EDITO 762 – DÉFENDRE LA LANGUE FRANÇAISE

Après le choc et la stupeur de dimanche, chacun se reprend et évalue la situation à l’aune des réalités…

Une nouvelle fois, ce sont les mêmes combines électorales, orchestrées comme d’habitude par le même Mélenchon, qui ont biaisé les résultats du 2ème tour.

Et, comme d’habitude, l’union de circonstance qui a permis aux partis de gauche d’éviter la déroute est en train de voler en éclats.

Comme la NUPES en son temps, mais plus vite encore cette fois-ci. 

Le pire, espérons-le, est sans doute évité. Mélenchon, qui piaffait devant Matignon, devra patienter encore un peu pour appliquer son “programme” mortifère pour la France, tandis que ce qui reste de partis politiques démocratiques et honnêtes cherchent comment traverser au mieux la période difficile qui s’annonce, stupidement provoquée par un président inconsistant.

De notre côté, appliquons nous à protéger la France, par tous les moyens qui sont en notre pouvoir.

L’un d’entre eux étant la défense de notre langue, si souvent maltraitée par les médias.

Notre ami Eric de Verdelhan vient justement de publier un article sur le thème “la langue morte d’un pays mort“. On peut y lire l’extrait d’un texte de Christophe Clavé qui note la corrélation fatale entre appauvrissement de la langue et ruine de la pensée.

Ressourçons-nous donc, pour quelques minutes, auprès d’un texte fondateur de la défense de la langue française, que nous devons ardemment protéger des agressions qu’elle subit, avec la même détermination que nous mettrons à contrecarrer les efforts de Mélenchon et de ses sbires de l’extrême gauche pro-islamiste à détruire la France !

Marc Le Stahler

 

 

La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.  

La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.

Supprimer le mot « Mademoiselle » est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.

Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilités d’élaborer une pensée. 

Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.

Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible.

Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe

L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux, de Georges Orwell dans « 1984 » à Ray Bradbury dans « Fahrenheit 451 », qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots.  

Il n’y a pas de pensée critique sans pensée.
Et il n’y a pas de pensée sans mots.  

Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ?
Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ?
Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ?

Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants : faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants

Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté.

Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain.

Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté.”

Christophe Clavé

11 juillet 2024

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