LETTRE OUVERTE A UN JEAN – FOUTRE

Monsieur le Président,

Ainsi donc, après avoir crevé les plus bas taux historiques de popularité de la V° République, vous voilà surfant sur une vague inespérée, véritable tsunami vous portant vers des sommets que vous n’auriez osé imaginer il y a seulement quelques semaines.

Elu par la grâce de Nafissatou Diallo (et par les obsessions sexuelles de DSK), vous voilà aujourd’hui propulsé malgré vous dans cette fameuse « posture présidentielle » qu’attendait le bon peuple de France. Transformé, (transfiguré diront certains courtisans qui ne devraient pas tarder à vous comparer au Christ), par un événement tragique que vos communicants ont su, avec une habileté consommée, retourner à votre profit.

Ce que vous n’avez pas pu, à votre grand regret, réaliser comme « Chef de guerre » en Afrique, vous l’avez donc brillament réussi en quelques jours à Paris, portant même l’exploit de réunir une cinquantaine de chefs d’états et de gouvernements autour de vous…
« Paris capitale du monde » avez vous dit, presqu’avec gourmandise…

Chapeau l’artiste !

Sarkozy lui-même, que vous haïssez tant (et qui vous le rend bien), s’est vu obligé de reconnaitre que vous aviez fait un « sans faute »…
C’est tout dire…

Oubliées, donc, ces postures ridicules et dégradantes, sous la pluie, derrière un scooter, Bidochon à Brégançon, pantin éberlué titubant sur le tarmac de l’aéroport de Berlin, remis sur le droit chemin par Angela Merkel, rustre au parapluie laissant la Reine d’Angleterre sous les intempéries et s’asseyant ensuite avant elle à table, goujat annonçant sa rupture avec sa compagne par un froid communiqué de presse, laquelle compagne se vengera rapidement par un best-seller qui marquera à jamais votre comportement de pignouf méprisant les Sans-Dents… Et bientôt un film – mais « après 2017, a-t-elle dit » – auriez vous par hasard acheté, sinon les droits, du moins ce fort opportun retard – ?

Evanouis, donc ces oripeaux de looser, de petit notable de province « qui n’avait jamais rien fait » (dixit Ségolène), oubliée la cravate de travers et le poignet gauche de chemise plus long que le droit, oubliée la braguette ouverte en sortant de voiture ou débarquant d’un avion (quelle classe !), oublié le ridicule capitaine de pédalo et sa caisse à outils, oublié le grand-guignol du feuilleton Léonarda…

Comme un serpent après la mue, il ne resterait plus que « le-Président-qui-a-su -mobiliser-4-millions-de-Français-pour-dire-non-au-terrorisme » ?

Union Nationale, Union Sacrée, tous partis confondus, blacks-blancs-beurs, comme pour la Coupe du Monde, on est tous frères, on est Français, unis comme jamais, on est Charlie, on n’a pas peur, vous allez voir ce que vous allez voir…
Bref, la statue du Commandeur.
Du de Gaulle… Enfin, presque…

Vous, je ne sais pas, je l’espère, mais nous, les patriotes, on aurait préféré éviter ces 17 morts de Charlie Hebdo et du supermarché casher, sans oublier cette ex-future policière martiniquaise qui a eu le tort de croiser la route du sinistre Coulibaly à Montrouge…

Attention, on ne prétend pas que vous êtes responsable de ce carnage, bien sûr, ce ne serait pas correct. Votre excellente Garde des Sceaux non plus, même si elle montre une certaine propension à remettre en liberté les criminels et délinquants condamnés, afin qu’ils ne se « radicalisent pas en prison ». Ce qui est respectable et compréhensible si on veut bien oublier qu’ils se radicalisent encore plus hors de prison, en se rendant, par exemple, au Yémen et en Syrie alors qu’ils sont supposés être sous contrôle judiciaire…

A propos, nous nous sommes laissé dire que les 3 terroristes islamiques (euh pardon, « les 3 terroristes ») avaient bénéficié de mesures d’élargissement…
Les fameuses Loi Taubira…
Mais ce doit être encore la propagande fasciste, à n’en pas douter.

En fait, Monsieur le Président, on se laisse aller à évoquer cette semaine sanglante mais c’est autre chose qui nous a décidé à rédiger cette lettre ouverte…

Oh, un événement presque banal, une simple remarque de votre part, lors de la célébration du septantenaire de l’AFP lundi (oui, on dit « septantenaire » maintenant ; on apprend le suisse puisque nous avons dû nous expatrier pour continuer d’exister).

Beau discours, sur la « Liberté ». La liberté de la presse, la liberté d’expression, l’impertinence, la tolérance comprise comme une forme de respect.
« Cette Liberté mérite d’être défendue partout dans le monde », avez-vous dit.
Nous sommes d’accord, nous ne changerions pas un mot à votre harangue.

