trafic d’armes et de stupéfiants), recevait des lettres de soutien de sa dulcinée gendarmette (c’est quand même beau, l’amour), laquelle avait été laissée en liberté après une garde à vue de principe.

La belle fut quand même radiée en mars 2015 puis révoquée en septembre 2015 de la gendarmerie et récemment condamnée à un an de prison avec sursis pour consultation illégale de fichiers.

C’est pas très cher payé, mais il y quand même une petite morale à cette belle histoire d’amour.

Marc Le Stahler

Bannière 2016

Source : L’essor, (organe de la gendarmerie)