N’OUBLIONS JAMAIS QUE LE « CAMP DU BIEN » PEUT FAIRE TRÈS MAL !  (Eric de Verdelhan)

« Depuis l’aube de la conscience jusqu’au milieu de notre siècle, l’homme a dû vivre avec la perspective de sa mort en tant qu’individu ; depuis Hiroshima, l’humanité doit vivre avec la perspective de son extinction en tant qu’espèce biologique. »

 (Arthur Koestler). 

Arthur Koestler: flawed crusader | Arthur Koestler | The ...

En ce moment, la presse aux ordres ne nous parle que des JO de Paris et de leur magnifique organisation que nous devons à ce jeune président narcissique qui régente tout dans le pays.

Régulièrement, Macron lui-même, Darmanin ou Attal, viennent nous expliquer que tout va bien grâce à eux, que les touristes sont aux anges, que la sécurité règne (enfin ?) dans la capitale. On ne nous parle plus de l’Ukraine, de Gaza, des 120 agressions au couteau chaque jour, de l’explosion du trafic de cocaïne, des zones de non-droit où les flics ne peuvent pas rentrer, etc…
Bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, celui des Bisounours et des Bobos parisiens.

La France d’en bas, elle, fait un peu la gueule ; son pouvoir d’achat est en berne. Le mois de juillet a été catastrophique pour l’hôtellerie et la restauration, ce qui tendrait à prouver que si la Cour se gave et se goberge, les gueux souffrent mais ça, le pouvoir s’en contrefout, il est à la fête.

L’olympisme cher au baron Pierre de Coubertin aura été l’occasion d’honorer « la diversité », les minorités ethniques ou sexuelles. La cérémonie d’ouverture des jeux était une bacchanale sordide faisant l’apologie des LGBT+++ « et en même temps » c’était une gifle au Catholicisme et à l’Ancien Régime. Macron en était l’ordonnateur, le maître de cérémonie ; avec lui, il fallait donc s’attendre au pire et ce fut, effectivement, bien pire que pire ! 

Cette année, marquée – aux européennes comme aux législatives – par une « Bérézina » du camp présidentiel, ne semble pas avoir dessillé les yeux de notre monarque républicain. Il parle, il bavasse et il « déparle », comme on dit en Provence à propos du « ravi », celui qu’ailleurs on appelle l’idiot du village. Ce type est atteint de diarrhée verbale ce qui est fréquent chez les mégalomanes. Tout lui est bon pour nous abreuver jusqu’à plus soif de ses discours filandreux, un peu comme Fidel Castro. Cuba avait son « leader maximo », nous, nous avons notre « leader minimo »… 

Il est vrai que cette année, les occasions de jacter à tort et à travers ne lui ont pas manqué. On a célébré notre libération, le 6 juin en Normandie. On fera de même le 15 août en Provence. Ces cérémonies sont l’occasion de nous faire de longs discours, des prêches émouvants à souhait, car ce paltoquet narcissique, ce cabotin formé à la belle langue et au théâtre par Brigitte, sa prof d’Amiens, celle-là même qui l’a déniaisé, aime à s’écouter parler…si possible de lui… et toujours en bien.

Sur notre libération, il entretient en gros le même roman que ses prédécesseurs : le mythe, parfaitement bidon, de la France libérée par elle-même. Pour s’allier un public, il n’y a rien de mieux que de lui dire ce qu’il a envie d’entendre. La démagogie racoleuse, ça fonctionne bien !  Pourtant, durant la période de 1939 à 1945, « les heures les plus sombres de notre histoire », les Français ne furent pas toujours exemplaires. 10 Volumes Henri Amouroux ,La grande histoire des français sous l'occupation WW2 | eBayAmouroux, dans sa série de dix livres sous l’intitulé global de « La Grande Histoire des Français sous l’Occupation », raconte la vie de 40 millions de pétainistes dont la majorité deviendra… gaulliste après le 6 juin 1944 (1). De cette époque que je n’ai pas connue (mais beaucoup étudiée), j’ai gardé une admiration et un respect total pour ceux qui ont su choisir leur camp, en leur âme et conscience, avec courage, par patriotisme et/ou amour pour leur pays. Dès le début de la « drôle de guerre », alors que, selon les journaux, le bidasse français goutait au « confort de la Ligne Maginot » ou qu’il tapait le carton pour tuer son ennui dans quelque caserne, d’autres choisissaient les Corps-francs, composés d’hommes intrépides prêts à en découdre. Certains feront parler d’eux plus tard : Marcel Bigeard, qui n’était pas encore officier, ou encore le sous-lieutenant de Castries, futur patron de la garnison de Diên-Biên-Phu. Mais le courage de ces hommes d’exception n’a pas empêché la France de subir la plus mémorable raclée de son histoire en juin 1940.

