Le président a reculé sur de nombreuses réformes pourtant entreprises à minima.
Les deux seules que la plupart des citoyens sont capables de citer sont le mariage des homos et la hausse des impôts sur « les riches » – lesquels, au fil des années, sont devenus tout le monde excepté les élus politiques toujours partiellement exonérés d’impôts.
Il a oublié beaucoup d’autres réformes annoncées dans son programme.
D’autres son indispensables et urgentes, mais il ne faut pas compter sur un président ou un gouvernement de gauche pour les lancer. L’une d’elles est la réforme du statut syndical.
La propension des syndicats à ne défendre que les intérêts de leurs membres, tempérée par l’obligation d’extension du « droit acquis » à toute la profession ou à la nation, et à oublier les chômeurs est bien connue. Il leur arrive aussi de revendiquer des « droits » totalement ahurissants comme vient de le montrer le 20 avril dernier l’USTKE (Union des Syndicats des Travailleurs Kanaks Exploités) inspiré par ses mentors la CGT et l’ex Parti des Travailleurs (1). Ce syndicat avait déjà obtenu un droit d’embauche prioritaire des Français nés dans le territoire de la Nouvelle Calédonie sur les Français nés en Métropole (une revendication qui existe en Corse aussi). Il vient de faire très fort.
Il demande aujourd’hui que soit instaurée l’obligation pour l’employeur d’embaucher les enfants d’un salarié « local » en cas de décès ou de retraite d’un salarié de l’entreprise !
Tout le monde connaît des cas, à vrai dire exceptionnels, où l’employeur, satisfait du travail du père, embauche le fils ou la fille en espérant que les qualités du père sont dans les gènes de son enfant. Cela permet au syndicat d’invoquer « un acquis social… certes, il n’est pas écrit, mais… devenu une pratique… une coutume…« .
Ah, évidemment, s’il s’agit d’une coutume ! Mais, pas bête, le syndicat s’appuie sur le fait que, dans l’entreprise où il lance le mouvement, le patron s’appelle Patrick Lafleur, neveu du leader politique calédonien Jacques Lafleur. Et que le neveu ayant hérité de la direction de l’entreprise créée par le père Jean Lafleur et l’oncle Jacques, il n’y a aucune raison pour que les employés n’héritent pas de l’emploi de leur géniteur (trice). Il joue aussi sur le fait que l’entreprise ayant parfois embauché des enfants de salariés, cela crée un « droit acquis« . Droit effectivement acquis en France depuis longtemps, au Moyen-Âge, quand les nobles embauchaient systématiquement les enfants de leurs sujets.
Le président fondateur du syndicat, Louis Kotra Uregei, aujourd’hui en semi-retraite, est devenu très riche. On le dit milliardaire grâce à son sens des affaires et au syndicalisme. Il verrait bien la présidence du syndicat reprise par l’un des ses enfants. Certains élus de gauche qui soutiennent la revendication syndicale aussi.
Cela dit, si l’on invoque les « coutumes », il faut rappeler que l’une d’elles est bien connue : c’est le soutien accordé par certains délégués syndicaux à des candidates à un poste ou à des filles ou femmes de salariés après qu’elles soient passées par la promotion canapé.
On pourrait donc demander aussi la légalisation du droit de cuissage en faveur des délégués syndicaux (DS), comme il est pratiqué, tous les DS vous citeront des cas, par certains patrons.
Pourquoi pas, au point de déliquescence où sont tombés les syndicats ?
Les syndicats ont partout dans le monde obtenu des avancées sociales incontestables. Mais ils portent en eux les germes de leur échec final. Se sclérosant au fil des ans, ils deviennent riches, très riches, prenez seulement comme exemple le nombre de châteaux qu’ils ont acquis en France et gèrent avec des fonds publics puisqu’ils sont déclarés « centres de formation professionnelle » et donc subventionnés. Même si, comme celui où logeait Arlette Laguiller à Presles (Val d’Oise) « propriété de Lutte Ouvrière au milieu d’un magnifique parc boisé » (description de Mediapart qui l’a visité), ils servent plus de centre de vacances et d’état-major politique que de centre de formation.
Les syndicats ont perdu la légitimité qu’ils avaient par le nombre de leurs adhérents et n’en gardent des miettes que par les élections syndicales.
Il est parfaitement anormal que le gouvernement et le patronat négocient des accords avec des gens qui ne représentent que 7 % des salariés et que ces accords soient ensuite obligatoires pour les 93 % qui refusent le syndicalisme à la française ou l’apprécient si peu qu’ils refusent de cotiser à quelque syndicat que ce soit.
Il est parfaitement anormal que les syndicats soient financés à 70 ou 75 % par l’Etat de façon directe ou indirecte, comme la CGT qui perçoit plus de 500 millions d’euros chaque année, prélevés sur nos factures d’électricité, quand elle reçoit déjà de nos impôts le plus gros de son colossal budget.
