Tout a été dit sur la brutalité des bombardements russes et syriens sur Alep, « deuxième ville de Syrie » et ses « plus de deux cent mille habitants » selon nos journalistes. Des bombardements qui viseraient spécifiquement « le plus grand hôpital d’Alep« , les civils et les enfants. Mais jamais bien sûr les égorgeurs, les mitrailleurs et les assassins du « groupe état islamique » et d’Al Qaïda et de ses filiales, ces fameux amis de la France (dixit Fabius), « qui font du bon boulot« .
Rien n’est dit sur les bombardements « alliés » sur Mossoul dont 90% sont assurés par les F16 américains, 5% par les Rafale français et encore 5% par les « autres » dont on ne dit jamais qui ils sont : Saoudiens ? Allemands ? Belges peut-être ? Eux ne pratiquent, c’est bien connu, que des frappes « chirurgicales » : un snipper sur un toit sans casser une seule tuile, un chef djihadiste assis à son bureau sans même déranger ses papiers, mais ce ne sont que les Russes qui buttent leurs ennemis « jusque dans les chiottes« .
Les Syriens et les Russes font une guerre sale, nous dit-on, pleine de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité. Nous, on fait une guerre propre, on bombarde avec des fleurs pour les adultes et des marshmallows halal pour les petits enfants. C’est d’ailleurs parce qu’ils sont submergés par les fleurs et les marshmallows halal que les habitants de Mossoul gênés par l’odeur des chrysanthèmes et malades de trop de sucreries fuient la ville et se font récupérer par les Peshmergas kurdes. Des braves petits gars qui font au sol le sale boulot que les Américains, les Français et les Autres ne veulent pas faire pour ne pas avoir de sang sur les mains et de tâches sur leurs beaux uniformes.
Comment ? Quand les peshmergas trouvent un djihadiste d’EI parmi les réfugiés, ils les lui couperaient et les lui feraient bouffer crues pour le faire parler avant de lui trancher la gorge ? Tsss, tsss, médisances et ragots de la presse réactionnaire lepéniste d’extrême droite. Les peshmergas que l’on voit sur les infos de la télé sont propres, avec des uniformes bien repassés, des moustaches noires cirées et taillées au poil près comme celle d’Hercule Poirot. Quand ils exigent d’un réfugié homme ou femme fuyant Mossoul qu’il se mette à poil dans la lumière crue d’un projecteur pour s’assurer qu’il ne transporte pas d’arme ou d’explosifs sur lui (ou elle), c’est avec des mots choisis et des excuses, tous les correspondants de guerre des alliés des américains vous le diront.
Pourquoi l’armée syrienne et les Russes avec leurs avions en l’air et leurs spetsnazs au sol mènent-ils une sale guerre sur Alep, ses hôpitaux, ses enfants, ses femmes enceintes et ses vieillards ? Peut-être parce qu’ils ne sont pas, comme les politiciens et journalistes français et américains, atteints du syndrome de Stockholm qui fait que l’on en vient à aimer ses ennemis, même quand ils viennent vous massacrer dans les rues et les salles de spectacle d’Orlando, de Paris et de Nice ?
Même, s’ils ont un passeport français, quand ils rentrent de Syrie ou d’Irak les mains encore tâchées du sang du mécréant qu’on leur a fait égorger en guise de test d’entrée dans l’armée des volontaires de l’Etat islamique ?
Ben oui, on est humanistes nous. En plus, on leur donne le RSA pour qu’ils aient un peu d’argent de poche, on les soigne, on les habille de neuf, on leur donne de la bonne cuisine halal.
Parce que nous, contrairement aux Russes et aux Syriens, on ne fait pas la guerre, on se bat avec les Droits de l’Homme, mais pas ceux du citoyen. En France, c’est bien connu, le citoyen est franchouillard, raciste migrantophobe, réactionnaire, islamophobe, mariniste et bleu comme la ligne bien connue des Vosges. Donc, plus de Droits des l’Homme et du Citoyen, fini le citoyen, ne restent que les Droits l’Homme, avec deux majuscule de gauche, cela va de soi. Seul l’homme de gauche mérite de vivre dans le luxe, les subventions et les aides sociales, le citoyen doit se contenter des impôts, des amendes et des médicaments non remboursés.