Pour les cérémonies autour du débarquement du 6 juin 1944, comme pour les JO, Macron a refusé d’inviter la Russie et beaucoup de Français ont trouvé ça très bien.

Pour rester dans la logique simpliste et binaire des stratèges de Café du Commerce – et Dieu sait que notre pays n’en manque pas ! – retenons que le mal absolu c’est la Russie, et que le bien, ce sont les Etats-Unis. Ce grand pays allié et ami dont « un petit gars de Géorgie… est venu mourir en Normandie » comme le chantait Michel Sardou, et qui a mis à bas le Teuton (2).  

Hélas, depuis la guerre de Sécession, qui a traumatisé tout un peuple, les Américains ont pris la sale habitude d’aller porter la guerre chez les autres, à coup de Napalm, de défoliant (3) ou de bombes incendiaires – comme à Dresde – ou atomiques – comme à Hiroshima et Nagasaki (4).

Rappelons brièvement les faits, juste pour (tenter de) comprendre pourquoi certains crimes sont moins graves que d’autres. Personnellement je n’ai pas compris mais je dois être un imbécile :

Enola Gay — Wikipédia

Le 6 août 1945, un bombardier B-29 piloté par Paul Tibbets, baptisé « Enola Gay » (du nom de sa mère, car les Américains sont de grands sentimentaux) décolle, avec à son bord une bombe atomique d’une puissance de 15 kilotonnes. À 8 h 16, la bombe explose à 587 mètres du sol, à la verticale de l’hôpital Shima, situé au cœur de l’agglomération. L’explosion, équivalant à… 15 000 tonnes de TNT, rase la ville ; 75 000 personnes sont tuées sur le coup. Il s’agit de civils, hommes, femmes, enfants, vieillards et malades au sein de l’hôpital Shima…

Boeing B-29 Superfortress > National Museum of the United States Air Force™ > Display

Trois jours plus tard, le 9 août, le B-29 « Bockscar », largue une autre bombe atomique sur Nagasaki. Cette nouvelle bombe était au plutonium, d’une puissance de 21 kilotonnes, différente de celle d’Hiroshima. Le scénario sera moins meurtrier mais 35 000 habitants de Nagasaki seront tués. Là encore il s’agissait d’une population civile et non d’objectifs militaires.

Préalablement, il y eut une longue série de raids sur Tokyo : le 24 mai 1945, 3646 tonnes de bombes incendiaires furent larguées sur la ville. Le dernier bombardement nocturne, dans la nuit du 25 au 26 mai, est mené par 502 avions qui larguent 3 252 tonnes de bombes incendiaires.

Le bilan de ces raids est d’environ 100 000 morts, civils pour la plupart. Ce qui permettra au général Curtis Lemay, un grand humaniste je suppose, de faire de l’humour en déclarant :

« Les Nippons doivent être brûlés, bouillis ou cuits à mort ».

Personnellement, je ne prise pas ce genre d’humour. Le massacre de centaines de milliers d’innocents ne me fait pas rire.

Je sais pourtant que les troupes japonaises ont commis des atrocités à l’égard des Français d’Indochine en mars 1945, ce qui ne me les rend pas forcément sympathiques. Le 9 mars 1945, précisément, entre 20 h et 21 h, après un ultimatum, les garnisons françaises ont été attaquées par surprise par l’Armée japonaise. Plusieurs officiers et administrateurs français sont aussitôt exécutés.

À Lạng Sơn, le colonel Robert et le résident Auphelle, invités à dîner par leurs homologues japonais, sont arrêtés par surprise et décapités à coup de sabre, de même que le général Lemonnier qui refusait de donner l’ordre de capituler. À Thakhek, l’administrateur Colin et l’inspecteur Grethen sont également tués. L’Empire du Japon prend, à partir du 9 mars, le contrôle total de l’Indochine française, que l’Armée nipponne occupait depuis 1940. Les Japonais détruisent notre administration coloniale et provoquent les proclamations d’indépendance du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge.

Passionné d’histoire, je ne comprends pas pourquoi on nous parle sans arrêt de la « barbarie nazie » et jamais de la barbarie japonaise ? Mais il est vrai qu’on ne nous parle pas davantage de la barbarie communiste, or Staline, Mao, Pol Pot, Castro et quelques autres salopards du même acabit sont responsables de 150 millions de morts dans le monde.

On ne condamne pas non plus la barbarie américaine. Tokyo, Hiroshima, Nagasaki, tout ceci a été programmé au nom de la démocratie et « pour la liberté » donc, vous aurez compris qu’il serait malvenu, presque incongru, d’oser condamner une telle boucherie. 