Une simple question, toutefois : cette liberté, cette tolérance, ce respect que vous souhaitez défendre partout dans le monde, sont-ils respectés en France ?
La France, vous savez, ce pays que vous présidez ?

Car enfin, fermer un blog d’information et de réflexion par une descente de police, faire taire quelques personnes qui écrivent et sont lues (et appréciées) par quelques dizaines de milliers d’autres ; fermer un blog qui n’est pas illégal, qui n’appelle pas à la subversion, sans décision de justice, sans même que leurs auteurs aient pu être entendus, était-ce là respecter la « liberté d’expression » ? Ce que vous appelez de vos voeux dans le monde ne s’applique t’il pas en France ? Méprisez vous les blogs de réinformation et d’opinions qui fleurissent ici et là s’ils ne chantent pas vos louanges ?

C’est une vraie question, Monsieur Hollande. Certes, nous ne situons pas franchement dans votre mouvance et n’en faisons pas secret. Mais ce que vous avez dit à l’AFP nous « interpelle » comme on dit à l’ENA. On se pose plein de questions, vous savez, et encore plus depuis ce beau discours de ce lundi…

Pourquoi nous avoir fait taire, pourquoi nous avoir obligé à publier depuis un pays étranger, alors que la France se targue de défendre la Liberté ?
Quel crime a donc commis Minurne pour justifier pareil opprobe, fermée au petit matin par un lieutenant de police, sans avertissement, sans raison, sans motif, sans jugement, par simple injonction faite à l’hébergeur, lequel – soit dit en passant – s’est empressé d’obtempérer (petite publicité gratuite pour blog4ever qui nous doit toujours la redevance annuelle qu’on venait de régler…).

Est-ce parce que nous dénonçons l’islamisation de la France, les abandons de territoires, les zones de non-droit, les « accomodements (plus ou moins) raisonnables » comme disent nos amis québecois ?

Est-ce parce que nous affirmons que nous sommes en conflit ouvert avec une communauté allogène qui, infiltrée partout sur le territoire national, refuse catégoriquement de s’intégrer et cherche au contraire à imposer par la violence ses coutumes et sa religion au pays qui l’accueille ?

Est-ce parce que Minurne dénonce votre politique économique délirante, qui a consisté jusqu’à présent à ne faire aucune réforme, en espérant – comme soeur Anne – voir venir la croissance de l’étranger pour en récolter quelques miettes ?

Est-ce parce qu’on avait annoncé l’échec de vos « prévisions » (« prédictions » serait plus juste) d’inversion de la courbe du chômage, toujours en ne faisant rien – voire même le contraire de ce qu’il eût fallu faire – pour relancer la croissance et l’emploi ?

Est-ce parce qu’on dénonce la laxisme judiciaire, les remises abusives en liberté des criminels et des délinquants, l’excessive compassion de l’exécutif pour les coupables et son mépris affiché pour les victimes ? On apprend même aujourd’hui que votre Garde des Sceaux, le jour même de la tuerie de Vincennes, signait une circulaire aux Procureurs précisant que « les réductions supplémentaires de peines s’appliquaient, non seulement aux primo-délinquants, mais aussi aux récidivistes » !

La France est-elle encore « mère des Arts des Armes et des Lois » ? Pour les arts, on a eu le splendide plug anal de la place Vendôme, pour les armes, les caves de nos banlieues en regorgent, et pour la Loi, qu’aurait pensé Joachim du Bellay du scandaleux « mur des cons » des juges rouges du Syndicat de la Magistrature ?

Est-ce parce que Minurne s’est résolument rangé aux côtés de la Manif pour Tous, s’opposant à une réforme sociétale qui heurtait la conscience de beaucoup de nos compatriotes et qui a pour longtemps fracturé la France ? Tout en ne présentant aucun caractère d’urgence, contrairement aux réformes économiques donc vous n’avez que faire.

Est-ce parce qu’on rappelle régulièrement les 1 000 nouveaux chômeurs par jour (il est vrai que vous nous annoncez triomphalement qu’ils ne seront « que » 500 de plus par jour en 2015 – quel exploit – !), les défaillances d’entreprises (plus de 60 000 en 2014) et la destruction programmée de notre tissu économique par votre politique… inappropriée ?

Est-ce parce qu’on avait prévu, dès le début de votre mandat, l’écrasement fiscal des classes moyennes, que vous vous étiez bien gardé d’annoncer, et que vous niiez même alors farouchement ?

Est-ce parce qu’on martèle que l’immigration massive que vous avez laissé exploser est une machine à détruire, non seulement notre système productif et notre protection sociale mais aussi nos valeurs, notre culture et notre identité nationale ?

Est-ce parce qu’on enquête sur des sujets interdits, qu’on pose des questions dérangeantes sur certaines catastrophes aériennes, en particulier celle du vol Air Algérie AH 5017 dont « on » a soigneusement maquillé la cause, le lieu et les traces du crash ?

