LETTRE OUVERTE AUX REPRESENTANTS DE LA NATION (général Antoine Martinez)

ARTICLE 68 de la Constitution de 1958

« Le Président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour.
La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l’autre qui se prononce dans les quinze jours.
La Haute Cour est présidée par le président de l’Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d’un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d’effet immédiat.
Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des membres composant l’assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la destitution.
Une loi organique fixe les conditions d’application du présent article. »

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Mesdames, Messieurs les Députés, Mesdames, Messieurs les Sénateurs,

La campagne électorale pour l’élection présidentielle est engagée à droite et à gauche depuis déjà plusieurs mois alors que la France est confrontée à d’énormes problèmes non seulement loin d’être résolus mais qui s’aggravent car totalement niés par la classe politique. Mais cette classe politique, et en particulier celle qui nous gouverne aujourd’hui, d’une part reste sourde à la souffrance éprouvée par le peuple et d’autre part semble inconsciente du danger qui menace la France et qu’elle accroît elle-même en ne respectant ni la Constitution ni les lois de la République dont elle se réclame en permanence. Pourtant gouverner c’est prévoir, mais l’avenir de la France et de son peuple s’assombrit sérieusement avec cette guerre civile ethnique qui s’annonce en raison de l’aveuglement du pouvoir et de son déni de la réalité.

Jamais sous la Vème République, un président n’avait fait à ce point l’unanimité contre lui, y compris parmi ceux qui l’ont amené au pouvoir ou l’ont soutenu, que ce soit les électeurs ou que ce soit les parlementaires qui représentent la Nation, voire les ministres qu’il a lui-même nommés. Comment comprendre qu’à six mois de la prochaine élection présidentielle seuls 4 % des Français soient satisfaits ou très satisfaits de l’action du président de la République ? Cette perte définitive de légitimité est telle qu’il n’est plus audible ni écouté et qu’il est très probable que les primaires de la droite et du centre désigneront, dès la fin du mois de novembre, le prochain président de la République. Car à ce stade de la décomposition programmée du pays où le mène un président manifestement pas à sa place, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement.

Ce « quinquennat pour rien », appréciation plutôt bienveillante, confirme d’ailleurs le caractère nocif des primaires organisées pour l’élection présidentielle. En effet, hormis le fait qu’elles ne correspondent pas à l’esprit de la Vème République – en cela elles traduisent l’absence, que ce soit à droite ou à gauche, de véritables chefs – elles renforcent le déclin des partis politiques qui sont ainsi non seulement rejetés aujourd’hui par les citoyens mais également dépossédés d’une de leurs prérogatives, essentielle, qui consistait jusque là à présenter à la magistrature suprême le chef légitime du parti. On peut donc s’étonner qu’à gauche comme à droite on persiste dans l’erreur malgré l’expérience malheureuse de la primaire de la gauche de 2011 avec la sélection d’un candidat qui n’est pas à la hauteur de la fonction – il faut bien l’admettre a posteriori – avec ses conséquences funestes pour la France. La fonction de président de la République a, en effet, été discréditée, abaissée et finalement ce sont les institutions qui ont été affaiblies précisément à un moment où le pays a besoin du rétablissement de l’autorité de l’État. Il y a, reconnaissons-le, un vrai problème d’incarnation de ces institutions aujourd’hui malmenées.

Alors, on ne peut pas, vous ne pouvez pas échapper à ce débat capital qui porte sur l’exercice du pouvoir et donc sur les exigences qu’il requiert. A un soldat, à un officier habitué à commander et à obéir on peut tout demander, y compris de donner sa vie pour son pays, pour la nation au service de laquelle il exerce un sacerdoce, pour les intérêts de la France. Et s’il manque à son honneur et à ses devoirs, s’il trahit, il est sanctionné. A un président de la République on ne demande pas de donner sa vie. En revanche, le peuple lui ayant confié la destinée du pays est en mesure d’exiger de lui, notamment à un moment difficile marqué par une guerre à l’extérieur mais également et surtout à l’intérieur, d’exercer sa fonction de façon responsable, avec fermeté, rigueur et dignité, en ayant une vision à long terme, en sachant anticiper les menaces qui guettent la collectivité dont il doit assurer la protection. Et s’il manque à ses devoirs, s’il se dérobe aux exigences du pouvoir qui lui a été confié par la nation dont il n’est finalement que le fondé de pouvoir (rappelons que la souveraineté nationale appartient au peuple – art.3 de la Constitution), le peuple doit, par l’intermédiaire de ses représentants, lui demander de rendre des comptes. Et le fait que le pays soit à 6 mois de l’élection présidentielle, et que certains considèrent peut-être que le président n’est plus en capacité de se représenter, ne doit pas empêcher d’évoquer l’éventualité de la mise en œuvre de l’article 68 de la Constitution. Le sujet mérite, en effet, d’être posé compte tenu de circonstances accablantes. En effet, le quinquennat a été marqué, en particulier au cours des deux dernières années, par des événements dramatiques, des dysfonctionnements majeurs dans l’application de l’état de droit, des décisions inadaptées et contraires aux intérêts de la France et de la nation dont la responsabilité incombe bien au Chef de l’État et qui justifie un débat sur cette procédure de destitution énoncée par l’article 68 de la Constitution.