D’autant que les comptes de syndicats sont très opaques, certains allant même jusqu’à les faire traiter par des cabinets comptables à l’étranger ! Dans la plupart des autres pays, les syndicats sont financés à au moins 80 % par les cotisations des travailleurs, mais parfois de façon obligatoire, la cotisation étant automatiquement et obligatoirement prélevée sur le salaire. Mais il est juste que les salariés financent leurs syndicats. Ce n’est pas le cas en France où les syndicalistes sont dans les faits des fonctionnaires, avec tout ce que cela implique de méconnaissance des difficultés et du fonctionnement des entreprises privées, ce qui explique qu’il n’y ait que 2 % de syndiqués dans ces entreprises.
Sans oublier les bâtiments, bureaux et les milliers de fonctionnaires payés par l’impôt, qui sont mis par l’Etat gratuitement au service des syndicats, à temps plein le plus souvent, sous couvert de « détachement horaire », ce qui crée autant d’emplois fictifs créés par les ministères, les administrations et certaines mairies comme celle de Paris.
Sans oublier non plus les bénéfices considérables (plus de 30 milliards d’€, chiffre donné par V.A. du 28-01-2016), qu’ils retirent de leur participation à la gestion paritaire de l’assurance chômage, des caisses de retraite et de la sécurité sociale : indemnités diverses, voyages à l’étranger (de préférence tropical), voitures de fonctions de luxe, secrétariats, primes extravagantes, etc.
Ce dysfonctionnement majeur du syndicalisme français ne serait qu’un moindre mal si les syndicats étaient utiles, en facilitant le fonctionnement de la société, comme en Allemagne, et en aidant, par exemple, à la résorption du chômage et au moins en ne fabricant pas des chômeurs. Ils sont malheureusement plus nuisibles qu’utiles, raison pour laquelle les Français n’ont pas confiance dans les syndicats et s’en méfient.
Trop d’entreprises ont fermé, dans l’industrie notamment, tuées par le jusqu’auboutisme idéologique imbécile de délégués de la CGT.
Ne jetons pas la pierre à tous les délégués syndicaux dont beaucoup se dévouent au bien de leurs camarades de travail. Mais dans les directions syndicales, on trouve beaucoup trop de politiciens communistes, trotskistes et socialistes déguisés qui n’ont pris la voie syndicale que pour mieux détruire la société industrielle et commerçante sous prétexte de créer l’ouvrier nouveau brandissant la faucille et le marteau des affiches marxistes d’autrefois.
Le grand intérêt qu’ils trouvent à faire de la politique par le syndicalisme, c’est la sécurité absolue qu’ils ont pour leurs emplois et leurs confortables revenus, même en cas de malversations financières avérées.
Cela ne se passe pas qu’en France. Les syndicats liés aux politiciens véreux ont ruiné le Vénézuéla, pays autrefois le plus riche d’Amérique du Sud. Aujourd’hui les Vénézuéliens doivent supporter une situation de quasi famine et des coupures d’électricité aléatoires au minimum 4 heures par jour.
En 2010 Hugo Chavez avait pris conscience de la nocivité des syndicats, qui se défendaient en prétextant une sécheresse, et interdit les coupures d’électricité en expliquant : « ce gouvernement doit être capable de reconnaître les erreurs commises et de les corriger« . Car c’était bien le laxisme du gouvernement envers les syndicats qui a provoqué la catastrophe.
En France, les syndicats ne sont plus des organisations occupées à protéger les travailleurs, mais des entreprises prospères parce que très rentables et exonérées d’impôts. « Des usines à cash d’une rentabilité diabolique » affirme Eric Brunet dans Valeurs Actuelles. Même s’ils ne représentaient plus que 1 ou 2 % des travailleurs, n’ayant plus pour cotisants que leurs propres membres délégués et représentants syndicaux, ils continueraient à percevoir des centaines de millions d’euros.
Le « dialogue social » tant vanté par le gouvernement est en réalité, en France, le dialogue d’un racketteur, le syndicalisme et de ses victimes, entreprises, salariés et contribuables, comme en témoignent les rapports de la Cour des Comptes sur le syndicalisme.
1 – Le Parti des travailleurs, d’inspiration trotskiste lambertiste et OCI, l’Organisation Communiste Internationale, a eu deux leaders connus, Daniel Gluktsein, son créateur et chef en 1991, et Gérard Schivardi qui fut candidat à la présidence de la République et obtint 0,34 % des voix. Il a été dissous en 1998 mais ses thèses sociales ont été largement reprises par Olivier Besancenot dans le Nouveau Parti Anticapitaliste et par José Bové, les deux ont été les conseillers de l’USTKE en Nouvelle-Calédonie
L’Imprécateur.