UN PEU DE PÉDAGOGIE SUR LE TERRORISME (Olivier Patio)

Le terrorisme est vivace. Il n’y a pas « un » mais « des » terrorismes de nature et d’expression différentes.

 

Il frappe à l’aveugle, n’importe où, n’importe quand, n’importe qui, et cherche l’état de choc, l’effet de souffle, le traumatisme, l’horreur, l’épouvantable tragédie.

Sa menace est par nature stratégique, « insaisissable et imprévisible ». Il ébranle la notion de légitime défense, met en cause l’autorité des États et porte atteinte à la souveraineté des nations.

Il vise aussi notre modèle de vie et de culture. Il a pour but d’engendrer « la terreur », la sidération et la panique, en mettant en scène son atrocité pour créer un climat psychologique de peur, d’effroi et d’épouvante au sein d’une population.

Le terrorisme cherche à faire valoir des revendications politiques, pour mettre en échec un processus ou un Gouvernement, pour conquérir un avantage politique, pour défier les démocraties et abattre leur modèle.

Le terrorisme ressemble étrangement, mais pas tout à fait, aux opérations spéciales militaires.

Il y a en effet quelques similitudes entre les deux, qu’il n’est pas inutile de souligner : confidentialité, discrétion, opportunité de l’action, effet psychologique et de surprise, boucle décisionnelle courte, nombre limité d’acteurs, agilité, moyens réduits au strict minimum, but (pression, déstabilisation…), empreinte restreinte et autonomie d’action.

Les opérations militaires spéciales sont sous commandement militaire, sous contrôle politique et planifiées. Elles se distinguent des opérations conventionnelles par une prise de risques plus élevée. Elles mettent en œuvre des forces sélectionnées, entraînées, qualifiées et spécialement équipées pour des missions sur des objectifs sensibles (exfiltrations, infiltrations, récupération, reconnaissance, offensive ou destruction ciblée, saisie de points clefs, préparation d’un théâtre d’opérations, neutralisation). Elles disposent de toute une chaine de soutien : fourniture de renseignement, de moyens de transports, d’appuis aériens.

Les opérations spéciales nécessitent un savoir-faire dans des domaines spécifiques et multi-milieux. Elles utilisent des procédures particulières.

Ces opérations apportent aux décideurs militaires et politiques des options de portée et d’effets stratégiques. Elles ont d’ailleurs pour but d’atteindre des objectifs d’intérêt stratégique.

C’est aussi un peu la même chose pour le terrorisme qui est une menace hybride, invisible, diluée, permanente, multiforme, agile, avec néanmoins des différences notables.

Le terroriste est un adversaire irrégulier en principe détaché de la notion d’État de droit et des normes politiques et démocratiques qui y sont normalement attachées.

Les terroristes sont des acteurs de violence non étatiques. Ils ne sont pas pour autant ni totalement déterritorialisés, ni totalement déculturés. Ils participent toujours de réalités politiques, sociales, culturelles, religieuses ou coutumières. Leur cause et leurs actions interagissent avec des intérêts. Au même titre que les États, ils font partie de l’équation géopolitique, leur cause pouvant entrer en résonance avec une problématique identitaire, culturelle, religieuse, territoriale ou politique.

Les terroristes peuvent déployer au service de leur cause une violence politique, idéologique, transnationale et physique protéiforme sur des cibles à forte valeur ajoutée. Ils n’hésitent pas à transgresser les règles d’éthique universelle en ce qui concerne leurs objectifs et leurs méthodes.

Ce qui compte, pour les terroristes, c’est avant tout l’effet politique, de sidération, de peur, ainsi que la résonnance médiatique induite par leur action.

Ils peuvent disposer d’une puissance financière, militaire et d’un réseau de soutien extérieur loin du simple schéma de combattants de la liberté dotés d’armes légères. Certains sont même en mesure de conduire des actions offensives ou défensives propres au combat militaire conventionnel dit de haute intensité.

Face à un adversaire irrégulier, la manœuvre militaire traditionnelle n’est pas ou peu opératoire car elle ne porte plus sur un front et contre un ennemi aisément caractérisable. Et la manœuvre militaire ne peut pas invalider ce qui se passe dans la tête des terroristes.

L’affrontement avec un adversaire irrégulier tel qu’un terroriste qui peut s’insérer dans tous les milieux constitue donc une confrontation asymétrique entre des systèmes politiques, sociaux, culturels et stratégiques différents.

Face aux terroristes qui utilisent des couteaux, des bonbonnes de gaz, et la furtivité, l’emploi exclusif et asymétrique de la force militaire ne permet pas de remporter un succès décisif.

Voilà pourquoi il est urgent et important de mieux combiner et coordonner l’art et l’action des services de renseignement, des forces de sécurité intérieure et de défense pour entamer le pouvoir terroriste, pour réduire sa volonté, pour attaquer son potentiel, pour briser sa stratégie et pour invalider son influence.

Pas gagné. Surtout avec un gouvernement de gauche.

Olivier Patio

24/08/2024

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2 Commentaires

  1. Il faut simplement « démissionner » le Poudré de l’Elysée d’une façon ou d’une autre. C’est un franc-maçon … et ça, ce n’est pas bon pour la France chrétienne et fille de l’Eglise !

  2.  » Voilà pourquoi il est urgent et important de mieux combiner et coordonner l’art et l’action des services de renseignement, des forces de sécurité intérieure et de défense pour entamer le pouvoir terroriste, pour réduire sa volonté, pour attaquer son potentiel, pour briser sa stratégie et pour invalider son influence.  »

    Combiner et coordonner, ça, les renseignements militaires et la chaîne de commandement, en France, savent faire …
    Mais ils ne feront que ce que il leur est ordonné de faire, et c’est là que la trahison politique intervient :

    Le général GOMART, ex-patron des renseignements militaires français quand même, avait avoué que l’invasion était « programmée, contrôlée & acceptée », donc ces ordures de politiques SAVENT d’où vient le « terrorisme » !!

    http://www.armee-media.com/2018/11/10/42729/ – il s’en est défendu 2 ans plus tard, et a fait effacer l’article original, mais internet n’oublie rien !!

    Quand on a une fuite de liquide corrosif, on commence par couper l’arrivée du liquide en question, ce qui est logique …

    Hors, je vous rappelle que l’enculé de l’Elysée, et dans tous les sens du terme, a envoyé un étron signer en son nom, et pour la France donc, le pacte de marrakech, c’était fin 2018, si je me rappelle bien … ALORS QU’il SAIT PARFAITEMENT les conséquences de l’invasion sur la vie du peuple français natif, et de ceux de coeur …

    Déduction logique : le µ n’a pas du tout, mais alors PAS du TOUT « envie » que le liquide corrosif soit « arrêté » … pas plus qu’il ne fera changer les lois sur l’auto-défense … ou sur la détention et l’utilisation d’armes à feu par le citoyen moyen …

    Alors qu’il faudrait prendre exemple sur un pays comme le Salvador !! ces abrutis de muzzs ne se posent jamais la question sur l’invasion, sur le pourquoi les politiques les laissent venir sans réelle volonté de les arrêter …