LINGUA TERTII IMPERII : LA LANGUE DU TROISIÈME REICH (“Norbert”)

” Durant la période hitlérienne, Klemperer a tenu un journal dans lequel il a analysé la façon dont les nazis ont mis en place leur propre usage de la langue allemande. LTI signifie Lingua Tertii Imperii : la langue du Troisième Reich.

Cette langue pervertie a modelé la pensée et les émotions des Allemands, dans le but de les embrigader et de les faire adhérer inconsciemment à la vision du monde et au projet nazi.

Or, il me semble que, aujourd’hui, le pouvoir politique et médiatique contemporain manipule volontairement la langue pour imposer sa vision du monde, cette fois-ci cosmopolite, anti-nationale, prônant l’effacement des peuples et des cultures, notamment européens.

 

 

Voyons quelques exemples.

Appauvrissement du langage.

En premier lieu, Klemperer note l’appauvrissement de la langue employée par les nazis. Plus que la restriction lexicale, c’est l’uniformité du ton, la « monotonie », qui caractérise la LTI. Les nazis ont imposé leur langue dans toutes les sphères de la société (alors que chaque contexte, milieu professionnel ou social, etc a ses propres spécificités, ses sociolectes).

De même, le langage initialement militant progressiste se diffuse dans toutes les sphères de la société. Par exemple, ce ne sont plus seulement les militants woke qui utilisent des termes comme “inclusion” ou “diversité”. Ils se sont imposés dans les sphères associatives, politiques et même économiques.

Obscurcissement du sens

Pour Klemperer, les nazis ont obscurci la langue allemande : le but du langage n’était plus de transmettre un sens, mais d’imposer un mouvement, une énergie, une adhésion.

On peut remarquer que le langage progressiste tend aussi à utiliser des termes peu compréhensibles, mais qui sont autant de signaux d’adhésion à son idéologie et à sa vision du monde : racisé, mégenrer, jeune en situation d’errance, perçu comme non-Blancs…

L’émotion avant le sens

Comme vu ci-dessus, c’est moins le sens que l’émotion qui prime dans la LTI. C’est la même chose avec l’utilisation de la langue par les progressistes, qui visent moins à convaincre qu’à créer une adhésion fondée sur le sentiment.

On constate ainsi le recours systématique à l’intimidation de l’adversaire (traité de “facho”) ou le transfert du débat sur le terrain des émotions (les arguments adverses sont balayés car ils relèvent de la “haine”).

Bien sûr, pour s’opposer à cela, il faudra “sensibiliser”. Le “facho” devra se convertir non pas par les arguments, mais par le sentiment.

On remarque qu’en parallèle de cet accent mis sur l’émotion, on crée des “cellules d’écoute psychologiques”, des numéros verts et autres soutiens pour le moindre “traumatisme”. La société doit être constamment au bord de la rupture nerveuse et c’est l’Etat – et ses associations supplétives – qui doit venir rassurer les citoyens et lui offrir son progressisme réconfortant.

Perversion du sens (1)

Les nazis utilisaient des mots dont ils restreignaient ou modifiaient le sens. L’exemple le plus utilisé par Klemperer est “fanatique”, un mot à la connotation évidemment négative, mais dont les nazis ont fait grand usage, dans un sens d’extrême volonté, de don total de soi pour une cause. Ils l’ont transformé en terme positif.

De la même manière, des termes sont utilisés par les progressistes dans un sens plus ou moins perverti. On peut par exemple citer le terme “toxique”, de plus en plus employé dans un sens figuré et appliqué à des situations moins graves que son sens extrêmement intense pourrait le faire penser. On parlera de “management toxique” pour des situations allant d’un comportement déplaisant à des harcèlements très prononcés. Cet écrasement des nuances au profit d’une vision hystérisée du monde est très similaire à la façon dont les nazis utilisaient la langue et contribue au primat de l’émotion évoqué ci-dessus.

Perversion du sens (2)

Autre exemple de sens perverti : le terme de “réfugié”, qui désigne une situation administrative et juridique précise, est appliqué de manière de plus en plus systématique à tout immigré, même dans le cas où il est clandestin et où l’on ne sait pas s’il a droit à ces statuts (variante : exilé).

On relève le même objectif de simplification émotive et hystérique pour faire accepter les immigrés à la population sans qu’elle ne s’interroge sur la légitimité de leur présence.

Emprunt aux langues étrangères.

Viktor Klemperer note l’emprunt à des langues étrangères (ce qui peut sembler contre-intuitif pour un régime ultra-nationaliste et ce qui différencie le régime nazi de l’Italie fasciste, qui a italianisé beaucoup de termes étrangers).

Les progressistes ont aussi tendance à faire appel à l’anglais, non pas pour importer un concept qui n’existerait pas en français ou qui serait intraduisible, mais pour donner un aspect plus moderne, plus cool à leur propagande.

Exemples : safe/safe place, cancel culture, man spreading, deadname…

Existence d’un office central dictant les termes (Goebbels)

« Tout ce qu’on imprimait et disait en Allemagne était entièrement normalisé par le parti »

Est-il besoin de rappeler que la majorité des journaux reprennent textuellement aujourd’hui les publications de l’AFP (agence France presse), utilisant strictement les mêmes termes ?

Néologismes

Klemperer note que les nazis n’ont quasiment pas utilisé de néologismes (ce qui est peut-être lié au fonctionnement de l’allemand qui peut facilement composer des mots par association ou ajout de préposition).

Cela constitue une différence avec la langue progressiste qui crée énormément de néologismes et tente de les imposer.

Le but, bien sûr, est de donner vie au concept à travers son existence lexicale et, ainsi, de modeler la perception de la réalité pour la faire correspondre à sa vision du monde.

Il peut aussi s’agir d’un signe de ralliement : j’emploie ces termes donc je suis un agent du régime progressiste. Je peux en revendiquer les postures et les avantages.

Exemples : mégenrer, racisé, hétéronormativité, culture du viol, validisme, transidentité, sororité…

Conclusion

« Le nazisme s’insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s’imposaient à des millions d’exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente »

Il ne s’agit pas ici d’une étude rigoureuse, mais d’éléments remarqués peu à peu et que j’ai souhaités mettre en perspective avec l’ouvrage de Viktor Klemperer. Les mécanismes ne correspondent pas toujours exactement avec ceux décrits dans LTI, mais on peut effectuer un rapprochement dans la volonté d’utiliser la langue pour orienter les pensée et les émotions du public.

Cette volonté de modeler la vision du monde des individus est présente dans tout régime, mais, ce qui distingue les régimes totalitaires, c’est le caractère systématique de l’entreprise et son extension à tous les domaines de la vie sociale.

Ce modelage permanent de la langue est moins visible que la censure brute, mais infiniment plus pernicieux, efficace et donc dangeureux. Nous devons le combattre sans état d’âme et nier sans cesse aux progressistes la légitimité qu’ils s’octroient à imposer leur langage.”

“Norbert” (Tweeter/X).

16/08/2024

Référence : Victor Klemperer, LTI, la langue du Troisième Reich. Carnets d’un philologue, traduit et annoté par Elisabeth Guillot, présenté par Sonia Combe et Alain Brossat, Paris, Albin-Michel, coll. Bibliothèque Idées, 1996, réédition en livre de poche, Agora Pocket n° 2002 (ISBN 2-266-13546-5).

 

 

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