T’INQUIÈTE, C’EST TOI QUI PAYES (par Maurice D.)

Après « C’est pas cher, c’est l’Etat qui paye » (François Hollande), nous venons d’avoir droit à « C’est pas cher, c’est le consommateur qui paye » (Nicolas Sansu, député-maire-etc. cumulard communiste de Vierzon, du Front de Gauche).

Ce Sansu est titulaire d’un DEA d’économie, c’est dire sa compétence et c’est bien parce que ce sont ces salauds de consommateurs qui payent qu’il a voté à deux mains à l’assemblée une augmentation de 50 % de l’impôt sur les surfaces commerciales. Les commerçants sont de sales capitalistes, c’est bien fait pour eux et c’est pas cher puisque ce sont les consommateurs qui vont payer car, dit la sangsue vierzonnaise, « les grandes surfaces trouveront toujours une solution pour récupérer les 200 millions (que cela va leur coûter) auprès des consommateurs« .

Pour Christian Eckert, le secrétaire d’Etat au budget, il est bien de doubler cet impôt « Il est normal que les grandes surfaces visées soient plus imposées que les autres commerces, du fait de leur position de marché, de leur pouvoir de négociation par rapport aux fournisseurs et de l’importance de protéger les petits commerces de centre-ville« .

Bien sûr, sauf que la répercussion du montant de l’impôt sur les prix des produits sera faible sur chaque article et passera inaperçue, et que les acheteurs ne changeront pas leurs habitudes d’achats pour si peu. C’est aussi oublier un peu vite que les surfaces commerciales des commerçants des galeries dans les centres commerciaux sont inclues dans le calcul de l’impôt et que elles aussi vont avoir à supporter et à répercuter dans leurs prix l’augmentation de charge fiscale.

En fait, mais le gouvernement ne s’en vante pas, il cherche tout simplement à compenser par des petits coups de pouce sur la fiscalité judicieusement répartis les baisses de charges prévues par le CICE. C’est malin : il consent aux entreprises des baisses de charge en échange de créations d’emplois et récupére discrètement les baisses consenties par une augmentation d’impôt votée de nuit par des députés de gauche restés opportunément pour glisser au dernier moment un amendement multipliant par deux le montant de l’impôt. Pour dire les choses simplement : le gouvernement donne un chèque pour remercier ceux qui ont embauché et le récupère aussitôt par des moyens détournés.

Ulcérées par cette tromperie manifeste, les entreprises ont aussitôt réagi : la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui prévoyait 30.000 embauches de jeunes sur trois ans, annule toutes les négociations sociales en cours. Quant aux 13 000 emplois déjà créés sous l’appelation « contrats de génération », ils sont remis en cause. La FCD estime que les mesures votées par la gauche vont entrainer la disparition de 35000 emplois, car en plus du doublement de l’impôt sur les surfaces, il y a aussi la restriction des ouvertures le soir, le projet de loi sur la consommation, etc. Les commerçants supportent déjà plus de 80 taxes diverses que nous retrouvons inévitablement dans le prix de vente des produits.

Michel Sapin, le plus incompétent des ministres de l’Economie que nous ayons eu depuis que la République existe, proteste de son innocence : il a promis le 3 décembre, croix de bois, croix de fer, si j’mens j’vais en enfer, que « Le gouvernement ne proposera de nouvelles mesures de hausses d’impôts ni en 2015, ni en 2016, ni en 2017 » et le déficit français sera « largement en dessous de 3 % du PIB en 2017« .

Il s’étonne ensuite de ce que les Français ne le croient pas ! Pourtant lui aussi se croit malin, il est énarque tou de même, et de la promotion Voltaire qui plus est, alors s’il dit qu’il n’y a pas d’augmentation d’impôts c’est qu’il n’y en a et n’en aura pas. Du moins qui soient proposées par le gouvernement. Par contre, si elles sont proposées par les députés, il y en aura, mais il ne sera pas responsable ! Et puis, il rebaptisera tout simplement les nouveaux impôts « taxes » et le tour sera joué, il n’a jamais promis qu’il n’y aurait pas de taxes. Quel malin ce Sapin !

Décidément cette promotion Voltaire est bien la plus nulle de toute l’histoire de l’ENA !

La nuance, c’est que l’impôt est inévitable, comme l’impôt sur le revenu : vous gagnez tant, vous payez, point. La taxe est est une contribution fiscale que vous n’avez à payer que si vous achetez ou utilisez le produit taxé. Si vous ne voulez pas payer de TVA, c’est simple, vous n’achetez rien, vous le volez ; vous êtes grande surface et vous ne voulez pas payer la Tascom (nom de la taxe sur les surfaces commerciales) c’est simple, vous n’avez qu’à monter votre commerce sur moins de 3 000 m2 comme n’importe quel petit commerce ; vous ne voulez pas payer de taxe foncière ou de taxe d’habitation, c’est simple, vous couchez sous les ponts, etc.

Des impôts, il y en a relativement peu, des taxes il y en a des milliers. Sapin et Hollande promettent de ne pas augmenter les impôts, ils ne seront pas augmentés. Les augmentations prévues seront tout simplement transférées sur les taxes. Des gros malins on vous dit !

Ce que les Français voient, c’est qu’il faut bien habiter quelque part et que tout le monde n’a pas vocation à être SDF, qu’il faut bien manger et que tout le monde n’est pas anorexique, qu’il faut bien se déplacer et que tout le monde n’habite pas et ne travaille au cœur d’un quartier commerçant où l’on peut circuler à pieds.

Pour le Français normal, impôts ou taxes, tout sort de sa poche, c’est la même chose. Wouiiiii, mais techniquement, c’est pas pareil, on peut pinailler sur les mots. Pinailler, mentir, tromper, c’est à peu près la seule chose que l’on apprend à l’ENA et pour cela ils ont des outils : la sémantique (le choix des mots, ou plus précisément, l’étude des signaux que donnent les mots à ceux qui les écoutent) et la langue de bois, ces mots passe-partout dont ils ne précisent pas le sens qu’ils leur donnent et qui donnent une apparence de poids, de sérieux et de compétence au discours : « social », « développement », « responsabilité », « aux affaires », « négociation », « égalité », « justice »…

Alors finalement, quand un énarque dit qu’avec 45 % d’impôts et charges sociales (tout ce qui est inévitable) prélevés par l’Etat nous ne sommes pas les plus imposés au monde, il a fictivement raison, mais réellement, il faut jouter la TVA, la TIPP (carburants), la taxe foncière, la taxe d’habitation, etc… et en réalité quand vous gagnez 100 euros, l’Etat vous en reprend au minimum 65 (impôts + 20 % de TVA) et plus souvent, quasiment toujours, près de 75 %.

Quand Wikipédia définit la Tascom, il écrit « La Tascom est un impôt français également appelé taxe sur les surfaces commerciales« . Wikipedia aussi entretient la confusion sémantique, mais a raison sur le fond : cette taxe est bien un impôt puisque la grande surface et ses petits commerces associés dans la galerie commerciale y sont obligatoirement assujettis dès lors que le total de leur superficie dépasse 3 000 m2. Cet impôt, ils vont inévitablement le répercuter, à moins d’un blocage des prix, c’est donc bien nous qui le paierons comme l’a si justement constaté la sangsue communiste de Vierzon.

Maurice D.

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