DROITS DE L’HOMME CONTRE DROITS DU PEUPLE (par l’Imprécateur)

Comment de conseiller du roi et de l’Etat républicain, défenseur des citoyens contre les administrations, le Conseil d’Etat, est-il devenu celui qui retourne les Droits de l’Homme contre le peuple français ?

La réponse est brutale mais saute aux yeux : la dérive a commencé dans les années 1970-75 quand les énarques, au lieu de rester les excellents seconds qu’ils peuvent être, ont voulu et réussi à être « calife à la place du calife », président à la place du président, tout en prenant le contrôle effectif de toutes les grandes administrations.

Créé au XIIIème siècle par les rois qui voulurent s’entourer de conseillers juristes compétents, le Conseil d’Etat a été supprimé par la première république. Les révolutionnaires voulaient éradiquer tout ce qui rappelait « la tyrannie ».

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Napoléon l’a rétabli et logé au Palais Royal. Il était composé de « conseillers d’Etat » chargés de préparer les lois et de rédiger celles voulues par le monarque quel qu’il soit, roi, empereur ou président, et de « maîtres des requêtes » chargés d’instruire les plaintes des citoyens contre les administrations et l’Etat (1). Plus tard sont venus s’y ajouter des « auditeurs ».

Tous ses membres étaient des spécialistes du droit et leur neutralité était la règle absolue, plutôt bien respectée.

Puis, la Vème République a voulu, le Général de Gaulle a voulu, une école qui formerait « les meilleurs des grands commis de l’Etat« , disait de Gaulle. Michel Debré fut chargé de sa création : ce fut l’Ecole Nationale d’Administration. Un concours extrêmement sélectif fut mis en place pour ne laisser entrer à l’ENA que les meilleurs des hauts fonctionnaires et les meilleurs élèves des réputées meilleures grandes écoles et universités : Polytechnique, Institut d’Etudes Politiques, agrégés, docteurs en droit, Hautes Etudes Commerciales, etc. Et l’ENA se mit à produire à la chaine des administrateurs réputés les meilleurs.

Nommés à la tête des grandes administrations, peuplant les cabinets ministériels, recrutés par les plus grandes entreprises, ils phagocytent le CAC 40. Ils se sont dit que puisqu’ils étaient les meilleurs des meilleurs, ils pouvaient prendre la place des politiques et c’est à partir de là, à partir de la conquête du pouvoir par les énarques Giscard d’Estaing et Chirac, que la France a commencé à aller de mal en pis. Cela a commencé, en 1976, avec la validation du « regroupement familial » par le Conseil d’Etat, idée funeste que les plus clairvoyants des commentateurs de l’époque condamnèrent, comprenant qu’il ouvrirait les vannes de l’immigration illimitée en nombre et incontrôlée en qualité.

L’IRRESISTIBLE GAUCHISATION DE L’ENA

Ce que personne n’avait vu, c’est la gauchisation lente de l’ENA où socialistes, communistes et trotskistes noyautaient l’élite des énarques par leur activisme : Rocard à la gauche du PS, Chirac vendant l’Huma au coin de la rue Saint Dominique, Hollande flirtant avec les communistes de l’UNEF et bien d’autres. Et cette marxisation de l’ENA s’est répercutée naturellement sur les grands organismes où ils occupent toutes les fonctions importantes parce qu’on les y nomme, sans avoir jamais vérifié leur niveau réel de compétences puisqu’ils sortent de l’ENA et sont donc réputés omniscients.

Elle s’est notamment exprimée dans le droit-de-l’hommisme internationaliste version libertaire qui oublie l’intérêt général, la volonté populaire et les valeurs que les Français ont conquises par une lutte de plusieurs siècles, au profit de l’intérêt personnel et du bien-être d’individus et de communautés fermées à l’intégration dans la communauté nationale et hostiles au « vivre ensemble ». Que ce soit à l’ENA où dans les grands corps administratifs, les valeurs de liberté, d’égalité (dévoyée en égalitarisme) et de fraternité n’ont plus cours.

Cela explique des décisions du Conseil d’Etat que les Français ne comprennent pas, mais aussi certaines de ses absences d’interventions sur des actes du gouvernement qui portent atteinte à des principes fondamentaux de la République : l’interdiction des spectacles de Dieudonné (2), la fermeture des blogs de réinformation qui ont l’outrecuidance de jeter un regard critique sur l’action désordonnée et inefficace du pouvoir socialiste, la stigmatisation des rares journalistes qui ont encore à cœur de faire leur travail hors des instructions de l’Elysée et de l’AFP, l’absence de réaction à des décisions de justice très favorables à des criminels endurcis et récidivistes relâchés prématurément et sans contrôle, l’introduction frauduleuse de la GPA et de l’esclavagisme par l’autorisation de laisser entrer en France un enfant acheté en Arménie, l’annulation de décisions (interdiction du burkini entre autres) prises par des élus qui voudraient protéger leurs administrés des excès de l’islamisme conquérant qui cherche la banalisation de mœurs et lois de l’islam contraires aux mœurs, lois et traditions culturelles françaises, au besoin par l’affrontement.