Le rose est tenu par les forces gouvernementales, le vert par EI et/ou AlQaïda et ses filiales locales comme Al Nosra. Le gouvernement récupère la poche djihadiste « rebelle » .
Mais Alep, qu’est-ce que c’est ? En vrai, pas l’image qu’en donnent les medias. C’est une ville de 2,5 millions d’habitants dont plus de 2 millions vivent à peu près tranquilles sous la protection de l’armée syrienne légale.
Ils seraient plus tranquilles encore s’il n’y avait pas à l’Est de la ville un quartier d’un peu plus de deux cents mille habitants, occupé et torturé par la racaille islamiste et djihadiste d’Al Qaïda-Al Nosra et d’éléments d’EI qui cohabitent tant bien que mal et plutôt mal que bien.
Tous ces islamistes vivent sur l’habitant qui subit donc la double peine : les bombardements de ceux qui veulent libérer la Syrie des islamistes pour en refaire l’Etat laïc et paisible qu’elle était il y a dix ans, et les exactions meurtrières des islamistes. Ces derniers, pour l’exemple, égorgent de temps en temps dans Alep-Est un habitant soupçonné de trahison et veulent, eux, que la Syrie reste un califat. Islamique, ottoman ou sunnite, peu importe puisqu’une seconde guerre intra-arabe encore plus cruelle que l’actuelle règlera le problème une fois celle-ci terminée si le djihad remporte finalement la victoire. Dans ce cas, elle restera un califat et adieu la démocratie et la laïcité du régime Assad. Le califat que souhaite l’Occident décérébré à qui les soi-disant « printemps arabes » n’ont pas suffit pour comprendre qui est son seul et vrai ennemi : l’islam sunnite, salafiste et wahabite en pleine conquête de l’Europe, avec en pointe une arme humanitaire très efficace, les migrants qu’Erdogan appelle « nos soldats« .
Russes et Syriens font la guerre, la vraie, pas la guerre molasse à la Hollande avec des tracts préalablement parachutés pour dire aux habitants et aux ennemis « écartez-vous des cibles, nos F16 et nos Rafales arriveront dans une heure ».
Ça c’est humaniste ! Mais ça n’a jamais fait fuir un ennemi, tous les généraux vous le diront ; enfin, ceux qui ne sont pas encore déchus.
Russes et Syriens veulent terminer la guerre le plus vite possible, car seule l’occupation du terrain par le vainqueur permet de négocier la paix ensuite.
Alors ils regrettent le bombardement de l’hôpital du quartier Est, c’est sûr, mais ce n’est pas le plus important de la ville comme le prétendent nos journalistes depuis leur bureau du XVème arrondissement de Paris, c’est un hôpital de quartier. Les dommages collatéraux sur des hôpitaux et des civils, Russes et Syriens ne sont pas les seuls à en commettre, demandez aux Américains en Afghanistan et en Irak, et jadis sur la Serbie et sur l’Allemagne.
Quand ils lâchaient un tapis de bombes au phosphore sur Dresde, une bombe nucléaire sur Hiroshima, ils ont pensé aux hôpitaux et aux deux ou trois cents mille civils qu’ils ont massacrés à chaque fois ?
Non, ils pensaient « nous devons gagner la guerre le plus vite possible pour la terminer et négocier ou imposer la paix ».
C’est ce qu’il faudrait faire. C’est ce que nous devrions faire, Américains, Français et Autres, en Syrie et en Irak.
C’est ce que nous faisons mal, parce qu’avec mollesse, à Mossoul où l’on voit bien qu’un siège tenu par les peshmergas commence.
C’est ce que font les Russes.
L’Imprécateur