Est-ce enfin parce qu’on a rédigé un « Projet de Gouvernement », certes éloigné de vos choix politiques, mais dont vous feriez pourtant bien de vous inspirer, de préférence à ces officines gauchistes irresponsables qui, à court d’idées, n’hésitent pas à imaginer pour les propriétaires occupants un impôt assis sur le coût théorique locatif de leur propre logement ?

Pour toutes ces questions, auxquelles aucune réponse n’a été apportée à ce jour, nous nous disions, en écoutant votre intervention à l’AFP que nous allions pouvoir enfin savoir. En espérant que votre discours ne resterait pas une litanie convenue de ce que fut la France et de ce qu’elle n’est plus.

Hélas, nous savions déjà…

La liberté d’expression, c’est avant tout accepter les critiques, les opinions divergentes, même les plus désagréables, voire les plus vulgaires ou les plus contestables.
Les poursuites contre Dieudonné M’Bala (qui n’est pas notre tasse de thé), engagées moins de 48 h après une grande manifestation de défense de la liberté d’expression, son placement en garde à vue, révèlent ce qu’est véritablement devenue la liberté d’expression en France : une gigantesque escroquerie. Dieudonné ne détient pas d’armes, il n’a égorgé personne, il n’a mitraillé aucun Juif. Sa seule arme, c’est sa langue, comme la nôtre est notre stylo ou notre clavier d’ordinateur. Comme celle de Charlie était son crayon.

Sachez, parce que vos conseillers vous cachent sans doute beaucoup de choses par peur de vous déplaire, que The Intercept et Freedom of the Press Foundation est aussi de cet avis et a publié des articles sur la curieuse façon dont la France conçoit la liberté de la presse. La pire des censures étant celle qui consiste à « livrer aux chiens », comme disait François Mitterrand, ceux qui déplaisent au pouvoir en poussant leurs employeurs à les licencier, en donnant des instructions à toute une presse aux ordres du Ministère de l’Intérieur pour qu’elle salisse, dénigre, mente si nécessaire pour nuire à des auteurs, des écrivains, des journalistes  pourtant excellents. Bref, à les éliminer, à les assassiner, professionnellement et socialement.

Le dernier en date est Philippe Tesson qui, vous ayant cru sur parole, a cru pouvoir dire une évidence dont sont conscients tous ceux qui ont défilé avec vous : partout où il passe, l’islam « fout la m… » ! Mal lui en prit…

Eh bien, sachez-le, parce que cela aussi vos ministres et vos conseillers vous le cachent : dans les banlieues françaises on fait le « V » de la victoire, on dit que les tueurs ont eu raison et Charlie tort. Et ce n’est pas « une infime minorité » mais le tiers ou plus des musulmans ! Dans nos écoles françaises, Madame Belkacem elle-même en est convenue, ce sont 20 % des enfants qui ont rechigné à suivre la minute de silence, disant que « Charlie n’avait qu’à pas dessiner le prophète« . Et ce qu’elle ne vous dit pas, c’est qu’il n’y a plus d’enfants juifs dans les écoles qui de Seine-Saint-Denis, qui ne sont plus les écoles « de la République » mais « de l’islam de France ».

Dans certains pays musulmans, on fête et on fêtera le 7 janvier 2015 comme on a fête le 11 septembre 2001 : en y brûlant le drapeau français et même des églises.

La presse internationale constate, et la presse française aux ordres de vos ministres et conseillers le constate aussi : tous les musulmans ne sont pas terroristes (et ceux-ci ne représentent, c’est vrai, qu’une très petite minorité), mais tous les terroristes sont de nos jours musulmans et presque toutes les guerres sont voulues et déclenchées par les musulmans.

Nous combattons ceux avec lesquels nous ne sommes pas d’accord, en usant d’arguments que nous espérons meilleurs. La vindicte avec laquelle le Premier Ministre et celui de l’Intérieur poursuivent Dieudonné, l’usage qu’ils font d’associations largement subventionnées pour porter systématiquement plainte contre les contestataires et ceux qui ne pensent pas « dans la ligne », sont le signe que vous et vos amis manquez d’arguments opposables et convaincants. Il ne vous reste que la violence pour faire taire vos opposants.

Il y a bien en France une liberté d’opinion à géométrie variable, sinon Guy Bedos, qui a fait de l’incitation au meurtre contre l’équipe de Charb en éructant « qu’ils crèvent » devrait être, lui aussi, placé en garde-à-vue.

Beau discours, en vérité, que votre discours de l’AFP.

Un « discours de Jean-Foutre », aurait dit le général de Gaulle, qui, lui, avait une certaine idée de la France.

Marc Le Stahler
Maurice D.

- MINURNE