Des centaines de morts ont, en effet, été causés par un ennemi intérieur qui n’est toujours pas nommé et qui se réclame pourtant de l’islam. Il a fallu attendre les attentats du 13 novembre dernier pour décréter l’état d’urgence alors que ceux du mois de janvier précédent le commandaient. En outre, cet état d’urgence, toujours en vigueur, n’en est pas véritablement un dans la mesure où le président a refusé d’adapter l’état de droit aux exigences d’un état de guerre qu’il a cependant reconnu, mettant ainsi en danger la vie des citoyens français. Le carnage du 14 juillet à Nice et l’assassinat barbare d’un prêtre dans son église en sont la conséquence.

Par ailleurs, face à l’invasion migratoire que subit l’Europe la seule réaction a été de suivre aveuglément la chancelière allemande dans sa folle politique d’accueil n’ayant pas réalisé qu’il s’agissait d’une attaque sans précédent des nations européennes orchestrée et provoquée par l’État islamique qui l’avait promis en fin d’année 2014 et réalisée par la Turquie et la Libye.

D’autre part, dans cette période de crise délicate et alors que l’article V de la Constitution prescrit que le président de la République est le garant de l’intégrité territoriale, les habitants de Calais et du Calaisis ont vécu jusqu’à aujourd’hui un véritable enfer en raison d’un refus manifeste d’appliquer la loi à l’égard de milliers de clandestins entrés illégalement dans notre pays. Au lieu d’expulser ces clandestins, très peu pouvant réellement prétendre au statut de réfugiés, la décision a été prise de les répartir dans le pays hors de toute justification légale et contre la volonté du peuple. Et Paris, capitale défigurée, est en train de devenir le nouveau Calais. C’est insupportable.

Enfin, après les révélations sidérantes fournies par le dernier livre de confidences – qui relève d’une attitude égocentrique et narcissique pathologique qui nécessiterait un examen approfondi – et dont la plus grave lorsqu’on dirige le pays et sa destinée est représentée par cet aveu ahurissant :«Comment peut-on éviter la partition? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition », on est conduit à douter sérieusement de l’aptitude du président à tenir sa fonction.

Le constat est cruel mais implacable : comment le Chef de l’État peut-il reconnaître explicitement le péril que représente l’islam, puisque dans son esprit il en est à l’évocation d’une partition, et être resté et continuer à rester à ce point inactif, voire favoriser cette dérive qui met en danger son peuple et l’avenir de la France ? La Nation se sent trahie. Comment peut-il se résigner à accepter l’inacceptable ? Car c’est bien cela que le général Christian Piquemal a voulu dénoncer à Calais, le 6 février dernier. Il n’a pas supporté que ce dernier dénonce, finalement par anticipation, cet aveu sidérant que rapportent les journalistes dans leur livre et l’a radié des cadres de façon cynique par le simple fait du bon vouloir du prince. Une question se pose alors : un responsable politique à ce niveau de l’État peut-il impunément, non seulement refuser de voir le danger, mais en être conscient et ne pas agir en conséquence ? Il s’agit de démission coupable, en langage militaire de trahison. Il s’agit donc réellement d’un manquement grave à ses devoirs incompatible avec l’exercice de son mandat qui devrait tomber sous le coup de l’article 68 de la Constitution.

Si la situation n’était pas si sérieuse, on pourrait la rapprocher, tant la similitude nous y invite, du conte pour enfants de Hans-Christian Andersen intitulé « Le nouveau costume de l’empereur » (dans la traduction française « Les habits neufs du grand duc ») dans lequel chacun (président, ministres, conseillers, élus, médias, journalistes, citoyens…) pourra se reconnaître et dans lequel cet « empereur » (ou ce « grand duc ») ne se préoccupe que d’une seule chose : être admiré et s’exhiber avec ses beaux habits. Le conte montre les effets pervers de la tromperie, de la manipulation, de l’encensement mutuel qui consolide le groupe autour de ce « grand duc » et qui les conduit à ne pas reconnaître les faits. Il se termine par une procession au cours de laquelle le grand duc veut paraître et être admiré avec son nouveau costume qui n’existe en fait pas, ses ministres et sa cour n’ayant pas, comme lui, voulu se rendre à l’évidence. Même le peuple est conforté dans son déni et « personne ne voulait avouer ne rien voir ». Jusqu’au moment où un enfant s’écrie « mais le grand duc est tout nu ! ». « Mais il est tout nu ! finit par crier tout le peuple ». Alors, vous permettrez à un petit général qui a mal à sa France de s’identifier à cet enfant et de s’écrier : « Mais le président est tout nu ! »

Le 5 novembre 2016

général Antoine Martinez

général Antoine Martinez

Général (2S) Antoine Martinez
Co-président de Volontaires Pour la France (1)

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