CHRONIQUES PRÉSIDENTIELLES : J – 60
(Marc Le Stahler)

Dans un sondage Elabe, commandé par L’Express et BFM, Marine Le Pen (28%) consolide sans surprise ses positions, Fillon (21%) récupère 3 points après le trou d’air que l’on sait, retrouvant ainsi la 2ème place devant Macron (17%) qui baisse de 5 points par rapport à la précédente étude du 8 février.


MARINE LE PEN

Les sondages, s’ils se trompent souvent, donnent quand même quelques indications souvent sous-estimées par les commentateurs.

Ainsi, le degré de certitude du choix annoncé.

81% des sympathisants FN sont certains de voter Marine et 70% des sympathisants Fillon se disent sûrs de leur choix.

Pour Macron, ils ne sont plus que 36%.

Cette « volatilité » électorale est d’autant plus forte qu’on s’éloigne des candidats de la droite, voilà qui est rassurant pour les patriotes.

Autre élément majeur pour apprécier la situation : près d’un électeur sur deux reconnait n’avoir pas encore arrêté son choix ou pense “voter blanc” voire même s’abstenir. Or, les sympathisants du FN, historiquement ostracisés et montrés du doigt, ont généralement tendance à ne pas répondre, ou à dissimuler leur choix.

Il est clair, aujourd’hui, que la dynamique joue maintenant clairement du côté de Marine Le Pen. Qu’il s’agisse d’un vote « pour » ou d’un vote sanction, « ras-le-bol » populaire face à l’incompétence générale des dirigeants depuis plusieurs décennies…

Un peu comme pour le Brexit, ou l’élection de Donald Trump…

FRANÇOIS FILLON

Ses talents de coureur automobile l’auront servi. Il a pour l’instant traversé l’orage tant bien que mal, mais il est clair que l’affaire Pénélope pèsera lourd, quoi qu’il arrive.

Les électeurs républicains semblent se raisonner, et ils ont bien raison : « TSG = tout sauf la Gauche ! ».

Mais le Peuple français ne se fait plus beaucoup d’illusions sur l’éthique des dirigeants et l’utilisation de l’argent public.

Quant aux médias (hormis le travail, fictif ou non, de Pénélope et en attendant un nouveau coup de théâtre de la “justice”) ils se polarisent sur la suppression de 500.000 emplois administratifs quand on sait pourtant combien désastreuse est la gestion de l’État…

La date limite de dépôt des candidatures (17 mars) sera cruciale. La Constitution prévoit en effet (article 7) que si l’un des candidats déclaré aux élections présidentielles se trouve “empêché” une semaine avant la date limite de dépôt, le Conseil Constitutionnel peut décider de reporter l’élection de 35 jours. Reste à définir ce qu’est un “empêchement”, mais le président du Conseil Constitutionnel, homme juste et intègre s’il en est, saura, n’en doutons point, trouver les mots justes pour enrayer la machine électorale si le besoin se fait sentir de redonner un ballon d’oxygène au camp socialiste. 

EMMANUEL MACRON

Chute spectaculaire de l’OVNI, à peine mis en orbite.

Mais chute prévisible, après sa dénonciation fracassante (en territoire étranger et, en l’occurrence, plutôt hostile) d’une France coloniale accusée par lui de commission de « crimes contre l’humanité » !

S’ajoutent à cette forfaiture les étranges excuses du lendemain, par un « je vous ai compris » gaullien tombant plutôt à plat quand on sait combien les Pieds Noirs gardent un souvenir cuisant de cette déclaration plutôt ambigüe du général à Alger en juin 1958 !

Tout le monde sait cela, mais il faut croire que les jeunes énarques font allègrement l’impasse sur cette période douloureuse de l’Histoire de France. Si Macron, comme on commence à le susurrer, est une machine de guerre de Hollande, le canon risque de faire long feu…

Mais ne sous-estimons pas la capacité de rebond de l’OVNI, doté de ressources financières et de soutiens considérables. Sans programme précis, mais campé sur un libéralisme autant économique que sociétal (fils de Madelin et de Cohn Bendit selon le mot toujours juste d’Éric Zemmour), il n’a peut être pas dit son dernier mot

BENOÎT HAMON

Hébété par sa victoire aux Primaires, Hamon est dans un état de sidération avancée. Défendant comme il le peut son invraisemblable « revenu universel » (et la taxation des robots, ces nouveaux prolétaires) il fait presque pitié, le pauvre !

