Jusqu’où ira le « squatter » de l’Elysée ?
Les Français sont inquiets. En quelques semaines, tout notre environnement politique a changé au point de ne plus savoir dans quelle direction nous allons réellement. Visiblement, la « grenade dégoupillée » lancée par Emmanuel Macron a eu des répercussions imprévues, dépassant de loin la manœuvre politique par laquelle son auteur pensait pouvoir se maintenir à l’Elysée dans la quiétude d’une cohabitation « pépère ». Il voulait installer à Matignon un bouc-émissaire, une sorte de paratonnerre qui aurait attiré toutes les foudres passées, présentes et à venir, lui redonnant ainsi l’innocence de la virginité.
Une manœuvre infaillible, mais sur le papier seulement
Pour sortir d’une impasse, dans laquelle il s’était lui-même mis, Emmanuel Macron aurait soi-disant voulu redonner la parole au peuple français. Quelle louable intention !
Le résultat des élections européennes a montré que le Rassemblement National était devenu, sans contestation possible, le premier parti politique français. On pouvait passer à la suite du plan, qui était d’entrer en cohabitation avec ce dernier en l’installant dans le piège de Matignon, duquel il ne pouvait ressortir qu’en lambeaux. Pour ce faire, la dissolution de l’Assemblée Nationale était nécessaire.
Logiquement, les votes des élections européennes auraient dû assurer la prééminence du RN aux législatives. Du reste, les sondages le donnaient gagnant, la seule incertitude portait sur l’obtention ou non d’une majorité absolue à l’Assemblée Nationale.
Mais, dans la vie réelle, les choses se passent rarement comme prévu.
Un faux clivage sorti de la remise pour la circonstance
Une des caractéristiques de la classe politique française est le conservatisme de ses idées. Ne voulant pas prendre le risque d’être incompris par leurs électeurs, les partis jouent le « jeu du Mikado » en prenant le risque minimum. C’est ainsi qu’ils ont ressuscité le clivage Droite-Gauche qui ne correspond plus à rien à partir de l’instant ou les classes dites « populaires » votent pour le RN. Or, ce qui divise aujourd’hui la société française est un choix d’avenir entre deux mondes.
L’élite française est devenue progressivement « mondialiste », résultat d’une propagande soigneusement instillée depuis quelques décennies et ventant tous les avantages d’un libéralisme échevelé devenu la pensée unique (à quelques rares exceptions près) des dirigeants occidentaux.
Au nom du libéralisme, on nous a imposé la disparition des barrières douanières, le mouvement « brownien » des capitaux et la libre circulation de tout, y compris d’une immigration massive.
Le résultat de ce concept réside dans l’inexorable paupérisation des classes moyennes que le développement industriel avait fait émerger durant les « 30 glorieuses »
Le clivage réel est celui qui oppose les « mondialistes », partisans d’un monde monopolaire et globalisé, aux « souverainistes » qui veulent garder leur souveraineté nationale.
Je crois que c’est Charles Péguy qui avait parfaitement résumé en écrivant :
« La nation, le patrimoine de ceux qui n’ont rien ! »
Ce phénomène n’est naturellement pas limité à la France, mais une grande majorité de l’élite au pouvoir dans notre pays, appuyée par des médias dépendant, pour la plupart d’entre eux, de ce système font que la voix « mondialiste » couvre largement celle des « souverainistes », souvent dédaigneusement appelés « populistes »
Pour ne pas aller sur ce terrain miné, mieux vaut se cantonner à la valeur sûre d’un bon vieux clivage Droite-Gauche qui permet de faire réapparaître les spectres du passé , et notamment « des heures les plus sombres de notre histoire » permettant de raviver un front commun du « tous contre le RN » qui, à de multiples occasions, a toujours fonctionné.
L’illusion d’une coalition possible
Le plan d’Emmanuel Macron n’ayant pas fonctionné en raison d’un trop faible nombre de députés RN élus, l’effet « boomerang » se fait sentir dans toute sa vigueur. Cette pseudo-majorité mue par l’ objectif unique de battre le RN a prospéré, mais c’est maintenant trois blocs antagonistes qui vont s’affronter, rendant le pays encore plus ingouvernable.
Ce qui est désolant, c’est qu’aucune voix politique n’est réellement susceptible d’incarner un courant majoritaire qui existe pourtant, et qui est aujourd’hui le seul à pouvoir rassembler le peuple français. Ce courant est celui du souverainisme, et c’est le seul qui se préoccupe de maintenir la souveraineté du peuple hors laquelle notre Constitution perd tout son sens.
Il est urgent que tous ceux qui croient encore à la France en tant que nation le fasse savoir et que, devant cette cause à nulle autres pareille, les égos s’oublient et , comme l’a dit de Gaulle :
« La masse immense des français se rassemble sur la France »
Emmanuel Macron devrait le comprendre et en tirer les conséquences. L’heure des mondialistes est passée et les nations ne disparaîtront pas. L’Union Européenne, telle que voulue par l’élite financiaro-mondialiste, ne sera pas l’appartement témoin d’un monde globalisé.
L’esprit de notre Constitution commande, dans de telles circonstances, la démission du Président de la République et de Gaulle avait compris qu’on ne pouvait pas gouverner impunément contre un peuple souverain.
Si Emmanuel Macron prend ce risque, en s’abritant derrière la lettre et en bafouant l’esprit du texte fondateur, c’est l’existence du pays tout entier qui peut être menacée.
Il n’est pas pensable qu’il fasse un tel choix.
Jean Goychman
26/07/2024
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