Obama est parti. Le prix Nobel de la paix devrait lui être retiré car ce dirigeant américain porte une responsabilité énorme dans la guerre qui déchire encore la Syrie. Est-ce l’approche de son départ qui a commencé à libérer les langues, notamment celle de John Kerry ? L’Histoire répondra peut-être à cette question quand on saura le rôle sinistre qu’Obama y a joué avec sa comparse Hillary Clinton, celle dont la diffusion des mails par les réseaux sociaux – peut-être alimentée par les Russes – fait scandale mais, bizarrement, pas leur contenu.
Tout démarre de la publication par le New York Times, le 30 septembre 2016, des extraits de l’enregistrement audio d’une conversation entre le secrétaire d’État, John Kerry, et des membres de « l’opposition » syrienne.
Rien de scandaleux dans les propos tenus par John Kerry. Il explique aux Syriens le comportement de l’administration américaine. Les Syriens ne comprennent pas ses hésitations et ses manquements aux promesses d’aide données, John Kerry semble au contraire chercher à justifier son administration. Il en est le chef, cela semble on ne peut plus normal.
Sauf que…
Le New York Times est un journal qui a soutenu les Démocrates, Obama, Clinton et Kerry, il n’a publié que des extraits, pas l’intégralité de l’enregistrement. Les extraits choisis laissent entendre que le département d’État ne peut plus soutenir la Coalition nationale de l’opposition syrienne et lui demandent de se tourner vers d’autres sponsors. « Sponsors », drôle de mot pour parler du financement de la guerre !
L’enregistrement complet a été publié dans sa version complète de 36 minutes le 1er janvier 2017 par The Last Refuge*. La conversation entre Kerry et les membres de « l’opposition » syrienne a eu lieu le 22 septembre 2016, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. On l’y entend déplorer que le Congrès US refuse d’envoyer des hommes renverser Bachar el Assad et conseiller aux opposants de se trouver une autre puissance militaire pour faire le travail à leur place et leur donner le pouvoir en Syrie.
Le message est clair : « Trump arrive au pouvoir, les Etats-Unis vont abandonner la coalition franco-arabo-etc. qui combattait Assad au premier chef (et Daesh accessoirement), les Etats-Unis abandonnent le combat en Syrie, débrouillez-vous ».
C’est un peu long, 37 minutes. Voici la version courte, 2 minutes :
https://www.youtube.com/watch?v=JdVa5qoh_80
Croyez-vous que Le Monde, Libération, L’Obs ou L’Express qui dénoncent si volontiers les sites de réinformation auraient publié une nouvelle de cette importance ?
Non, ils ont couvert en revanche avec dévotion de déplacement de feu Hollande en Irak.
On comprend d’ailleurs maintenant pourquoi Hollande est allé en Irak et pas en Syrie, la Syrie, c’est fini-n-i-ni. Mais il y a plus grave, car, après tout, si la paix actuelle obtenue par Poutine peut durer et aboutir à la pacification de la Syrie, tant mieux. Par contre, ce que l’on apprend de la bouche de John Kerry, successeur de Hillary Clinton à la tête du Département d’Etat du président démocrate Obama est sidérant :
Dans l’enregistrement complet, on entend le secrétaire d’État :
– confirmer que le but stratégique de la guerre menée depuis 2011 par l’administration Obama contre la République arabe syrienne était de renverser le gouvernement légal de Bachar el Assad.
– confirmer que l’administration Obama espérait que Daesh serait en mesure de renverser la République arabe syrienne, ce qui aurait évité aux Etats-Unis de se salir les mains.
– confirmer que l’administration Obama a approvisionné Daesh en armes.
Autrement dit, nos militaires tués en Syrie, peu nombreux heureusement, et les 240 morts des attentats revendiqués par les suppôts de l’Etat Islamique en France sont à mettre au bilan de Barak Obama, prix Nobel de la Paix et président des Etats Unis.
Car, sans l’Etat Islamique pour les inspirer ou les ordonner, on peut penser que ces carnages n’auraient pas eu lieu.
Nous, blogs de réinformation, nous nous en doutions, mais nous manquions de preuves ce qui permettait à la presse mainstream de nous traiter de complotistes, hoaxeurs et autres amabilités orwelliennes.
Mais qui croira que le gouvernement français, le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur, le ministre des Affaires étrangères et celui des Armées avec les Services du renseignement politique, civil et militaire à leur botte l’ignoraient ?
Déjà, en août 2014, Barak Obama déclare dans une conférence de presse qu’il « n’a pas de stratégie » contre l’Etat Islamique. Pourtant, selon l’Agence Reuters, c’est dès août 2012 ** qu’il a autorisé la CIA et d’autres agences à intervenir en Syrie pour renverser Bacchar el Assad.
Pas de stratégie ! Aveu ahurissant d’un président qui au même moment envoie ses avions bombarder la Syrie et entraine dans une « coalition » où il mêle pour les lier à son mensonge des pays disparates, pour ne pas dire opposés dans leurs intérêts syriens, de l’Arabie saoudite wahabite et salafiste, commanditaire du terrorisme international, à l’innocent Danemark, en passant par les faux-culs français et allemands.