Mais ne m’en veuillez pas si, lors des attentats du 11 septembre 2001 – quatre attentats-suicides perpétrés pour une fois sur le sol américain par Al-Qaïda – je n’ai pas donné à cette affaire plus d’importance qu’elle n’en méritait : ce quadruple attentat a fait 2 977 morts.

2 977 victimes innocentes, c’est beaucoup ! Surtout quand il s’agit d’Américains.

Rappelons-nous, juste pour mémoire, le bombardement de Dresde, du 13 au 15 février 1945.

Il détruisit presque entièrement la ville. Un « bombardement combiné » entre l’US Air Forces et la RAF, effectué avec des bombes incendiaires et des bombes classiques à retardement.

L’évaluation du nombre des victimes se situe autour de 35 000 morts (dont 25 000 corps formellement identifiés) mais certains historiens osent parler de « 2 à 3 000 victimes, à peine ».

Je me suis fait agonir, même par des amis, pour avoir osé écrire dans l’un de mes livres (5) que les bombardements anglo-américains et les purges des FTP communistes à la Libération ont tué plus de civils que les Boches. C’est pourtant la vérité mais, chez nous, il est formellement interdit de critiquer le « camp du bien » ; on vous traite aussitôt de fasciste. Tant pis, il m’arrive aussi, assez régulièrement, d’avoir une pensée pour d’autres victimes innocentes du « camp du bien » ; celles par exemple tuées par les bombardements de l’OTAN sur Belgrade, du 23 mars au 10 juin 1999. Une campagne aérienne de… 78 jours. Le nombre de sorties a été de 37465 soit 480 par jour en moyenne. Le bilan est d’environ 3000 morts, des morts dont on ne parle jamais.  Pourquoi ?                                

Certes, depuis toujours, l’histoire officielle est écrite par les vainqueurs : ces derniers sont donc forcément dans le « camp du bien ». Or les choses ne sont pas binaires, les guerres ne sont jamais simples et il y a autant de héros (et de salauds ?) de part et d’autre.

Le tout est de bien choisir son camp car l’erreur ne pardonne pas : on entre dans l’histoire par la grande porte, très rarement par la cave ou l’escalier de service.

Depuis le début du conflit russo-ukrainien, les menaces et rodomontades de Macron me font craindre le pire. J’ai très peur que cet inconscient – qui n’a même pas fait son service militaire – ne finisse par trouver un prétexte pour nous faire entrer en guerre avec l’OTAN. Ce serait alors le début de la troisième Guerre Mondiale. La première a fait 18 millions de morts, la seconde 50 millions. Je n’ose imaginer le bilan de la troisième. On nous dit que Vladimir Poutine est un fou furieux et qu’il est capable d’utiliser l’arme atomique. C’est possible car dans ce domaine tout est possible.

En face, le « camp du bien » a déjà brulé à la bombe incendiaire les populations civiles de Tokyo ou de Dresde ; déversé des tonnes de bombes sur l’Irak, la Syrie, la Serbie, l’Afghanistan ; rasé et irradié Hiroshima et Nagasaki à la bombe atomique, mais c’était au nom de la liberté et de la démocratie donc ce n’est pas critiquable. Les méchants commettent des « crimes de guerre » voire des « crimes contre l’humanité » ; les gentils « rétablissent la paix et défendent le monde libre ».

Quant à Macron, il fait partie de ces va-t-en-guerre qui n’ont jamais entendu siffler que des balles de tennis ou de golf, mais qui ne semblent pas avares du sang…des autres. Mais n’oublions pas qu’il déteste les « Gaulois réfractaires » et qu’il est là pour détruire la nation-France.

Je suppose donc que l’idée d’envoyer les gueux au casse-pipe ne lui fait ni chaud ni froid.

Eric de Verdelhan.

06/08/2024

1) « La Grande Histoire des Français sous l’Occupation » d’Henri Amouroux ; 10 volumes ; Robert Laffont, 1976-1993.

2) L’Allemagne a été vaincue par 90 divisions anglo-américaines aidées par notre Armée d’Afrique, la 2° DB de Leclerc, l’équivalent d’une ou deux divisions de résistants et …360 divisions soviétiques à l’Est. Je suis un anticommuniste viscéral mais j’essaie d’être honnête.

3) Le fameux « agent orange » utilisé massivement au Vietnam et qui faisait encore des ravages humains 50 ans plus tard.

4) Hiroshima et Nagasaki : avec les « dommages collatéraux » on estime les dégâts humains à plus de 300 000 morts. Et à combien de malformations congénitales ? Je n’en sais rien !

5) « Mythes et Légendes du Maquis » ; éditions Muller ; 2019.

 

 

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