Mais où sont ses troupes ? Où sont ses amis ? Il cherche, il cherche…

Jadot va-t-il se désister et le rejoindre ? (ce qui assurerait aux écolos quelques sièges de députés aux législatives de juin).

Pour l’instant, l’élu primaire plafonne à 13%, ce qui en dit long sur l’état de délabrement avancé du PS.

JEAN-LUC MÉLENCHON

Toujours aussi mesuré dans ses propos, Mélenchon semble peu enclin (c’est un euphémisme) à monter dans le « corbillard Hamon ». Sans réaliser bien sûr un seul instant que lui-même traîne une idéologie mortifère qui fit des centaines de millions de morts au siècle dernier.

Qu’importe. Son truc, à Méluche, c’est d’en finir avec la Vème République. Sa haine de la France est la plus forte, il ne veut pas seulement le pouvoir, il veut la détruire au cœur, dans ses fondements constitutionnels. Et pour longtemps ! Une VIème République qui durerait mille ans. Comme le IIIème Reich ! Heil Jean-Luc ! Il en rêve, le bougre…

Dieu merci, il plafonne − comme Hamon − à 13%, ce qui est quand même beaucoup, reconnaissons-le, pour un programme de destruction massive de notre pays.

Hamon−Mélenchon, Mélenchon−Hamon, Mémon, Halenchon…

Ils se prennent à rêver, les coquins : en additionnant leurs intentions de vote, on se hisse à 26% et on se qualifie pour le 2ème tour.

Ensuite, la bonne intox habituelle sur le risque de “fracture sociale”, bien relayée par les médias, un appel à la « discipline républicaine » et c’est reparti pour 5 ans !

Tss, tss… Ça ne marche plus ainsi ! Tout a une fin, camarades ! Et la « discipline républicaine » pourrait bien cette fois-ci fonctionner dans un autre sens : la « discipline patriote » par exemple…

FRANÇOIS BAYROU

Il manque un pion essentiel à ce triste échiquier. Dans un insupportable suspense hitchcockien, le Béarnais va nous balancer la sauce ce mercredi à 16:30 pétantes. Il n’oublie pas que la Vierge lui est apparu un jour et qu’elle lui a annoncé qu’il serait Roi de France… Ça doit marquer son homme, ça * !

Coucou !

Ira, ira pas ? Gageons qu’il va argumenter officiellement sa décision sur des considérations aussi peu solides que bégayantes, mais ne nous y trompons pas, elle ne sera en fait fondée que sur un seul motif : sa capacité de dépasser le seuil fatidique des 5%, en deçà duquel l’État ne rembourse pas les frais de campagne !

Car le MODEM, ça ne pèse plus grand-chose en adhérents, ni financièrement, donc. Or, il se trouve que ce dernier sondage place Bayrou à 6%…

Tentant, même si à ce niveau, on reste dans l’intervalle de l’incertitude statistique. Mais il est joueur, le bougre, et s’il estime que Macron peut l’emporter, un bon maroquin sera toujours bon à prendre…

Après avoir trahi la droite sans que Hollande lui en sache gré, il sera sans doute doublé par Macron qui est du même tonneau.

Chez Bayrou le plaisir de trahir est encore plus fort que l’envie de gouverner.

ET LA FRANCE, DANS TOUT ÇA ?

Où et comment sont évoqués et traités les vrais débats de fond ? Les urgences ?

Ce qui met en péril la survie même de notre Patrie ?

L’islam, le terrorisme, les banlieues qui flambent, l’Europe qui sombre, la crise qui n’en finit pas, le chômage endémique…

La guerre civile ethnique qui commence, l’épuisement des forces de l’ordre (et leur révolte, de moins en moins sourde)…

Le général Antoine Martinez ** vient de décrire la situation alarmante dans laquelle Hollande et ses complices vont nous laisser la France…

Et on débat du revenu universel, de la taxation des robots, de la légalisation du cannabis, des mails non-envoyés par Pénélope et autres foutaises…

En état d’urgence, la France est en danger, la France se meurt.

Amis Patriotes, elle a bien besoin de vous en cet An de Grâce 2017 !

Marc Le Stahler

 

* Authentique : rapporté un jour par Charles Pasqua à l’auteur de ces lignes
** Naufrage de l’État de droit / Chronique d’une descente aux enfers annoncée