Paris, le 30/01/2017
Le Comité de soutien a été fondé pour obtenir des plus hautes autorités la pleine et entière réhabilitation du soldat Christian Piquemal, grand serviteur de l’État, injustement radié des cadres de l’Armée après que ce dernier a voulu alerter les services de l’État chargés de la sécurité du territoire et l’opinion publique dans son ensemble des dangers que faisait courir la situation anarchique à Calais et dans le Calaisis sur l’intégrité et la pérennité de notre nation. Par cette sanction injuste, c’est l’institution militaire dans son ensemble qui a été touchée et blessée.
C’est pourquoi, au-delà du cas particulier du Général Christian Piquemal, le Comité de soutien poursuit comme objectif la réhabilitation de l’institution militaire dans notre pays alors même qu’un désordre mondial grandissant augmente chaque jour un peu plus les dangers et les menaces qui pèsent sur la patrie. À une instabilité inquiétante perceptible depuis des années sont venues s’ajouter les attaques terroristes d’un islam extrémiste sur notre sol. Des Chefs militaires avaient pourtant alerté sur cette situation mais ils n’ont pas été entendus.
Depuis, le Président de la République et le Premier Ministre ont admis que nous étions « en guerre ». Ces déclarations, qui succédaient à des années de léthargie collective et de déni de la réalité de nos représentants politiques, n’ont pourtant pas eu jusqu’ici comme conséquence une mobilisation des moyens matériels et humains qui soient à la hauteur des enjeux et des défis. La toute dernière prise de parole aussi exceptionnelle que salvatrice du Chef d’état-major des armées (CEMA) Pierre de Villiers sur les moyens financiers à consacrer à la Défense est là pour le rappeler. Le Comité de soutien partage les inquiétudes du CEMA et l’ensemble de ses préconisations. Cependant, 2% du PIB comme horizon financier du budget des armées, c’est notoirement insuffisant. Le comité de soutien prône une ligne à 3% du PIB. Il rappelle que l’effort de la nation en la matière doit s’inscrire sur le long terme et pas uniquement en réaction à l’émotion politique du moment.
Il faut bien reconnaître que nos forces armées sont aujourd’hui en limite de rupture en termes de capacité en raison de la multitude des engagements sur les théâtres extérieurs, engagées simultanément sur plusieurs fronts, et à l’intérieur, sur le territoire national, avec les opérations Vigipirate et Sentinelle qui usent inutilement nos forces à contre-emploi dans une gabegie capacitaire incapable de prévenir le prochain attentat.
Alors, au-delà de la modernisation et du renouvellement nécessaires du matériel usé et vieillissant, les efforts à porter sur le personnel sont primordiaux. Le Comité de soutien préconise que les Armées investissent au plus vite dans l’excellence en sélectionnant un corps d’officiers d’élite de très haute qualité, formés à de nouvelles techniques pour répondre à des menaces inhabituelles. Car le risque majeur auquel sera confrontée demain – et peut-être plus vite qu’on ne le pense – notre société pourrait bien se traduire par une totale submersion des capacités régaliennes de l’État, notamment avec des émeutes et des violences urbaines de très grande ampleur. Le salut viendrait alors d’une élite militaire consciente des enjeux politiques et stratégiques qui dépassent la simple mise en œuvre de la force formée, entre autres, aux combats en milieu urbain.
La richesse de l’Armée Française est, en fait, le résultat d’un précieux héritage, forgé par l’expérience du combat. Il faut entretenir et conserver ce vivier de soldats et de chefs dont notre Patrie a besoin pour affronter et surmonter les crises de l’Histoire. Le général Piquemal en fait indéniablement partie, ce qui justifie sa pleine et entière réhabilitation au sein de l’Armée Française. Nous ne pouvons en ces temps troublés nous priver de l’expérience et de la valeur d’un officier de cette envergure.
Signataires de ce texte :
Les Généraux et Amiraux en 2ème Section
Antoine MARTINEZ président du Comité de soutien du général Christian PIQUEMAL, Pierre SOUQUE, Daniel GROSMAIRE, Jacques DIGONNET, Yves AUBERT, Pierre BEC, Roland DUBOIS, Marc DESCHAMPS, Bernard JOSZ, Philippe GOUACHON, Yvon TALLEC, Daniel SCHAEFFER, François TORRÈS, Christian RENAULT, Hervé NEVEU, Jean-Marie LAURAS, Guy du PLESSIS, Alain PELLEGRINI, Patrick MARTIN, Jean QUELENNEC, Pierre PIRSON.