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Le Conseil d’Etat n’a pas compris, car s’il l’avait compris cela signifierait qu’il trahit délibérément la France en guerre contre l’islamisme, que le burkini n’est pas qu’une affaire de maillot de bain, mais l’expression politique du salafisme qui, comme le déclare le Premier ministre, « s’étend en France, en Europe, dans le monde, faute de réponse puissante pour le faire reculer« .
C’est pourquoi les Français constatent que le Conseil d’Etat retourne aujourd’hui contre eux « Les Droits de l’Homme et du citoyen ». Des droits conquis par ce citoyen français que les conseillers d’Etat ont tendance à sacrifier à l’Homme mondialisé, multiculturel, socialiste, métissé et si possible musulman.

QUE FAIRE DU CONSEIL D’ETAT ?

Faut-il dissoudre le Conseil d’Etat ? Non, cette institution a prouvé son intérêt au fil des siècles. Faut-il en modifier les règles de recrutement ? Oui, pour lui permettre de retrouver la neutralité et l’indépendance, consacrées par les principes constitutionnels, dont il savait faire preuve dans l’intérêt commun. Cette indépendance est rognée depuis quarante ans par une politisation rampante de plus en plus prégnante. Les membres du Conseil d’Etat sont recrutés pour leurs compétences, mais un tiers d’entre eux sont nommés par le président de la République. Certes, il doit demander l’avis du vice-président du Conseil d’Etat, mais c’est lui qui l’a nommé et l’autre lui doit tout ! Or depuis 2012, le président n’a nommé que des fidèles socialistes n’ayant parfois que des connaissances juridiques plus que minces.

Bernard Stirn (3), professeur de droit, conseiller d’Etat, est un exemple récurrent de la forte influence du politique sur le Conseil d’Etat. Il prit seul en « référé liberté » (un référé d’urgence), et non sur le fond en formation collégiale, la décision d’interdire le spectacle de Dieudonné à la demande pressante du ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, qui l’annonça quatre heures avant que le Conseil d’Etat ne la publie !
Un Stirn que l’on retrouve encore dans la décision hâtive d’annuler l’arrêté du maire de Villeneuve-Loubet sur le burkini. On peut douter qu’un jugement pris à la hâte et sans consultation collective puisse faire jurisprudence.

Faut-il fermer la source principale du recrutement du Conseil d’Etat, l’ENA ? Non plus, car la France a plus que jamais besoin d’une élite administrative bien formée et compétente. Mais, disent ceux qui demandent la fermeture de l’ENA, comme Bruno Le Maire, les Français font le constat que le pays est fort mal géré depuis une quarantaine d’années. Depuis que les énarques ont pris le pouvoir, il régresse dans tous les domaines : l’économie, la sécurité, l’emploi, la fiscalité, la justice, l’éducation, le vivre-ensemble… excepté les domaines qui échappent encore à l’emprise des énarques : la défense, les sciences, les arts…

Ils constatent que les énarques ne savent pas gérer, que l’Etat est incapable de réguler ses dépenses, qu’il ne sait qu’accroitre la dette. Les ministres responsables ? Tous énarques depuis Chirac, en terminant par Hollande, Moscovici, Macaron, Sapin. « Les énarques sont des gros nuls« , disent les Français, « l’ENA est devenue le bouc émissaire de toute une génération politique« , se plaint dans Le Figaro Renaud Girard, un ancien énarque.

Mais pourquoi ? L’ENA, malgré une pseudo et récente ouverture au syndicalistes et à « la diversité », c’est l’école du conformisme intellectuel et social, cela tue chez ses élèves la capacité de prévision, d’imagination, de vision à long terme qui est indispensable aux hommes politiques (4).

Les énarques doivent rester à leur place d’administrateurs où ils savent souvent se montrer les meilleurs. S’ils veulent se lancer en politique, ce qui est leur droit, ils doivent en prendre le risque et démissionner d’abord de la fonction publique. De plus, cela évitera ce scandale des retraites perçues par des gens comme Juppé ou Hollande qui touchent, (c’est légal !) depuis leurs 55 ans des retraites très généreuses, parfois augmentées d’avantages fiscaux ou en nature confortables, d’organismes publics auxquels ils ont extrêmement peu contribué par leur travail.

L’Imprécateur

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1 : Conseillers d’Etat et Maitres des requêtes, les deux titres existaient déjà du temps des rois. Avec sagesse, Napoléon les a repris parce qu’ils décrivent précisément la fonction : les uns conseillent le pouvoir dans le domaine juridique, les autre instruisent les plaintes. Ils existent toujours.

2 : Dieudonné a beaucoup de défauts, mais les raisons invoquées pour interdire son spectacle, alors que le président lui-même va à Avignon pour assister à d’autres qui sont de bien plus mauvais goût, n’étaient que de faux arguments donnés pour cacher que Taubira et Valls haïssaient Dieudonné parce qu’il se moquait d’eux.

3 : Ce Stirn-là est le frère d’Olivier Stirn, maire de Vire et surnommé par les Néo-calédoniens « l’andouille de Vire » tant il a dit de bêtises pendant son séjour dans ce pays de l’outre-mer français.

4 : Si Giscard et Chirac avaient consulté des démographes, des sociologues et des ethnologues au lieu de leurs équipes d’énarques incompétents quand ils ont décidé du regroupement familial, on aurait peut-être mieux géré, voir empêché, la catastrophe migratoire actuelle. Visiblement elle outrepasse la capacité cognitive de Cazeneuve, un autre énarque, qui dans le même discours à Calais annonce une fois de plus qu’il va démanteler « la jungle » et en même temps qu’il va faire construire des milliers de logements pour les migrants qui y végètent dans la délinquance, la violence, la prostitution et la misère. Donc, il viendra encore plus de migrants !