Et si de nombreux pays de l’OTAN sont dans la coalition, ce n’est pas non plus pour éradiquer l’intégrisme islamique de l’Etat du même nom, mais pour les amener à contrer l’influence russe et iranienne qui, en 2014, commence à pointer son nez dans les affaires américaines en Syrie.
Admettons qu’au début le souhait d’Obama était seulement de pousser Assad à partir pour permettre un « printemps » syrien islamiste à la botte de l’Arabie saoudite et du Qatar. Ces deux pays sont désireux de contrôler la production syrienne de pétrole et de gaz et construire le pipe-line irako-syrien qui permettrait à l’Arabie d’exporter son pétrole via la Méditerranée plutôt que de le faire transiter par tankers via le détroit d’Ormuz contrôlé par les Iraniens et le canal de Suez contrôlé par les Egyptiens.
Mais Assad résiste. Obama, conseillé par les Clinton, voit dans le calife Abou Bakr el Bagdadi qui démarre son Etat islamique, le moyen de lui faire faire le travail sans impliquer trop l’armée américaine. Il laisse les Saoudiens financer l’Etat Islamique et l’armer. Accessoirement, les avions américains bombardent « par erreur » quelques convois de l’armée syrienne légale qui attaquaient des positions djihadistes islamiques.
Assad reçoit alors le soutien militaire très efficace de Poutine qui veut non seulement conserver sa base militaire de Tartous sur la côte syrienne de la Méditerranée, mais s’est allié à la Turquie pour avoir le libre passage dans les Dardanelles, négocie avec le général libyen Haftar à Moscou pour avoir une base en Libye et avec le roi Hassan au Maroc pour obtenir le passage libre à Gibraltar.
Autrement dit, Poutine pourrait circuler tanquillement de la Mer Noire à l’Atlantique par la Méditerranée pour contrer l’encerclement de la Russie par le Nord-Ouest auquel procède la belliqueuse OTAN qui envoie actuellement ses chars et ses troupes en Pologne.
Et cela sous les yeux médusés de la France dont le plan Sarkozy de grande Méditerranée sous contrôle français a été bousillé par Hollande.
L’aide militaire américaine à l’Etat Islamique et à Al-Qaida-El-Nosra a été confortée par une aide médicale et en formation du personnel djihadiste de l’EI par diverses ONG et les fameux « casques blancs », une pseudo ONG sanitaire truffée d’agents de renseignement payés par les Américains et les Britanniques.
Son « action admirable » était vantée par la presse mainstream et les télés françaises. Kerry parle à ce sujet de « Responsabilité de protéger***.
Et ce n’est pas tout : l’ex-candidat à la présidence John Mc Cain et l’équipe de la CIA au sein du parti républicain, ceux qui ont monté en 2016 le mouvement « Never Trump » étaient d’accord avec Obama pour soutenir l’Etat islamique dès 2012.
Le deuxième à partir de la gauche (celui que l’on voit à peine) est Abou Bakr al Bahdadi, le premier à gauche est Abu Mosa, le chargé de la communication de l’Etat islamique. Abu Mosa a été tué depuis. Il y a eu un certain scepticisme quant la présence d’al-Baghdadi lui-même, et le sénateur John McCain a fortement réfuté cette affirmation. Cependant, The Last Refuge qui a enquêté sur cette photo a montré qu’il y a beaucoup plus d’éléments pour prouver que c’est bien Al Baghdadi qui est derrière Mc Cain que pour prouver le contraire.
Mc Cain s’est rendu en Syrie en 2012, officiellement pour rencontrer ceux qu’il proclamait, comme Laurent Fabius, être « les modérés de l’Armée Syrienne Libre » voulant un état démocratique et laïc. En fait la majorité des troupes de l’ASL, une fois armées et formées par les Etats-Unis et la France, s’est ralliée à l’Etat Islamique, la minorité ayant rallié Al Qaïda dont les chefs proclamaient déjà:
« Le but est d’établir un Etat islamique et non pas un Etat syrien » ( déclaration de Abu Khuder, chef de l’ASL à l’époque).
On comprend pourquoi Mc Cain s’est montré aussi hostile à Trump ! Trump va avoir un sacré ménage à faire !
L’Imprécateur
* The Last Refuge est un site conservateur américain, comme son adresse mail l’indique : TheLastRefuge@reagan.com
** 2012: WASHINGTON, Aug 1 (dépêche Reuters) – Le président Barack Obama a signé un ordre secret (l’ordre 1730712, n d l a) autorisant US soutien aux rebelles qui cherchent à renverser le président syrien Bachar al-Assad et son gouvernement. Cliquez sur WASHINGTON pour avoir la référence
*** Lire sur ce sujet : http://21stcenturywire.com/2016/10/01/diplomatic-frauds-kerry-power-kirby-lying-and-shilling-for-body-bags-and-war-in-syria/